FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: Aliotis le 03 avril 2013 à 12:55:45
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Bonjour à toutes et tous,
c'est mon premier message sur ce forum, je suis tellement heureuse d'avoir trouvé ce site, il me fait beaucoup de bien!
Je me lance: il y a presque 10 ans, mon mari est mort dans un accident de la route. Nous étions jeunes, lui 35 ans, moi, 33. Nos fils étaient petits, le choc fut monstrueux.
Il a fallu à l'époque faire face à tant de choses, je ne vais rien vous apprendre. Je me suis fait accompagner psychologiquement pour traverser ces moments qui ont, de plus, ravivé la douleur de pertes précédentes (mes parents sont morts quand j'étais très jeune)
Aujourd'hui les enfants ont grandi, ce sont deux ados super sympa, ils vont du mieux possible.Je vis depuis six ans une histoire d'amour avec un homme divorcé, présent, patient, amoureux, compréhensif...
Pourquoi je viens aujourd'hui?
Pour vous apporter un témoignage, et aussi trouver un peu de réconfort. Depuis plusieurs jours je parcours les modules du site, ils me permettent de comprendre ce qui se passe en moi, en ce moment. Quelle mine d'informations fondamentales!
Il y a quelques mois, très sensible au stress du quotidien, pleine d'angoisses, j'ai repris un chemin de développement personnel, en pensant que cette épreuve m'avait laissé des stigmates, qu'il ne restait plus que quelques "petites choses" à régler. Et je n'ai réalisé que dernièrement combien j'ai pu tourner autour du pot pendant si longtemps: je ne me suis jamais autorisée à voir combien ce décès m'a fait mal, dans absolument tout mon être. Je ne me suis pas laissé de temps pour moi, pour mon deuil à moi.
Je sentais cette fatigue sourde, traînante, un peu comme si j'essayais d'accélérer alors que le frein à main restait serré.
Je me suis lancée à corps perdu dans une bataille après la mort d'Eric, j'ai tout voulu prendre en charge, que les enfants ne manquent de rien, sur le plan affectif et matériel. Je me suis battue contre les assurances, j'ai gagné, j'ai trouvé du boulot, puis un autre, et encore une autre pour gagner mieux ma vie, notre vie, j'ai brassé tout ce que j'ai pu, et, oui, j'en suis fière.
Simplement, voilà: mes fils grandissent, bientôt ils seront étudiants. Chacun ressemble à sa façon à son père. C'est tantôt doux, tantôt douloureux à voir. Je réalise combien je me suis oubliée dans l'histoire et n'ai pas pu, ou pas voulu m'arrêter pour moi. Cette évidence m'a fait ralentir, à tel point que me voilà arrêtée depuis quelques jours, à passer du temps avec moi, pour moi. Et je commence à voir des bribes de joie profonde émerger.
Les modules que j'ai visionnés me font comprendre tant de choses, ce site est un cadeau d'une valeur inestimable à faire absolument à toute personne qui perd un être cher. Et un cadeau à faire aux proches, à l’entourage de la personne en deuil. J'ai enfin compris mes peurs de l'oubli, les amis qui s'éloignent, ceux qui se rapprochent, les doutes sur ma relation avec mon compagnon, le changement inéluctable et ma résistance à ce changement. J'ai enfin compris les "arrête de te plaindre, depuis le temps", "tu crois pas qu'il y a plus malheureux que toi?", et leurs dégâts pour moi.
Oui, quoique je veuille, quoique j'exige, quoique je fasse, je ne serai plus jamais comme avant. Entre le dire comme on le dit lors du décès et le vivre enfin, l'accepter (le comprendre dans tout son être), il y a eu, pour moi, une décennie.
En ce moment, je ressors les photos, j'écris, je me parle, enfin je pleure réellement, pour moi. Oui, dix ans après. C'est comme si j'avais voulu randonner avec une jambe cassée mal rafistolée, sans m'arrêter pour la soigner vraiment, et en me faisant (presque) engueuler parce que je traînais un peu en route. Me voilà maintenant au chevet de cette blessure, disponible pour elle, rassurée. Il n'y a pas de pathologie derrière tous mes symptômes, il y a une douleur étouffée, étranglée, cachée. J'ai parlé à mon compagnon, pour lui expliquer ce qui se passe, il est dans une grande compréhension, grâce au ciel! Je m'apprête à parler à mon employeur, je verrai bien ce qu'il en dit.
