FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: bruno le 12 janvier 2011 à 08:50:33
-
Je ne t'ai pas accompagnee dans la nuit de ta mort
Dans la nuit de ta mort,j'ai dormi de mon someil de vivant,
tandis,
que toi tu t'enfoncais dans le sommeil de ta mort.
Je ne savais pas.
Je ne t'ai pas bercee,je t'ai laissee seule t'enfoncer dans ce sommeil,
je ne savais pas que c'etait celui de ta mort.
Pres de toi,a cote de toi,pres de moi,a cote de moi,confiante.
Je t'ai laissee seule t'endormir de ce sommeil que je n'ai vu,
etre celui de ta mort.
Pres de moi,a cote de moi,pres de toi,a cote de moi,confiante,
sans moi.
Je t'aime Sandrine,
toi tu sais.
Bruno a Sandrine.
-
:) Très touchant Bruno. Merci de partager ça avec nous!
-
merci Bruno ,J'aurais aimer écrire ces lignes, tellement mon histoire est identique à la tienne , mais je n'écris pas aussi bien que toi . A bientôt Agnès
-
L'important n'est pas comment c'est ecrit,mais la pensee avec laquelle cela ete fait...
Les mots les plus simples mais sinceres ont souvent plus de valeur que des belles phrases aussitot oubliees.
Tu sais Agnes,cela fait parti de mes regrets de ne pas avoir ete la pour lui donner la main...Mais les infirmieres du service m'ont dit que souvent c'est mieux pour la personne qui s'en va,car rien ne la retient et elle peut se laisser glisser plus facilement de l'autre cote.Il parait qu'une presence tres proche fait qu'inconsciemment le patient s'empeche pour ne pas bouleverser son proche.Elle m'ont assuree que c'est mieux ainsi pour tout le monde.Je veux bien les croire,mais quand meme...
Et toi,comment as tu vecu le dernier instant? ( si ca ne t'ai pas trop penible d'en parler)
-
bonjour Bruno, je suis rester avec lui jusqu'à son dernier souffle, je lui parlais , je lui disait qu'il pouvait partir que je l'aimerais toujours , que s'il ne voulait plus se battre s'était son droit, qu'il avait assez souffert et que je ne le retenais pas. Dans les derniers temps de sa maladie il me disait qu'il s'inquiétait pour moi et les filles, qu'il n'en pouvait plus. Son état physique s'était beaucoup détérioré il ne se supportais plus ainsi et il souffrais énormément malgré la morphine. Depuis le diagnostique de son cancer, 6 mois de maladie sans aucun répit , aucune amélioration . Il ne voulait plus d'hospitalisation il savait que s'était inutile. Nous avons mis en place l'hospitalisation à domicile , je me suis arrêter de travailler pour m'occuper de lui . Mais je sentais bien qu'il ne voulait plus se battre. même s'il faisait tout pour ne pas le montrer . Une infirmière qui le suivait m'a conseiller de respecter son choix , que de nier effectivement n'aidait pas le malade qu'au contraire comme tu le dit, il souffre encore plus de ne pouvoir allez mieux pour nous . Alors je lui ai dit ,à ces derniers instants que je comprenais , il est parti tranquillement apaisé (aussi grâce au soin palliatif ). Je ne regrette pas, je l'ai accompagné pendant tout ce temps, ces 6 mois ont étés un ras de marré ,je voulais être là jusqu'au bout .Quand l'infirmière m' a annoncer qu'il était parti, j'ai eu un sentiment de soulagement ,je n'ai pas pleurer , je me suis dit ca y est il ne souffre plus,j'ai appelé mes filles et bizarrement je me suis sentie sereine , je pense même que j'ai choqué pas mal de monde les jours qui suivirent . Aujourd'hui, je repense souvent à cette dernière nuit et ca me fait beaucoup de mal parce que j'aurais voulu lui dire encore tellement de choses, il me manque . Maintenant je souffre encore plus un ans après que peut on faire face à cette maladie qui emporte nos êtres aimés . A bientôt Agnès :'( :'( :'( :'(
-
Ca me fait du bien de parler de ces moments , je n'en ai jamais reparler parce que je pense que cela gène les personnes . Merci de partager avec moi tout cela. Agnès
-
Bonjour Agnes,
C'est beau le recit de ton accompagnement.Tragiquement beau.Moi aussi j'ai ete au bout,sans reculer,en affrontant ma peur de la voir doucement partir,et de ne pouvoir rien changer...C'est une grande frustration d'etre impuissant,de ne pouvoir etre la que pour montrer et encore montrer son amour,rassurer et retenir les bouffes d'angoisses,de larmes.
