Ah excellent, c'est donc çà !
Je vais alors essayer avec es signaux de fumée...

bulle

"Une hirondelle ne fait pas le printemps"

100 000 hirondelles
-                 Lui
-----------------------
= Toujours pas de printemps...

  J'adore tes dessins faïk, décidément tu sais bien les choisir 

  Hé oui, il y a des hauts et des bas pour nous tous, c'est impossible autrement j'imagine. Moi-même je viens de traverser quelques mauvaises semaines, donc je ne te comprends que trop, c'ètait horrible par moment, mais depuis hier soir je goûte à nouveau une certaine sérénité, tout à fait inespèrée, donc tout est possible  je te souhaite de tout mon cœur de connaître toi aussi, prochainement, une petite embellie.

Je viens de lire un peu ta file.  Que te dire.
C'est vrai que ceux qui ne sont pas passés par là, la perte de son mari ou son épouse ne peuvent pas comprendre ce qu'il en est vraiment.
Avant de le vivre, on s'imagine la douleur que cela doit être mais quand cela arrive au final, cela n'a rien de comparable à ce qu'on aurait pu imaginer.  C'est un ouragan, un raz de marée et un tremblement de terre à la fois.  On a perdu sa moitié.  On doit apprendre à dire je au lieu de nous et ses 2 lettres en moins c'est tellement difficile à l'accepter.  On se retrouve sur un terrain dévasté ou tout est à reconstruire mais on n'en a pas la force. 

Certaines personnes en partant d'un bon sentiment nous disent si t'as besoin tu appelles sans se rendre compte que le jour ou on est au fond du trou, on n'a pas la force d’appeler à l'aide, de dire qu'on se noie. 

Moi ce que j'avais le plus difficile à accepter c'était ceux qui me disaient "Allez courage, ça va aller" .  J'avais envie de leur dire, facile à dire pour toi, quand ce soir tu fermeras la porte, ton" autre" sera à coté de toi pour se coucher avec toi et moi j'aurai le vide à coté de moi. 

Et puis un jour on a une éclaircie, toute petite, on la voit à peine et on en doute car à peine apparue, elle disparait directement derrière de gros nuages noirs de peine et de douleur.  Puis elle revient de temps en temps, un peu plus longtemps.  Certes on n'oublie pas, on est changé à jamais.  Il y a toujours un avant et un après mais une petite étincelle d'espoir renait.

Cette étincelle tu la trouveras avec le temps comme je l'ai trouvée.  Elle est encore faible parfois, elle disparait encore souvent et je tombe à nouveau mais elle finit par réapparaitre et se fait petit à petit plus présente.

Je vais t'avouer quelque chose, ce matin en me levant, j'allais très mal, aujourd'hui j'aurai dû fêter mon 11ème anniversaire de mariage et au final je suis seule.  Ce soir, je vais un peu mieux, l'étincelle renait.   

L'espoir est comme un phare, il n'arrête pas la tourmente mais il guide toujours dans la bonne direction

    Coucou Faïk,

    Eh non, c'est pas évident le deuil ... on a beau chercher dans ses réserves, dans toutes les ressources qu'on a accumulées au fil des expériences, le deuil nous renvoie à notre impuissance ...
    C'est amusant ces petits dessins que tu envoies, je suis très "visuelle" et j'apprécie beaucoup, je devrais essayer aussi de poster des images, c'est sympa et ça parle autrement ...
    Parce que les mots du deuil, j'ai l'impression de les radoter ...
    A mon jardin, une bonne surprise tantôt: mon plant de pivoine rose pâle tout mal en point que j'avais repiqué à l'automne reprend bien ...
    Faut bien se contenter de peu, parfois ...
    A plus, Faïk, M.

"On devrait se sentir plus léger à mesure que le temps nous enlève des années ; c'est tout le contraire : ce qu'il nous ôte est un poids dont il nous accable". Chateaubriand à Juliette Récamier.

Au temps des jours plus heureux, nous évoquions, au moment de nos anniversaires d'adultes confirmés, le temps qui passe ... et nous partagions, avec beaucoup moins d'élégance que Chateaubriand, la même réflexion. Aux voeux de longévité dispensés au héros du jour, au "une de plus" lancé dans la bonne humeur ambiante, il se trouvait souvent un joyeux boute-en-train, qui, prophète à son corps défendant, lançait un joyeux "une de moins ! " qui faisait sourire la plupart d'entre nous...

Les anniversaires ne sont plus ce qu'ils étaient ... les "une de moins" sont trop à l'ordre du jour ... trop de départs ...

Les souvenirs se sont fait rares
Depuis le jour de vos départs
Et s'il y a parfois l'appel
D'un souvenir qui se réveille
Dans une mémoire inconsciente
C'est que la vie redevient lente
Reprend son souffle en écoutant

Ma vie n'a pas repris son souffle, mais j'écoute...

" Chandeleur septante cinq " Julos Beaucarne.

Temps de résilience/Temps de concilience

Temps de résilience : temps qu'il faut pour retrouver son équilibre après un choc, un traumatisme.
Temps de concilience : ce temps prend fin quand on a su concilier ce que l'on est désormais avec ce que l'on était autrefois, avant...

La notion de résilience m'a souvent hérissée ( ), car je me suis souvent interrogée sur ma propre capacité à me relever des événements douloureux de ma vie. Je me suis souvent rangée dans la catégorie des "presque" non-résilients. Cela induisait  une certaine culpabilité, celle de ne pouvoir dépasser la souffrance, comme un aveu de faiblesse.
Faiblesse qui me semblait incompatible avec mes engagements et mes convictions.
Dans une société ou tout est mesuré à l'aune de la réussite, cela me semblait sinon un handicap, au mieux une faute de goût...
Pas résiliente, pas conciliente... mais je me soigne... enfin j'essaie !

Après ces deux départs qui me déchirent, je ne veux pas me composer un masque, et à ceux qui aujourd'hui s'étonnent toujours, depuis des mois, de cette "inadéquation" au monde qui fut le mien, je prône ma différence et le droit d'exprimer, comme bon me semble, ma douleur.
Pas à faire pleurer "Margot" dans les chaumières, mais moi, Faïk, toute de chagrin remplie.
A ceux qui pourraient se sentir mal à l'aise avec cette douleur, je me contente de répondre qu'il, qu'ils le valent bien.
Comme l'a dit Souci, nous ne devons rien, nous avons payé et nous payons encore jusqu'au dernier cent...

Je pense à vous, portez-vous bien