Auteur Sujet: c'était trop court  (Lu 6930 fois)

0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

nooz

  • Invité
c'était trop court
« le: 24 avril 2012 à 00:52:48 »
je reviens dans le forum j'avoue qu'il m'est beaucoup plus facile de vous lire que d'écrire mais je commence à ressentir le besoin de partager mon histoire avec des gens qui ont vécu la douleur de la perte comme une amputation d'une partie vitale d'eux meme. J'ai perdu mon mari le 22juillet 2011 d'un cancer du colon métastasé nous nous étions connu 20 ans plus tôt mais chacun de nous était engagé ds une histoire. je le croisait régulièrement et il me plaisait énormément mais étant profondément fidèle je n'ai jamais eu le courage d'avoir une relation avec lui malgré l'attirance évidente que j'avais pr lui (quel perte de tps)!!! la vie finit par nous réunir en février 2008 mais lui n'était pas encore divorcé juste séparé et avait du mal à trancher car il avait eu 3 enfants avec sa première epouse et avait peur pr eux..sachant que de mon cote je n'arrivais pas à avoir d'enfants avec mon 1er époux. Nos retrouvailles furent magique une explosion de bonheur d'amour ...un conte de fées qui est couronné par une grossesse (je me pensais stérile) wahooo que c'était bon on se marie en novembre 2008 et on découvre la maladie en janvier 2009..et là on se bat on y crois je porte la vie c un signe!!!!! notre vie s'organise autour de la maladie mais on est un jeune couple alors on essaye de faire plein de choses si bien que je retombe enceinte j'ai peur mais je me redis que c un signe....mais malheureusent il nous laisse à 44ans!!il est parti en 5jours on n'a pa vu venir on ne s'est pas dit au revoir il me manque tellement je me dis quu'il est là avec moi à travers nos filles mais son absence m'obsède je l'aimmmmme tant c'était trop court

je suis émue desolee
m

Caroline3

  • Invité
Re : c'était trop court
« Réponse #1 le: 24 avril 2012 à 03:14:22 »
Merci nooz pour ce partage. Ton histoire est particulière, très certainement émouvante et remplie d'amour.

C'est un immense choc: vous avec deux petites et te voilà seule. La souffrance est terrible. Comment arrives-tu as vivre au quotidien, avec les petites?

Si tu as le goût, reviens nous parler de ça, comme ça te tente. Ne réponds pas aux question si ça t'embête, sois libre, mais n'hésite pas: nous sommes là!

Caro xx

Hors ligne Marina Saboya

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 657
Re : c'était trop court
« Réponse #2 le: 24 avril 2012 à 09:17:02 »
Bonjour Nooz,

Si j’en juges par l’heure de la rédaction de ton message, tu as des nuits … courtes.
J’espère au moins que tu ne travailles pas trop et peux récupérer un peu dans la journée.

Ton histoire est belle et tragique, comme toutes nos histoires où l’Amour est profond, intense, et où la mort nous vole notre bonheur.

Mon Pierre est aussi parti un 22 juillet, mais une année plus tôt, en 2010. Même date anniversaire douloureuse pour nous. C’est aussi un cancer qui l’a emporté, saleté de maladie qui se nourrie d’un corps sain, jusqu’à s’en faire une indigestion et tuer son « garde manger », ce qui entraine aussi sa propre mort. Oui, enfin c’est une réflexion qui m’est venue un jour sur le cancer, assez diabolique pour nous détruire, et vivre en parasite jusqu’à extinction du corps dont il a besoin.

Moi aussi, mon Pierre était lié ailleurs lorsque je l’ai rencontré et cela n’a pas été facile, car moi aussi, je suis une fidèle, et je ne vole pas ce qui ne m’appartient pas.

C’est un magnifique cadeau que vos deux petites filles. Et c’est cela qui doit t’amener à avancer, elles sont si petites.

Oui, c’est toujours trop court, c’est toujours injuste.
Oui, l’absence et le manque sont terribles.

Dis-toi, Nooz, que tu es riche, immensément riche de ce que vous avez vécu, plus riche que n’importe quel nabab qui se pavane à St Tropez, plus riche que les émirs… tu as l’Amour en toi, pour lui, et tu as tes filles, des minis-vous, comme dit Elodie.