Mais de savoir aussi ce que l'on a donne,ce que l'on a recu,c'est quelque chose d'indescriptible...Dans ces moments la ,on touche au Sacre,au Divin d'une relation,tant on est dans l'essentiel,l'essence des sentiments.Il n'y a pas de place pour le superflue,il n'y a que le beau,le tres beau,car la,le temps devient ce qu'il y a de plus precieux,de plus fugitif.Il est furtif et peut s'arreter a tout moment.Ce qui a ete echange,lui,restera grave,indelebile,et immortel.C'est le pied de nez a la mort,a ce fameux temps qui prend la toute sa valeur lorsqu'il est compte,nous qui passons notre vie en le cloisonnant,le plannifiant,comme si on pouvait le contenir,le depenser sans compter. l'immortalite,c'est l'absence de temps,l'intemporalite est maintenant la compagne de nos Amours,et nous sommes avec eux,donc nous touchons deja une partie de celle-ci.
Bruno a Sandrine
-
Bonjour Bruno,
Merci pour ce que vous écrivez. Je viens souvent sur ce forum, je ne suis pas en deuil d'un conjoint, mais d'un fils qui a mis fin à ses jours il y a 2 ans, il avait 31 ans.
Je vous remercie pour ce que vous dites sur le Sacré et l'imtemporalité, c'est ce que je ressens vraiment, la mort nous fait toucher à la Vie, à l'immortalité, et malgré cette douleur toujours présente et vissée au fond de moi, le décès de mon fils m'ouvre vers l'invisible, c'est très difficile à exprimer, sur ce forum on peut être comprise mais ailleurs..... c'est beaucoup plus difficile.
Merci encore d'avoir les mots qui nous permettent d'exprimer ce que nous vivons.
Avec toute mon affection
-
Marie J,
Votre douleur doit encore etre completement differente.C'est tellement peu dans l'ordre des choses...J'ai mon fils de 18ans et,lorsque nous parlons de sa Maman,ma femme,nous n'avons pas le meme ressenti.
Je lui dit que nous avions perdu la meme personne mais pas la meme chose...Je ne peux lui dire que je comprends sa propre peine,car moi j'ai encore ma mere et je ne peux savoir l'effet ressenti lorsqu'on la perd.C'est aussi une facon pour moi de l'ecouter et de rester en retrait pour respecter sa sensibilite..
Si je lui prodiguait des "je comprends,mais ca va aller",alors je rejoindrai la cohorte des "consolateurs"qui pensent se mettre a la place...Je le laisse parler et lui dit qu'on l'aime,lui comme un fils,moi comme un homme,et qu'elle nous aime.
Lui c'est sa vie d'enfant qui s'en va,une part de son insouciance et que la vie a deja ete bien dure avec lui.Je lui demande de toujours honorer la memoire de sa Maman et de s'inspirer de son courage...Il en sera digne.Elle sera fiere.
Ne me remerciez pas pour avoir les mots,je ne les reflechis pas,je laisse aller mon ame...Mais si ca aide,alors j'en suis content.
Je prefererai tellement en avoir d'autres comme j'en ai ecrit a Sandrine,mais des mots qui ne parlaient pas de "maux"...Il est plus facile pour moi de m'exprimer par ecrit,car on se voile moins d'une pudeur qu'avec les paroles.
Merci
-
Bruno,
Comme ce que vous dites est vrai au sujet de la perte qui n'est pas la même selon la place dans la famille, nos deux autres enfants ont perdu leur frère, notre jeune fils s'exprime très peu, pour ma fille qui était la grande soeur c'est très difficile, nous nous soutenons mais c'est vrai que la perte est différente. Pour elle, c'est son frère, presque comme un jumeau, il se suivaient de 2 ans, même collège, même lycée, même ville pour la fac et tous les 2 à Paris, loin de nous, elle a perdu un semblable, un frère très proche, pour moi c'est mon fils, la chair de ma chair, qui aurait dû me survivre et non le contraire.
