A toutes, à tous,
Cette souffrance qui vous jette à terre, anéantie et dans la stupeur que le monde continue à tourner autour de vous, cette douleur fulgurante qui vous broie le coeur et les entrailles, cette douleur lancinante qui vous ronge et vous colle à la peau, sans répit, toujours renouvelée...
Cette douleur des premiers jours, des premières semaines, des premiers mois... des premières années ? ... intolérable, intransigeante... où l'on croit mourir soi-même de seconde en seconde.
Cette ambivalence des sentiments qui vous met la tête à l'envers, les neurones en révolution, le poil hérissé, la langue acerbe, la voix hoquetante, chevrotante ou désespérée... Agitée du bocal ou complètement hébétée...ces allers et retours incessants qui font vouloir se laisser glisser dans ce gouffre infernal tout en espérant la main tendue qui arrêtera cette chute sans fin.
Je ne suis pas morte puisque je pleure encore et que je pense, à lui, à lui, encore à lui, toujours à lui...
Dans la blondeur des cheveux de mon fils, dans le brun-vert des yeux de ma fille, je reconnais ce qu'il a été, ce que je suis encore et ce que cet amour a mis au monde, mon monde. Et si l'autre, celui où j'avais ma place depuis si longtemps, n'est plus pour moi aujourd'hui, je veux, parfois, me raccrocher à celui qui me reste, ce monde créé par ce que nous étions, pour ce que nous étions.
Je ne vis pas, je suis en vie.
Je survis pour eux, mais je voudrais pouvoir également vivre avec eux.
Je ne voudrais pas vivre par procuration. Mais je n'ai pas encore les moyens de faire autrement.
Je puise du réconfort dans votre soutien, dans votre chemin, dans cette petite lumière qui se fait jour pour quelques-uns, et qui j'espère luira pour nous tous aussi...
Sans espoir, nous ne sommes rien, raccrochons-nous à l'espoir de l'espoir,
Portez-vous bien