Merci pour vos réponses.
J’ai l’impression de ne plus avancer. Comme si j’étais face à un mur.
Une sorte d’étape dans ce chemin parallèle à ma vie , qu’est le deuil.
Il ne fait pas partie du chemin qui l’était destine. Je n’ai pas d’autre choix que de l’emprunter. Mais non seulement ce chemin n’était pas prévu mais en plus il est semé de toute sorte d’obstacles.
J’ai aussi l’impression d’un retour en arrière. Alors que j’avançais sur ce chemin, en boitant plus ou moins , que je franchissais obstacles et étapes « obligatoires » , aujourd’hui j’ai l’impression que ce chemin est juste un cercle et que je reviens peu à peu à son point de départ. Je veux dire par là que j’ai des sentiments et des idées qui remontent à la surface alors qu’elles faisaient, je le croyais, partie du passé. Je me remets à regarder dehors, le jardin, notre jardin, ses arbres, ses fleurs, qu’elle aimait tant, et instantanément je suis envahi par cette douleur qui me dit : elle ne les voit plus comme tu les vois. Puis rapidement, puisque la douleur est une pute insidieuse, je me mets à penser qu’aussi elle ne verra plus ses enfants. Qu’elle ne les embrassera plus jamais, ne sentira plus leur odeur et le goût de leur peau, qu’elle ne verra pas sa fille se marier , qu’elle ne l’amènera pas vers l’autel. Et à ce moment là mon cœur remonte dans ma gorge, j’ai envie de hurler mais aucun son ne sort de ma bouche. Et donc s’enchaîne ensuite les sentiments les plus négatifs. La haine de la vie. La haine de moi même qui ai l’impression de ne pas être assez présent pour les enfants, mes parents, nos amis..... moi qui ai décidé de m’évader , par esprit de survie, de tout ce qui faisait mon existence avant, notre existence.
Revoir ma psy, j’y ai pensé mais cela entraînerait sûrement un recours aux antidépresseur, et je ne le souhaite pas. Je veux trouver en moi les ressources nécessaires pour affronter MA VIE. L’affronter ou le laisser partir, j’ai le choix. J’ai choisi la première option et si je n’en suis pas capable, l’avenir, la nature, le putain de destin pourra faire de moi ce qu’il voudra. Ja n’ai plus peur de la mort. L’espoir de revoir Karine un jour, même si je n’y crois pas, ne réside plus que dans ce concept qui m’échappe. Alors je verrai bien.