Il faut l’entreprendre ce chemin tortueux, plein de danger, monter, descendre, chuter, s’épuiser, repartir, se sentir seule, mais non, une multitude de personnes comme toi y avance sur ce chemin. Nous t’aiderons à te relever, et plus tard, c’est toi qui nous tendras la main.

9 mois depuis son départ.
9 mois après le départ de Pierre, j’écrivais cela :

« Le temps permet à la mémoire de s’émousser, au présent de prendre le pas sur le passé. Mais la vie sans vous, c’est le vide total. Bien sûr que je prends de nouvelles habitudes, oui, je perds les reflexes, je contrôle mieux, je m’éloigne de ce qui peut me faire mal. C’est vrai que je parviens à parler de vous sans m’écrouler. Mais, à y bien réfléchir, tout cela n’est que l’instinct de survie.
Plus de neuf mois après votre départ, je me dis encore que je voudrais vous rejoindre le plus vite possible, mais je sais que cela n’est pas possible. Je n’ai pas peur de mourir, je n’ai même pas peur de souffrir. Je n’ai plus de montée d’adrénaline lorsque j’entends un bruit incongru la nuit, dans la maison, ou dans le jardin. Je n’ai pas peur de la maladie, même la douleur, je la contrôle cérébrale ment. J’ai mal ? La belle affaire, cela passera et si c’est grave, peu importe. Je m’en moque.
Je suis sur un chemin de traverse. J’attends. J’attends que mon tour vienne, pour ne plus porter ce fardeau de la vie sans vous. Ce n’est pas la solitude que je vis mal, c’est votre absence. C’est le manque de vous qui me brise.
Autour de moi, chacun pourra constater que je semble aller mieux. Peut-être. Moins de larmes, plus de gaité, de projets, l’appétit qui va bien.
Ma souffrance est profondément ancrée à l’intérieur. Elle est là. Elle est à moi. En moi. Elle me brûle et me consume. »


Tu vois Nooz, il faut du temps pour apprivoiser l’absence.
Mais nous y parvenons. Aujourd’hui, je continue à lui parler, enfin à lui écrire. Il reste mon homme, mon Amour, ma raison de vivre et plus celle de mourir. Je marche et remplis ma vie comme je peux. Je n’en n’ai pas terminé avec elle, j’ai des choses à faire avant de partir le rejoindre. J’ai beaucoup changée mais peu de mes amis s’en sont aperçu, c’est un profond changement intérieur. Je ne sais pas où cela va me mener, mais j’y vais.

Reviens vers nous aussi souvent que tu en as en envie, parles, pleures, et racontes, lance des SOS, ou tends nous la main. Tu es un maillon de notre chaine.

Je t’embrasse.

Marina
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

nooz

  • Invité
Re : c'était trop court
« Réponse #3 le: 24 avril 2012 à 11:20:35 »
merci pour vos réponses elles font chaud au coeur. Je suis fière de faire enfin parait de cette fratrie de douleur et vos message réveillent et apaisent la douleur qui fait partie intégrante désormais de mon être. Partager cela avec des gens qui ont vécu cette déchirure change tout et je sens monter en moi un sentiment de satisfaction qui viens du fait que je suis comprise...enfin!!!! Pour répondre à caroline mes filles sont aujourd'hui ma seule raison de vivre car elles sont un bout de lui et je le vois en elles constamment mais elles demandent aussi beaucoup d'énergie (3ans et 4mois) que je n'arrive pas à dégager par moment alors je culpabilise mais quand je suis positive je me dis que je fais de mon mieux et que leur présence à mes cotes en ce moment est un vrai cadeau!!!! c'est assez confus tout de meme et je lutte heure apres heure pr maintenir un cap. C'est dur!!! je n'arrive pas à aller jusqu'au bout de mon ressenti car je suis en ce moment très déstructurée comme disait pima on va mieux en surface mais dedans c'est tchernobyl!! je vous aime je reviens

Benedicte

  • Invité
Re : c'était trop court
« Réponse #4 le: 24 avril 2012 à 11:48:36 »
Marina,

Ton texe me boulverse, c'est exactement se que je ressent. Mais maintenant as tu les mêmes sentiments, tes écrits seraient ils les même aujourd'hui.

