Auteur Sujet: Ce fameux "lâcher prise"  (Lu 5919 fois)

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lilas52

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Ce fameux "lâcher prise"
« le: 29 octobre 2012 à 13:30:35 »
Bonjour à tous,
Effet boomerang, suite à la vidéo KTO les questions tournent dans ma tête.
Ce fameux « lâcher prise », ou expliqué différemment, que va-t-il m’apporter ? Un chagrin moins fort,  mais encore plus seule puisque j'aurai enseveli au plus profond de moi mon amour.
Je vis une relation encore très étroite avec lui. J’ai chaussé ces pantoufles (au figuré) pour penser, pour avancer. J’ai besoin encore que nous soyons deux.
Besoin aussi d’être rassurée car je sais qu’avec le temps sa présence s‘éloignera, je crains de le perdre encore une fois et de me retrouver encore plus seule. Même pas la consolation d’un au-delà.

Hors ligne Marina Saboya

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Re : Ce fameux "lâcher prise"
« Réponse #1 le: 29 octobre 2012 à 17:22:33 »
Mais non, Lydia,

Pourquoi pensez-vous tous, que « lâcher prise » signifie, enfouir, oublier, abandonner, voire trahir ?
Non, jamais de la vie !
Comment nous demander une chose aussi terrible ? Qui peut croire que nous pouvons le faire ?

Aujourd’hui, j’ai « lâché prise ».
J’ai réalisé que Pierre ne reviendrait jamais, et que pleurer, hurler mon chagrin, me noyer dans les larmes n’étaient plus utile, même si cela le fut, pendant des mois, nécessaire même, vital, il me fallait évacuer cette douleur, me blesser pour me sentir vivante et me replonger dans le passé pour souffrir encore plus.
Durant ces mois interminables, il a été près de moi, si près que nous ne faisions qu’un sauf que je ne sentais plus la chaleur de son corps, la douceur de ses baisers, je ne voyais plus l’éclat de son sourire.
Mais cela restait plus doux que la solitude totale. Sans doute m’étais-je conditionnée pour le garder virtuellement avec moi et ces mois m’ont permis de réaliser, de prendre conscience, de m’habituer à gérer ma vie seule, de m’habituer à vivre sans lui.

Et j’ai « lâché prise ».
Je l’ai laissé partir, s’éloigner et me quitter une fois encore.
Je ne parle pas d’au-delà, je parle de ressenti.

Depuis, je suis calme et sereine. Il me manque toujours terriblement, il me manquera toujours, mais quand le manque est trop cruel, je plonge dans nos souvenirs, je vais chercher les photos…
Je n’ai rien enfoui au fond d’une poche, rien oublié, rien perdu.
Je crois même pouvoir dire que mon Amour est plus fort encore aujourd’hui, et ma mémoire plus affinée.
J’entends parfaitement le son de sa voix, je perçois très précisément chaque trait de son visage et chaque petit détail de son corps.

Je ne dis pas que cela ne me fait pas mal, je dis que j’admets ma situation et

je vis, avec lui, … mais sans lui.

Oui Yohann, penser à lui, en souriant.
Et encore oui, le souvenir est vivant, mais me laisse libre.

Les larmes reviennent, parfois.
Cela sera toujours ainsi, je dois le savoir.

Mais demain ne me fait plus peur.

 :-*
Marina
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

cathy

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Re : Ce fameux "lâcher prise"
« Réponse #2 le: 29 octobre 2012 à 18:57:46 »
http://emergence2000.wordpress.com/2008/06/19/le-lacher-prise/

Je viens de trouver ce site avec quelques éléments intéressants. 
 Ce fameux "lâcher prise" m'obsède aussi et je ne m'y sens pas du tout prête pour le moment, d'autant plus que malgré les éclaircissements de Marina (très précieux, merci à toi), je n'en comprends pas l'aboutissement.

Cathy
PS. : j'espère que le lien va fonctionner, je ne suis pas très douée dans ce domaine

lilas52

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Re : Ce fameux "lâcher prise"
« Réponse #3 le: 29 octobre 2012 à 19:09:02 »
Bonsoir,
Il me faut encore réfléchir à ce que tu dis Marina. Je commence tout juste à réaliser:
C'est cette phrase  que tu écrits: Et encore oui, le souvenir est vivant, mais me laisse libre. Yohann aussi l'exprime: Le souvenir serait vivant, mais pourtant me laisserait libre !

