Saut Tititou, Fathio, Lydia, Angela, Zabou, Marcel, Yohann, Daniel, Marie et les autres équipierEs,
Je vais arrêter d'écrire car je pense qu'en écrivant mes sentiments je cultive et entretiens ma peine au lieu de la chasser.
C'est parfois, la sensation que l'on a :
se complaindre (
étymologiquement "se plaindre avec" et dans ton cas, notre cas le "avec" se complète par "nous-même")
et réaliser que l'on ne fait que ressasser des moments douloureux. C'est tout à fait normal même si c'est cruel et épuisant.
Le fait d'écrire demande une concentration intellectuelle que l'on ne possède plus correctement. Cela doit te laisser éreintée. C'est dur mais c'est bon et salvateur. Car comme le pus d'une plaie nous fait souffrir par l'inflammation, lorsqu'il s'évacue, il permet à ton corps de retrouver une santé. Tu es dans ce cas sauf que ta douleur est morale. Nous sommes dans ce cas parce que notre douleur est morale.
Mais le processus est le même. Les chemins pour se libérer nous appartiennent.
Si tu as besoin de poser ton sac à terre un moment, fais-le sans arrière pensée. N'hésite pas à lire les messages sans y répondre, il n'y a aucune obligation.
Je reviendrai peut-être quand je serai redevenue moi-même. J'espère tenir.
Lorsque tu seras redevenue toi-même, tu n'auras plus besoin de venir sur le pont. Tu nous écriras des cartes postales pour nous indiquer dans quelles eaux calmes tu es et cela nous fera chaud au cœur parce que nous saurons que tu n'es plus ballotée en permanence par la tempête.
Cela n'empêchera pas un typhon de passer de temps en temps près de ton mouillage mais tu sauras comment l'affronter et surtout, tu sauras que le soleil pointera son nez au final. Alors qu'aujourd'hui, tu en doutes parce que cette tempête tu n'étais pas prête à la recevoir. Elle t'a prise au dépourvu comme bon nombre d'entre nous.
Cela ne va plus ... J'ai réalisé soudain que jamais plus rien ne sera comme avant. je ne serai plus jamais la même. Je n'en avais pas pris conscience jusqu'àlors.
Cela ne va plus et pourtant cela va mieux. Tu le dis toi-même, tu viens de réaliser que jamais plus rien ne sera comme avant.
Sans le savoir ou plutôt, sans l'admettre, tu viens de franchir une grosse étape. Il y en a bien d'autres mais celle-ci est importante.
J'ai réalisé dans la nuit que je me trouve maintenant dans l'incapacité d'aimer et incapable d'accepter d'être aimé.Cela me parait tout simplement impossible telle que je suis maintenant.
Je suis passé par là. J'ai cru que plus rien n'avait d'importance, que mon seul but était de permettre à mes enfants de devenir indépendants.
Bien qu'une femme ait pris la peine de parcourir un bout de chemin avec moi, je n'ai pas su, osé prendre en compte son aide. Elle s'est lassée et je me suis dit que cela n'avait guère d'importance.
Puis je suis venu sur ce forum et j'ai compris que ce qui posait problème, ce n'était pas les autres mais mon refus de prendre la main qu'ils me tendaient. J'avais peur de ce nouvel environnement que je n'osais affronter tout seul. Vos mots, les tiens entre autres, m'ont permis de réajuster ma vision et depuis quelques jours, je me sens beaucoup mieux.
Hier soir, j'étais au lit avant de m'endormir et lisais le livre du Docteur Fauré. Mon fils est venu me souhaiter bonne nuit. Il a regardé le livre que je lisais, a lu la quatrième de couverture et m'a dit :
"
C'est ça qui te donne le pep's!"
J'ai compris que j'avais réellement changé depuis ces derniers jours.
Alors pourquoi chercher un sens aux choses, tout n'a plus aucun sens. On se débat , on se bat contre quoi ?
Contre nous-même.
Tout me paraît vide, vide de sens... même ce forum .
Tu as bien raison, il n'a aucun sens ce forum et pourtant c'est grâce à lui et aux mots que j'y ai lus que j'ai retrouvé un sens à ma vie.
Certaines pensées comme celle qui commence ainsi :
La souffrance n’est pas une occasion de haïr,
et se termine par
mais le vrai cœur le rend utile et bénéfique .
M E R C I
à la personne qui les a écrites et à celle qui n'a pas eu peur de les partager.
Ces trois lignes m'ont fait
énormément de bien.
M E R C I
à Fathio, Lydia, Angela, Zabou, Marcel, Yohann, Daniel, Marie pour les mots qu'ils ont su écrire avant moi et qui m'ont également fait énormément de bien. Car une telle solidarité dans notre société d'égoïstes me ravit.