Auteur Sujet: Bonjour  (Lu 10205 fois)

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Hors ligne qiguan

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Re : Bonjour
« Réponse #15 le: 12 janvier 2018 à 00:17:02 »
l'équipa va t'aider à envisager comment parler aux enfants
comment préparer le retour à domicile
ici nous t'attendons et apprécions que tu nous parle de toi
affectueusement
"il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé" A. Einstein
"Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque" René Char

Hors ligne Federico

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Re : Re : Bonjour
« Réponse #16 le: 12 janvier 2018 à 01:02:33 »
Bonsoir,
Je vous écris d'une chambre d'hôpital... Je n'ai pas eu la force de vivre sans lui ce soir là...
Je ne vous écris que par l'instinct de ma petite sœur qui après une nuit sans nouvelle est venue...
Il restait apparemment un petit bout de vie en moi que des équipes se sont acharnées à raccrocher.
Je ne sais pas si je dois me réjouir ou pas.
Les baisers de nos enfants disent que oui, l'absence dit non.

Bonsoir JaB,

Tu as mis devant toi la Vie et la mort... choisis LA VIE.

Solidairement, avec toi.
Federico
- Espérer, c'est avoir la force de sourire avec un cœur qui ne cesse de pleurer
- Qui pourrait me dire maintenant ce que je dois dire, écrire, croire, penser ou faire ? Personne ! je suis LIBRE !

Hors ligne Eva Luna

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Re : Bonjour
« Réponse #17 le: 12 janvier 2018 à 01:37:23 »
Bonsoir...
tu nous écris et c'est une bonne nouvelle au creux de la nuit...
tu ne sais pas si tu dois te réjouir...nous si... on sait...
ta petite soeur te connait bien, elle t'aime fort...elle est venue, c'est une vraie chance...
Cette chambre d’hôpital va accueillir ta désespérance et ton désespoir...te donner un peu de répit...
l'absence reste une tragédie insoutenable...la mort une tentatrice...mais il y a encore assez  de vie en toi pour vivre encore un peu...les baisers de vos enfants te retiendront... et te berceront...avec de l'aide et du soutien tu traverseras un jour après l'autre..je le souhaite de tout mon coeur...
La psy de l'hopital t'aidera à mettre les bons mots, les mots justes pour vos enfants... elle saura...

Soeur en chagrin inhumain mais aussi en humanité, je t'embrasse

Hors ligne emi

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Re : Bonjour
« Réponse #18 le: 12 janvier 2018 à 07:31:59 »
Bonjour,
La vie, même si elle comporte son lot de souffrance et nous sommes bien placés pour le savoir, elle vaut la peine d'être vécue. D'autre belles choses t'attendent j'en suis sure.

J'ai perdu l'amour de ma vie le 6 novembre, et je me retrouve enceinte de 6mois et demi avec nos 2 filles aînées de 3 et 5 ans. Et qu'est ce que c'est dur... Assumer le quotidien tout en souffrant chaque jour.

Comme tu l'as si bien dit, les gens ne comprennent pas. Et surtout les plus proches je dirais. Mais je me mets un peu à leur place; ils ne vivent pas du tout le même deuil que nous à moins qu'ils aient déjà connus cette horreur. Dans mon cas, non, ils n'ont rien vécu de semblable, à part on beau frère qui a perdu son père il y a 9 ans mais qui n'a jamais parlé  de ce qu'il ressentait. Je crois aussi qu'ils ont tellement envie qu'on aille mieux qu'ils ne nous laissent pas forcément le temps de vivre nos émotions. A la fois, je ne sais pas comment j'aurai réagit à leur place.

Pour ma part, voir régulièrement la psy, venir sur ce forum et discuter avec 1 personne totalement neutre qui fait maintenant partie de mon entourage, m'apportent beaucoup. C'est l'écoute dont j'ai besoin et je sais que je vais en avoir besoin longtemps.

Ça ne va peut être pas te plaire que je te dise ça, mais pense à tes enfants et à Léontine. Ils souffrent déjà de la perte de ton amour et ils ont besoin de toi même si tu ne t'en sens pas capable pour le moment. Ils auront besoin que tu leur parle de lui, du lien qui vous unissait et de l'amour qu'il leur portait. Toi seule pourra leur raconter tout cela.
Tu as perdu ton pilier, mais toi tu es le leur...

"Profite" (le mot est mal choisi et je m'en excuse) d'être entourée de professionnels qui ne pourront que t'apporter et te donner des ressources, pour revenir avec plus d'énergie et d'outils pour faire face à cette souffrance.
Je suis de tout Coeur avec toi...

Hors ligne Eric38

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Re : Bonjour
« Réponse #19 le: 12 janvier 2018 à 08:28:53 »
Bonjour.

