Auteur Sujet: Ces jours fériés si difficiles  (Lu 4144 fois)

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Lapin Bleu

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Ces jours fériés si difficiles
« le: 12 mai 2013 à 18:07:06 »
Bonjour a tous les membres de ce forum,frères et sœurs dans le chagrin.
Je vous lis depuis près de 10 mois, depuis que j'ai perdu un mari adoré ,en 3 mois,d'un cancer du pancréas fulgurant.
J'avais le sentiment d'aller un peu mieux,d'accepter non pas son départ,mais ma nouvelle vie,bien aidée en cela par 3 enfants et 6 petits enfants, mais voilà ,en ce moment tout repart en arrière.
Cette semaine tellement vide,où rien ne se passe,où les voisins  et amis sont partis,où la ville est endormie, le sentiment de solitude est plus fort que jamais et l'on se demande combien d'années on va devoir vivre avec cette soufrance .
Il faut dire que s'ajoute à tout cela ,
que je revis, jour par jour, le sentiment d'impuissance que j'ai ressenti au mois de mai 2012 devant la rapide dégradation de l'état de mon époux des la 1 e chimiothérapie du 7 mai.
Je partage votre chagrin, je vous comprends, nous faisons partie d'une même famille,vous lire m'a souvent fait pleurer,car vos mots sonnent si juste,mais pleurer est nécessaire pour avancer.
Merci de m'avoir écoutée, merci pour ces partages, j'essayerai d'être la aussi pour vous.

Hors ligne Coccinelle12

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Re : Ces jours fériés si difficiles
« Réponse #1 le: 12 mai 2013 à 19:31:28 »
Bonjour Lapin bleu
10 mois pour toi, 5 pour moi
Et la douleur est toujours là, toujours aussi intense.
Ces jours fériés !!!! Oh oui, ces jours fériés  sont pénibles.
Plus de projets. Où allons nous la semaine prochaine ? le week-end prochain ? Nos discussions animées sur le choix de la destination, et malheur à celui ou celle qui avait fait le choix s'il s' avérait que le temps n' était pas au rendez-vous, surtout lorsque la destination était lointaine ... :)
Ces jours fériés me chagrinent encore plus, je les prends en plein visage, comme un fouet.
Pour la première fois depuis bien longtemps, je n'ai pas bougé de chez moi en 5 mois, en dehors de mes déplacements professionnels.
Et ce n'est certainement pas prêt de changer, car à ce stade, je n'envisage tout simplement de prendre un tel plaisir sans mon homme.
Nous partageons la même souffrance, alors,
" Bienvenue à toi " et courage
"Le plaisir d'avoir un ami est parfois éphémère, mais pas le bonheur d' en avoir eu un "
"La mort laisse un chagrin que nul ne peut consoler, L' amour laisse un souvenir que nul ne peut voler"

chrisam

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Re : Ces jours fériés si difficiles
« Réponse #2 le: 12 mai 2013 à 19:59:08 »
7 mois ce dimanche
7 mois depuis le 12 octobre 2012 que je survis
7 mois que j'essaie de ... je ne sais pas très bien
7 mois après 30 ans de bonheur, d'amour, de vie 24h/24 ensemble après un cancer qui a duré 1 an
7 mois de manque, d'absence, de questions
7 mois que jour après jour on force à se lever, manger, boire
7 mois de pleurs, que je crie mon chagrin
7 mois que je demande de la rejoindre

les jours se suivent et se ressemblent
mais les dimanches et jours fériés, en effet, sont encore plus durs

Et les années à vivre que je vois comme un temps interminable à combler avant d’avoir acquis le droit de mourir à mon tour

Lapin Bleu

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Re : Ces jours fériés si difficiles
« Réponse #3 le: 12 mai 2013 à 20:25:21 »
Bonsoir Coccinelle,bonsoir Chrisam,
merci pour vos messages.
C'est vrai que voir revenir les beaux jours et un peu plus de soleil fait du bien, mais en même temps nous réalisons bien plus que ce que nous aimions c'était d'en profiter à 2 , de faire des promenades à 2, bref de partager.
Le " plus jamais"est la chose la plus difficile à vivre et à accepter.
Je ne l'accepte toujours pas
Sylviane (Lapin Bleu)

Hors ligne chipoune

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Re : Ces jours fériés si difficiles
« Réponse #4 le: 12 mai 2013 à 21:12:13 »
bonsoir
A quoi servent les we si on peut plus les partager?
A quoi servent les jours fériés si c'est pour se retrouver toute seule?
5 mois que ça dure et ça va continuer longtemps
et les vacances qui vont arriver pour les autres en famille
mais nous toute seule ce n'est pas possible
plus jamais comme avant, pourquoi????
Qu'est ce qu'on a fait pour mériter ça????
Pourquoi il nous a abandonné?????
comment je vais faire pour continuer sans lui???
Chipoune
Si toi aussi,
tu aimerais avoir un passage secret
pour pouvoir aller serrer très fort
cette personne qui te manque
Qui depuis son départ
a creusé un vide dans ta vie
Et rendu ton coeur si lourd
       A nos Anges Gardiens

Hors ligne *Ephémère*

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Re : Ces jours fériés si difficiles
« Réponse #5 le: 12 mai 2013 à 21:30:39 »


Bonsoir, Lapin Bleu,

Te voilà face à l'"anniversaire" de cette confrontation à la maladie.... et nous savons combien ces moment sont douloureux.