Merci de ta réponse
A+ Béné (10 mois)

Hors ligne Marina Saboya

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 657
Re : c'était trop court
« Réponse #5 le: 24 avril 2012 à 14:42:18 »
Bénédicte, je l’ai lu et relu mon texte avant de te répondre en toute honnête.
Et bien oui, aujourd’hui encore, tout me semble d’actualité mais avec des bémols, quand même.

Ce texte, écrit neuf mois après son départ laisse un profond sentiment de malaise.
Une carcasse vide.
Pas d’émotion.
Ni peur, ni envie.
Assise en transit entre deux mondes.
Un corps sans vie, vêtu du costume « je vais mieux » pour éviter les questions, les inquiétudes, les réflexions, les lassitudes.

Aujourd’hui, je suis différente quand même, après 22 mois.
Son absence est toujours insupportable, physiquement inacceptable, je ne parle pas de charnel, je parle de présence, du toucher, sa peau, de l’ouïe, sa voix, de l’odorat, son parfum ou l’odeur de sa peau de brun, … Tout cela, est un manque, comme une droguée. C’est douloureux.
Ma souffrance reste ancrée au plus profond de moi.
Une blessure inguérissable, à vif.

Mais la vie a repris le dessus malgré tout.
Je reconstruis autour de moi. Comme ces gens qui ont tout perdu lors d’un tremblement de terre ou d’un tsunami et qui rebâtissent leur maison au même endroit, aussi fragile, aussi vulnérable qu’avant, abri précaire, simplement pour avoir un petit sentiment de sécurité.
Je fais tourner seule la maison, je prends les décisions seule, je fais faire des travaux, achète ou vend. Je peins les volets, les murs, taille les haies, tond la pelouse…
J’écoute de nouveau de la musique joyeuse, je prends du plaisir à un bon repas, je dors mieux. Mon corps reprend vie. Pas mon esprit. Mais c’est sans doute dû à mon âge. Tout le bon est derrière moi maintenant.
Mais je sais aussi que j’ai encore des choses à faire, de peux encore être utile.

Pourtant, je ne peux absolument pas regarder l’avenir, et même l’envisager. Je construis mon présent. Sans lui. Mais demain, je ne veux pas savoir, je ne peux pas l’imaginer.

Je l’ai dit, j’ai profondément changé.
Je ne vis plus dans un monde vivant, je vis avec la mort.
La mort de Pierre.
La mort tant redoutée de ceux que j’aime.
Tout ce qui approche la mort a un intérêt pour moi. C’est terrible à dire, et je crois, que j’en ai pris conscience il y a très peu de temps, mais ma vie ne représente rien pour moi, à présent.

Ce n’est pas pour cela que je franchirais le pas qui va de l’une à l’autre. Non, non,  je l’ai dit, je crois que j’ai encore des choses à faire ici.

J’aurais voulu être plus optimiste, mais je le redis, j’ai passé de très très belles et longues années avec Pierre, j’ai eu une magnifique part du gâteau du bonheur. J’ai emmagasiné un énorme stock d’Amour.
Je n’ai besoin de rien d’autre maintenant.

Enfin si.
J’ai besoin de lui.
Mais çà…

Bon, petit coup de cafard.

A plus tard.

Marina
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

QUENOUILLE87

  • Invité
Re : c'était trop court
« Réponse #6 le: 24 avril 2012 à 15:31:20 »
Bonjour Marina,

Tout ce dont tu parles, je le ressens de la même façon. Ce manque, ce vide. Je ne me suis jamais droguée, mais je pense que cette impression de manque est la même tant la douleur est intense. Quand on s'est aimés si fort, pendant très longtemps, qu'on a traversé tant de choses ensemble, comment ne pas vouloir revenir en arrière, comment aller de l'avant ?

J'ai mes filles, il faut continuer pour elles. Je les adore, je ne veux plus les faire souffrir comme elles souffrent actuellement du départ de leur papa, mais il me manque tellement que je pense des fois à franchir le pas pour le rejoindre. Jamais je ne le ferai, j'ai trop souffert du départ de ma mère de cette façon, mais j'ai tant besoin de lui.

