Auteur Sujet: Comment avez-vous fait pour supporter ça ?  (Lu 6075 fois)

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Annick

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Comment avez-vous fait pour supporter ça ?
« le: 17 juin 2012 à 17:24:33 »
Bonjour à toutes et tous, vous qui vivez les mêmes souffrances de la perte d’un proche.

Je vous rejoins sur ce site que je lis depuis quelques mois et qui me donne un peu de réconfort.

Il y a juste 3 mois, mon amour, à 59 ans, nous quittait après un accident de voiture suite à un malaise au volant.  12 heures entre le moment où il m’a appelée pour me dire qu’il avait eu un accident de voiture, que je ne devais pas m’inquiéter et le message pourtant humain, mais inacceptable émotionnellement, de l’infirmière qui vous annonce que tout est fini.
J’ai eu la chance de le voir et de pouvoir lui parler avant qu’il ne subisse cette opération d’où il ne sortira pas vivant.   Jamais je n’avais imaginé cette issue.  Je me retrouve seule, comme noyée au milieu d’un océan, sans boussole, sans port d’arrivée.

A mes proches, je délivre les messages  « standards » : « ça va. Je suis plus forte que ce que je ne croyais, il me donne la force de me tenir debout, ne vous inquiétez pas pour moi, je gère … ».  Les sourires aux collègues et le dynamisme dans mon boulot.  Les « retours » des gens qui te forcent à tenir : « tu es forte, il serait fier de toi, tu peux compter sur nous, le temps arrange tout … ».   

Mais vous, vous connaissez la réalité et je peux vous dire ce que je ressens vraiment, vous parler sans danger de vous blesser ou de vous déstabiliser plus encore.

Je peux vous raconter, le côté gris : le retour le soir vers ma petite maison qui me semble aujourd’hui immense et vide sans lui, les week-end seule devant la télé en me gavant de cochonneries, les horribles paperasses pour la succession avec ces détails privés qui s’étalent dans des formulaires impersonnels, les problèmes matériels à gérer, l’impossibilité de faire le deuil de l’homme de  ma vie, de son amour infini, l’impossibilité de faire le deuil aussi de tous nos projets, de nos rêves, le futur qui n’a plus de sens, l’impression d’être passée du jour au lendemain dans le 3ème âge (une vieille veuve – quel drôle de nom » qui fonctionne : encore combien d’années à tirer ?).  Le quotidien avec à table, 3 assiettes au lieu de 4, les courses où ne figurent plus la mousse à raser, le café, le magasine d’automobile …
Je tente d’atténuer la douleur en m’anesthésiant avec les souvenirs de bonheurs vécus et j’ai beaucoup de chance, ils sont très nombreux.
J’ai des photos de lui partout (un porte clé « grigri » face « souriant », face « boudeur » que je tourne et retourne en fonction des réponses que j’attends de lui à mes interminables questionnements).  Il ne me quitte jamais, je le sens autour de moi, en moi, ça tourne parfois à l’obsession.  J’ai vraiment l’impression qu’il est auprès de moi tout le temps, qu’il est malheureux de ne pas pouvoir être là pour nous.  L’attente de la nuit pour le rejoindre dans mes rêves qui n’arrivent pas et les réveils la nuit ou il m’est impossible de me rendormir dans ce lit froid, à moitié vide.  Ses vêtements, ses bijoux, son intimité que je n’arrive pas à écarter.

C’est vrai il y a aussi le côté rose : tous les matins, je me lève en lui déclarant mon amour et en visualisant un moment de bonheur avec lui, ça me tient debout. Mes enfants qui sont adorables et qui me forcent à continuer.  Les messages de collègues ou d’inconnus, qui l’ont connu, qui me rappellent combien mon homme était quelqu’un de bien.
Le jardin (j’ai dû apprendre à utiliser la tondeuse, à tailler des arbres et à planter des tomates …) où éclatent les plantes qu’il soignait avec patience, les rouges gorges que nous guettions le matin, le chat et sa roue à bonheur qui ronronne dans son divan, le chien qui attend toujours tous les soirs son retour debout devant la porte un jouet aux dents, ses petits mots doux, d’amoureux timide, que je retrouve un peu partout et que je collectionne en les relisant dans les moments difficiles, …

« Le temps arrange tout … » dit-on, alors j’attends.  J’attends que la douleur passe en donnant le change pour mes proches. Le destin m’a fait un immense cadeau en mettant cet homme d’exception sur ma route, des années de bonheur intense mais le prix à payer est terrible.