lâcher prise, doit se faire de part et d'autre. Moi je dois lâcher mais son souvenir ne doit plus m'entraver?
C'est à cela que j'inspire. Ne pas culpabiliser parceque moi je suis là et pas lui.
Mais tjrs cette question obsédante, mais si je le laisse s'éloigner que ferais je de ce vide? je sais que tu as raison il faudra bien qu'un jour tout cela s'atténue.
Je vous embrasse. LYDIA

lilas52

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Re : Ce fameux "lâcher prise"
« Réponse #4 le: 30 octobre 2012 à 12:37:33 »
Merci Cathy, une vrai pro. Bien intéressant à lire ce lien.
Paquerette lire et relire ton message, jusqu'à ce qu'il s'imprègne en moi.   Merci de vos réponses car ce que je veux c'est avancée, à mon rythme certes, et mettre mes sentiments à leur place.
Ex: l’ampoule du salon et cassée, je pleure parce qu’il n'est plus là pour changer l'ampoule ou parce que l'ampoule me rappelle qu'il n'est plus là.
Comme tu  le dis Paquerette : Lâcher prise c’est redevenir volontaire de ma vie sans ne plus m’apitoyer sur moi même.
Jusqu'à maintenant il ne me semblait pas que je m''apitoyais sur moi même, mais ça c'était la façade devant les autres.  Tu m’en as  fait prendre conscience  et comme le souligne Yohann c'est tout l'intérêt de ce forum.
Cordialement

Hors ligne Marina Saboya

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Re : Ce fameux "lâcher prise"
« Réponse #5 le: 30 octobre 2012 à 13:51:55 »
Pardon Véro, mais je n’adhère pas complètement à ta définition du « lâcher prise ».

« Lâcher prise c’est retrouver l’insouciance de vivre. » Cela me parait une utopie, l’insouciance de vivre. Comment peut-on redevenir insouciant après avoir souffert autant ? Pour moi, ce deuil m’a donné une leçon de vie terrible, à savoir, la vie est tout sauf insouciante.

« Lâcher prise c’est retrouver du sens à ma vie en donnant à la mort de Dominique sa juste place. »
En effet, c’est l’aboutissement, et c’est probablement à cela que nous devons aspirer.

« Lâcher prise c’est redevenir volontaire de ma vie sans ne plus m’apitoyer sur moi-même. » Volontaire de ma vie, sans doute. Pas le choix. M’apitoyer sur moi ? Je n’ai pas non plus l’impression de m’être apitoyée sur moi. Mon chagrin est lié à l’absence, le manque et il faut consentir à ce nouvel état, mais cela n’est pas de la sensiblerie, c’est un changement de cap, un changement radical. Dur à vivre, très dur.

« Lâcher prise c’est intégrer la fin complètement imbriquée avec le renouveau. » Je ne comprends pas bien le sens de cette réflexion.

« Lâcher prise c’est acquérir la capacité d’une continuité de vie redevenue naturelle. » Là oui, complètement d’accord.

« J’aurais lâché prise lorsqu’il n’y aura plus un avant et un après mais un TOUT. » De nouveau, je ne pense pas comme toi. Il y aura pour moi toujours un « avant » et un « après ». Et c’est ma vie : ma vie avant Pierre, ma vie avec Pierre, ma vie après Pierre. Ma vie est un tout, certes, mais composée de pièces de puzzle multiples. Mais je pense toujours « avant » et « après ».


Lydia, j’ai souris avec ton histoire d’ampoule !
Ce matin j’ai une fois de plus changé nos draps et j’ai dit tout haut : « Ah mon Pierrot, vous me manquez tellement quand je dois me débrouiller seule pour changer cette foutue housse de couette ! ».

 :-*
Marina
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

cathy

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Re : Ce fameux "lâcher prise"
« Réponse #6 le: 30 octobre 2012 à 14:01:13 »
L'ampoule, la housse de couette que nous devons changer seule et qui ne veut jamais prendre sa place du premier coup !

Hum ! Impression de déjà vécu, si rassurant de voir que d'autres le vivent aussi, et de pouvoir en sourire

Merci à vous les filles :)

Cathy

P.S. le lâcher prise ça ne serait pas ça aussi ? Savoir se moquer de nous même, tourner en dérision les petits tracas ?
 :P ;)

lilas52

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Re : Ce fameux "lâcher prise"
« Réponse #7 le: 30 octobre 2012 à 16:46:44 »
 Marina, si je reprends la phrase de Véro: « Lâcher prise c’est intégrer la fin complètement imbriquée avec le renouveau
imbriquée voulant dire:  emboîté, enchevêtré, inséré, introduit. au sens figuré   qualifie un ensemble étroitement lié 
Marina, c'est peut être d'accepter que le "nous" soit liè avec notre "nouveau moi"?
Et le passé, se conjuguerait alors au présent ! nous disait Yohann.
Je disais au début de ce fil, j'ai peur de le perdre à nouveau, je veux encore le garder à côté de moi. Alors ce serait continuer une nouvelle vie ou l'ancienne et la nouvelle pourrait cohabiter pour d'en  faire qu'une.
Le puzzle : c'est ainsi que je vois ma vie, il manque une pièce et je n'arrive pas à reconstruire le tout.
Il parait tellement impossible de retrouver cette sérénité dont tu nous parle Marina. Mais en mon fond intérieur je sais qu'elle viendra.
LYDIA

Hors ligne Marina Saboya

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Re : Ce fameux "lâcher prise"
« Réponse #8 le: 31 octobre 2012 à 10:33:25 »
Bonjour Lydia,

Merci de tes explications, j’y vois un peu plus clair… encore que ???
Tout ce raisonnement est basé sur l’imbrication du passé, du présent et de l’avenir, non ?
Je ne vis pas les choses ainsi, ma vie est une succession d’années, de mois, de jours, heureux et douloureux. Chaque jour pousse l’autre, comme une grande ligne sinusoïdale, en haut les joies et les bonheurs, en bas les tristesses et les douleurs.
Mais peu importe, nous avons chacun notre vision personnelle.

