FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: Pascale le 09 mars 2020 à 11:46:29
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Bonjour,
Bien sûr, il y avait la colère.
Tellement difficile d'accepter cette injustice qui m' a enlevé ma joie de vivre, mon bonheur, mes rêves, mes projets, ma raison de vivre.
Et pour les mêmes raisons, il y a eu la culpabilité, qui m'a rongée parce que je pensais que je n'avais pas fait assez, moi , j'étais toujours là. Je n'ai rien vu venir et je n'ai pas cessé un jour d'espérer , tellement d'espoir que j'ai pensé ne pas avoir été assez prudente, ne pas en avoir fait assez.
je pensais pouvoir le sauver, je me croyais toute puissante, ma volonté ne m'avait jamais trahi.
Mais.... C'était moi ...
Je l'ai tant retenu , il a temps résisté d' avoir peur de me voir souffrir.
Je lui ai raconter tant d'histoires d'espérance, je l' ai caressé de mots d'Amour, j'ai pensé le soigner avec toute ma tendresse.
j'ai prié un dieu qui ne m'a pas entendue, un ciel qui est resté fermé, je me suis démenée, débattue, battue toutes griffes dehors,
J'ai hurlé, pleuré, fait des caprices,du chantage avec les dieux, j'ai imploré le ciel et les images dans les églises,j'avais peur de le perdre, une peur viscérale de la douleur que j'allais avoir, cette peur durait un instant, je la chassais avec la force de l'espérance. Je n'imaginais pas un instant que j'échouerais .
J'étais bien égoïste, je n'ai pas voulu voir qu'il était fatigué de lutter, je me suis surestimée.
Et puis , la violence de sa souffrance m'a fait lâcher prise, je me suis faîte sereine, douceur, paix apparente, je voulais qu'il se tranquillise, qu'il n'ait plus peur.
Un mois et demi d'incompréhension, de violence physique pour lui, de déchirement, et je m'en voulais d'être impuissante.
Oui, je me sentais coupable d'être en bonne santé, d'être vivante que mon corps me supplie de dormir, qu'il crie sa faim et que lui étais là si maigre et si fragile .
Et le 31 décembre, je lui disais combien je l'aime et combien je lui espérais ce qu'il y avait de mieux pour lui, en quittant la chambre des soins intensifs, je me retourne et au fond de moi je sais , et je chasse ce pré-sentiment. Toujours cette peur de la séparation, cette culpabilité mal définie de ne pas en avoir fait assez.
Son corps a lâcher dans la nuit, il savait que je n'étais pas seule du moins je l'imagine. Son âme s'est accroché encore le temps que je me rende à son chevet, il a attendu d'être entouré de ceux qu'il aimait et il s'en est allé.
Je n'avais plus peur , la séparation était là, avec toute sa violence . L'esprit anticipe , je n'arrive pas à le faire taire.
je dois être forte, ne pas s'effondrer.
Créer une bulle, une bulle de nous, comme pour le retenir encore un peu.
Je me suis éteinte, j' étais couchée dans le canapé face à sa photo entourée de bougies. C'était hypnotique, je sombrais, cette culpabilité me rongeait, je n'avais plus de colère..Mes parents sont venus vivre avec moi dans ma grande maison, et le 11 mars aux infos , mon attention est attirée par les images d'une femme marchant sur des décombres, mes yeux s'ouvrent, mes oreilles entendent... une catastrophe, un tsunami au japon, cette femme cherchait ses fils et son mari dans un mélange de matières qui devait être sa maison, ces images me faisait penser au chaos en moi.
Je ne peux pas expliquer pourquoi, mais cette femme m'a ramenée doucement à la vie.
Je n'ai pas dit que c'était facile, les émotions sont revenues, la colère aussi, je sortais de notre bulle enfin de la mienne parce que tu n'étais plus là.