Comment avez-vous fait pour supporter ça ?

Hors ligne Marina Saboya

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Re : Comment avez-vous fait pour supporter ça ?
« Réponse #1 le: 17 juin 2012 à 18:18:42 »
Annick, tu as tout dit.
Tout ce que j’ai dit.
Tout ce que nous avons écrit ou pensé et vécu.

Les histoires, les prénoms, les âges ne sont pas exactement les mêmes, mais le film se termine tragiquement de la même façon pour chacun de nous.

Souvent, c’est au bout de quelques mois que le besoin se fait sentir de se raconter, d’intervenir sur le forum. Vivre sa propre souffrance, la crier, car la vivre à travers le deuil des autres n’est plus suffisant. 
Si tu lis les échanges depuis quelques mois, tu sais l’importance de laisser son chagrin s’extérioriser.
Tu auras vu aussi que des vidéos sont à notre disposition pour nous aider et répondre à certaines de nos questions. Elles ont le mérite de t’assurer que tu vis une épreuve terrible, que le chemin est affreusement long et difficile, mais que oui, un jour, on s’aperçoit que l’on vit avec cela.

Cette longue route, que nous comparons à un océan, parfois déchainé, parfois sournoisement calme et parfois apaisé et accueillant, cette longue vague qui nous porte ou nous noie, qui nous submerge aussi, nous y sommes tous. Tu n’y es pas seule, même si nous sommes des inconnus, nous nous entraidons énormément.
Ici, pas de messages « standards », des SOS, ou une main tendue, parce que la vague qui a épargné l’un de nous est en train de faire boire la tasse à un autre.

Même si tu ne peux l’admettre aujourd’hui, même si tu penses que votre amour est unique et que tu ne t’en sortiras pas, même si la phrase fétiche de ceux qui ne savent pas nous exaspère au point d’avoir envie de les frapper ou de hurler : le temps est un allié. Il faut s’accrocher à la nuit chaque soir et au jour chaque matin.

Tout est terrible au quotidien, tout est insupportable, tout provoque révoltes, larmes, et angoisses.
Nous avons tous des « grigris », vieille paire de lunette pour moi, que l’on va toucher de temps en temps pour que la présence reste palpable.
Tous nous guettons des signes  et le (la) sentons autour, surtout les premiers mois.
Dans mes lectures, que je tente de trier sérieusement, il est dit que ce sentiment de présence a été tellement constaté qu’il « pourrait » vouloir dire que la personne disparue ne « s’en va pas » tant que le survivant (et le mot est tellement conforme à la réalité !) n’est pas en mesure d’avancer seul(e). Alors, oui, il est avec toi. Et il le restera toujours, sinon dans le vent qui soulève tes cheveux, au moins dans ton cœur aimant. Et là, ce sera la dernière étape de ta souffrance, un rapport si intime que vous ne fairez plus qu’un.

On y arrive, Annick. On y arrive. Pas seul(e), avec de l’aide, avec l’envie de surmonter le drame, avec les enfants, avec l’instinct de survie, avec le temps.

Alors, viens nous parler, nous raconter.

Marina
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

Caroline3

  • Invité
Re : Comment avez-vous fait pour supporter ça ?
« Réponse #2 le: 17 juin 2012 à 18:35:49 »
Bon matin Annick, ici, c'est le début de l'après-midi (Québec).

Je ne te souhaite pas la bienvenue, un peu quand même, mais je sais bien qu'on ne commence pas un cheminement ici de gaieté de coeur.

C'est vrai, tu as tout dit, alors que tu en es à trois mois. On dirait qu'on ne calcule plus comme avant. Nos références vont toujours être "depuis 2 jours, depuis 1 mois, depuis 3 mois, 6 mois, 1 an... le choc, 18 mois, à chaque 21 avril, puis deux ans, le clash, qui revient à trois ans...