Je dis souvent que nous devenons parents avec nos enfants, au fur et à mesure qu'ils grandissent, maintenant je pourrais dire que mon fils est presque devenu mon parent dans la mort, puisqu'il en a pris le chemin avant nous et je sais qu'il est ailleurs et qu'il veille sur nous, je n'en ai aucune preuve réelle, mais je le sens !
Avec sa mort j'apprends que l'Amour ne meurt pas, que le lien reste et malgré cette communication brutalement interrompue, il reste très présent. J'ai souvent l'impression qu'il est là et qu'il m'aide, c'est difficile à expliquer mais je crois qu'il me rend plus forte malgré la douleur. Il me fait faire un chemin dont je me serais bien passé car je préfererais bien sûr qu'il soit encore là, mais il m'oblige à aller de l'avant.
Merci Bruno de me faire exprimer ces "choses" profondes, si difficiles à dire ...
-
Bonjour Mariejo,
Oui le chemin est dur, mais eux,n'ont ils pas eu le plus dur des chemins?Tout abandonner,tout quitter et peut etre surement aussi avec l'angoisse de ne pas savoir ce deviendront les gens aimes,eux aussi ont peut etre eu la peur pour nous qui allons encore rester...
Et pourtant ils n'avaient pas le choix..Nous oui,ou se tourner vers la vie sans rien oublier,sans irrespect,et avec confiance,ou rester dans leurs mort et quelque part les maintenir aussi dans cet instant...Je me dis souvent que les annees qu'elle ne vivra pas,je n'ai pas le droit de les gacher,pas le droit de refuser de vivre,ou d'aimer encore...(facile a dire)De toutes facons elle viendra me chercher,me tendra la main,et je sais que ce sera elle qui me guidera.Moi je n'aurais d'yeux que pour elle et on s'aimera encore et encore...L'amour charnel n'existe plus apres,ce doit etre le vrai Amour,celui de l'ame qui n'est pas fausse par un corps,une apparence ou autre...Une Ame peut tres bien aimer plusieurs Ames,la jalousie ou autres tourments terrestres ne doivent plus entrer en ligne...D'ailleurs,dans les sacrements du mariage,il est bien dit :"jusqu'a ce que la mort vous separe"et dans l'eglise,les veufs(ves)ont le droit de se remarier...Donc c'est bien que l'Amour apres la vie est pur et n'est pas entache par des considerations lie a l'incarnation et le desir charnel...
Je ne sais pas si je pense bien...ou si je cherche a me rassurer....
-
Bonjour Bruno,
Oui, je crois que tu penses bien. Ceux qui sont partis avant nous ne souhaitent pas nous voir souffrir et je crois même que nous les aidons à vivre dans l'au-delà, si nous vivons et aimons ici.
Après le décès de mon fils, une de mes cousines m'a raconté un conte d'un pays nordique: "c'est l'histoire d'une femme qui a perdu ses deux fils à la guerre, elle passe ses journées à pleurer, elle est inconsolable... Dans un songe elle voit ses fils qui sont bloqués dans une rivière gelée, il sont pris jusqu'aux genoux et avancent très péniblement... elle leur dit "Mais pourquoi vous n'avancez pas ? pourquoi êtes-vous bloqués comme ça ? Ses fils lui répondent : "Mais, maman, ce sont tes larmes ! ! !" Les larmes de leur mère les gelaient...
Je trouve ce conte très beau, je trouve qu'il parle de l'interaction entre les vivants ici-bas et ceux qui sont partis dans l'au-delà, je crois qu'ils sont proches de nous, même si nous n'avons aucune preuve. Bien sûr, cela n'enlève pas le chagrin et la souffrance, mais c'est une invitation à nous ouvrir, à ne pas rester fermés sur notre souffrance.
Je crois donc, Bruno, que tu as raison de croire en la vie, en l'amour, et c'est à nous de vivre pleinement ce temps de vie sans eux.