Maintenant , 9 ans après je sais que j'ai fait ce que j'ai pu au moment où je le vivais , et que chaque fois que je revenais en arrière en me disant tu aurais dû, ou j'aurais pu, ou si j'avais su... Tout cela ne faisait que nourrir cette culpabilité... Mais de quoi est-on coupable? Personne n'est préparé à ce genre d'épreuves, même si c'est une dure réalité de la vie.
La colère s'en est allé quand je me suis pardonnée, ou plutôt rendue compte que j'étais en colère contre moi , en colère de ne pas avoir su te retenir, de ne pas avoir su vaincre ta maladie..
Je pourrais encore écrire longuement mais je vais en rester là..
La colère et la culpabilité sont là pour tous, nous les vivons chacun à notre façon. Ceci est un bout des miennes, je sais a quel point elles peuvent être dévastatrices.
Garder votre joie de vivre, la vie est belle et puis nos chères Amours ne voudraient pas nous voir triste.C'est aussi pour ça qu'ils nous ont laissé une part d'eux- mêmes.
Je vous embrasse .
Pascale La Louve
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je viens de perdre mon mari il y a 5 mois, et depuis ce jour là je suis anéantie, j'ai des spasmes, je vis sous anxiolytiques, j'ai du mal à dormir, et il me manque énormément, on avait l'habitude d'échanger, de sortir ensemble, et là je me sens complètement isolée, heureusement qu'il y a ma fille de 20 ans, mais elle voit que je tourne en rond je suis complètement perdue sans lui un rien me fait peur et traumatise, c'est lui qui gérait tout à la maison, j'ai perdue confiance en moi, et je me sens affaiblie, et comme en plus j'ai très peu d'amies, je me sens encore plus isolée, ma famille est à Lyon mais il ne m'aide ps trop, je ne sais plus quoi faire ni vers qui me tourner, c'est un appel au secours, je n'en peux plus
merci pour vos réponses
moi aussi j'en veux au monde entier, il ne méritait pas de partir, surtout dans la souffrance et la douleur,
je l'appelle souvent en pensant qu'il va revenir, mais malheureusement c'est peine perdue, et c'est à en devenir folle
je n'ose rien toucher dans la maison, et rien a bouge
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Chére Ourdia,
J'aimerais vous donner la solution , mais elle n'appartient qu'a vous.
A 5 mois de deuil , je me souviens que je l'attendais encore, que j'étais paralysée certains jours, sans réaction, aucune distinction entre le jour et la nuit, un parfum et je cherchais d'où il venait. un bruit de moteur et mon coeur éclatait, je croyais qu'il rentrait.
Je pensais devenir folle, j'imaginais que je n'y arriverais jamais.
J'ai hurlé, pleuré, vociféré, chanté, rit et puis éclaté en larme. il n' y a pas de marche à suivre et pas de mode d'emploi.
Venir écrire ici, c'est déjà un grand pas, il y a tant de personnes compréhensives et sans jugement .
Allez-y, dites votre douleur, elle y trouvera un écho et ils vous diront que vous n'êtes pas seule.
pour ma part, je vous dirais d'être douce et tolérante avec vous, vous êtes fortes et c'est bien difficile d'apprendre à tout gérer dans une situation qu'on a pas voulu.
Les enfants comprennent bien des choses et peuvent être une grande aide; il faut juste dire.
Les réponses et les décisions viendront petit à petit.Tout se fait et chacun à son rythme.
Il veille sur vous demandez lui de l'aide et parfois viennent des réponses. Je me mettais à sa place dans certaines décisions et la partie de lui qui me manquait, revenait petit à petit, c'est comme ça que je me suis rendue compte qu'il m'avait laisser un peu de lui.
Entourez-vous de tendresse , l'Amour existe toujours.
Ps; écrivez beaucoup
Pascale La Louve
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Bonjour Pascale,
Tout ce que tu décris, je l'ai vécu. Enfin, presque, chaque histoire est, bien sûr, différente.
