FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: lavande le 13 avril 2014 à 04:11:19
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bonsoir,
Il y a quelques jours, çà a fait 4 mois qu'il est parti, une éternité et en même temps il me semble que c'était hier
son cœur s'est arrêté, je crois qu'il n'a pas eu le temps de réaliser, son visage était si calme, les pompiers l'ont mis dans notre chambre, pendant 4 jours je l'ai veillé, et depuis j'attends son retour
oui bien sûr je sais ... mais je refuse
depuis l'enterrement, je suis retourné seulement deux fois au cimetière, je reste très froide et détachée là bas, je fais ce qu'il y a à faire, enlever les fleurs etc. je choisis le monument, la couleur, la forme, mais c'est à la maison que je pleure, seulement quand je suis seule
vous lire sur le forum me fait du bien, j'étais déjà sur l'ancien, quand je lis votre douleur, votre solitude, ça me permet de laisser sortir la mienne et je peux relâcher un peu la pression
on était mariés depuis 29 ans, on faisait tout ensemble, il me manque tellement
les premiers jours, j'ai pensé souvent à partir, froidement encore ... je crois que c'est ça le pire, cette froideur à l'intérieur, ce vide immense, je m'accroche bien sur, mais le cœur est ailleurs
plus rien n'a de sens maintenant, tout au moins je n'en vois pas pour le moment
je vous lis, et je me dis que peut être un jour ... sans m'en apercevoir je sortirai de ce tunnel glacial
merci
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Bonjour Lavande
Je ne suis pas depuis bien longtemps sur le forum mais j'y ai déjà trouvé beaucoup de réconfort et j'ai très vite décidé de poster moi aussi à la fois pour me raconter et faire sortir la douleur quand elle est trop forte et aussi essayer de soutenir car si le soutien me fait du bien, il doit en faire à d'autres, bienvenue à toi.
Comme cela a du être difficile pour toi de le veiller à la maison...
Je comprends très bien ce que tu ressens vis à vis du cimetière, je n'aurais pas pu, ne culpabilise pas pour cela. Nous réagissons tous différemment et peut être que ton détachement lorsque tu y vas est une manière de te protéger vis à vis de la souffrance que tu ressens. Notre amour est dans notre cœur et pas ailleurs.
Les "anciens" du forum nous disent qu'il faut garder espoir, qu'un jour la douleur sera moins forte car on aura appris à l'apprivoiser alors même si cela nous semble à des années lumières aujourd'hui, je veux bien les croire et d'ailleurs toi aussi tu y crois et tu as commencé à avancer sur ton chemin.
Surtout tiens le cap, bon courage
Je t'embrasse
Lulu
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bjr lavande ,,,,,, je comprend trés bien ce que tu vie moi sa fait 21 ans et toujour seule je pense beaucoup a mon mari car on devez ce marié on avez publié les banc et trois jours aprés mon mari ne c est pas réveiller donc imaginé la douleur et on avez 4 enfants pour moi c etait la fin du monde rien et plus pareil jai élevée nos 4 enfants et jai travaillée dur en meme temps pour oublié ma peine et la je suis assistante maternelle car mes enfants sont grand mai je pense toujour a mon mari sa ne change en rien meme aprés 21 ans le 21 mars 93 que mon mari nous a quitté pour voir autre chose que la terre voila lavande on a tous la meme tristesse mai differante bon courage
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Cette froideur du dedans que tu ressens je l'ai moi aussi ressentie et me suis longtemps demandé si j’étais insensible, froide, congelée, figée...jusqu'à ce que je rende compte que non, je n'étais pas insensible, oh que non... mais insensibilisée par le chagrin, anesthésiée par la douleur trop forte et impossible à ressentir d'une seule masse,
ce serait de quoi devenir folle de douleur...
et peu à peu cette manière de me protéger cède...
je n'ai rien choisi, ça s'est fait comme ça...
encore aujourd’hui, 4 ans après je ne mesure pas toute l'amplitude du tsunami qui a dévasté ma vie...mais je suis plus lucide sur ma peine, sur ce qui m'aide...
Alors pour toi, lavande, qui en est au tout début,car 4 mois c'est réellement hier...tu ne peux pas faire autrement que survivre un jour après l'autre, froide et vide dedans mais aussi bouillonnante de chagrin et de pensées pour lui, ton amour...avec en ligne de mire, l'espoir d sortir du tunnel,et ce fragile espoir te portera...
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Bonjour Lavande,
Désolée de devoir te souhaiter la bienvenue.
Ton récit fait écho en moi. Pour mon chéri également ça a été soudain, il n’a pas eu le temps de réaliser.
Le forum nous aide à réaliser que nous ne sommes pas seuls à connaître ce bouleversement innommable dans nos vies, et je sais, ce n’est pas une consolation, mais ça aide, de savoir que nous avons des semblables.
Avec le deuil, nous perdons tous nos repères et évidemment, la vie ne sera plus jamais pareille et notre avancée dépend désormais de la façon dont chacun vit son deuil en rapport avec son vécu, son attachement à la personne disparue.