-
Bonjour Bruno, j'ai lu votre récit au sujet de la nuit où votre femme est partie. Ayant affectué presque toute ma carrière de nuit, je confirme ce que vous ont dit les soignants; C'est une observation personnelle et non pas un "discours type". Souvent des familles sont restée au chevet de leurs proche en se relayant les uns les autres pour être là, il est arrivé que les personnes partent en présence de leur proche, mais souvent aussi ils se sont laissé aller lors d'un moment où leur proche n'était pas dans la chambre, parti prendre un café ou respirer dehors. Il ne faut pas culpabiliser de ne pas avoir été là au dernier instant, peut on d'ailleurs le déterminer exactement
J'ai vu des personnes tenir dans un souffle de vie en attendant qu'un fils, une fille..aie le temps d'arriver pour une ultime rencontre et se laisser aller doucement la famille sortie de la chambre. J'ai ressenti parfois comme une pudeur à se laisser mourir en présence de quelqu'un. Chaque personne est absolument différente, d'autre souhaiterons être entourées. Je crois qu'il y a un "mystére" (ou quelque chose de "divin", chacun le qualifie en fonction de sa spiritualité) dans la vie, dans sa fin,dans sa suite.
Vous avez fait et donné beaucoup dans l'accompagnement de votre femme dans sa maladie, acte d'amour même dans des moments je présume extrémement difficiles.
-
J'ai accompagné mon mari jusque la fin aussi.
Vers midi il est parti, l'infirmiére est venue arrêter les moniteurs.
Je l'ai pris dans mes bras et je lui ai demandé de ne pas partir tout de suite, je lui ai demandé de rester encore un peu.
je l'ai serré serré.....
Et il est revenu pour quelques heures, inconscient..... Mais j'ai eu le temps de lui dire encore des tas de choses et après je lui ai dit que j'étais prête , je lai laissé allé et il est parti pour de bon....
C'est vrai que parfois on ne sait pas ce qui se passe et c'est pour ça que je me dis qu'il y a quelque chose après que tout n'est pas fini.
Bien à vous
Pascale
-
Merci,ca fait du bien d'avoir une appreciation d'une personne qui n'est pas directement impliquee dans le sentiment.En plus venant d'une "pro"je trouve vos paroles tres apaisantes quant aux questions que bcp d'entre nous se posent sur les derniers instants...Vous etes bien qualifiee pour donner votre avis et sentiments sur ca,car, par rapport a nous,vous y etes confrontees bien plus souvent et vous avez le recul necessaire pour bien apprehender ces situations.
Je redis haut et fort que votre presence ici meme n'est pas ni deplacee,ni incongrue,et je comprends que tous ces deuils que vous affrontez professionnellement vous usent,ce qui prouve aussi et surtout a mes yeux,que si vous etes la,c'est que vous etes sincerement engagee dans votre metier et que cela devrait au contraire rassurer les adherents de ce forum de voir que les soignants ne sont pas juste concernes par les horaires de travail et que l'implication est vrai envers les patients qui leurs sont confies.