Il faut un courage extraordinaire pour vivre ce que nous vivons tous. Et une belle générosité pour créer un site comme celui-ci.
Prenez réellement grand soin de vous, de votre peine personnelle, vous le méritez tellement!
Merci de m'avoir lue!
Nathalie
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Nathalie,
Veuve depuis 16 mois, maman de deux enfants de 10 et 11 ans, ton témoignage m'est aujourd'hui très précieux, moi qui ne sait encore pas comment orienter ma vie ...
Celui-ci me confirme que nous ne serons effectivement jamais les mêmes mais qu'il nous est encore possible de vivre du mieux qu'on peut ...
Merci
Prends soin de toi
Karine
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Coucou Marie !
Je comprends ta décision, oui il faut aussi te préserver... Merci pour tout ce que tu as donné à tout le monde, merci pour le temps passé à répondre à chacun... merci de ton sourire ...
Oui je te comprends car moi-même depuis quelques telmps par necessité, pour me préserver, je me suis un peu éloignée...
Il n'empêche que vous êtes toujours tous dans mon coeur car à ce moment dififficile de ma vie, vous avez été les seuls présents... et dans mon isolement, j'ai trouvé de vrais amis ! des amis de coeur comme je vous appelle... et cette amitié, elle, est bien vivante.
J'aime vous lire reprendre ce dode d'amour " je te serre la mains 3 fois ou je te prends dans mes bras 3 fois...pour dire que je t'aime" car sur ce forum dans la douleur on a trouvé l'amour... l'amour universel, je dirai, qui permet de dire à tous que chacun compte vraiment pour l'autre... Grâce au forum, je ne suis plus seule, j'ai trouvé des amis, des bons... des amis sincères, honnêtes et francs...
A bientôt, Marie !
je te serre 3 fois, très fort la main et aussi dans mes bras, car je t'aime très fort
Martine tititou
ptit Nimbus pour toi... Ai Ao... je dois partir au boulot !....
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aujourd'hui, je confie que je souhaite m'éloigner un peu de cette détresse; me préserver, me protéger; justement pour éviter quelque part de me perdre et m'oublier, comme toi il y a 10 ans
j'ai moi aussi trouvé un sens à ma vie depuis le départ de mon mari; je souhaite le préserver;
je reviendrai certainement de temps en temps vous voir parce que je n'oublie pas que j'ai eu besoin de vous un jour
Si contente de te voir à ton tour retrouver le sourire, après tant fait pour que l'espérance renaisse en nous...
Prends soin de toi, amie de coeur...
Martine
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Bonsoir Martine, Marie, Karine,
pardon si j'oublie quelqu'un...
Merci à toutes de votre lecture et de vos réponses chaleureuses.
Oui, prenez soin de vous, mais je ne veux faire fuir personne ::)!
C'est important de demander du soutien, de dire "ça va pas", ou, "je me pose un peu, j'ai beaucoup donné", et je crois que, vraiment, ceux qui ne connaissent pas ce chemin ne peuvent pas comprendre facilement. J'ai tellement eu peur de saouler les gens autour de moi...mais c'est surtout de ma propre critique que je viens de me libérer.
Le sens de mon message est un peu celui-là: ayant enfin compris qu'il était temps de m'écouter, avec beaucoup de gentillesse, j'ai envie d'insister:n'attendez pas si longtemps que moi, soyez hyper douces avec vous-même, écoutez bien ce que vous dit votre coeur, il a tant de choses à vous dire!
On s'en sort c'est une certitude, et plus on est sympa avec soi, mieux c'est. Et ça, je ne l'avais pas encore compris!
Vous êtes super, merci encore, vos coeurs sont immenses!
Nath
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Chère Nathalie,
Merci infiniment pour ce magnifique message qui vient parler d'un possible avenir sans larme.
A condition, comme tu l'écris si bien, de ne pas s'oublier en route, de ne pas tricher avec notre peine.