Il y’a ceux qui avancent vite, et d’autres pour qui ça demandera beaucoup plus de temps, peut être même toute la vie.
Yamina, 21 ans, je peux comprendre, ma mère, ça fait 32 ans, et elle ne s’est jamais remise, elle n’a pas refait sa vie, depuis, elle ne vit que pour ses enfants et désormais petits enfants.
Survivre, oui on survit, en s’accrochant à ce qu’on peut, chacune à sa façon.
Je nous souhaite bon courage à tous
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merci pour vos messages Lulu, Yamina, Eva Luna et Coccinelle
ho non ce n'est pas de l'insensibilité Eva Luna tu as raison, anesthésiée oui ça ressemble à ça, pour me protéger je laisse sortir la pression petit à petit, je serais submergée sinon ...
je vous souhaite une douce nuit
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bonsoir Lavande, moi tout comme toi, j'ai perdu mon amour de la même façon. Son cœur si généreux s'est arrêté de battre, aux pieds de mon immeuble alors que je me préparais à le rejoindre. Il a été emmené directement au funérarium parce qu'il est tombé sur la rue. Je n'ai donc pas pu le veiller. Néanmoins il m'a fallu 4 mois pour pouvoir redormir dans mon lit, je dormais sur mon canapé. Je pensais à lui, si frileux, gardé dans un frigo. Quand je l'ai retrouvé aux pompes funèbres et que j'ai enfoui mon visage près du sien, il était glacé. C'est dur de perdre son amour ainsi hein dis .. sans aucun avertissement, sans pouvoir se préparer. Depuis je vais te dire, je n'ai plus peur de la mort, je pense un jour le retrouver, je lis énormément là-dessus. Pourtant je suis pragmatique, je suis d'une éducation catho mais je ne pratique pas. Simplement je le sens qui me parle quand je ne vais pas bien. Peut être que tu me trouveras folle, peut être suis-je en train de le devenir, mais ça me fait du bien de lui parler et d'écouter ses réponses. Je ne rêve pas de lui, ou peut être je ne m'en souviens pas. Je le voudrais tant. Mais c'est ainsi. Je m'évertue maintenant à vivre dans son souvenir, dans ses principes, dans ses traces. Je ne suis plus moi, je suis devenue "lui". Jusqu'à la fin de ma vie. Je t'embrasse.
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merci desesperance pour ton message
ce matin là, c'était un dimanche matin je somnolais dans notre lit, mon mari était déjà debout, il ne dormait pas très bien depuis son retour de l'hôpital, mais tout semblait aller bien, il reprenait des forces, on attendait des nouvelles de l'oncologue pour savoir comment on allait procéder pour la suite du traitement
et j'ai entendu un grand bruit, j'ai su tout de suite, mais je me disais " arrête de t'angoisser, ça doit être une pile de livres qui s'est effondré, ou une étagère qui a lâché" tout en me levant précipitamment quand même, et je l'ai trouvé par terre inconscient, je crois qu'il était déjà parti ... ma vie s'est arrêtée
je ne pouvais pas envisager l'idée qu'on l'emmène loin de moi, pas tout de suite, je voulais le garder encore un peu près de moi, et ensuite, pendant toutes ces nuits où j'ai pu rester près de lui, je lui ai remonté les couvertures, il était si glacé, et tellement frileux lui aussi, on s'en amusait toujours avant
dans la journée, on ne m'a pas beaucoup laissé seule avec lui, ma famille était là, peut être trop présente, j'attendais le soir pour parler et rester avec lui, je lui ai écrit aussi et j'ai glissé ce petit message et celui de mon fils dans sa main
j'ai mis presque deux mois avant d'oser retourner dormir dans notre chambre, et même maintenant je dors avec les lambeaux de son pyjama que les pompiers avaient découpé et je n'ose pas aller de son coté du lit
j'aimerais le voir en rêve, où avoir un petit signe, je me dis qu'il faut peut être que j'accepte son départ d'abord ...