-
bonsoir bruno
mon epoux est parti au petit matin:4h05,apres 2 mois et 2 jours de lutte contre cette tumeur cerebrale si agressive...la nuit precedente j'etait restee dormir a l'hopital il avait passe une nuit calme;je suis rentree dormir a la maison vers 5h j'ai finalement dormi 3h...ensuite je suis retournee a l'hopital son visage avait changé,sa respiration aussi,le personnel me disait qu'il etait apaisé...dans l'apres midi une amie est passee nous voir et dire au revoir a chris et le voyant elle a tenu a me donner certains conseils ...je l'ai ensuite. ecoutee je suis rentree a la maison avec la taie de son oreiller sa couvertureetc...jai tout passé au seche linge avec des lingettes parfumees afin de lui amener toutes les odeurs familiere dans sa chambre le soir ensuite g pris le tee-shirt que mon fils avait porté la journee et je l'ai enfermé dans un petit sac g coupé les roses qu'il adorait pour leur parfum et je suis repartie pour l'hopital passer...sa derniere nuit.quand je suis arrivee il etait tres malje suis restee pres de lui mais au bout d'un moment je me suis sentie mal...on m'a installé un lit pour que je me repose...je dormait profondement quand au loin g entendu mes deux belles soeurs parler"je dois le reveiller tu penses?...mais j'etait deja debout?...quand je suis arrivee pres de lui je l'ai pris dans mes bras et je lui ai dis de ne pas avoir peur de partir tranquille que je l'aimais...et là il a rendu son dernier souffle...ces instants sont dans ma tete a chaque instant et c tres dur mais je crois que je n'aurais jamais accepté son deces si je n'avait pas ete là...chaque personne est differente et chaque histoire egalement peut etre votre epouse est parti a ce moment là pensant que pour vous deux c'etait mieux ainsi...qui sait???je comprends que cela doit etre difficile pour vous mais syez sur bruno que les dernieres pensees de votre epouse ont ete pour vous car meme si les mourant donnent l'impression de ne pas etre là ils sont avec nous ils percoivent tout ce qui les entoure meme votre amour elle le ressentait.je suis aidev soignante depuis 18 ans et des fin de vie j'en ai vue tout ce que je vous dis se voitchez beaucoup de mourants je vous assure si vous n'etiez pas avec elle ce soir là votre femme en revanche etait pres de lhomme qu'elle aimait
bon courage a vous
-
Bonjour "Grenouille",
merci de ce que vous apportez dans votre message.Vous savez,j'ai maintenant un peu de recul par rapport a ca.Cela fera 6 mois lundi 14...Mais dans ce que vous me dites quant a la perception de ma presence aupres d'elle,j'en suis convaincu.Pendant les 10 jours de ce "sommeil artificiel"dans lequel elle etait plongee,je lui ai parle tout le temps normalement,l'ai massee doucement sur les jambes et les bras,je lui faisait bouger doucement ses membres pour ne pas qu'elle s"ankylose...J'ai humecte sa bouche,et je faisait couler un peu d'eau en pressant la compresse pour que sa bouche ne soit pas completement seche.
Elle savait que c'etait moi,j'en suis sur.
Et voyez vous le dernier soir,lorsque je l'ai quittee,il me semblait qu'elle etait un peu eveillee,et je lui ait demande si elle saurait me sourire.Et bien elle m'a fait une petite grimace qui du fond de ce coma etait une reponse et une esquisse de sourire.(le plus beau qu'elle m'ai fait,et je le lui ait dit)Puis je l'ai embrasse sur la joue,et je lui ait dit:"Sandrine,tu pourrais me faire un bisou toi?"Elle m'a tendu les levres et m'a envoye un baiser,son dernier...Je ne savais pas que je ne la reverrai plus vivante.
Mais ce qui est sur,c'est qu'on etaient ensemble,et qu'elle avait conscience de mon Amour comme j'avais conscience de son Amour...
Elle etait surement soulagee et rassuree,et peut etre qu'elle s'est laissee aller comme vous dites en nous epargnant le moment de la separation.L'essentiel etait fait,nous nous sommes quand meme dit je t'aime et au revoir,comme si tout etait "normal".
Moi avec le recul maintenant,ce qui me rassure,c'est que si Sandrine etait capable d'exprimer un baiser et un sourire malgre la morphine et l'hypnovel,elle aurait aussi pu exprimer de la douleur...Ce n'etait pas le cas,heureusement
Car j'ai longtemps pense que finalement,ces produits ne calmaient peut etre pas forcement les douleurs,mais empechaient peut etre de les exprimer... Je suis libere de ca a present,par rapport a ce que je viens de vous ecrire.
Et puis je pense que les "mourants"voient des choses que notre conscience refuse de voir en temps normal;et ces dites choses les rassurent sur le parcours a venir.. En temps qu'aide-soignante vous devez savoir de quoi je veux parler...(dites moi)
Merci de vos bons mots qui m'on surpris sur ce message que j'avais ecrit en Janvier,et qui me font du bien.Si vous voulez je peux vous envoyer une copie de la lettre de reconnaissance que j'ai porte dans le service ou etait Sandrine et dans laquelle je rends hommage aux soignants.
Merci.Bruno a Sandrine.