Auteur Sujet: Comment apprivoiser l'absence?  (Lu 7846 fois)

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Steph7

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Comment apprivoiser l'absence?
« le: 20 mai 2011 à 15:32:24 »
Mon Amour est parti le 9 mars dernier des suites d'un cancer du rein avec métastases osseuses... On se battait depuis 3 ans et la maladie nous a eus... Maudite maladie!!!
Oh! c'est si douloureux! mais où puiser la force de poursuivre sa route? de continuer sa vie quand la mort est venue nous arracher l'être que l'on aimait le plus au monde?
J'ai 28 ans et beaucoup me disent "tu as la vie devant toi", et alors?!!!! j'ai envie de répondre!!!
J'ai perdu ce qui donnait un sens à ma vie : mon Amour!!!!
Un cri de rage, de la colère, ça fait du bien... mais je me sens si seule...
A bientôt sur ce forum...

alyseju

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Re : Comment apprivoiser l'absence?
« Réponse #1 le: 20 mai 2011 à 17:03:21 »
bonjours stef

oui oui les gens on beaucoup de connerie de ce genre a sortir, mais bon????

la solitude me pèze énormément, son manque et énorme, heureusement ma famille et là et m'aide beaucoup^^

vois tu un psy?

a bientôt steph


Steph7

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Re : Comment apprivoiser l'absence?
« Réponse #2 le: 22 mai 2011 à 07:56:38 »
Merci pour ce message!

Oui je vois un psychiatre, il est merveilleux, il fait partie de l'équipe mobile des soins palliatifs où est décédé mon fiancé, il connait donc bien mon histoire mais un psy ne fait pas tout et ma famille est loin mais j'ai des amis qui me sont chers...

Je peux te demander quelle est ton "histoire"?

A bientôt

Steph

Hors ligne Pascale

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Re : Comment apprivoiser l'absence?
« Réponse #3 le: 22 mai 2011 à 13:21:17 »
Jacques est parti le 01/01/2011, il s'est éteint comme il a vécu; durement, laborieusement, discrètement,humblement, gentiment sans se plaindre pendant 1 mois et demi et puis brutalement le dernier jour sans crier gare.
L'absence ne s'apprivoise pas elle se subit.
La douleur se subit puis à force d'en parler on peut dire qu'on l'apprivoise, mais l'absence réactive souvent cette douleur qu'on pensait apaiser,  cette cicatrice qu'on pensait a peu près guérie.
La Maman de mon Amour à un cancer du poumon bien développer déjà.
Elle n'avait que ce fils là, ( 3 autres morts nés), fin de l'année passée j'étais dans un hôpital pour elle, et un autre pour lui.
Début d'année on lui annonce qu'elle doit commencer une chimio intensive, qui est reporté suite au décès de son fils.
Le 29 décembre, Jacques est Grand- père d'un petit garçon et elle arrière grand-mère. Jacques ne l'a pas connu.
Un qui part, un qui arrive.
Le fils de Jacques ne voit plus sa mère depuis 2 ans, il décrète que ce sera moi la Mamy de son fils.
ma belle mère et le fils de Jacques me disent qu'ils n'ont plus que moi et c'est terrible parce que parfois je souffre tellement de l'avoir perdu que j'ai beaucoup de mal de les soutenir.
Ma force c'est l'amour qu'il m'a donné, ma force c'est lui et tous les bons moments qu'on a vécu ensemble, c'est aussi mes 2 enfants.(ils sont grands, ils ne vivent pas avec moi, je suis seule dans ma grande maison).
On ne sait pas de quoi il est mort, il m'a dit un peu avant de tomber malade:
Tu sais mon coeur, depuis que je suis avec toi, tous mes rêves se sont réalisés, ma petite femme que j'aime, mon fils heureux, mon four, ma belle boulangerie qui marche, ma moto et les vacances, mes amis.... (1 couple avec qui on partait en vacances)
Alors je me dis que même si il est parti tôt(47 ans), je lui aurai donné plein de bonheur, et qu'il m'en aura donné assez que pour poursuivre ma vie.
Je suis de tout coeur avec vous, même encore maintenant quand je vous écris, je  :'( :'(
Pascale sa Louve
PS on a vécu +/- 2 ans ensemble puis on s'est marié et puis 5 ans de bonheur.
Pascale la Louve