Je ne sais trop que dire. Mais JaB, s'il vous plait, ne laissez pas tomber.
Oui, la vie est dure et n'a plus aucun sens quand l'être que l'on aimait, avec qui l'on révait de passer le reste de sa vie, avec qui on faisait des projets, avec qui l'on espérait vieillir, n'est plus là.
Mais ne serait il pas malheureux de vous voir aussi triste et desespérée ? Aimerait il que vous disparaissiez à votre tour ?
Et si jamais il "existe" encore quelque part, dans une autre dimension, et qu'il percoit votre peine et votre douleur, il la comprendra mais il ne voudrait pas que vous en arriviez à de telles extrémité.
C'est dur, immensément dur de vivre sans eux.
Mais je pense que c'est leur rendre hommage que de tenter de continuer à vivre, et de se coltiner avec la douleur, l'absence, le desespoir, mais en gardant en nous le souvenir de leur amour.

Et puis, on m'a dit, et j'ai lu tant de fois sur ce forum, que l'on peut, au bout de quelques temps, ressentir à nouveau de legers moment de bonheur.....rien que pour cela cela vaut le coup de tenter de pousruivre l'aventure.

Je vous souhaite bon courage. Mots dérisoires, que j'entends moi même chaque jour, mots sincères mais inutiles car on en transmet pas le courage d'une simple parole.
Et pourtant je vous souhaite de tout coeur bon courage.

Hors ligne 3 pommes

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Re : Bonjour
« Réponse #20 le: 12 janvier 2018 à 14:57:07 »
JaB,
Tu as voulu le rejoindre mais ton destin ne l'a pas voulu alors pose toi la question du pourquoi.
Peut etre qu'après l'hôpital un sejour en maison de repos te ferait du bien.
Il va falloir retrouver des forces autant physiques que morales.
Oui c'est dur de continuer mais puisque tu as eu encore un peu de vie quand tu as eté secouru c'est qu'il y en a encore.
Fais toi aider par un professionnel à l'hôpital et vide ton sac .
En mémoire de ton bien aimé et pour que perdure tous les bons souvenirs que vous avez vécu ensemble .....

Hors ligne Denpaolig

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Re : Bonjour
« Réponse #21 le: 12 janvier 2018 à 22:37:53 »
Bonsoir JaB,

Tout d'abord, je te demande pardon JaB, pour les mots que je vais employer. Pardon de ma virulence, pardon de ma colère, pardon du choix des mots mais c'est avec sincérité que je vais prolonger ce courrier... Je ne vais pas être diplomate et je ne vais pas aller dans la complainte, ce n'est pas mon style, pas ma personnalité. Je suis capable d'empathie mais là, trop c'est trop.

Les derniers jours en te lisant, j'ai été terriblement en colère contre toi... Peut-être ne devrais-je pas te le dire pour ne pas risquer de te faire culpabiliser davantage. Mais voilà, la colère que j'ai souvent évoquée dans mon fil de discussion est revenue au galop quand j'ai lu et compris à travers tes mots, ton souhait de mourir, ton futur passage à l'acte. Soyons francs, appelons un chat un chat. Je ne suis pas psy, je ne suis qu'une personne doublement meurtrie, abimée, cassée par le choix égoïste de ses proches. Ces choix de mourir me sont intolérables mais en même temps, étonnement je les comprends. J'ai envie de t'envelopper de douceur mais c'est la colère qui jaillit de moi... J'ai envie de te dire que même si tu te sens seule, tu n'es pas seule (tes enfants). J'ai envie de te dire que rien que pour eux, tu te dois de continuer. Malgré de grands moments de dépression, j'ai réussi à puiser de l'énergie chez mes proches, chez mes enfants et il m'était, il m'est intolérable de les faire souffrir plus que ce qu'ils souffrent déjà. Alors, pardon, si mes propos te choquent, pardon si tu pensais qu'ici sur le forum, tu n'aurais affaire qu'à des caresses dans le sens du poil mais moi, tu m'as mise en colère...
 Quand je lis ce que tu écris sur tes enfants, je te cite : "Mes enfants ont leur père sur qui compter, oh il est loin d'être parfait mais je crois leur avoir donné de quoi rebondir, j'ai tellement confiance en eux, ils on toutes les ressources et moi plus aucune. Mes finances ne me permette plus de les faire vivre même une semaine sur deux."

Tu crois qu'ils ont vraiment toutes les ressources ??? Tu crois leur avoir donné de quoi rebondir ? Ils ont toutes les ressources ? Et toi aucune ?