Ce n'est qu'en arrivant vers la fin de ton témoignage que j'ai pris connaissance du nombre d'années qui se sont écoulées, et pourtant, j'ai l'impression que ce que tu décris était récent. Peut-être parce que ça faisait écho en moi.
Je te remercie pour ce témoignage, en effet, j'aurai voulu faire plus moi aussi, mais quoi ? j'ai supplié, fait des prières, allumer des cierges dans toutes les églises et cathédrales qui étaient sur mon chemin, je me refusais d'être fatiguée, je m'en voulais d'avoir dormi, je n'osais me plaindre, j'aurai donné ma vie, mais c'est lui qui a été pris.
Affectueusement,
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Pascale,
oui moi aussi je traverse ce Chaos dans une certaine colère que je n'arrive pas à apaiser .
et ,en rapport avec cette femme dans les décombres d'un tremblement de terre au japon cherchant son enfant et son mari...
dans la semaine qui a suivi le décès de mon mari il y a 1an et demi, la seule chose que je pouvais faire était de lire des histoires plus violentes que la mienne des choses horribles .
elles étaient comme des électro-choc qui me secouaient et me disaient que des gens souffraient bien plus que moi.
j'avais besoin de violence , cela me rassurait de minimiser ma réalité.
sans doute pour me dire qu'elle n'est pas insurmontable .....
je suis certaine que ce que je traverse aujourd'hui sera ma force de demain !
tout renait du Chaos !
(46 ans veuve et mère d'un garçon de 7ans)
De tout Coeur
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Chog, kate 56,
C'est une tempête d'émotions, un cataclysme, un chaos, ....on peut l’appeler comme on veut.
Il est sûr que nous ne sommes pas préparés.
Douce soirée et merci de m'avoir lue
Pascale
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bonjour
mon amoureux est passé de l'autre coté du chemin il y a bientôt 1 an (dans 17 jours), il avait un cancer de poumon .
après avoir combattu la maladie pendant 2 ans , il s'en est allé
je n'étais pas du tout préparé et je croyais que nous allions passé le cap, je n'avais pas pris du tout la mesure de la gravité de la maladie.
je ne me posais même pas la question, il fallait battre le cancer, c'est tout mais je n'avais pas compris que l'on ne maitrise pas l’évolution de la maladie et c'est uniquement en arrivant aux urgences qu'un médecin m'a décrit la situation et je reconnais que voyais bien qu'il était très faible mais je ne voulais pas admettre la situation et lorsqu'il est parti , je suis resté scotché sans comprendre se qui ce passait. il était parti et là j'ai ressentie une douleur indéfinissable au plus profond de moi . Et là il a fallu se dissocié, faire ce qu'il fallait malgré la douleur .
aujourd'hui je me pose toujours pleins de question mais je n'ai pas les réponses.
je suis toujours en attente de quelque chose qui n'arrivera pas.
il me manque tous les jours et même si les jours passent , je suis toujours en apesanteur.
tendres pensées à tous nos amoureux et amoureuses
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Lili, ce que tu décris, je l'ai vécu, ce déni de la réalité de la gravité de la maladie, cette certitude que nous allons gagner et s'en sortir. Ensuite, c'est le coup de poing en pleine poitrine, le ko, la mise à terre. Pour se relever de cauchemar, je n'y arrive pas. Le manque de lui est énorme, incalculable. Le questionnement, pourquoi je n'ai pas vu, rien compris pourtant au fond de moi je savais, lui savait et me préparait, il m'a envoyée aux pompes funèbres pour commander son cercueil comment j'ai fait, je me le demande encore et malgré tout je refusais de ne plus être avec lui, il allait guérir, c'était sûr . Aveugle, j'étais aveugle et sourde aussi, mentalement. Je n'accepte toujours pas la situation, même si pour les autres je montre le contraire, le soir je m'effondre. Je recule au maximum le moment de rejoindre ce lit vide.
J'arrête ça ne sert à rien .