Tout à l'heure, je travaillais, et mon esprit a été pris pendant 5 mn par autre chose que lui. Et d'un coup, comme un choc, toute la réalité m'est revenue d'un coup. Je suis au bureau, mais quand je rentrerais tout à l'heure, le feu ne brulera pas dans la cheminée. Je vais allumer la télé que je regardais jamais pour avoir du bruit dans la maison.

Heureusement Marina que tu nous "rassures" un peu en disant que tu a retrouvé comme un but dans la vie, car pour l'instant je n'y crois pas du tout.

Nathalie

Hors ligne soizic38

  • Néophyte
  • *
  • Messages: 18
n
« Réponse #7 le: 24 avril 2012 à 17:05:29 »
C'est vrai que chacun d'entre nous se comprends, car nous avons perdu un etre cher et irremplaçable. On ne peut pas en vouloir aux gens de ne pas nous  comprendre car ils ne peuvent pas se mettre à notre place. Je ne supporte plus qu'on me dise "tu referas ta vie", ça part d'un bonne intention mais c'est maladroit de leur part.

Bientôt 7 mois et je le vis de plus en plus mal, avec ma fille de 2 ans. Je me fais peur car je pique des crises de colère après ma fille et je culpabilise après. Je suis tellement fatiguée de ma vie. Je suis tombée enceinte l'année de l'annonce de son cancer des testicules, et on étaient optimistes car son frère avait dejà eu ce cancer et c'est normalement un cancer qui se guérit bien; comment se manifeste votre souffrance ? des cris ? des larmes ? des idées noires ? Je m'énerve facilement, et je déteste être ainsi,  dois-je prendre des anti dépresseurs pour me canaliser? Je ne sais plus.

Je suis du genre à garder tout pour moi, et vous? vous confiez-vous entièrement à quelqu'un ? comment évacuer cette souffrance ?

Je ne poste pas souvent de message ici mais je vous lis, ça me fait du bien.

elo73

  • Invité
Re : c'était trop court
« Réponse #8 le: 24 avril 2012 à 17:24:19 »
Bonjour Soizic,

Pour moi un peu plus de trois mois depuis l'accident, pas d'enfant mais beaucoup d'amis. Je me confie à eux mais pas forcement sur tout. Sinon je pleurs beaucoup, je suis devenue une pro de la "conduite sous pluie", j'ai crié au début, des idées noires oui parfois et même un scénario idéal pour en finir.
Je suis plutôt dure avec moi, je ne lache pas grand chose mais je suis assez honête envers moi même pour me dire qu'il faut de temps en temps lacher prise ce qui est une gros effort pour moi et ce n'est pas peu dire.
Bref, j'avance comme je peux en évacuant dés qu'il y a un trop plein, et puis malgré la fatigue je suis très active, bon ok beaucoup moins qu'avant là j'étais hyperactive mais du coup je pense moins et j'épuise mon corps.

Voilà pas de recette miracle comme tu peux le constater.
Bises
Elodie

Hors ligne Marina Saboya

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 657
Re : c'était trop court
« Réponse #9 le: 24 avril 2012 à 17:59:04 »
Bonjour Soizic,

Il y a beaucoup de personnes bien intentionnées autour de nous, mais très peu qui savent dire ou faire ce que nous attendons (sans le savoir souvent  nous même).
Parfois, nous avons besoin de silence, un silence apaisant et parfois, ce silence nous parait assourdissant de solitude et nous avons besoin d’entendre « des voix humaines » comme dit Daniel.
Parfois nous n’avons qu’une envie, parler de lui (d’elle), se souvenir et raconter, c’est une écoute que nous espérons, parfois nous voulons rester seul(e)s et d’autre fois, il nous faut de la vie autour de nous.

