Bonjour Viviane,
Voilà 50 ans , malgré tout , je te souhaite un anniversaire " heureux" ou du moins serein, dans ce gite que tu as choisis, la solitude si pesante soit elle, permet un retour sur soi, une réflexion, d’évacuer le trop plein, momentanément, cela fait du bien....
J'ai très peux parler sur ce forum, de la maladie de mon mari, cela reste encore aujourd’hui, très difficile à accepter.
Dés les premiers symptômes et bien que l'on ne savait pas précisément, alors, de quoi il souffrait, surement pour cela , je n'ai pas pu faire autrement ,que de rester à ses cotés.
Incapable de travailler, rongée par la crainte, animer par l'espoir, j'ai tenté de le soutenir, pendant ce premier mois et demi, d'hospitalisation, lui ayant perdu tout son sang, faible, fatigué,angoissé aussi, j'avais la certitude sans rien dire, que c'était un cancer !!
Je suis resté à ses cotés tous les jours , arrivant à l’hôpital à 11h , repartant à 20 h , la peur au ventre.
Après moult examens, une opération, il est sorti, pour noël, notre tout dernier noël,sans savoir ce qu'il avait....
J'avais un espoir fou....
Puis le verdict est tombé, comme un couperet, sur notre vie, notre bonheur, j'ai pensé "on doit se battre"....
Mais la bataille était vaine....
Il a commencé des séances de chimio,scanner,pet scann,prises de sang,le ballet des examens,pas trop mauvais, mais pas du tout bon,j 'étais animée par un espoir, que j'ai ensuite qualifié de démesure, et dans le même temps , je sentais au fond de mes tripes que cela ne durerait pas longtemps, mais je ne voulais pas y croire, et jusqu'au bout, je n'y ai jamais cru....
Je le voyais dépérir, perdre toutes ses forces, silencieux, je ne disais rien non plus, j'ai tenté de reprendre mon travail, mais je ne pouvais pas le laisser, l'abandonner, je voulais en profiter...
C’était le quotidien, malgré la peur, nous avons été heureux,j'ai pu le bichonner, l'aimer encore, c'était le quotidien, avec tout ce que cela comporte, et je ne me rendais ,alors pas compte du poids, de mes craintes, de l'effort que je faisais pour paraitre heureuse, souriante, ne surtout pas laisser transparaitre , cette angoisse qui me taraudait à l’intérieur, parfois c'était trop, je partais pleurer dans le fond du jardin, je ne voulais pas qu'il me voit, j'avais si peur qu'il comprenne et baisse les bras....
Mais cette p.... de maladie à eu raison de lui, de nous, de notre amour, et a commencé à l'engloutir, en soins palliatifs,j 'y croyait encore, aux miracles !! tous les jours à l’hôpital à le voir souffrir, à demander plus de morphine, plus de perfalgan, à croire encore à l'impossible, jusqu’à ce qu'un matin, 3 jours avant le fin, je reste et ne le quitte plus, allongée près de lui, sur un lit d’hôpital à roulettes, que je plaçais conter le sien, l'enveloppant de mes bras, jusqu’à vivre son dernier souffle....
Trois jours horribles, qui resteront gravés à tout jamais dans ma mémoire, qui me font pleurer, alors que j’écris ces lignes, je savais, j'ai compris, je me demande encore comment, moi qui n'avais jamais vu mourir quelqu'un.....
Après, je me suis écroulée, engluée dans la douleur, ces dernières images de lui refusant de me quitter, sa souffrance, sa peur, que jamais il n'a exprimée "il allait toujours bien ,n'avait jamais mal !!!", le poids de ces presque dix mois après l'opération, cet espoir fou, non concrétisè, la douleur de l'avoir perdu, l'inacceptable, dans toute sa splendeur!!!!
Je ne pourrais plus revivre ça ,je ne regrette rien, et si c’était à refaire, je ferais la même chose, mais je sais aujourd'hui, que j 'y ai laissé mes forces, que cela m'a ôté mes croyances, enlevé une partis de mes rêves, que si je devais le faire pour quelqu'un d'autre qui me soit cher, je le referais, sachant que j'y laisserais ce qu'il me reste d’âme à tout jamais.
Ce fut, dure, très dure, les souvenirs ancrés très difficile à supporter, j'ai toujours su quelque part au fond de moi, que je n’étais pas assez forte pour cela, mais voilà la vie à décidè autrement, et moi je l'aimais trop pour penser à moi....
Des mois durant, je n'ai pensé qu'a lui, qu'a nous, j'ai maintenant du temps pour penser à moi....