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Chère Pascale,
De mon côté la colère ne concerne pas des éléments du passé mais elle trouve sa source dans la pression du quotidien qui parasite mes connexions avec mon amoureux... je voudrais passer mes journées à écouter ce qu'il a à me dire, à observer ce qu'il a à me montrer, à ressentir ce qu'il veut me transmettre ... je voudrais pouvoir ne faire que cela mais je suis tout le temps sollicitée, dérangée, obligée, pressée par ce monde dont je ne fais plus vraiment partie mais qui attend de moi que j'aille mieux et que je suive sa folle cadence.
Je voudrais pouvoir me soustraire de ce rythme frénétique... vivre à ce tempo plus lent auquel m'invite mon amoureux... mais je ne sais pas comment faire pour passer de l'un à l'autre et cela crée une tension, de la frustration.
J'aimerai que tout s'arrête un temps... le temps nécessaire... le temps qu'il faudrait... le temps qu'il faudra...
Merci pour ton passage sur le forum aujourd'hui, j'aime toujours autant te lire.
Affectueusement,
BEBE
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BEBE,
Bonjour ,
Laisser le temps au temps et parfois dire qu'on est pas disponible, les 15 minutes de méditation ou plus aide souvent à la connexion. parce que cette connexion est un flache qui dure quelques secondes.
Curieusement, j'ai appris que vivre dans le présent me permettait de mieux saisir les signes.
Dans mon parcours vivre en conscience de ce que je faisais m'a bien aidé.
Arrêter de laisser son esprit s'échapper à tout moment vers des pensées qui n'aident pas et mettre des limites au monde qui m'entoure, m'a fait découvrir le monde qui était en moi, arrêter de me laisser manger, grignoter , redevenir entière avec mes besoins de calme et de solitude et puis parfois de monde et de frénésie.
Le fait d'avoir été amputée d'une partie de moi m'a demandé beaucoup d'énergie non pas pour me retrouver tel que j'étais était ,mais pour retrouver cette partie de l'autre que j'ai cru avoir perdue .
Elle est bien là et tout le temps .
j'appelle cette partie l'Amour certains disent présences.
Le corps physique n'est plus et ce manque est bien difficile parce que c'est la preuve d'une présence qu'on peut toucher est rassurante.
Je pourrais encore développer, mais je parle de moi et mon ressenti, je suppose que d'autres ont une autre façon ou une autre manière .
Chacun doit savoir ce qui est le mieux pour lui.
Mais une chose est certaine la sérénité et la paix de l'esprit amène la joie dans le coeur et ouvre bien des horizons.
Je t'embrasse BEBE, prends soin de toi et garde du temps pour vous retrouver, soit bienveillante et patiente avec toi .
Pascale
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Pascale
ton texte m'a rappelé des contributions
http://forumdeuil.comemo.org/traverser-le-deuil/la-colere/msg54560/#msg54560
et celles aussi dans ce fil que j'avais lancé
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil/la-fonction-de-la-culpabilite-dans-le-deuil/msg59235/#msg59235
et comment Missuzan le décrit dans son livre ...
c'est utile de revenir sur cet aspect du deuil ... que chacun(e) a vécu à sa manière ...
je crois que mon coup de colère
(http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/depuis-le-23-avril-2014/msg120303/#msg120303 )
faisait aussi remonter de la colère ... , celle contre certains soignants, les "amis" la famille aux abonnés absents ... elle reste tapie ... prête à venir en salve mais le reste du temps elle est reléguée loin , c'est le lien d'amour qui domine
affectueusement
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Qiguan et les autres,
Tu es précieuse pour le forum, toujours un mot ou une référence pour aider. C'est magnifique.
Pour ma part, je reviens vous lire régulièrement et je suis touchée par les nombreux jeunes endeuillés, et les autres aussi bien sûr. De temps en temps, je réagis et je parle de mon ressenti parce que je ne connais que celui-là.
