3 mois dans 3jours.
Bien sûr, je ne m'y fais pas, comment le pourrais je ?
En survolant ce forum, je suis étonné de ne pas y trouver de témoignages sur ce qui commence à devenir la vieillesse,
j'ai 73 ans,
toute une partie de ma vie s'est en allée donc, voici 3 mois.
Ensemble depuis 1967, à qq mois prêts. Ce gouffre qui s'est ouvert en si peu de temps ss nos pas n'en finit pas s'ouvrir.
Et la perspective d'un avenir idéalisé ne me parle pas. Je ne pense pas ici à une éventuelle rencontre, le temps n'en est pas là.
Mais le simple rapport au temps, au temps qui a passé, si vite finalement , qui a déjà vu la fin de certaines étapes, qui a déjà broyé tant de souvenirs, tant de choses irréversibles, générant regrets et remords.
Et le temps qui reste...quid du temps qui reste, je ne fais pas d'illusion, Brel le disait ds une de ces chansons"on se retrouve seul", et c'est tellement vrai. J'ai donc le sentiment de tenter de combler ce gouffre à la petite cuillère.
Alors, peut être faut il envisager autrement cet avenir...mais pour le moment, je surnage et essaie de garder la tête hors de l'eau...
J'ai beaucoup de mal à accepter la finitude des choses, même si bien sûr je sais le caractère inéluctable de notre pauvre condition humaine.

Ces quelques lignes ne sont que le reflet d'une grande tristesse à l'approche de cette date des 3 mois, qu'on me pardonne.

Comus

La vieillesse parlons-en ,je suis ton aînée je traîne mes 76ans et additionnée d'un certain "handicap" bien que je déteste ce mot il faut dire les choses come elles sont , je t'invite à aller voir mon fil parti dans les  bois je vis seule mais pas abandonnée, je suis autonome chez moi malgré tout , me déplace avec une canne, mais je ne peux pas sortir limiter en distance , rester debout par tranche de 10mn est un exploit , mais c'est ma vie, en plus d'être endeuillée

Non je ne demande pas pas qu'on s'apitoie sur mon sort

Et  j'ai envie de dire que je m'en sors assez bien,  lui qui était toujours à mes cotés , je sais qu'il veille sur moi, j'ai une aide ménagére 2 h par semaine, ce qui rassure mes enfants, et me permets de papoter, je me fais livrer mes courses même si je mets deux jours à tout ranger , qu'importe le temps n'a plus d'importance; je ne me prends plus la tête pour le coté   matériel, ce qui n'est pas fais aujourd'hui , certains trouverais que c'est du laisser aller, pour moi c'est ma philosophie, et je peux encore avoir la fierté de dire je l'ai fait
J 'ai aussi la chance d'être accompagné par des amies, qui m'emmène au resto , et il y a aussi le téléphone pour d'autres qui sont plus loin
Je dis toujours je n'ai pas besoin de me battre contre les autres, j'ai bien assez de le faire contre moi-même pour les choses très terre à terre que l'on appelle la vie
Pour le reste je suis endeuillée depuis plus de quatre ans  comme vous j'ai naviguée à vue avec les mêmes ressentis que vous , ne pas avoir envie de . . .  ou au contraire vouloir partir le retrouver, et pourtant je suis toujours là avec non pas l'envie de faire une centenaire , mais juste de finir ma route en gardant la même autonomie qu'actuellement  et souvent faire un jour après l'autre , je trouve que c'est une recette qui fonctionne bien , même si rien n'est facile
J'ai aussi la chance d'avoir quatre enfants qui sont présent aussi fréquemment qu'au début
Non malgré  tout rien n'est facile, mon coeur est fragile , et les blues fréquents selon les aléas de la vie  mais qu'importe demain est un autre jour
Et je dois dire que malgré tout la vie nous réserve parfois de belles surprises, il faut savoir les attraper quand elles se présentent
Prends soin de toi  Comus

Phil
quelque soit l'âge ou nous sommes confronter à la perte de notre conjoint-e n'est pas une question de gestion ,de pourcentage , notre ressenti est dans le même désespoir du jamais plus , le nombre des années ne compte pas , pour ma part j'ai eu la chance de partager 50ans et un mois de vie commune , malgré tout nous en aurions encore accepter quelques unes de plus ( jamais content ) ce temps à passé si vite  et en même temps nous avons remplit notre vie du mieux qu'on pouvait, en somme une vie normale
Chacun  essaie de faire avec ce qui peut nous aider  que cela soit du sport, de la moto, de la lecture, des assos,  psy , ami(es) et tant d'autres pistes rien n'est à jeter,
E somme pour faire court et reprendre quelques mots que j'ai dit dans film documentaire : au début c'est respirer pour ne pas en crever--- puis survivre ----- et enfin vivre , cela se fait sur plusieurs mois  et peut allé en années
prenez soin de vous
Amitiés

Et j'ai beau m'agiter, m'occuper et l'esprit et les mains,
toujours cette ombre au dessus qui invariablement me fait me demander:
mais à quoi ça sert
à quoi ça rime
Je sais bien ce qui se cache derrière ces interrogations, la peine, le regret et la désillusion,

triste tableau.

