Lilas,
Tu ne deviens pas folle, tu extériorises ta douleur et c’est le mieux à faire.
Je crois que nous pouvons tous te donner un exemple de ce besoin de hurler, comme s’il (elle) pouvait nous entendre. Oui, nous avons tous crié son prénom, hurlé notre colère ou notre chagrin.
Il y a tant de ressentis différents, nous abordons cette terrible épreuve selon nos caractères, selon notre âge, notre situation de famille, selon le « départ ».
Certains sont totalement anesthésiés, pendant plusieurs semaines, s’inquiétant de cette « insensibilité » qui les protège quelques temps de la douleur extrême. D’autres, comme toi sont immédiatement écrasés par la souffrance.
Les étapes ne sont pas les mêmes pour tous, les degrés, les durées, l’ordre. Mais pour tous c’est le même chemin, tenir le coup, dompter son désespoir, survivre, réapprendre à vivre.
La douleur morale agit souvent sur le physique, les larmes et les cris te tirent les tripes hors du ventre, les muscles sont si crispés que le corps semble avoir été roué de coups, les yeux ne s’ouvrent plus et le cerveau n’est que brume. En plus, on a un envie incontrôlable de s’épuiser davantage comme marcher sans but, abattre un boulot de titan.
Tu as raison de ne pas rester seule, tu as raison de pleurer et de parler, tu as raison de voir ton psy.
Tiens bon Lilas, tiens bon. Et reviens nous dire, nous raconter. Nous sommes là pour pleurer mais aussi pour écouter et aider.
Je t’embrasse.
Marina