J'ai parfois un peu peur d'intervenir car je sais qu'au début de mon deuil, je n'étais pas prête à entendre certaines choses.
Je n'oublie rien comme dit la chanson, je suis sereine maintenant, et je sais que mon chemina été difficile. Je ne suis plus la même personne, tout en étant moi-même, (houlà ! compliquée cette phrase).ou peut-être devrai-je dire nous-même.
Pour ma part, il m'arrive de m'isoler, de m'envelopper dans ma bulle et de m'entourer de mes petits fantômes, et nous conversons . (Euh! ma santé mentale va très bien, merci..mais à part ici où pourrai-je en parler.. ;) ;) )
Je vous souhaite une journée en douceur.
Pascale
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Coucou Pascale
BEBE,
Merci pour ces beaux témoignages, cette phrase est courte et me parle.
"J'ai choisi de vivre"
C'est exactement ça.
Affectueusement .
Pascale
C'est pas moi qui le dis c'est le titre du film.
Moi je n'en suis qu'à " j'accepte de vivre" (petite graine plantée par mon amie Krisnat du forum) ... mais c'est déjà pas mal... c'est ce qui fait que je n'avale pas tous les médicaments que j'ai sous la main, que je ne saute pas de mon balcon, que je ne braque pas le volant de ma voiture vers le premier arbre venu... c'est aussi ce qui me fait aller vers les groupes de paroles, les cours de danse... vers ce forum...
Mon Coeur Canaille aussi aimerait bien que je passe la vitesse supérieure mais bon je fais ce que je peux... pas vraiment l'impression de pouvoir choisir... pour le moment.
Je t'embrasse Pascale
BEBE
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Bonjour Pascale,
Tu parles de ta santé mentale... tu vois, ce matin, prise par un élan de remise en propreté, du ménage quoi,..., je sors l'aspirateur qui avait bien du mal à faire son job, car le sac est plein, et depuis un moment. Je reculais le moment de le changer. Parce que, à l'intérieur, il avait gardé des miettes, des miettes de notre vie avec lui. Suis-je un peu fada ? Ou trop sentimentale ? Comme j'ai pu l'entendre...
Tout est souffrance, mais j'avance avec elle, malgré elle.
Ton message donne espoir dans la poursuite du chemin à parcourir. Merci.
Affectueusement
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BEBE ,
c'est une solution, d'aller à la rencontre d'autres personnes.
Pour ma part, je n'ai pas pris de médicaments non plus, je suis tout simplement intolérante, et puis je voulais vivre cette souffrance, j'en avais besoin, et ça a fait mal, mal à m'écrouler à même le sol d'épuisement . il m'arrivait de m'endormir et c'est toujours des choses basiques qui m'éveillaient.
Le sol et bien c'est inconfortable, j'avais froid, j'avais mal ou j'avais faim.
Le corps réclamait et j'en avais presque honte, et puis j'ai appris que la vie était forte .
Mes moments de douleurs intenses, de grandes souffrances me font apprécier beaucoup plus fort les petits bonheurs, c'est même presque physique. Mais on l'apprend plus tard.
Apprécier la lumière après avoir connu la nuit la plus noire, apprécier la chaleur après avoir connu la froidure....
Tout ceci s'est fait malgré moi et doucement à mon rythme , donc tout ça se fera à ton rythme.
Et ton Coeur Canaille à raison de te pousser à la vitesse supérieure. Ils aiment toujours qu' on soit heureux (se).
Je t'embrasse BEBE.
Chog,
houla! j'ai gardé sa veste de moto et si je te disais que parfois je la respire à fond comme une drogue, je suis addicte à l'odeur de cette veste. Et oui, mais je n'ai plus mal, c'est un clin d'oeil, un "je pense à toi je ne t'oublie pas".
Et ma foi, les miettes de vous dans l'aspirateur pourquoi pas, si ça te fait du bien. C'est très joli... Mais je pense qu'aucun de nous , ne peut dire qu'il n'a pas fait des choses un peu folle pour celui qui ne sais pas .