Mais bien au contraire, essayer de prendre soin de soi, se faire confiance, accepter notre fragilité d'aujourd'hui pour être plus forts demain.
Avec au bout du chemin, la clairière tant espérée.
Puisse chacun de nous trouver la sérénité après la peine.
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Et à toi, Marie, qui sembles avoir trouvé un petit coin de clairière, je souhaite le meilleur.
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Bonjour Marie,
Tu as tellement donné sur ce forum que beaucoup d'entre nous vont se sentir orphelins.
Avec Ephémère,tu étais sur tous les fronts!Reines du forum toutes les deux!
Il y a tant à soulager!
Tu as beaucoup porté;le chagrin ,c'est lourd!
Ce que tu as trouvé ici;L'amour, l'écoute, la compréhension,tu les as rendus au centuple!
Avec une infinie tendresse!
Tu es une bien belle personne,Marie!
Tu vas nous manquer.
Prends soin de toi!
moi aussi je t'aime!
tendrement :-* :-*
Marce
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Bonsoir,
Pour rappel, mon épouse est décédée voila presque 6 mois, après 30 ans de vie commune 24h/24, d'amour, de complicité dont la dernière année passée à combattre ce foutu cancer.
Depuis 2 semaines, les périodes où c'est moins pire se profilent, moins d'idées suicidaires, mais celles-ci reviennent à certaines occasions et des crises de larmes arrivent encore mais j'arrive à les contenir, en général, mais parfois encore très dur.
Les messages de ce fil me réconforte et m'effraie.
Me réconforte car au bout du tunnel, il y a une clairière mais comme cité ci-dessus
M'effraie car
A condition, comme tu l'écris si bien, de ne pas s'oublier en route, de ne pas tricher avec notre peine.
Mais bien au contraire, essayer de prendre soin de soi, se faire confiance, accepter notre fragilité d'aujourd'hui pour être plus forts demain.
Avec au bout du chemin, la clairière tant espérée.
Je n'ai jamais été très fort en psy, mais que veut-dire : " prendre soin de soi, se faire confiance, accepter notre fragilité d'aujourd'hui pour être plus forts demain".
Car, je pense, mais est-ce différent pour les autres, nous ne serons plus jamais les mêmes après la perte d'un être cher, comme l'a écrit Aliotis
Oui, quoique je veuille, quoique j'exige, quoique je fasse, je ne serai plus jamais comme avant
ou encore
Il faut un courage extraordinaire pour vivre ce que nous vivons tous.
Cela revient à écrire :
Et les années à vivre que je vois comme un temps interminable à combler avant d’avoir acquis le droit de mourir à mon tour
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Bonsoir Chrisam,
ne sois pas effrayé, il n'y a rien de lugubre dans ces messages.
je ne suis pas encore très forte pour les citations des messages précédents, je vais essayer de me débrouiller...
"Prendre soin de soi, se faire confiance, accepter notre fragilité pour être plus fort demain": cela veut simplement dire accueillir la fatigue, le découragement, les larmes, la tristesse comme elles viennent, sans jugement, sans "allez, enfin il faut te ressaisir". La plus grande force est d'accueillir, de regarder en face, de traverser. Sinon, c'est une fuite en avant, et on ne résout rien. Il y a une phrase (pas de moi, mais je ne sais plus de qui) qui dit "tout ce à quoi on résiste persiste". Aujourd'hui, avec du recul, je dis "c'est vrai". J'ai tellement lutté contre mes larmes pour les ravaler et faire bonne figure, que je n'ai fait qu'allonger le processus, au prix d'une dépense d'énergie colossale! Si je m'étais autorisée à pleurer tout ce que j'avais à pleurer à l'époque, je serais aujourd'hui bien plus présente pour ma vie actuelle. Bon, il se trouve que je n'ai pas pu ou pas voulu accueillir cette peine en son temps. Elle est toujours là, alors ok, allons-y je l'accepte maintenant.