Alors, je voulais venir te faire un signe d'amical soutien, et comme tu peux le lire, je ne suis pas la seule à me manifester ainsi.

Je souhaite à chacun une nuit douce et sereine ; sans larme.





« Modifié: 13 mai 2013 à 07:57:32 par *Ephémère* »
*Ephémère*

       Tu es là d ans ma peau comme un coup de couteau.

Yohann

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Re : Ces jours fériés si difficiles
« Réponse #6 le: 12 mai 2013 à 22:19:08 »

Sylviane,

Nous ne traversons pas un parcours bien plat, et que de creux de vague sont à franchir !

Les vacances, les fériés, les 10 mois en sont-ils la cause ?
Oui, sans doute, puisque notre douleur ne trouve plus ou moins d'écoute à s'exprimer.
La Contenir en soi l'a fait monter et la rend insupportable.

Parler de sa souffrance est en partie l'apaiser.
Exprimer ses ressentis est en quelque sorte les clarifier et les rendre moins brutaux.

Mais hélas ce vide qui nous entoure nous prive de ce recours que nous pourrions avoir : parler et être écouté pour être apaisé !

Cette notion du "Plus jamais" est horrible et revient à chaque creux.
Car il est inconcevable !
Et si ce "Plus jamais" voulait simplement dire "Plus tard" ?


 :-*

Yohann

LILI0824

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Re : Ces jours fériés si difficiles
« Réponse #7 le: 12 mai 2013 à 22:31:06 »
Oh Yohann comme je l'aime ta dernière phrase.


C'est l'envie qui n'ai plus là. On n'a plus envie de rien.


Yohann

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Re : Ces jours fériés si difficiles
« Réponse #8 le: 12 mai 2013 à 23:03:01 »

Marie Luisa,

Oh que oui, l'envie ou plutôt son absence est bien la clé de tout !

Les choses à faire, les besoins, les idées, les buts ou sens possibles existent bien, même en nous.
Mais il nous manque l'envie de faire, un peu comme si nous ne vivions plus dans le même monde qu'elle !

Débuter une journée, faire, ... pour qui, pourquoi ?
Plaire, ... à qui et pourquoi ?
L'envie, ce doit être être ce qu'on ressent quand le but a encore sa raison d'être, bien au-delà de nous-mêmes.
A la partie de nous qui n'est plus là.

Mais la vie est aussi un combat chaque jour et à un moment, se battre redevient nécessaire.
Se battre pour vivre, peut-être est-ce là le redémarrage de l'envie !

Sans doute est-elle alors en veille,... pour plus tard !

 :-*

Yohann

Hors ligne Claudia

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Re : Ces jours fériés si difficiles
« Réponse #9 le: 13 mai 2013 à 19:34:11 »
Tout ce que vous racontez me fait froid dans le dos j essaie de ne pas y penser mais je sais qu il n y a pas de futur . À part travailler pour conserver notre maison qu il aimait tant et qui me protége  RIEN. On a beau me dire"tu as tes filles" ok mais je l ai avais avant alors pourquoi fallait il me l enlever? Plus de vacances ,de petits restos et surtout les amis qui invitent la veuve de temps en temps .alors à part le forum pour hurler notre détresse  RIEN           

Hors ligne *Ephémère*

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Re : Ces jours fériés si difficiles
« Réponse #10 le: 13 mai 2013 à 22:32:39 »


Véronique, tu es si proche de la date fatidique.... Plus rien ne paraît possible, et il nous semble que jamais plus nous ne conjuguerons notre vie au futur.

Pourtant, Véronique, nous sommes debout, dans le chagrin de l'absence, mais debout.

J'ose à peine te dire que je crois, oui, c'est même une certitude, que le temps usera notre peine. J'ose à peine te l'écrire, car je sais bien qu'au plus profond de la douleur, nous supportons mal d'entendre ou de lire qu'un jour nous pourrions souffrir moins.


Alors, je vais simplement t'offrir en partage cette force qui me reste, malgré tout.

Que la nuit t'offre un répit dans la peine, et un vrai repos.


*Ephémère*

       Tu es là d ans ma peau comme un coup de couteau.