C est tellement fort.
Courage à toi . le chemin est long mais parsemé de tant de belles choses, celle que tu veux bien y planter , ou y poser.
je t'envoie plein de force.
Pascale
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Bonsoir,
Dans le registre petits gestes, mais là ça tient plutôt du rituel..Je prends son alliance ainsi que sa bague préférée ( offerte pour la naissance de notre fille ), et j'essaie de me les passer au doigt..
J'y arrive, à l'auriculaire, mais c'est plus compliqué pour les enlever.
Je me demande ce que penseraient les gens en me voyant faire.
Amitiés
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Thiemar,
Je comprends que ces gestes un peu fou pour les non endeuillés peuvent paraître un peu fou mais c est tellement rassurant ..
Ça ne fait de mal à personne et puis les autres qui sont ils pour juger ..
Affectueusement
Pascale
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Je dois aussi avouer que j ai laissé tourner le four de ma boulangerie pendant 1 an et quelque jusqu a ce qu il s arrête de lui même.. il me disait que c était le coeur de son métier.. j avais l impression qu il restait un peu avec moi .. on fait des trucs fous pour se rassurer,..
Je vous embrasse ..
Pascale
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Pascale,
Tu parles du four resté allumé..
Pour Ma Chérie, Son grand plaisir était notre poêle à bois, allumé dès octobre, et arrêté en avril-mai, quand ça ne devenait plus raisonnable..
Alors maintenant, je l'allume tous les soirs, malgré la douceur actuelle..Elle aurait tellement apprécié.
Chaleureusement.
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Et bien voilà.. se retrouver un peu.. des gestes et des bruits familiers ... dans ce monde connu devenu étranger...
Bien affectueusement ...
Pascale
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Thiemar
je viens rebondir sur le fait de passer l'alliance de ta bien-aimée , sache que tu as la possibilité de la faire agrandir (dans une bijouterie) à ton doigt et tu auras ainsi la possibilité de la porter à ton gré , pour mon compte c'est ce que j'ai fait et je porte jour et nuit les deux alliances, mon amour avait les doigts plus fin que moi , quand à l'autre je ne sais pas , juste pour que tu saches que c'est possible
Prends soin de toi
Amitiés
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Bonsoir Malone,
Merci pour tes conseils, c'est vrai qu'on a un besoin viscéral de sentir la présence de l'Être disparu à chaque seconde.
Pour avoir cette sensation, je viens de faire graver le prénom de Ma Chérie à l'intérieur de mon alliance.
Ainsi, Elle est toujours avec moi .
Et ce tic que je développe maintenant..faire tourner l'alliance autour de mon doigt quand je me sens perdu ( très souvent en fait ).
Faire réduire la Sienne me paraît plus difficile, elle incrustée de ...tous petits diamants, je ne veux pas prendre le risque de l'endommager.
Je songe à la possibilité de la porter en pendentif, avec une chainette que je n'ai pas encore.
Tu vois, quelques projets qui me portent..
Amicalement.
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La folie, j'ai sa photo sur son oreiller, tous les soirs je lui écris, ma fille m'a offert un cahier avec des photos de lui , et je lui écris sous forme de lettres d'amour, comme lorsqu'il voyageait à bord pour de longs mois. J'embrasse sa photo tous les soirs, et je lui souhaite bonne nuit selon notre rituel, en fermant les yeux, comme ça je crois qu'il dort à sa place. Comme parfum, j'utilise son après-rasage, mais il n'a pas la même odeur sur moi, sur lui, ça sentait vraiment bon, j'aimais le sentir et je lui disait qu'est-ce que tu sens bon minou.
Pour certains ce n'est pas normal, mais je m'en moque, c'est ma façon de pouvoir survivre en faisant croire à mon cerveau qu'il est près de moi.