Imagine un instant que tu échanges ta place avec ton meilleur ami. Si tu le vois dans la peine, que vas-tu lui dire? "Allons, bouge toi, ravale tes larmes, ça passera tout seul" ou "C'est OK, je suis là pour toi, pour t'aider à traverser cette douleur"? Je suis sûre que ce sera la deuxième version. Ben, moi, pendant un bon moment j'ai pris la première,...
Prendre soin de soi, c'est se parler intérieurement comme à son meilleur ami. Nous sommes capables d'être nos meilleurs amis, pour peu qu'on nous le rappelle...
Tu parles de contenir tes crises de larmes. Si je peux me permettre, ne les contiens pas, laisse-les arriver. Tu vas les user (comme dit dans les vidéos du site), les consommer, un jour le fleuve se tarira. Cela te paraît certainement impossible aujourd'hui, et pourtant, si!
Et, de l'autre côté du deuil, il n'y a pas un être différent (l'expression "nous ne serons jamais les mêmes" a pu t'effrayer), il y aura toi avec ton expérience, tes souvenirs, et dans le cœur le résultat joyeux (oui, joyeux) de ces trente années d'amour, que tu porteras en toi, non plus comme un fardeau, mais comme une force. C'est ça, la clairière.
Et, quand j'ai écrit qu'il nous faut un courage extraordinaire pour traverser un truc pareil, c'était une façon de dire: nous en avons tous bien plus que nous ne le croyons! Ce courage, il est là puisque nous la passons, cette période.
Cela fait 6 mois que ta compagne s'est éteinte, après une année de cancer. C'est bien normal que tu sois encore "dans le dur". 30 années vécues ensemble, c'est magnifique, et cela prendra du temps pour que ta peine s'apaise, mais cela viendra!
Sois avec toi comme ton meilleur ami, crois-en une ex "meilleure ennemie d'elle-même".
Bonne soirée!
Nath
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Bonsoir Véro,
merci pour ton message chaleureux et accueillant!
Oui, je comprends ce que tu ressens pour ce qui est d'un autre amour.
C'est pas simple, c'est clair. Quand un jour un regard d'homme t'attire ou t'interpelle, je ne te cache pas que c'est le binz dans la tête et le cœur...Mais tu as tout ton temps, pour le moment c'est de toi qu'il s'agit. Moi je l'avoue, je n'ai pas pu aller jusqu'à emménager ensemble, tout réinvestir, créer une famille recomposée. On a chacun notre logement, c'est du luxe, mais quand on ne sent pas les WE à 6, on fait chacun WE à part avec sa progéniture. Pareil pour les vacances.
La question que tu te poses (pour le cimetière) est complètement légitime, j'ai (encore un peu) la même parfois. Un de mes fils m'a dit un jour qu'il se demandait comment on ferait, tous les trois au paradis...j'ai souri, j'ai rien trouvé d'autre à dire sur le coup. Après on en a reparlé, ça été à la fois émouvant et marrant, bref encore le "grand huit".
Fais-toi confiance, le jour où tu seras prête tu sauras, ce sera cette fameuse évidence dont tu parles. Et quelque soit le délai c'est OK.
Je pense souvent à la chance que nous avons de vivre à notre époque. Autrefois une veuve était souvent remariée par convenance car il ne fallait pas rester seule, beurk. Au moins maintenant on commence à respecter ce fameux travail de deuil...
Je te souhaite une douce nuit,
Nath
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Merci Nath d'avoir répondu
Oh, pour le moment, en fait, depuis presque 6 mois, j'use mon chagrin, j'ai pleuré, et je pleure encore, moins qu'avant, jusqu'il y a 15 jours, j'ai manqué plus d'une fois de me suicider, j'ai résisté pour les enfants, et les tracasseries administratives, heureusement qu'il y avait ces raisons là, car j'ai été prêt à le faire.
Lorsque j'écris que je contiens mes larmes, ce n'est pas devant les proches, mais de toute façon, peu de personnes peuvent comprendre ce que nous ressentons, Mais nous aussi, nous aurions réagi ainsi avant.
En écrivant ces lignes, j'ai encore pleuré, et juste avant aussi, car je sélectionne des photos pour mettre sur le caveau.
Merci d'avoir apporté ces renseignements, malheureusement suite à ton expérience.
