En préambule, je dirai seulement que je suis absolument nullissime en psy, psycho, thérapie. En toute modestie, je dirai même que j’ai peut-être un peu plus de finesse que réellement d’intelligence sur le sujet. Ou du moins quelques antennes sensitives ...
C'est sûrement pas faute d'avoir et d'être encore ma famille et moi-même un sujet de choix.
Mais bien plus empirique que théorique, même si nous avons été les mauvais acteurs d'une mauvaise série ...
Au contraire d'Anic qui s'est mis à la lecture récemment, grande lectrice moi-même, j'ai été pendant plus de 3 ans incapable de lire autre chose que les articles sur les nombreux sujets qui m'ont toujours interpellée.
Mais aucun livre sur le deuil, aucune conférence, pas la moindre petite bribe sauf ce que j'en ai lu ici sur le forum.
Évidemment cette question de résilience y est récurrente, comme notre chagrin.
La résilience n'a longtemps été qu'une notion apprise pendant mes cours de physique, juste revue et corrigée en un concept dispensé par une étudiante en sciences de l'éducation et en parcourant autrefois quelques articles consacrés à Boris Cyrulnik, en visionnant quelques films qui semblaient l’évoquer.
J’ai pu un peu approfondir cette notion en consultation psy il y a quelques année, cela semblait plus alors une stratégie qu’une réelle réflexion.
Je crois finalement, et après quelques investigations, que l’idée de résilience ne me semble pas être génétiquement intégrée et que l’idée me reste- merci pour vos liens explicatifs- assez étrangère.
Ça ne le sera peut-être pas toujours ?
Je n’en maîtrise pas toutes les composantes (comprenette un peu difficile sur les bords et au milieu), je ne suis même pas sûre d’avoir réussi à en cerner le sujet.
Je peux me tromper mais j’ai l’impression que cette idée de résilience, qui recouvre plusieurs idées, s’inscrit dans un contexte de performance à tout-va, ou du moins qu’il n’est guère expliqué pourquoi les ressorts que l’on attribue à la majorité des personnes en souffrance ne sont pas partagés par d’autres ? D’où la question qui en découle : que reste t’il comme alternative à ceux, qui sont ou se pensent incapables de résilier ?
J’ai vaguement lu un article d’une universitaire française qui s’est posée la question sur l’idée que la résilience n’est pas forcément ni le départ ni la réponse à tout ... Faut que je retrouve ça, peut-être que Pascal a une idée sur l’auteur ?
J’ai relevé chez Eva, Pascal et Qiguan des éléments qui me sont bien familiers ou que je peux au moins appréhender.
Ok avec toi Eva quant à « résilier ou entrer en résilience » … Pas la même chose à mon sens et l’enjeu n’est pas du tout le même sur la durée … et le temps est une composante essentielle pour nous.
D’accord avec Pascal sur la « tentative de restaurer l’emprise de l’ego ... » Comme une injonction et seule trajectoire à emprunter …
Je n’ai sûrement pas ta sagesse Qiguan, ou ta volonté ?
La phrase que tu cites « On peut dire que plutôt que de nier … s’enfoncer » …
Le terme « plutôt », le sens péjoratif ( au sens de péjorer) des verbes qui suivent me renvoie douloureusement à un choix qui nous serait offert. Si je suis convaincue de notre libre arbitre, je reste convaincue également que nous n’avons pas tous les armes adéquates pour l’exercer.
Par exemple, Pa’ qui souffrait d’Asperger, s’il a eu toute la volonté du monde pour surmonter les nombreux chagrins qui ont émaillé sa vie, n’a pu faire qu’avec son environnement propre et les seuls moyens mis à sa disposition. S’il a semblé faire preuve de résilience toute sa vie, laborieusement construite malgré les difficultés, il s’est, à un âge assez avancé, confronté à des graves problèmes psy … en recherche de mère, de sœur depuis si longtemps disparues ..
Ce que tu construis de ta relation ancienne , actuelle et future avec Jean est certainement un bon chemin, et qui fait sens, sans aucun doute. Mais il reste toujours cette absence qui reste toujours cruelle, même si elle n’est plus complètement invalidante au jour le jour …
Merci de vos éclairages, je pense à vous.