Là, je me prépare à partir, 2 ou 3 semaines, mais même cette perspective ne me met pas vraiment en joie; je vais le faire, mais sans entrain.
C'est comme si c'était donner le change aux autres:" tiens, il s'en va, ça doit aller mieux"...
Pas vraiment en fait, la douleur s'estompe légèrement, mais s'étale davantage.
Je suis un paumé ces jours ci.

En fait je commence à réaliser la solitude et son poids, tout vivre seul, prendre les décisions seul,
et même les petits plaisirs, seul, n'ont pas la même saveur.

J'ai perdu le goût du partage.

Mauvaise passe sans doute, inscrite sur le chemin sans doute, mais usante.

Bonjour,
Je ressens comme vous ce "à quoi ça sert". Au bout de 6 mois je ressens toujours et de plus en plus ce vide. Je comble le temps.
A mon âge, pratiquement 70 ans il m'est difficile d'effacer 48 ans de vie commune. Je comprends tout à fait votre ressenti  malgré tout cela nous devons continuer la route même si les réponses ne nous parviennent pas.
Ce qui me tient c'est le forum et tous ces anciens qui nous disent que l'on va "évoluer" dans notre façon de vivre mais que cela va être long.
Prendre des décisions seuls quand on était à 2 depuis si longtemps semble hors de notre possible. C'est pour cela que je commence par de petites choses avant de voir plus loin. On part de loin il faut y aller tout doux, s'écouter et parfois s'obliger.
Mais que c'est dur et le sentier devant nous semble encore rempli de ronces. Je ne pense pas qu'un jour il y aura des roses mais peut-être simplement quelques herbes sauvages qui nous ferons moins mal.
Mille courage

Bonjour à tous,

Vous êtes tous sur le bon chemin, et oui il faut apprendre à vivre seul, et donc à vivre pour soi.
C'est le plus difficile je trouve, car pendant un long moment, tout ce que nous faisons, même si c'est pour aller mieux, on le fait en pensant à l'autre, en se demandant ce qu'il ou elle aurait dit, aurait fait si il ou elle avait été là. Que pense-t-il (elle) de cette décision que l'on vient de prendre? On a tellement besoin de leur accord pour faire des choix. Même besoin d'eux pour savoir si on fait bien les choses tout seul...

Mais plus vous prendrez de décisions, et plus vous apprendrez à imaginer leur point de vu et moins vous vous rendrez compte que vous le faite seul.
Moi je l'entends me répondre dans ma tête, j'arrive même à avoir une conversation ! Est-ce mon imagination, mon cerveau qui imagine ses réponses? Ou est-ce vraiment lui que j'entends? Peu importe, ça m'aide énormément !

Vous les connaissiez par cœur, vous savez au fond de vous tout ce qu'ils-elles pensent!

On pense tellement à eux en permanence, qu'avec le temps ils-elles font partis de vous, sans vous en rendre compte, on apprends à vivre avec eux autrement.

Force et courage

Comus,

Il n'y a pas d'âge mais peut-être des personnes plus senior gardent leur tristesse en elle et l'exprime moins, surtout en ligne.

J'ai pu voir quand mon papa est décédé à 89 ans le désespoir sans nom de ma maman qui ne voulait plus s'alimenter.

Le processus de deuil est le même qu'on soit jeune, senior ou plus âgé.

Je me pose une question récurrente depuis le décès : comment mener la part de vie qui me reste ?  Avec quelle philosophie ? Ce qui est une spécificité à partir de 65 ans environ.

Amicalement.
Sophie

Bonsoir,
Oui pas loin de 70 ans je me pose aussi la question quel sens donner à ces quelques années qui me restent. Je me console en me disant que je suis autonome mais je n'arrive pas à trouver un sens, un but. J'avance, pour aller où ? je laisse passer les jours en me disant que peut-être un jour, l'un d'entre eux me donnera une réponse. En attendant j'occupe les minutes et les secondes.
Bonne soirée à tous