Félicitations aussi à ton compagnon pour te soutenir dans ces passages difficiles
Christian
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Chère Nathalie,
J'allais répondre à Christian, et voilà qu'arrive ton message : je n'ai rien à ajouter à ce que tu écris sur mes lignes ; tu as si bien compris...
Comme tu sembles avoir compris bien des choses d'ailleurs.
Quelle analyse pertinente ...
Combien sommes-nous, à tenter de faire bonne figure dans le quotidien ?
Pris, souvent, entre la peur de déranger avec nos larmes, et la peine causée par certaines réactions, ou absences de réaction... de notre entourage.
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Essayer de prendre soin de soi, se faire confiance, accepter notre fragilité d'aujourd'hui pour être plus forts demain.
Avec au bout du chemin, la clairière tant espérée.
Prendre soin de soi : il faut le vouloir, à quoi bon
Se faire confiance : il faut avoir confiance en la vie. Mais comment avoir confiance en la vie, lorsque celle-ci est injuste. Anne-Marie, 53 ans, hygiène de vie biologique, physique et psychologique exemplaire, et ce foutu cancer qui lui ravit la vie à 53 ans et elle n'est pas la seule dans le cas.
Notre fragilité d'aujourd'hui sera notre force demain : espérons.
Pour aboutir enfin à un semblant de bonheur ...
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Merci Éphémère pour le beau compliment que tu me fais,
Merci Christian pour ce partage!
Je vous souhaite une journée apaisée,
Nath
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Bonjour Nathalie,
Je relis ton premier message et je suis très touchée par le calme, le ton, la douceur.
Malgré que tu écrives que tu ne t'es pas occupée de toi (ou si peu), durant toutes ces années, on sent un épanouissement réel. Ces dix ans ont dû évoluer au rythme de tant de responsabilités, de solitude, d'activités pas toujours aidantes.
J'en suis à 3 ans le 21 avril prochain... Moi, ça m'a pris deux ans avant d'arrêter et de me regarder aller (je viens ici depuis 1 an), ça m'a pas mal sauvée, j'étais au bord du précipice - et avec l'aide d'un psy aussi... Je ne savais pas du tout ce que voulais dire "m'occuper de moi", à part aller m'acheter un joli morceau de linge ou une bonne bouffe (ce qui est déjà ça).
Maintenant, je dois me réaliser, au lieu de survivre. Je ne sais pas encore ce que ça veut dire concrètement.
Merci énormément pour ton mot, je vais le relire, il me fait du bien.
Au plaisir,
Caroline à Québec
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Bonsoir Caroline et Véronique,
quel plaisir, en plus de partager avec des personnes partout sur le globe!
Ton message me fait du bien Caro, je ne pensais pas exprimer de l'épanouissement, mais si il a été transmis c'est qu'il doit y en avoir ;) Et si il te fait du bien, alors moi aussi ça me fait du bien!
Véro, oui, je ne peux pas dire le contraire, ça dure un moment et, en même temps, si je partage avec vous ici depuis deux jours, c'est pour échanger, et vous inviter à être vos propres meilleures amies, dès à présent. Non pas que je veuille faire la "vieille routière" qui donne ses conseils alors qu'on ne lui a rien demandé. Mais en étant plus à mon écoute, je serai passée à une vie beaucoup plus apaisée aujourd’hui. J'aurais moins gaspillé d'énergie, je serais moins à plat comme je le suis en ce moment.
Je me suis pas mal (et même beaucoup) mis la pression, notamment sur le plan professionnel ces dernières années, et les angoisses sont revenues, et je me disais, "bon sang, ça fait pourtant longtemps, ça devrait aller maintenant, en plus tu as un nouveau jules, qu'est-ce qui ne va pas avec toi?"...