Je suis rendue à 2 ans (j'avais écrit 1 an!!!), et mon gros choc est présentement... je suis en arrêt de travail et ça fait du bien, et ça fait mal, et j'en suis à une autre étape que la tienne.

Toi, ta douleur est fraîche, ta proximité avec ton mari est toujours là, tu touches ses vêtements, tu t'occupes des éléments tangibles, qui te permettent de le sentir, encore et encore. Et ça fait du bien, et c'est tout à fait normal.

Même si je ne peux pas affirmer que "Waow, ça va mieux après deux ans", je peux tout de même dire: "Je comprends ce qui se passe dans mon corps et je suis saine, je suis normale, je vis la douleur, la perte d'un homme pas parfait, mais auquel j'étais profondément attachée, l'idée de projets, nos projets, dont l'éducation de notre enfant"... Elle avait 7 ans. Elle en a 9.

Je suis déçue, énormément, de plusieurs choses (dont ma famille qui a été absente presque totalement), j'ai des peurs (peur de perdre une enfant, de mourir beaucoup plus fort), peur de ne pas avoir assez d'argent et en même temps, comme je prends le temps de "travailler mon deuil", pour de vrai, accompagnée par un psy, un médecin, des amis, une soeur, des connaissances, je ne me sens pas autant "sautant dans le vide".

Je ne suis plus seule, et je ne me vois plus comme une "anormale": je vis un deuil tout ce qu'il y a de plus classique et j'avance bien.

Je suis persuadée, sûre à 100% que j'irai mieux d'ici un an, deux ans peut-être. Avec des hauts et des bas.

Aujourd,hui, c'est un bas, hier, c'était un haut.

---

Oui, bien sûr, tu iras mieux. Un élément à comprendre, en ce moment et si c'est souffrant à entendre et que tu ne le croieras peut-être pas, c'est "Ce sera long, très long, mais la lumière, tu la verras un peu plus, à chaque pas".

Si tu as le temps, je te suggère de commencer à regarder le premier vidéo, qui ne dure que quelques minutes. C'est extrêmenet soutenant. Avec le temps, je t'en suggèrerais d'autres.

Et ici, tu auras le soutien intellectuel dont tu as besoin, tu "rencontreras" des humains qui vivent la même chose, des "nouveaux" comme toi, et des anciens.

Ils sont fantastiques, comme Marina qui vient de te répondre. Elle m'a pris par la main voilà deux mois, et elle m'a un peu sauvée.

Je t'embrasse et te souhaite une bonne journée :)

http://traverserledeuil.com/etre-accompagne/les-modules-daccompagnement/module-2--les-premiers-temps-du-deuil

Caroline  :-* :-*

« Modifié: 17 juin 2012 à 18:37:24 par Caroline3 »