Amitiés
Nicole
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Chers tous,
Son alliance est autour de mon cou, tous les jours. Elle est trop grande pour mes doigts, mais il n'est pas envisageable de la retoucher, je ne veux pas qu'elle change en quoi que ce soit.
En voiture, au feu rouge, je l'embrasse. Je la touche souvent tout au long de la journée. Au coucher, je la dépose en l'embrassant et en m'adressant à mon chéri.
Puis, c'est son oreiller, qui prend la relève, je le glisse à la même hauteur que le mien, comme si il dormait là. Il m'arrive de le serrer contre moi, de le respirer.
Je n'utilise plus mon trousseau de clés mais le sien... Toutes ces choses et d'autres encore, me rassurent et m'aident à me coucher, à dormir, à me lever, à vivre...La folie de l'amour éternel.
Quant aux autres ? Quels autres ?
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Nicole595,
Les personnes qui me rendaient visite me trouvaient étranges et certains même me regardaient comme si j'étais soudain devenue une extra-terrestre, les proches devaient s'inquiéter .
Mais j'avais besoin de ses petits rituels qui m'étaient propres.
J'avais tellement peur d'oublier, c'était une angoisse terrible, je devais me refaire une boite à souvenirs dans ma tête, en prendre le plus possible parce que je savais qu'il n'y en aurait jamais plus avec lui.
C'est ça que les autres ne comprenaient pas , c'est que je voulais que ça continue encore, je me réfugiais dans une bulle qui me décalait des autres .
Nos petits rituels sont normaux , et ils restent .
Parfois avec le temps, ils deviennent moins réguliers, et quelques uns disparaissent.
C'est aussi la mémoire de nos Amours disparus.
Face à la tempête des émotions, à toutes ces choses de la vie à 2 qui me manquaient , la tendresse, les caresses, les petits mots , les complicités.... ces petits gestes me rassuraient et m’empêchaient de sombrer dans la folie.
Alors que les autres me trouvent anormale à ce moment là et bien il s pensaient ce qu'ils voulaient.
Il y a 9 ans maintenant et j'ai gardé un rituel qui m'enveloppe d'une douce mélancolie, c'est ma façon de "réactivé " la douceur de cette période de ma vie. Et je me sens heureuse d' avoir pu vivre cet Amour et je le remercie pour ce que nous avons vécu.
On n'oublie rien, encore aujourd'hui même son parfum ou un son de voix me surprend parfois dans la rue, je ne cherche pas, ne me retourne plus , je m'en vais d'un sourire .
Je vous envoie plein de douceur.
Pascale
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Comme toi Nicole, il m'arrive d'utiliser Son parfum, discrètement, pour que moi seul puisse le sentir, enfin je crois..
Essentiellement lors de mes rares sorties entre amis.
Un petit pchit sur l'avant bras, la manche de chemise et le pull par dessus, pour tout étouffer.
Quand le besoin s'en fait sentir, discrètement, j'approche mon nez de mon poignet et hume ce qu'il me reste d'Elle.
Mais il est vrai que ce que je sens n'a rien à voir avec l'alchimie qui se produisait sur sa peau.
Hélas..
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Pascale, ce que tu dis me touche, j'ai pensé à toi ce matin, je revenais d'avoir conduis ma petite fille au collège, et de loin je vous , allant vers notre maison un monsieur qui marchait presque comme mon amour, même corpulence, ça m'a tellement choquée que j'ai failli brûler le stop. Et ça fait mal quand on se dit mais non ce n'est pas lui idiote.
Thiemar, je fais souvent, seule ou pas, maintenant ce que pensent les autres, je ne m'en préoccupe pas. Par contre je me rends compte que lorsque ces autres ne comprennent pas que je veuille rejoindre mon amour, je me mets en colère et je les envoie paître. Je deviens méchante?? Je suis toujours en colère contre celui qui me l'a pris, je n'arrive pas à ne pas l'être. Ceci explique sans doute cela.
Que vos rêves soient heureux.
Nicole