Steph7

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Re : Comment apprivoiser l'absence?
« Réponse #4 le: 22 mai 2011 à 16:55:02 »
Je suis tellement touchée de vous lire...
Mon Amour avait 47 ans lui aussi quand il est parti, on avait 20 ans d'écart mais que sur "le papier" car on ne faisait qu'un... cela faisait plus de 7 ans qu'on vivait ensemble... J'ai les yeux secs aujourd'hui, c'est étrange... Je lui ai amené de jolies fleurs (au cimetière) comme chaque dimanche, je lui parle et ça m'apaise, un peu seulement... J'écoute de la musique, beaucoup...
Je n'aime pas les dimanches qui sont si longs et si tristes...
Mais ne serait-ce que vous lire et savoir que quelqu'un peut vraiment me comprendre m'apaise profondément...

A bientôt et merci d'être là.

Steph

alyseju

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Re : Comment apprivoiser l'absence?
« Réponse #5 le: 23 mai 2011 à 21:58:19 »
excuse steph, je te répond en retard

ma vie et celle de notre puce a basculé le 19 février 2011.....

je me lève a 8h00 pour donner le biberon a notre fille, je la change et la re-couche, moi contrairement a mon habitude je me recouche également, je suis fatiguè, je met mon réveil pour 9h30, et je me rendors dans les bras de mon amour^^

le réveil sonne, on discute, on se fait des câlins, et des bisous, on a une relation très fusionnel, ons'aime plus que tout!!!!!!

a 10h20, je dit "allez loulou, c'est l'heure de se lever" il me répond "je n'ai pas envie, je suis fatigué"..

alors je lui répond de rester au lit, que c'est pas grave, que je vais allez faire le ménage ( c'est toujours lui qui passe l'aspirateur et la since)

malgré sa grosse fatigue, il se lève et me dit "tu vas prendre ta douche ou j'y vais?", je lui dit d'y aller.................


il prépare ses affaire, moi je descend, pour faie sortir nos trois chiens.... vu que mon homme m'avait dit qu'il était fatigué , je me suis dit que j'allais faire le ménage a sa place....

je vais chercher l'aspirateur, et j'entend un bruit a l'étage!!!!!!  je me suis dit " sa yé loulou a encore cogné la chaise contre la baignoire"  (ON LOUE UNE MAISON TRÈS VEILLE ET PAS ISOLÉ, DONC ON ENTEND TOUT)

je passe mon aspirateur, ma since, j'allume l'insert, et nettoie mes biberons....  d'un coup la puce se met a pleurer, et je n'entend pas mon homme allez la voir, je trouve sa bizzard, se n'est pas son habitude!!!!

je monte tout de suite a l'étage, j'appel mon homme qui me répond pas (il avait horreur que je rentre dans la salle de bain, quand il y était, c'était son moment préféré ^^, il adoré prendre sa douche, minimum 30 mnutes)....

je décide d'ouvrir la porte, et là, je HURLE!!!!!!!!!, mon amour flotte dans la baignoire :( , je le sors de l'eau tout de suite, je vérifie son pouls....plus rien, je file chercher mon portable et j'appel les secours.......

et pendant les cinq minutes, ou j' attend les secours, je hurlè seule, pleurer sur son corps, je lui disait que je l'aimait tellement qu'il pouvait pas nous laché..... pas deux mois après l'arrivé de notre princesse tant désiré !!!!!!!!!!!!!!

et je comprenais pas se qui c'était passer , j'ai cru qu'il était tombé et qu'il c'était noyé :(

les pompiers arrive, ils ont pas voulu que j'assiste a la réanimation, il m'ont mis notre fille, dans mes bras et mon ordonné de partir :( je voulais pas le laché moi, on ne se lâche jamais, pourquoi nous séparer a se moment là, ou je devrait être a ses coté :(


je suis dans mon salon, j'entend les massage cardiaques.......  le samu arrive, et j'entend le défibrillateur.......... les gendarmes arrive, et trouve la mort de mon mari, très suspecte :(  et biensur c'est moi la suspecte :(