suzy

  • Invité
Re : Comment avez-vous fait pour supporter ça ?
« Réponse #3 le: 17 juin 2012 à 18:41:10 »
Bonjour Annick,
Ton message m'interpelle tout comme il interpelle certainement tous les membres de ce forum...
Tu racontes exactement les choses telles que je les ai ressenties... Ce départ brutal , inattendu, cette vie à deux qui éclate en une fraction de seconde... Pour moi, cela va faire 2 ans et demi demain. Mon amour s'est effondré dans la rue alors que nous sortions d'un restaurant. C'était deux jours avant son 52ème anniversaire et une semaine avant Noël. Je sais aujourd’hui que je ne me remettrai jamais complètement de la tragédie de ce 18 décembre 2009...
Comme toi, j'ai réagi avec d'une manière dont je ne m'attendais pas. J'ai trouvé en moi des forces insoupçonnées! J'ai organisé une cérémonie d'au revoir magnifique où plein de gens ont pris la parole pour retracer son parcours. J'ai moi-aussi réussi à dire un mot devant une église pleine à craquer. Je ne sais comment expliquer cela, mais dès le premier jour, j'ai eu le sentiment que mon amour était là, tout près de moi et que, désormais , c'est lui qui me guiderait. J'ai repris le travail rapidement. Tout le monde me trouvait incroyablement forte. Extérieurement, oui je l'étais, mais au fond de moi, quelque chose est mort à tout jamais. J'ai perdu toute ma sérénité et ma joie de vivre...Je me retrouve comme toi, le soir, lorsque je rentre dans ma grande maison vide. Plus personne pour partager, plus rien que le silence de la maison! Nous étions de fins gourmets. Mon amour avait la responsabilité de faire les repas et qu'est-ce qu'il nous gâtait...Nous adorions passer de longs moments à table, avec un bon repas arrosé d'un bon petit verre...
Aujourd'hui, je ne mange plus que pour me nourrir, la plupart du temps debout dans ma cuisine ou derrière un plateau-télé! Et , pas de surprise, sur le plateau, il y a toujours la même chose...
On dit que le temps arrange tout...Oui, c'est vrai, on finit par apprivoiser sa solitude, mais je pense sincèrement qu'on ne s'y habitue jamais... Voilà deux ans et demi où je lutte jour après jour pour avancer, pour me motiver, pour retrouver une raison de vivre, pour simplement me persuader que ça vaut encore la peine de me lever...Les gens autour de moi pensent que je vais "bien"...Je sors, je rigole...Oui, mais s'ils savaient la plaie béante qu'il y a au fond de mon coeur!Personne ne peut imaginer que ma vie est devenue un combat perpétuel pour...supporter...
Si tu m'as lue dans d'autres fils, tu sais que je suis à une semaine de changer complètement de vie. Je vais partir en Afrique , travailler dans l'humanitaire. Je me dis que mon mari adoré m'a donné tellement d'amour durant nos 24 ans de vie commune que je dois faire qqch de cet amour, peut-être l'apporter à d'autres qui en manquent cruellement. peut-être est-ce là ma mission...
Mon amour continue d'être présent dans tout ce que je fais. Je sais qu'il m'approuve, qu'il m'encourage à avancer dans cette voie. Souvent, je lui parle; je lui demande du soutien. Quand je vois comment je gère le déménagement d'une maison de 7 pièces, je n'en reviens pas moi-même. Par moments, j'ai une énergie d'enfer! Je me sens prête à déplacer des montagnes...
Voilà chère Annick, moi, c'est mon nouveau projet qui me porte...Vivre ici, dans ma belle maison, avec ma belle voiture et mon petit boulot peinard, et bien , seule, c'est juste insupportable...Ici, je ne parviens même plus à me réjouir du week-end...
Alors je m'en vais, sans me retourner. Je sais qu'en Afrique, je vais perdre beaucoup en confort, mais qu'est.ce que je vais gagner en chaleur humaine...
Je te souhaite beaucoup de force et de courage...Continue de lui parler à ton amour, tu verras, il t'aidera...
Je t'embrasse très fort
Suzy

lilas52

  • Invité
Re : Comment avez-vous fait pour supporter ça ?
« Réponse #4 le: 18 juin 2012 à 12:10:15 »
Annick,
J'ai retenue cette phrase:
"ça va. Je suis plus forte que ce que je ne croyais, il me donne la force de me tenir debout, ne vous inquiétez pas pour moi, je gère … ».  Les sourires aux collègues
C'est horrible que l'on nous demande autant d'efforts. Et ces questions stupides auxquelles ils nous faut répondre, comment pouvons nous aller?
 Yohann tu penses qu'il faut se laisser aller à notre peine auprès de notre famille et amis, je fais exactement comme Annick, car cela va faire peu que je me retrouve seule et déjà je me rends compte que ma peine dérange et surtout qu'ils attendent à ce que je reste la même et que j'évite de parler de lui!!!! J'ai vu la vidéo sur l'hypnose, cela m'a bcp apaisée.
Il y a tellement de choses à faire, je ne m'en sorts tjrs pas avec l'administratif. 
Je reviens sans cesse sur ce forum car les vécus des uns et des autres me donnent de l'espoir.
Cordialement LILAS

Caroline3

  • Invité
Re : Comment avez-vous fait pour supporter ça ?
« Réponse #5 le: 18 juin 2012 à 16:37:38 »
Oui, ça dérange, mais ça va nous déranger beaucoup plus et avec plus de violence si on ne ne l'exprime pas. Un jour, ce masque va tomber.