Et ce dont nous avons le plus besoin, c’est qu’aucun jugement ne soit porté sur notre attitude.
Une femme, que je voyais pour la première fois, me racontait que sa sœur avait perdu son mari voilà 6 mois. Comme je la plaignais et lui demandais comment elle allait, elle s’est écriée : Oh ! C’est une veuve joyeuse !
Comme c’est méprisable ce genre de commentaire. Comment peut-elle savoir ce qui se passe vraiment au fond du cœur de sa propre sœur. Cette femme a peut-être simplement besoin de vivre profondément et intensément pour oublier la mort, comme certains le font en temps de guerre.

Tout cela pour dire que, côtoyer un veuf ou une veuve est difficile et délicat, que nous devons être indulgents avec ceux qui veulent sincèrement nous aider, ou/et se débarrasser des abrutis.

Soizic, c’est vrai, la douleur va crescendo la première année. On se dit que c’est de plus en plus dur, que l’on ne s’en sortira jamais. Forcément, tout reprend autour de nous alors que nous sommes encore cloué(e)s de douleur. Mais il ne faut pas que ta fille, si petite, en pâtisse.

Tu te dis peu communicante et c’est peut-être par là qu’il faut commencer.
Ce chagrin, que tu gardes en toi, est un mauvais chagrin, comme une boule de pue qui s’infecte jour après jour. Il faut l’évacuer, pleurer, crier, hurler, et pleurer encore il faut affronter ton mal, chercher les souvenirs, pleurer encore.
Yohann explique très bien ce phénomène dans ses messages, et notamment celui du 18 avril dans le fil « Décès de mon mari » et celui du 22 avril dans le fil « De pire en pire ».

Des idées noires, bien sur, nous en avons tous, mais l’instinct de survie, et surtout la présence d’un enfant, d’une sœur ou de vieux parents nous maintient sur cette terre qui, au final, n’est pas le Paradis, mais n’est pas l’enfer.

Pour les anti dépresseurs, tu devrais voir cela avec ton médecin. Là encore je reprendrais une expression de Yohann, cela peut être une béquille pour les pires moments. Mais cela doit être pris sous contrôle. Il existe d’autres moyens, comme l’acupuncture qui peut apporter de l’apaisement ou l’homéopathie.

Et puis, il y a l’écriture.
Une page blanche sur laquelle tu peux tout jeter, ta colère, ta révolte, tes larmes, tes cris, ton amour… chaque fois que tu en as envie. Cela te permet aussi de voir le chemin parcouru.

Et enfin, il y a le forum.
Anonyme, tu peux tout aborder, tout dire, questionner et appeler au secours, tu peux prendre, attraper les mains tendues, tu peux donner aussi. Là encore tu peux pleurer, crier, hurler…
Mais il faut absolument que tu ne gardes pas ton chagrin en toi.

Vas, Soizic, c’est une bataille dont on ne peut pas sortir seul(e).
Vas, lâches toi.
Et tu verras, peu à peu, tu vas reprendre ton souffle, et tu retrouveras le sourire en regardant ta fille.


Marina
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

Hors ligne Marina Saboya

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 657
Re : c'était trop court
« Réponse #10 le: 24 avril 2012 à 18:45:34 »
Ben non, Yohann

C'est moi qui ai cité tes messages à plusieurs reprises!

 :-*

Marina
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

Caroline3

  • Invité
Re : c'était trop court
« Réponse #11 le: 25 avril 2012 à 03:54:30 »
Oh que non, Yohann, tu ne bis pas, tu apportes une autre voix. La tienne.

Celle de Marina apporte autre chose.

On voit bien la différence de personnalité.

---

Solzic, j'ai aussi perdu un être irremplaçable, mais mon mari et moi avions de la difficulté à nous rejoindre.

Par contre, après deux ans, je dois refaire certaines étapes. Je ne les ai pas faites et me voilà à la position presque départ...

Tu parles que tu cries à ta petite de deux ans... moi aussi (Lou a 9 ans), je suis impatiente et je le sais, ce n'est pas bon. Ma petite est impulsive et elle doit avoir un trouble de la bougotte et du contrôle et ça m'énerve. Elle est très exigeante et je suis à bout. Personne pour apporter un autre son de cloche que le mien. Et j'en veux à mon mari d'être parti: il avait son rôle à jouer et il ne peut pas le prendre.