A 11h47, on m'annonce qu'il et décédé, que son coeur n'a jamais voulu repartir, je suis sous le choc, je pleure même plus, je comprend pas se qui m'arrive, se discuter deux minute a avant que j'entende se bruit, l'instant ou il mort!!!!!!!!

et moi pendant qu'il etait mort , je faisait le ménage....... j'ai tellement honte, j'aurais du monté voir!!!!!!!!!!!!!!  


le tribunal ordonne une autopsie, vu que c'est suspect.....  son corps par sur bordeaux et l'autopsie auras lieu, le lendemain matin :(


la culpabilité et tellement présente , aurais-je pu le sauver, si j'était monté tout de suite??? a t'il souffert??? a t'il vu qu'il aller mourir?????

J'attend son retour de bordeaux avec "impatience", je veux le voir, l'embrasser........  je passe mes journées entière a ses coté, jusqu'au jeudi, je suis histérique a la mise en bierre, on me l'enlève pour toujours , je ne supporte pas cette image ou il me l'enferme pour toujours :(





il y a deux semaines, j'ai enfin reçu les résultats de l'autopsie, mon amour a fait une hémorragie intracraniène massive, entrainant sur le coup l'arrêt du coeur et des poumons


le médecin légiste a dit au gendarme, qu'il était mort avant de tomber , donc il n'a rien vu, et il a préciser que je n'aurais jamais pu le réanimer, même un médecin!!!!!!!

j'ai 23 ans, je suis veuve, avec une petite fille de 5 mois aujourd'hui.....  

je refuse catégoriquement de penser a mon futur, je ne referais jamais ma vie (respect pour mon homme) même si lui, aurais voulu me voir heureuse .... le destin a voulu tout sa et sa restera comme sa.... je ne me remettrais jamais de la mort de mon coeur, on travailler ensemble, on cuisiner ensemble, on sortait toujours ensemble, la seule chose qu'on ne fessait pas ensemble, c'était les courses!!!!!  C'EST TOUT!!!!!  INSÉPARABLE!!!!!!


voilà, par contre je ne renis pas notre fille, malgré la douleur je m'en occupe tout le temps et avec le sourire, elle n'a rien demander non plus pauvre chérie

désolé pour le roman, mais sa fait du bien de se lâcher


alyseju

Steph7

  • Invité
Re : Comment apprivoiser l'absence?
« Réponse #6 le: 24 mai 2011 à 09:00:36 »
Bonjour Alyseju,

La vie est absurde, elle n'a pas de sens. Je suis bouleversée par ton histoire et je reconnais dans tes mots la douleur que je ressens moi aussi, la colère, l'envie de hurler et simplement de mourir aussi, de partir puisque l'être qui donnait un sens à notre vie est parti...

Tu as la chance d'avoir ta fille qui est la part d'éternité de ton Amour. Il est parti brutalement, c'est tragique; mon Amour est parti après 3 ans de souffrance dûe à la maladie mais tu sais, même quand on se croit "préparé", on n'est jamais prêt et l'annonce du "départ" est tout aussi insupportable et atroce.
La douleur de la perte est physique, pour toi aussi? J'ai parfois si mal que je voudrais hurler et hurler encore... J'ai la conviction que la vie est belle malgré tout et qu'elle vaut la peine qu'on se batte pour elle et nos Amours seraient d'accord avec cela, tu ne crois pas?
En ce moment, je me réconforte en me disant que j'ai la chance désormais d'avoir un ange là-haut qui veille sur moi et me protège...

Je t'embrasse, à bientôt.