Ben, j'ai repris une thérapie, où je ne parlais que de stress professionnel , de stress de femme surbookée, de mère d'ados, de stress financier et patati et patalère, j'oubliais complètement le principal...et je n'ai retrouvé que tout récemment la jeune veuve de 33 ans, toute recroquevillée dans un coin, seule avec sa peine, oubliée (par moi), si souffrante, tellement triste. Alors, maintenant je lui parle tout le temps, je lui demande pardon, j'essaie de me reconnecter avec elle, et on pleure, on pleure ensemble. Parce que, tant que elle n'aura pas pu soigner profondément sa blessure à elle, elle ne pourra pas avancer! Je précise que c'est une image, je ne suis pas en train de me dédoubler, rassurons-nous ;)
Tenons-nous par la main, ne nous brusquons pas. Oui, au début c'est de la survie, de l'apnée, et ça dure le temps que ça dure, il vaut mieux prendre tout le temps qu'il faut pour apaiser cette douleur si violente. Alors, seulement on recommence à vivre vraiment. Et ça, je l'ai occulté. Du coup, souvent on me dit que j'ai vraiment une belle force de caractère avec tout ce que je mène de front, avec tant d'énergie etc etc...Mais en fait j'étais en apnée, depuis 9 ans, presque 10!! C'était devenu intenable! Donc, stop, quoiqu'on me dise, stop.
Je ne sais pas vous, mais je me suis rappelée il y a peu que, quand j’étais petite fille et que j'avais un gros chagrin, à la fin j'avais un spasme de sanglot vachement fort et...c'était fini, pouf, plus de chagrin et surtout je me sentais libérée.
Ce spasme-là, je ne l'ai pas ressenti depuis 2003...pas encore. J'ai du tout bien bloquer comme il faut.
Voilà où j'en suis pour le moment, déjà de me pardonner à moi-même d'avoir été si dure envers ma peine, ça avance. La suite, on verra. La force d'aller au boulot, de repartir dans le flot, pour le moment, n'est pas revenue. Je crois que j'ai entendu le message de mon cœur...
Je vous souhaite une belle nuit de paix,
Des bises,
Nath
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Coucou Caroline,
j'ai oublié, je suis partie sur ma lancée et je voulais te dire: bravo d'avoir réagi rapidement! J'adore ton expression "joli morceau de linge", c'est tellement doux, bien plus que nos "fringues".
Oui, c'est déjà un beau début, ça! Puis ce pourrait-être te demander "qu'est-ce qui me ferait plaisir maintenant?", et ne pas attendre de réponse immédiate...peut-être qu'un jour tu sentiras une envie d’écrire, de peindre, de photographier, de danser...quoique ce soit, essaie-le!
Cela pourra être aussi prendre le temps de te regarder avec beaucoup d'amour dans la glace le matin: te trouver belle malgré (je parle pour moi,là) les rides, les poches sous les yeux, le temps qui passe et l'épreuve qui m'a marqué le visage et fait prendre du poids. Et te dire juste "je t'aime".
Si tu savais: moi je ne pouvais même plus regarder les photos de moi depuis 2003 ou 2004: "t'as vieilli, grossi etc..." super sympa, quoi. Là, je ne prenais pas soin de moi. Maintenant, ça va mieux, je prends un peu plus de temps pour moi à la salle de bain et je me trouve plus jolie. Parce que je sais ce que chaque ride ou chaque kilo voulait dire. Aïe.
A tout bientôt!
Nath
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Merci à vous toutes, puisque peu d'hommes ont écrit. Pourquoi ? (là n'est pas le sujet)
Merci pour vos témoignages à toutes et en priorité à Aliotis qui après 10 ans de deuil est revenue raconter son évolution et nous apporter ce réconfort.
Mais surtout nous rappeler qu'il ne faut pas s'oublier dans ce tsunami qui nous balaie.
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Bonjour Chrisam,
oui, il y a peu d'hommes, ce n'est pas facile de se livrer ainsi, et tu as ce courage, bravo!!
tes remerciements me vont droit au cœur,
ça fait un peu de soleil dans cette grisaille météo!!
Je vous souhaite une belle journée,
Nath
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Quelle belle énergie Nathalie!
Les fringues, on connaît, mais ce n'est pas un mot utilisé, sinon par les Français. Si je l'utilisais, j'aurais l'air un peu bizarre :)
D'ici peu, je retourne au boulot (un an d'arrêt et c'est tant mieux). Mais je dois trouver une solution avec le "arrimer le travail et la passionÉ. Ou les faire de manière concomitante.
