Bonsoir Lisa. J'espère que ça te fais malgrès tout un petit peu de bien de te livrer à nous, de tout mettre noir sur blanc, même si ce n'est pas facile. On sens, à te lire, combien ton conjoint et toi vous aimiez, à quel point vous étiez fusionnels. Ici, tu peux t'exprimer spontanément, comme ça te vient, personne ne vas minimiser tes souffrances ni te conseiller "d'oublier". Les personnes extérieures ne peuvent pas nous comprendre, pas vraiment, à moins d'être dotées d'une exceptionnelles empathie. Et encore, même celles-ci ne peuvent qu'entrevoir notre détresse, le traumatisme du deuil.
Tu as vécu une merveilleuse histoire d'amour, comme la plupart des gens rêveraient d'en vivre. Ce qui est arrivé est d'autant plus injuste et déchirant, je suis bien placée pour le savoir, mais en même temps la vie, le destin vous a offert un cadeau précieux en vous permettant de vous connaître et de vivre cet amour fusionnel, complet ensemble, de partager ces multiples joies, pendant tout le temps qu'il vous a été accordé de vivre ensemble
tu l'as rendu très heureux jusqu'à la fin, c'est un don extraordinaire. IL a eu beaucoup de chance de te connaître. Aussi tragique que ce soit, il est parti sans souffrances, contrairement à tans d'autres. Le côté totalement inattendu de son décès est d'autant plus déchirant pour toi, c'est impossible autrement, mais j'espère de tout mon cœur qu'avec le temps tu pourra voire davantage les choses sous cet angle.
J'ai moi-même perdu Pierre, mon compagnon, le 2 mai 2015, à 10H30 exactement. IL ètait dans un coma profond depuis le 23 avril au soir, suite à une chute accidentelle dans ces escaliers
j'ai donc eu un peu plus de temps que toi pour m'y "préparer", même si j'ètais alors dans une sorte de déni. Néanmoins le caractère totalement imprévisible et soudain de cet accident tragique a été un choc inimaginable pour moi, qui m'a laissée totalement hébétée sur le moment. Quand on m'a dit qu'il était mort, ce que j'ai èprouvé dépasse tout ce qu'on peux imaginer-pour les personnes qui n'ont, heureusement pour elles, pas connu cette souffrance effroyable et différente de toute autre.
Les premiers mois passés, cette douleur à la limite du supportable s'est, très lentement, adoucie, durant la première année j'ai dû apprendre à vivre sans sa présence physique au quotidien (je suis cependant des plus convaincues qu'il est toujours auprès de moi, quelque part "de l'autre côté du miroir", et que de là où il est, il ne veux que mon bonheur), à apprivoiser ce vide, cette absence, ce manque permanents; bref, à survivre, puis vivre jour après jour-et au jour le jour-avec cette amputation d'une partie de moi-même. Le cheminement est long et semé d'embûches mais, un pas après l'autre, je peux t'assurer qu'un mieux-être intèrieur finit par être possible.
Après bientôt un an et 1/2, je pense toujours à lui en permanence, de manière douce et apaisée la plupart du temps-les hauts et les bas existent toujours mais les bons moments sont à présent plus nombreux. Je sens sa présence, toute proche, et j'espère qu'il peut être fier de moi de là où il est. Vivre, et le mieux possible, en pouvant profiter des petites joies du quotidien, est avant tout pour moi une façon d'honorer sa mémoire. ET c'est aussi pour moi parce-qu'il m'avait demandé de "vivre pour moi" si un jour on était sèparés, d'une manière ou d'une autre. Je respecte ses volontés
J'espère que tu y parviendra toi aussi tôt ou tard-c'est variable d'une personne à l'autre.
Je pense sincèrement que nous les rejoindrons un jour, mais qu'en attendant, ils ne peuvent en effet que vouloir que l'on vive, et le mieux possible. L'amour-surtout aussi fusionnel que celui que nous avons connu-est un lien si intense que rien ne peux l'arrêter, pas même la mort, je n'en doute guère
Si la situation avait été inversée, c'est nous qui aurions voulu que nos amours vivent
(je ne sais pas ce qui s'est passé avec le titre de ton sujet, mais je n'arrivais pas à poster une réponse sans avoir ajouté un autre titre
)-*