Bonjour Titenam,
je n'ai jamais su trouver les mots justes ni pour exprimer ma douleur, ni pour partager la douleur des autres. Pourtant Dieu sait si mon mari a souffert de dépression pendant des années. La seule façon que j'ai trouvée pour consoler c'est "faire", faire plaisir, faire à la place de ... , faire un gâteau, tondre le gazon, faire les papiers, poser un robinet, que sais-je ... une vraie petite Mac Gyver. Je sais tout faire ! Bien ? ça c'est autre chose ...
Quand Marc est mort, hélas personne n'a "fait" quelque chose, tous ont compati , se sont apitoyé sur mon sort, mais rien ... bien sûr, des coups de fil, mais j'espérais une main tendue, une présence. Pudeur, gêne , indifférence ?
Comme beaucoup d'entre nous, j'ai souhaité le rejoindre, mais la nature m'a refusé la crise cardiaque, ah la garce. Pour toi c'était les médicaments, moi c'était le train . Une voie ferrée passe à 300m , avec à l'occasion le TGV ! La classe quoi ! Je n'avais qu'à rester assise sur les rails . Comme mes chiens sont âgés, je les aurais pris avec moi. Mais dans la famille traine une drôle d'histoire. Pendant l'occupation, un grand oncle boucher faisait du marché noir. Il était parti avec un commis chercher une carcasse de demi veau. Ils ont suivi les rails, de nuit, personne n'a su ce qu'il est advenu, le commis et le boucher ont été écrasés par le train. Lors des funérailles ils n'ont jamais su ce qu'ils avaient enterré , le tonton, le commis, le veau ... Alors je me disais à chaque fois, tu ne vas pas refaire le coup du veau quand même, trouve autre chose ... Je n'ai pas eu d'autre idée.
J'espère juste que mon histoire t'auras fait sourire au milieu de toute cette détresse. Et si l'idée de mourir te revient, pense à moi et au veau du tonton.
Tendrement loma