Qui sait... ce deuil, ce décès aura une répercussion autre que ce à quoi je m'attendais.
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Concernant le look qu'on a "avant et après". Je vois bien que le temps n'a pas aidé et mon visage "tombe"... pas si joli à voir, même si Lou me dit le contraire... je le sais, l'événement m'a vieillie un peu prématurément.
Mais ça ne me dérange pas trop, honnêtement. Je ne peux pas dire "Je m'en fout". Par contre, je vois bien que ça ne me préoccupe pas tant que ça.
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Cette semaine, j'ai été sélectionnée pour un concours d'écriture (récit) par la radio de Radio-Canada (radio nationale). Ça parle du décès. En juin, je saurais si je suis choisie.
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Nathalie, je n'ai pas l'impression d'avoir réagi rapidement... deux ans, quand même!!!!
Enfin... je vois bien qu'il y a deux mondes: ceux qui on vécu de très près le décès d'un proche auquel ils sont terriblement attachés... et les autres.
Merci d'être là, simplement.
Caroline xx
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Coucou Caroline,
chouette d'avoir de tes nouvelles!
Merci pour l'énergie, il y en a c'est clair...le tout est que je la mette bien à mon service ;).
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Tu dois être bien contente pour ce projet d'écriture sur Radio Canada! Je te souhaite le meilleur! Tu as écrit un récit? Un roman? Quelle belle idée, l'écriture! Raconte nous si tu veux...
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Tu sais, en relisant mon message plus haut (4 avril 21h38), je me rends compte combien ce que j'ai écrit, je l'ai aussi (avant tout?) écrit à moi-même, comme pour être sûre que partager mon problème permettra à d'autres de ne pas se brusquer comme je l'ai fait...une façon d'approcher du pardon à moi-même, quoi...et puis, enfin, appliquer pour moi ce conseil: "cherche quelque chose qui te ferait plaisir qui te permettra d'exprimer ce que tu as en toi"
Le temps fait son travail, nous aussi. Ce qui ressort le plus maintenant pour moi, c'est que je n'ai pas écouté mon cœur qui me disait ce qui était juste pour moi. J'ai écouté "les autres", je leur ai donné le pouvoir. Il n'y a pas de délai, pas de règle, pas de norme. Faire confiance à son cœur... Il me disait "ça ne va pas", mais cela leur semblait anormal, incongru, bizarre, maladif, et j'ai choisi de les écouter. Alors je me suis étourdie de "il faut", "tu dois", "allez, encore un effort", "smile!". Mais mon cœur, lui, demandait un arrêt de jeu, pour avoir le temps de pleurer, encore, et encore. Et grâce au ciel, je l'entends maintenant.
Donc, si pour toi, ça sonne juste de reprendre le boulot, de réinvestir cette belle vie qui t'attend, alors écoute ton cœur, lui seul sait! C'est lui le grand sage :).
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Tu as raison, il y a ceux qui ont connu cette perte et ceux qui ne l'ont pas connue. Pourtant, la vie étant ainsi faite (elle s'éteint un jour), nous sommes tous potentiellement amenés à connaitre le passage du deuil (d'un grand parent d'un parent, d'un conjoint, d'un ami, ou autre...). Même si, pour certains, il arrive bien trop tôt, bien trop violemment, tellement injustement, avec son cortège de douleur.
Oui, c'est bon de se parler entre personnes qui ont à faire "avec" ou plutôt "sans", d'ailleurs. On se sent mieux compris, moins jugés, moins en challenge, moins exclu aussi.
Ce site, pour cela, est un véritable cadeau, un don, une bénédiction. Comme l'échange que nous avons.
Je te souhaite tout ce qui pourra arriver de meilleur, depuis mon petit village de France! (le Québec, j'en rêve...)
Avec espoir et conviction!
Grand merci à toi!
Nath
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PS: (décidément on ne se refait pas :P)
quand j'ai écrit "bravo d'avoir réagi rapidement", je voulais dire: ne pas voir attendu, comme moi, 9 années de stress, pour faire une vraie bonne pause, pour reprendre ton souffle.
Des bises,
Nath
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Samy, bonjour!
merci pour ton message, ta lecture, et ton mot d'espoir.