Steph

Marieve

  • Invité
Re : Comment apprivoiser l'absence?
« Réponse #7 le: 25 mai 2011 à 05:23:17 »
J'étais très fermée à l'idée de venir sur un forum ou un site d'information sur le deuil quand l'intervenante me l'a proposée. Je me suis dis; voyons, j'ai toutes les connaissances sur les étapes du deuil et ce que je dois faire pour m'aider, je suis sur la bonne voie, je me tiens occupée, je vois à la succession, fais des recherches pour un retour à l'école puisque je déteste mon travail, fais des recherches pour acheter un immeuble à logement, je vois mes amies, m'occupe du chien, ahhhh je prend tous les moyens nécessaires pour m'aider, pour rendre mon époux fier de moi! Mais me voici, sur un forum, par curiosité, parce que la peine est tellement intense que je cherche d'autres ''trucs'' qui pourraient me soulager! Wow, je prend un bon coup...elle avait raison l'intervenante,  ca fait du bien de savoir que je ne suis pas seule. Y'en a du monde qui ont aussi mal, qui ont envie de mourrir pour rejoindre leur grand amour, qui aimaient tellement fort leur conjoint... Je prend un coup en vous lisant. J'ai moi aussi 23 ans, veuve e :'(t je me sens affreusement seule malgré mes 10 000 projets et mes amis qui sont merveilleux avec moi. Antonio est décédé d'un cancer testiculaire avec métastases le 19 avril dernier. Le monde vient de tomber pour moi. Ce qui me retient ici, c'est que je ne veux pas faire subir ce que je vis à mes proches, je les aime et ce serait trop égoïste, mais c'est fou, chaque jour je dois me battre pour ne pas me rendre dans l'armoire qui contient tous les médicaments d'Antonio... je m'imagine vraiment en train de le faire, de monter des escaliers et lui qui m'attend en haut. Cet homme, il m'a fait croire au marriage, au vrai amour, c'était mon prince charmant, celui qu'on ne pense pas qu'il existe tellement il est merveilleux. Comment faire pour avoir envie de continuer, en ayant la certitude que je ne pourrai jamais plus être remplie de bonheur par la vie comme je l'ai été? Chaque soir, je pleure jusqu'à épuisement, dans mon grand lit vide. Je me réveille encore fatiguée, mon bon, je me botte le derrière et tente de rendre ma journée productive. C'est les soirées qui sont les plus pénibles. Je suis désolée, mon discours est tellement déprimant, certainement pas aidant et habituellement, je suis celle qui vient au secours, avec mes bonc conseils et je me sens vulnérable au plus haut point, je déteste ça!

Marieve

Hors ligne Pascale

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Re : Comment apprivoiser l'absence?
« Réponse #8 le: 25 mai 2011 à 09:22:23 »
Bonjour Mariève,
ben oui, moi aussi dans la vie je suis forte, on me le répète tous les jours, c'est moi qui écoute la tristesse des autres avec compassion,
J'ai perdu Jacques le 01/01/11 et sa maman qui est seule n'a plus que moi pour s'occuper de son cancer du poumon.
Mais ici parfois, souvent même, je me lâche, je souffre et je le dis...
Personne ne juge et tout le monde comprend.
Ici ce sont mes Amis avec un grand A pourtant je n'ai vu personne. Ils savent tout ce que je ressens et je sais ce qu'ils ressentent.
Bienvenue et si dans ta vie, tu dois te montrer forte, ici tu peux te laisser aller sans retenue et ça fait du bien.
Je t'embrasse bien fort
Pascale la Louve
Pascale la Louve

Marico

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Re : Comment apprivoiser l'absence?
« Réponse #9 le: 25 mai 2011 à 09:44:53 »
Oui, Pascale tu as raison.
On l'entend tout le temps le "tu es une femme forte, tu es courageuse, etc..."
Moi, je ne le prends pas comme un compliment mais plutôt comme une phrase qui devrait t'obliger à ne pas te laisser aller, et qui arrange les interlocuteurs.
Oui, fortes on l'est parce qu'on n'a pas le choix... mais j'estime que ce compliment-là, personne d'autre que nous ne devrait nous le faire !... Nous sommes les seules à même de juger si nous sommes fortes ou faibles... et souvent, quand je craque dans ma cuisine, je me sens plus faible et vulnérable qu'un bébé !
C'est vrai que les gens nous racontent plus facilement leurs ennuis, parce qu'ils pensent que le malheur nous rend compréhensif. Sauf que notre malheur, ils ne veulent pas trop le partager et que l'écoute est souvent / toujours à sens unique. Et plus le temps passe, moins c'est facile de dire qu'on a toujours mal aux "nonendeuils" qui sont passés à autre chose... C'est comme ça.
La solitude est notre compagne pour longtemps, même si on donne le change !
Bon courage à toi et à Mariève.
Cordialement
M