Bonjour Zabou,
J'ai perdu mon Amour le 10 Novembre.
Elle s'est plainte de douleurs à la poitrine la veille. Le SAMU l'a emmenée aux urgences et fait toute une batterie d'examens.
Et nous sommes rentrés le soir rassurés par les médecins.
Je l'ai découverte le lendemain matin, morte dans notre lit...
Je n'ai même pas pu lui dire au revoir. Je ne me souviens même pas de la dernière phrase, du dernier mot que lui ai dit. Sans doute quelque chose de banal : "Repose toi, ça ira mieux demain".
Je crève de ne pas lui avoir dit des mots tendres, des mots d'Amour qu'elle aurait pu emporter avec elle...
Nous vivions ensemble de puis 25 ans..
Nous avons tous des histoires différentes : une disparition brutale, un coma éprouvant, une "longue" maladie.
Le résultat est identique, nous sommes amputés d'une partie de nous mêmes. Nous devons faire face à l'absence. Plus d'échange, plus de complicité, plus de sourire...
La disparition de ma Belle a été si subite que la maison est comme figée au jour de son départ. Comme une autre personne du forum qui l'évoquait, je suis dans l'incapacité de bouger quelque objet que ce soit, de ranger un vêtement, de trier un papier. J'ai du ouvrir son sac, son agenda, pour régler des formalités. J'avais l'atroce sensation de violer son intimité.
Mes mots ne sont pas des mots de réconfort, juste une manière pour moi de partager ma douleur..
Et après...
Oui comment pouvons-nous imaginer un après alors que notre présent, si heureux, si protecteur a volé en éclats ?
C'est long, difficile, jalonné de victoires et de défaites.
J'ai vite compris qu'il ne fallait compter que sur soi même. Les autres, même très proches ne peuvent pas comprendre ce sentiment complexe dans lequel se mêlent l'incompréhension, l'injustice (pourquoi moi) et même parfois la colère (pourquoi es-tu partie si tôt, pourquoi m'as-tu abandonné ?).
Et puis cette période atroce des Fêtes comme on dit...
Essayer de ne pas détruire le bonheur des autres (surtout vis à vis des enfants), de ne pas casser l’ambiance joyeuse de Noël, alors qu'on fond de soi on a envie d'hurler : "mais comment pouvez-vous faire semblant d'être heureux alors qu'Il ou Elle n'est plus là !"
Alors il y a cet endroit unique où l'on peut se raconter, où l'on peut lire les récits de notre communauté unis par le deuil, où chacun peut montrer son émotion, ses doutes, ses craintes...et ses espoirs
Oui Zabou, laisse ton cœur parler.
Nous sommes tous acteurs et témoins, et de ses échanges montent une Tendresse qui est la plus belle source de réconfort.