Bonjours Pucinette. J'espère que ça te fais ne serait-ce qu'un petit peu de bien de t'ouvrir à nous, de metre des mots sur tes maux, comme ça te vient.
Je sais à quel point les premières semaines, puis les premiers mois de deuil sont durs; l'absence omniprésente (aussi contradictoire que paraissent ces mots), le manque de l'autre, tous ces petits gestes du quotdiens que nous partagions avec l'être aimé et qui nous paraissaient acquis...c'est une souffrance que ne peuvent pas vraiment comprendre les personnes qui n'ont jamais connu un tel bouleversement, un tel vide. Ici nous savons tous de quoi il est question, tu peux continuer à nous parler autant que tu le souhaite, tu seras toujours entendue.
J'ai moi-même perdu mon compagnon le 2 mai 2015, après un an presque jour pour jour de vie commune et d'amour fusionnel. Il n'a heureusement pas souffert; il est tombé dans ses escaliers le 23 avril, on ne l'a trouvé que 1H plus tard. Il n'est pas sortis d'un coma profond jusqu'à son décès. Les premiers mois ont été à la limite du supportable-et pourtant il a bien fallu que je les supporte, avant tout pour lui, en sa mémoire adorée, parce-que je savais qu'il n'aurait pas voulu que je sombre complètement. J'ai dû apprendre à vivre sans lui, jour après jour, à réaliser que ce serait pour toujours, à continuer bon gré mal gré. Ca a demandé beaucoup de temps et de patience pour que le côté insoutenable de la perte, de l'absence s'adoucisse, pour "accepter" qu'il ne soit plus là, pouvoir sourire à nouveau sans avoir (toujours) besoin de me forcer. A présent,et même si je reste une ècorchée vivre, hypersensible, j'arrive, les 3/4 du temps, à èvoquer son merveilleux souvenir avec plus de tendresse et de ce que l'on peux appeler de la joie que de douleur. Il y a toujours des moments plus difficiles, mais je garde le cap, pour lui, pour moi, pour nous.
Oui, ton conjoint est parti vite dans tous les sens du terme, et il faudra du temps pour que tu puisse trouver de l'apaisement, mais il a vécu le grand amour grace à toi, tu lui as énormément apporté, il a eu beaucoup de chance. Et jusqu'au bout tu as été auprès de lui, il a affronté cette terrible maladie entouré de ton amour, et en dépit de ses souffrances, ça a dû lui faire du bien moralement. Il n'a jamais été seul. S'il ètait condamné, il aurait été inutile qu'il souffre longtemps, tu le sais, malgrès la détresse qu'a représenté, que représente toujours son décès. Je sais combien c'est difficile de se dire ce genre de choses, surtout dans un premier temps, mais j'espère de tout mon cœur que tu y parviendras dans un laps de temps pas trop long.