ça fait simplement du bien!
Bonne journée!
Nath
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En effet, ce site est un réel cadeau. Au début (voilà un an), il m'a sauvé (on m'a aidé à arrêter, alors que je courrais comme une vraie poule pas de tête... je me souviens de Marina, de Daniel et de Yohann ainsi que d'autres, qui m'ont soutenue.
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Oui, on vit tous un jour un deuil, mais quand "c'est pas le temps", c'est totalement différent. C'est ce que les gens pensent et disent, qu'après un certain nombre de semaines, on devrait être "comme avant". Or, c'est faux, bien sûr. J'ai eu des grands-parents, un père, des tantes, un prof très aimé qui sont morts. Mais je n'ai pas été touchée comme ça.
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Oui, oui, c'était un récit (un concours de récit justement). D'avoir été sélectionnée, ça a fait mon bonheur pour quelques jours :) Je pourrais le mettre ici, mais je n'ai pas le droit, j'attends juin.
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Bien sûr, on écrit avant-tout pour soi-même. Si ça peut aider, c'est bien tant mieux. C'est alors qu'on aura écrit de quoi d'authentique et qui aura rejoint d'autres, qui auront peut-être vécu de quoi de similaire.
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Être prête pour retourner à ce job? Je ne sais pas. Ne sais pas, parce que le contexte et le travail en lui-même est difficile. J'ai peur de revenir à "l'ancien" et je sais qu'il faut aller vers le "neuf"... Qui sait, je pourrai transformer ce vieux en neuf?
J'ai peur d'y retourner... Pour plusieurs raisons (patron qui m'a harcelé et qui ne le reconnaître jamais). C'est à la fois une job de bureau et de voyages (création de formation en Afrique centrale et chez les autochtones du Québec). Or, avec une fillette de 10 ans, c'est pas évident, puisque je suis seule - presque personne pour la garder lorsque je pars.
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Le temps, le temps... tu en parles très bien. C'est encore un grand mystère: quand est-on prêt? Quand est-il temps d'arrêter de pleurer? Oui, je connais la réponse: écoute en toi ce que tu ressens. Or, si toute une vie, on n'a pas écouté cette petite voix... il est difficile de l'entendre, malgré tout le désir qu'on peu en avoir.
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De mon côté, je rêve toujours de la France. J'y ai souvent été, et la beauté de votre pays est absolument incroyable. J'espère bientôt retourner marcher dans les Pyrénées.
Avec juste un petit sac au dos.
À + dans ton coin de la France :)
Caroline
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Hello,
j'adore ton image de la poule sans tête, je me vois tellement!! :D
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Le dialogue avec le cœur, je crois qu'il n'est jamais trop tard pour le développer, plus on lui parle, plus on l'entend. Le mien a attendu tellement longtemps! La première chose que je lui dis maintenant c'est "merci d'être encore là pour moi", puis je médite un peu, et je l'écoute. Ça peut paraître débile! En fait, c'est en démarrant la cohérence cardiaque pour gérer mon stress de tous les jours que j'ai découvert sa puissance et surtout sa présence.
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Je te souhaite du bon avec ton boss, qui t'a harcelée le misérable. Oui, tu feras du neuf avec du vieux, parce que la vie c'est ça, et nous sommes cela: nous évoluons, nous changeons, nous nous transformons. Donc, ça ne pourra que changer.
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Des formations? En quoi? Je voudrais partir dans la formation, j'ai commencé et j'aime vraiment cela! Les voyages, c'est sûr c'est pas simple avec ta minette. Tu pars longtemps à chaque fois?
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Moi j'habite pas loin des Alpes, que j'adore. Je n'y vais pas assez d'ailleurs. Mais déjà, vers chez moi (Sud de Lyon), c'est vallonné et d'ailleurs je vais me remettre à marcher dans la nature dès que je peux, ça va me faire du bien je pense. Il y a si longtemps que je ne me le suis pas autorisé! Entre le boulot, les trajets, les enfants, les courses, les repas, le linge, bref ce qu'on fait toutes...
Bonne fin de journée!
Je vais aller dormir bientôt je crois!
Nath