je n'ai pas encore le courage
merci pour ce forum, je me suis sentie tellement perdue quand il a fermé, merci d'être là
ho j'ai oublié, quand tu dis que tu es devenue lui, je le ressens aussi, je relis tous les livres qu'il aimait, je range son cutter toujours à sa place quand je l'utilise (je suis désordonnée et je sais que ça l'énervait quand je le posais ailleurs)
je porte ses polaires, je regarde les emissions tv qu'il aimait, je ne suis pas sure que ce soit une bonne chose d'agir comme ça, mais pour le moment j'en ai besoin
bonne nuit à tous
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Bonjour Lavande, c'est la même histoire que la mienne que tu vis là. Pour moi, il y aura 6 mois jeudi, jour pour jour. Ce jour là, je vais revivre minute par minute la tempête de ce 17 octobre 2013, dans les larmes et la peine. Comme toi, je garde tout ce qui lui appartenait. J'ai acheté une jolie "boite à trésors" pour les petites choses. Son petit fils porte ses chaussettes. Je lui réserve ses slips, ses pyjamas, ses chemises... je ne me résignerai pas à m'en débarrasser. Nous venions d'acheter un super grand dressing chez Ikea (son rêve)... il n'en aura profité que 3 petits mois. Maintenant j'arrive à y installer mes affaires, petit à petit, mais doucettement. Et a grandes chutes de larmes évidemment. Je n'ai pu garder les vêtements qu'il portait parce que ce sont mes deux fils qui ont fait la toilette mortuaire de leur papa à la morgue, ils n'ont pas voulu ramener les vêtements déchirés. Mais j'ai enfermé le tee-shirt avec lequel il dormait dans un sac plastic fermé d'une pince, il a conservé son odeur et je vais y fourrer le nez dès que j'en ai besoin. Heureusement il me reste des centaines de photos, des vidéos de lui où je le vois si gai, si clown, si tendre. J’ai recommencé moi-aussi à regarder les mêmes émissions que lui. Et surtout, quand je fais mes courses, j’achète « ses produits », je n’ai rien changé à nos habitudes, je lui parle quand j’ai une décision à prendre et j’ai l’impression qu’il me dicte la réponse. Nous sommes toi et moi riches de l’amour qu’ils nous ont apporté Lavande. La vie ne sera plus jamais la même, mais pour moi elle sera la suite du « nous » que nous étions. 43 ans d’amour fort, celui avec un grand A, malgré bienn sûr quelques tempêtes et prises de tête. Tu as eu de la chance, maman, de rencontrer l’homme de ta vie si jeune, m’a dit récemment mon ainé. C’est vrai, j’avais 23 ans, j’en aurai bientôt 67 et ce fut l’homme de ma vie. Courage à toi petite sœur de larmes, je t’envoie mes plus courageuses pensées. Ally
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Ally, Lavande j'ai l'impression que j'aurais pu écrire certaines parties de vos messages...
Je n'arrive toujours pas à pleurer à chaudes larmes tellement je suis encore sous le choc, pourtant je sais bien que mon amour n'est plus là. Que son absence est douloureuse, en 17 ans de vie commune nous avons du etre séparés au maximum 20 jours et encore à cause du travail...
Je vous envoie plein plein de courage à vous mes compagnons de souffrance
Je vous embrasse
Lulu
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Lulu, il y a des deuils difficiles parce que multiple. Quand j'ai rencontré Jacques j'avais 23 ans, abandonnée par mes parents lors de leur divorce alors que je n'en avais pas encore 5. C'est te dire si mon mari était aussi mon père, mon confident et mon ami. Il avait 8 ans de plus que moi, il a aimé m'apprendre la vie, me faire tout découvrir, m'apprendre à être mère. Tout au long de sa vie, il n'a pu s'empêcher de garder ce rôle. Il n'aimait pas quand je faisais ma maligne et prétendait savoir aussi bien que lui. Il est resté pour moi ce mari-papa couvrant, protecteur, comme il l'a été pour nos enfants. C'est dire comme j'ai peur de tout maintenant, je suis dépassée par des petites choses sans importance mais qui, en l'état, me plonge dans le désespoir. Je ne veux pas peser sur mes enfants, je me suis montrée forte, réactive, aussi maintenant ils pensent que ça va. En fait, c'est maintenant que j'ai peur. Je n'ai jamais non plus vécu de séparation avec mon amour, tout au plus 1 mois et demi quand nous nous sommes établis sur la France dans les années 80. Sur 43 ans de vie commune, et d'amour. Avec des tempêtes bien sûr, mais rien qui nous tiennent éloignés trop longtemps, on fusionnait, on ne pouvait pas respirer l'un sans l'autre. Que dire maintenant alors, cela fera 6 mois jour pour jour jeudi 17. C'est fou, c'est irrationnel pour moi, je n'en reviens toujours pas. Ce soir je n'ai que 2 miettes de courage. Je t'en envoie une, de tout mon cœur. Ally
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le chemin me semble interminable certains jours ...
je vous embrasse et vous souhaite une douce nuit
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Pour moi, jour terrible de chagrin et d'anxiété... que sera-ce demain, demain il y aura 6 mois... je vous embrasse
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courage pour cette difficile journée desesperance
j'espère que tu étais entourée et soutenue par des proches, mes pensées vont vers toi
je t'embrasse
lavande
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Douces pensées pour toi ce jour Ally.
Le cap des 6 mois fut une traversée terrible pour moi.
De tout coeur avec toi
Amitiés
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J'ai pensé à toi aujourd'hui Ally, j'espère que tu as traversé cette journée, à mon tour de t'envoyer quelques miettes de mon courage
Je t'embrasse
Lulu
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Merci Coccinelle, j'ai passé le jour, un peu mieux que je le pensais car il était près de moi. C'est la seconde fois que je le sent ainsi si près, et cela fait tant de bien. Ce weekend de pâques je ne fais rien, l'an dernier il était parmi nous pour un repas en famille. Comme les pious sont partis chez le mère ou mamie, je me repose. J'espère un peu de soleil, ai acheté 2 chaises de jardin pour pouvoir manger sur la terrasse en cas de soleil. Je vous souhaite à toutes et tous un weekend paisible et vous embrasse. Ally