 Viens voir mes trois enfants. Viens voir le chagrin incommensurable dans lequel ils sont plongés depuis bientôt 9 mois. Viens consoler mon petit dernier qui a fini à l'hôpital avant les fêtes de fin d'année parce que ses intestins sont noués depuis le décès de son papa et qui a loupé 1 mois et demi d'école. Viens voir ma puce qui a hurlé, hurlé et encore hurlé pendant des mois. Viens voir mon aîné qui fout sa vie en l'air à coup d'alcool. Viens. Viens voir mon beau-frère qui a continuer à envoyer pendant des mois des SMS à son frère mort... Viens voir comment on vit quand un de nous choisit de mourir. Viens me voir. Je suis une personne reconnue handicapée, qui gagne 900 euros / mois et qui élève seule ses trois enfants... Viens !
Mais pourtant, tu sais. Oui, tu sais combien c'est difficile de vivre sans l'autre... Alors, par pitié n'inflige pas ça à tes propres enfants. C'est aujourd'hui, en étant présente auprès d'eux que tu leur donnes les moyens d'être forts. Même en étant au 36ème en-dessous, ta présence les rassure. Vous êtes des vases communicants. Tu dois puiser ta force en eux et ils puisent la leur en toi... Visualises ça et respire calmement...

Encore pardon pour les propos dénués de sentiment mais ton geste a réveillé une colère monstrueuse chez moi...
 
Je comprendrais que certains se sentent offusqués par mes propos. Pardon à ceux-là également mais merde à la fin, vivez la vie que je suis obligée de vivre à cause de la décision égoïste de mon frère et du papa de mes enfants et que je subis de plein fouet. Vivez la vie de mes enfants orphelins de père. Oui, vraiment, vivez nos vies !

Muriel.


Hors ligne tony36

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Re : Bonjour
« Réponse #22 le: 22 janvier 2018 à 13:15:20 »
JaB.

Tous les jours j'ai eu envie de mourir. Pas toujours et ce sentiment affreux s'est un peu estompé avec le temps et j'ai désormais même des moments de joie. Certes, je suis complètement bousillé. Mais j'essaye d'avancer.

Même si cela semble très théorique, le temps apporte généralement un peu de lumière au cataclysme que vous vivez.

Il faut pouvoir supporter des mois et des mois d'une intense douleur, mais après, vous souffrirez peut-être moins, les choses seront plus supportables même si vous serez bien évidemment marquée. Vous vous focaliserez sur d'autres choses, vous ne ferez peut-être que survivre ou vous recommencerez une nouvelle vie, comme une réincarnation.
Il faut essayer !

Denpaolig a raison, il y a des enfants. Pour moi, vous n'avez pas le choix que d'essayer de continuer.

Enfants ou pas d'ailleurs, vous êtes bien placée pour savoir ce que la mort d'un être aimé provoque comme douleur intense, il faut donc tout faire pour éviter de l'infliger à autrui et surtout ses proches !
Sinon quoi, on met tous fin à nos jours selon une réaction en chaîne ?

Je ne tiens pas à faire culpabiliser ceux qui optent pour ce choix, je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire, je sais que la douleur est tellement intense qu'elle nous aveugle sur la réalité, sur nos responsabilités, sur nos actes et leurs conséquences... Je comprends tout à fait le processus, c'est presque physique, c'est une douleur tellement ignoble...

Cette douleur est si puissante, comme je le dis toujours, qu' il vaut mieux mourir que de vivre la perte de son amour, comme il vaut mieux mourir que de perdre son enfant je suppose aussi. Sans doute aussi qu'il vaut mieux également  mourir que de vivre certaines tragédies terribles...des maladies, des accidents...

Essayons de ne pas infliger ces tragédies aux autres. Je dis bien d'essayer. Mais essayons du mieux qu'on peut !

Peut-être qu'on n'y arrivera pas, que la douleur sera trop forte, que notre cerveau lâchera. Peut-être qu'un jour j'aurai trop mal moi aussi et que, submergé par la mélancolie, j'en arriverai à la conclusion que ça suffit. Mais alors j'aurai failli, je ferai clairement du mal aux autres et je ne l'espère pas.

Je ne crois pas qu'on ait le droit d'en finir d'un point de vue moral ou spirituel  car on n'a pas le droit d'infliger la douleur à nos proches, même si l'on a pas d'enfants et que ce sont juste nos vieux parents malades (ou des amis).
Etre vieux et malade ne dispense pas de souffrir !

On peut prendre ce droit, certes, comme certains prennent le droit de tuer (pardonnez ma comparaison assez violente), mais essayons à tout prix, pour nos proches, de combattre la douleur, de revivre un peu, de survivre assez longtemps pour passer un cap.

Vous êtes passée à l'acte et ça n'a pas fonctionné. La vie a fait que rien d'irrémédiable ne s'est produit et en cela, je ne tiens pas à ce que mes propos soient pris comme des propos visant à faire culpabiliser. Mais prenez le fait que ça n'ai pas fonctionné comme un signe et patientez, le temps que la douleur ne vous accapare pas complètement. Au moins, patientez, même si c'est vraiment abominable. Patientez le temps que vous soyez en mesure de tenir un vrai raisonnement.
Pour le moment, votre âme est trop torturée pour laisser votre esprit réfléchir, alors attendez. Faites au moins cela.

Je vous assure qu'il y a peu de chances que vous restiez pas comme ça éternellement, même si vous n'allez pas rentrer dans la joie, il va se passer des choses.