Garder la tête hors de l'eau est extrêmement difficile lorsque le deuil est récent, et loin d'être toujours èvident même par la suite. Dès les premiers jours j'ai eu cette conscience aigue que c'était pour toujours, que ce quotidien que je commençais à affronter sans lui, cette absence, c'était pour toujours, pour tout le reste de ma vie, et que j'allais devoir la vivre, cette vie, sans sa présence physique à mes côtés. Que même si ça paraissait interminable-et inconcevable-je n'avais pas le choix. C'est pour lui que j'ai gardé la tête hors de l'eau, parce-que je savais que c'est ce qu'il aurait voulu: que je vive, que je reste digne et droite, pour nous, que c'était la meilleure façon d'honorer sa mémoire adorée.
Les premiers jours, semaines, mois...se sont ècoulés avec une lenteur interminable, parce-que je devais réapprendre à effectuer ces gestes du quotidien, jour après jour, nuit après nuit, et me lever tous les matins, me coucher tous les soirs, sans lui, et me dire "Jamais plus avec lui". Ca demande beaucoup d'energie, et moi aussi l'idée de le rejoindre m'est venue, mais je savais que ce qu'il aurait voulu-ce qu'il voulait, veux je pense-est que je continue ma vie, que j'ai droit à une vie terrestre complète, et que si j'ètais toujours en vie, c'est que j'avais encore à accomplir, que je n'avais pas encore fais, en ce monde.
Sache que je sais exactement ce que tu èprouve, de même que vous tous.