Bonsoir Alicia,
Je me suis énormément repliée sur moi-même durant toute la première année, ce n'est pas bien je sais, mais j'ai senti que ma famille (je parle de mon frère, ma soeur) ne comprenaient absolument pas l'état dans lequel je me trouvais. J'ai préféré m'éloigner, leurs remarques m'étaient insupportables.
J'en suis à 14 mois, et je recommence seulement à faire. Je travaille, mais le poids du manque et de la solitude sont là tous les soirs, lorsque je rentre chez nous qui est devenu chez moi.
Le week end, je vois mes petits enfants, et de temps en temps, des amis qui vivent seuls. Quelques toutes petites sorties (foire , fête du livre, du patrimoine, une marche de temps en temps).
J'essaie surtout de rencontrer des gens qui ne me connaissaient pas avant. J'ai changé, je ne suis plus joyeuse, mais je ne supporte pas qu'on me compare avec avant. Je suis toujours moi, mais différente.
Pas de projet, je n'espère rien sauf : continuer à avoir du travail pour ne rien demander à personne et surtout que ceux que j'aime aillent bien, je n'attends pas de rencontrer quelqu'un . Je prends les bons moments que la vie m'offre, même s'ils sont insignifiants pour d'autres, pour l'instant, moi ils me suffisent et me réconfortent.
Je pense en effet que nous n'avançons pas tous au même rythme, et que certains y parviennent mieux que d'autres. L'important est d'avancer au rythme que nous permet l'état dans lequel nous nous trouvons. Nous traversons tous la même peine, mais nous sommes tous différents.
Se forcer à aller plus vite que notre propre nature, c'est je pense prendre le risque de retomber un peu plus tard.