J'ai fais le choix délibéré d'en parler tranquillement. Quelque fois, les larmes sortent, mais ça ne me gène plus. Parce que je sais que chaque larme qui sort, ça veut dire que je passe une étape et que je vais mieux.

Bien sûr, la réaction est quelques fois décevante (et c'est souvent nos très proches), mais la plupart du temps, on reçoit un bon mot, un regard bienveillant.

Le fait de dire "Je suis en travail de deuil et c'est voulu" fait du bien à nous, mais aux autres. ils ne sont plus perdus, ils comprennent. Juste dire "Mon conjoint est mort", va savoir pourquoi, mais ça fait fuir beaucoup-beaucoup de monde. Mais d'expliquer en deux trois phrases ce qu'est le travail de deuil ça rassure.

Il y a ma mère qui ne comprend pas, elle vient de me dire "Tu me parles de ta peine et je ne fais que penser à la mienne" et elle part sur une explication complète de ses pertes de ses 19 ans. Aucun soutien. Depuis 2 ans...

Par contre, des inconnus, des connaissances peuvent être d'une meilleure aide, sans le savoir.

---

Tout ça pour dire que ces moments de colère envers ceux qui ne comprennent pas sont nécessaires. Il le faut. Comment l'exprimer correctement... c'est en faisant son travail de deuil, en ciblant certaines bonnes personnes qui nous soutiendront et qui nous rendra un peu plus fort, malgré la peine infinie.

Bisous à vous!

Caro xx

lilas52

  • Invité
Re : Comment avez-vous fait pour supporter ça ?
« Réponse #6 le: 18 juin 2012 à 17:13:52 »
Caro tu as bien raison c'est souvent avec nos proches. Je suis  en colère envers eux, en effet je viens de passer 2 jours avec ma mère. J'ai pu profiter aussi de mes petits enfants. Je sais que ma mère me porte bcp d'amour mais elle m'en demande de trop. Elle est restée veuve comme moi presque au même age. Elle adorait mon père comme nous tous. Mais maintenant que j'y pense, je ne l'ai jamais vue pleurer, elle a tout de suite mener ses affaires toute seule. Désolée mais moi je ne suis pas de la même trempe qu'elle.

Quand je suis rentrée  j'ai dit à mon mari "t'inquiète je suis de retour" après une grosse crise de pleur, j'ai dormi tout l'après midi. Nous verrons demain pour les courses.
Je garde espoir d'un avenir plus doux  et surtout où les larmes ne viendront pas aussi facilement.
Cordialement LILAS

Caroline3

  • Invité
Re : Comment avez-vous fait pour supporter ça ?
« Réponse #7 le: 18 juin 2012 à 18:19:54 »
Je remercie le ciel que tu aies des larmes: elles sont bonnes pour toi chère Lilas. La colère est saine et tout comme la mienne, si ma mère vient chez-moi ou si je viens chez elle, je dois m'en occuper, même si elle est en forme.

Bisous à toi, et passe une belle journée,

Caroline

Annick

  • Invité
Re : Comment avez-vous fait pour supporter ça ?
« Réponse #8 le: 25 juin 2012 à 19:11:11 »
Bonsoir à tous,
Merci pour vos paroles qui me réconfortent et qui m'interpellent aussi.
Je ne m'étais pas interrogée sur le fait de cacher ou non ma douleur, ça me paraissait normal de ne pas trop montrer ma tristesse à mes proches, pour les protéger.  Parce que parler ça fait du bien mais parfois j'ai l'impression de transmettre ce poids vers les autres qui ont aussi leur propre douleur à gérer.
J'en ai parlé avec eux et j'ai été surprise de voir qu'effectivement ma "pudeur " pouvait être comprise comme une certaine indifférence.
J'ai beaucoup aimé l'image du "survivant" qui est accompagné par son défunt tant qu'il ne peut assumer seul.  J'imagine aujourd'hui la présence de mon amour à côté de moi, comme rassurante, comme un guide passerelle qui attend que je sois prête à m'autonomiser sans lui.
Merci pour votre écoute et vos conseils