Je comprends bien que tu ne puisses imaginer retrouver calme et sérénité tandis que tu es en plein tumulte.
Je me disais, pas moi, je l’aime trop, je souffre trop, personne ne souffre autant que moi, jamais je ne serais plus vivante.

Je suis vivante, bancale, mais vivante. Il me manque encore la joie, l’enthousiasme, la foi, la confiance en l’avenir, mais j’ai le calme et le cœur apaisé, et c’est déjà inestimable.

Pierre ne quitte pas une seconde mes pensées, chaque geste, chaque pensée, chaque regard que je pose… tout me ramène à lui. Il est ailleurs, loin, très loin, ou bien il n’est plus rien, que cendres, ou bien il veille sur moi, je ne sais pas, son « existence » n’est plus entre mes mains, en revanche, je dois gérer la mienne, sans lui.

C’est difficile, mais faisable. Parce que ma vie est riche de tout ce que nous avons vécu ensemble, de tout ce qu’il m’a appris, de l’Amour qu’il m’a donné, des joies et des plaisirs. J’en ai un tel stock qu’il suffira à me faire sourire jusqu’à ce que cela soit mon tour. 

Oui, dans ce deuil terrible, il faut savoir que la petite veilleuse de la vie ne s’éteint jamais, malgré les vents force 10, malgré les lames de fond, les tsunamis.

Tout doucement, le cerveau prend le dessus sur le cœur, et cette douleur qui vient du fond des tripes, devient une douleur cérébrale.
S’y mêlent alors soudain les questions, les angoisses du lendemain, aggravant encore si possible le sentiment douloureux,  et puis  peu à peu, le brouillard s’éclaircie, à peine, mais un peu, puis un peu plus et des ébauches de réponses arrivent, d’autres questions, d’autres peurs et encore des réponses… et le temps s’écoule…
Les pauses- chagrin sont plus nombreuses, même si les rechutes restent violentes.
La « vapeur » s’inverse insensiblement, les rechutes sont moins nombreuses, moins extrêmes…
Le cerveau se met enfin à tourner « presque » normalement.
Et le travail qui se faisait inconsciemment, se fait à présent, parce qu’on le décide, en prenant les décisions nécessaires, des petites ou des grandes décisions. Mais des choix personnels, et seul(e), surtout.

Je disais : Pas moi, jamais, je ne serais plus jamais vivante.

Je suis vivante et je souris en pensant à Pierre, tout le temps, je souris tout le temps (enfin dans ma tête!), et je commence même à me demander ce que je vais faire demain…

 :-*
Marina
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

Caroline3

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Re : Ce fameux "lâcher prise"
« Réponse #9 le: 31 octobre 2012 à 22:09:36 »
Bonjour à vous,

Je peux me tromper, mais au début, quand la personne vient de mourir, il n'est pas encore temps de lâcher prise.

C'est bien plus tard, quand on a pleurer toutes les larmes de son corps, quand on a souffert ce qu'il fallait souffrir et qu'on a compris que quoiqu'il arrive, la lumière arrivera (c'est juré!), alors, oui, il est temps de lâcher prise.

On peut lâcher prise sur des petites choses, mais certainement pas sur la peine d'avoir perdu notre amour.

Caro xx

tiobob

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Re : Ce fameux "lâcher prise"
« Réponse #10 le: 01 novembre 2012 à 00:05:17 »

On peut lâcher prise sur des petites choses, mais certainement pas sur la peine d'avoir perdu notre amour.


Je comprend ce que tu veux dire mais je ne suis pas entièrement d accord.En ce qui me concerne, lacher prise sur la peine d avoir perdu mon amour ça se traduit par ne plus la garder mienne mais la partager avec d autres,avec vous en l occurence, exterioriser ce qui me mange en dedans depuis tout ce temps, m autoriser la "faiblesse"??? d être un être qui souffre et qui peut l exprimer.

Douce nuit d Halloween

tiobob

lilas52

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Re : Ce fameux "lâcher prise"
« Réponse #11 le: 01 novembre 2012 à 01:08:42 »
bonsoir,
ce sentiment de lâcher prise prend une définition différente pour chacun de nous: un ressenti; la sagesse, la lumière, partager sa peine avec d'autres, en ce qui me concerne la peur de ce future
Nos réflexions communes me pousse à me dire  qu'il ne sert à rien de chercher  ni le comment, ni le pourquoi. Ce sentiment s'imposera à nous.
A force de penser à la fin du tunel, j'oublie de vivre le présent.

Bonne nuit à vous.
LYDIA