Qui sera le papa qui lui dira "Stop, c'est assez" ou "Bravo ma fille". Ça ne sonne pas du tout la même chose quand ça vient du papa... La mère, c'est l'emmerdeuse (et l'identité, bien sûr). Mais le papa, c'est la force. Celui qui pousse vers l'extérieur. La maman, vers l'intérieur.

---

Je viens d'arrêter de travailler pour moi, et aussi pour elle. Deux ans après son décès, c'est évidemment un stade différent.

Hier, mon doc m'a recommandé des anti dépresseurs... je n'ai pas encore commencé à les prendre, j'en ai peur. Je regarde la boîte avec une immense appréhension. N'ayant jamais pris de drogue ou autres "substituts" à la vie, ayant peur de devenir folle... Je viens d'une famille de psychotiques (le 3/5 plus ou moins) et l'idée de prendre des pilules de psy, ça me fout la trouille. Je me disais toujours "je ne suis pas psychotique, ni maniaco, ni border line"... et me voilà devant ma boîte d'anti dépresseurs... Tous disent que c'est bon... avec un suivi de psychologue. Au moins, je vois un psychologue depuis un an. C'est avec son aide que je me suis arrêtée de travailler (enfin, pas encore, me reste un peu de boulot). Mais la semaine prochaine, je ne devrais plus travailler.

Je veux regarder pousser l'herbe et pour longtemps. Cet été, quoiqu'il arrive, l'herbe sera verte.

Ah... que c'est compliqué hein?

À +

Caro xx


Chris-ka

  • Invité
Re : c'était trop court
« Réponse #12 le: 25 avril 2012 à 11:12:15 »
Caro du Québec,

Quel changement ! Effectivement, ta "thérapie de groupe" te fait du bien et ça se ressent à travers tes messages !

Il est vrai, comme tu le dis, qu'on a presque l'impression que la perte de ton époux est récente tant tu as attendu pour te livrer et te libèrer de toute cette douleur ....

Je trouve aussi que tu t'es beaucoup ouverte aux autres et apporte maintenant à quelques uns d'entre nous des mots de soutien et d'espoir.

Et comme me l'a dit un jour Marina : "tu as déjà bien avancée sur le chemin : tu t'inquiètes des autres."

Amicalement Caro,
Karine

Caroline3

  • Invité
Re : c'était trop court
« Réponse #13 le: 25 avril 2012 à 17:45:52 »
Bonjour Karine,

Merci pour tes bons mots. En fait, j'ai toujours été préoccupée par les autres. J'ai beaucoup écrit sur le net, mais jamais en parlant de la mort, c'est ce dont j'ai besoin et ce n'est qu'ici qu'on peut trouver une ou des oreilles qui comprennent. Ailleurs, c'est carrément impossible (sauf à un endroit que je connais, et encore, faut pas trop s'étendre). Y'a heureusement le psy, mais la parole est plus difficile à sortir que l'écrit. Peut-être que la thérapie par la parole est plus efficace, surtout si elle est supportée par un regard bienveillant (psy)!

---

Yohann, merci, j'y arriverai, peut-être ce soir. Tiens, une question. Mon médecin me disait que si on était dépressif et qu'on n'aidait pas avec des anti dépresseurs, on pouvait développer une démence précoce. La prochaine fois que je vais la voir, je vais tenter de développer, mais nos docs n'ont jamais le temps... Enfin, je vais tenter.

Oui, je les prendrai, mais OH combien ça me fait peur.

Merci encore!

Caroline

Hors ligne soizic38

  • Néophyte
  • *
  • Messages: 18
je veux aller mieux
« Réponse #14 le: 25 avril 2012 à 18:36:36 »
merci pour votre témoignage et votre soutient. J'ai donc décidé de prendre des anti dépresseurs pour m'aider a  me calmer un peu.

On verra. J'ai retrouvé deux amis que je n'avais pas vu depuis 8 ou 9 ans, c'est bizarre tout ça. Je vois mes amis, j'essaie de sortir, mais c'est souvent quand on est seule, c'est mon cas, je cogite beaucoup.

J'habite dans le Finistère, y'a-t-il des bretons parmi vous ?

merci

soizic