FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: Rascasse le 23 février 2016 à 23:06:19
-
Bonjour à tous
Bientôt 7 mois que mon compagnon est mort brutalement, et je n'ai découvert ce forum que hier soir. J'étais à la recherche de mots pouvant m'apaiser, je me demandais si écrire ce qui s'est passé m'aiderait à avancer?
Après 5 mois, c'est à dire après Noël, j'allais mieux. J'vais fait une vraie "cure" de sommeil pendant les vacances de Noël, avec parfois deux siestes par jour, et une lueur de joie s'était allumée dans ma tête début janvier.
Et puis des soucis au boulot, des reproches de mon directeur, et la Saint-Valentin (que nous fêtions avec jubilation) m'a refaite couler... A nouveau de très courtes nuit, des larmes plusieurs fois par jour, la faim a disparu.
Vous aussi vous avez "rechuté"? J'ai trois grands enfants, séparée de leur père, et j'aimerais leur offrir une mère plus joyeuse...
Mon compagnon, moniteur de plongée, a fait un problème cardio-pulmonaire à l'issue d'une plongée avec moi. Rapidement son mal s'est doublé d'un accident de décompression massif et il est mort le lendemain. Je n'ai pas pu lui dire au-revoir, les médecins l'ont endormi avant pour l'intuber. Je n'ai eu l'explication exacte que 3 mois après son décès.
Nous étions ensemble depuis à peine 2 ans, mais un amour très fort nous liait. j'étais sa p'tite femme et lui l'homme de ma vie (enfin trouvé! enfin vécu un véritable amour!)... Je pourrais parler de lui et de nous pendant des pages...
-
Bonjour Rascasse,
je te souhaite une bien triste bienvenue parmi nous
peu importe l'âge et la durée de l'union, seule importe la profondeur des sentiments envers l'être aimé.
Oui écrire, raconter encore et encore peut t'aider, ici tu trouveras une écoute bienveillante sans jugement, on écrit souvent pour soi même. On lit également , on lit les histoires des uns et des autres, toutes différentes mais tellement de ressemblances dans la douleur...
Et oui, beaucoup d'entre nous ont "rechuté", terme que l'on emploie plutôt pour la maladie ... Le deuil n'est pas une maladie, mais une souffrance , on le compare beaucoup à un chemin ou à un voyage en bateau, avec ses creux de vagues, ses tempêtes ...
Je t'invite à parcourir le forum et à consulter le récapitulatif des liens :
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/en-guise-de-table-des-matieres/
Bien à toi, loma
-
Merci pour cette réponse. Ca fait chaud au coeur de voir que quelqu'un se soucie de notre difficile chemin!
Hier natation, aujourd'hui footing, le sport m'a fait du bien. Ce soir je lirai davantage les écrit des autres...
-
une vidéo qui m'a bien aidée au début, avec le Docteur Fauré qui a écrit le livre "Vivre le deuil au jour le jour " :
https://www.youtube.com/watch?v=aIuL7GTSnXM
Mon sport du jour : tondre la pelouse, mais j'en ai gardé pour demain ... Cela fait du bien aussi le jardinage.
Douce soirée, loma
-
Bonsoir Rascasse
Bien difficile , ces périodes qui se suivent .....on va très mal , puis une lueur semble illuminée notre quotidien puis sans prévenir , nous voilà projeté au plus profond de notre douleur seule sans pouvoir tenir la main de personne , s'accrocher à notre amour donné et reçu ....et à l'espoir d'aller mieux le lendemain!
Pour moi footing demain !
Bien à toi
-
Bonsoir!
J'ai regardé la vidéo du Dr Fauré.Merci Ioma, les parties sur les périodes du deuil, et sur l'aide que peuvent apporter les proches, m'a intéressée, rassurée. Je pourrais aussi mieux aider une amie qui a perdu sa meilleure amie en juillet et en janvier la fille de celle-ci. Terrible...
Par contre je ne souscris pas à la dernière partie dela vidéo, car je ne crois pas en une vie après la mort, sous quelque forme que ce soit. Je n'y ai jamais cru, et la mort de mon compagnon n'y a rien changé. Dommage, je crois que ça m'aurait aidé mais... pas la peine de tricher. et puis lui qui n'aimait pas me faire pleurer, il aurait été bien triste de voir toutes les larmes qui coulent toutes seules, même et surtout quand ce n'est pas approprié du tout!
Je crois que cette vidéo m'a décidé à écrire tout. Les circonstances de son accident et tout ce qui s'est passé après. Ca devrait m'aider à la fois à ne pas oublier, mais aussi à "user" ces moments horribles, comme dit le Dr Fauré.
En décembre j'étais harcelée par des images, des cauchemars, des paroles entendues ou lues (dans le rapport du médecin légiste) qui m'avaient profondément choquée. Je ne pouvais pas les dire autour de moi car c'était trop cru, trop horribles. Et puis j'ai demandé à une véritable amie, professeur de yoga qui a vécu un deuil il y a quelques années, si je pouvais lui écrire ces choses par mail. Elle m'a dit oui. je l'ai fait, elle m'a répondu, sans jugement. Depuis je me suis sentie libérée.
Alors écrire tout le reste, le mettre avec l'épais dossier des mails de mon compagnon( que j'ai imprimés par peur qu'ils disparaissent de mon ordinateur...), ça devrait m'aider?
-
Je suis contente si la vidéo t'a un peu aidée. Elle permet de comprendre que ce que nous vivons est "normal" et que l'essentiel est de raconter, parler, peu importe le support, papier, informatique, dialogue avec des amis, groupe de parole, ce forum ... Personnellement j'ai du mal avec un clavier d'ordinateur, je tape avec deux doigts, et je suis plus une femme de chiffres que de lettres. Aussi mes messages ne sont jamais bien longs.
Lire aussi aide beaucoup, sur ce forum, des personnes arrivent parfaitement à exprimer leurs émotions , à tel point qu'à leur lecture on se dit , oui c'est exactement ce que je ressens ...
En ce qui concerne la vie après la mort, je n'y croyais pas "avant", mais j'ai l'intime conviction d'avoir reçu des signes, aussi je m'intéresse au sujet, j'essaie d'avoir le point de vue de scientifiques, Vanech vient de mettre un lien d'une vidéo sur les EMI dans la rubrique spiritualité , je vais la visionner, mais elle est longue.
Sport du jour, finir de tondre la pelouse avant l'épisode méditerranéen annoncé pour demain.
bien à toi, loma
-
Bonsoir, 0h12 et toujours pas sommeil... mais ça va mieux, je suis passée de 4h de sommeil la semaine de la Saint-Valentin (devinez pourquoi..) à 6 h cette semaine.
J'avais envie de vous raconter, dans tous ces souvenirs tristes, la cérémonie de la dispersion des cendres de mon compagnon. Car c'était une belle cérémonie, et nos ancêtres avaient raison: c'est important.
C'était un moniteur de plongée, comme moi, et en accord avec sa famille, nous avions décidé de disperser ses cendres en mer. J'avais choisi l'endroit, un site de plongée qu'il rêvait de découvrir, mais sans en avoir eu le temps car c'est un site profond où l'on va rarement. 45 min de bateau environ pour s'y rendre..... Départ prévu un samedi à 18h pour que tous puissent être là. 3 bateaux mobilisés pour accueillir une cinquantaine de personnes: les proches sur le bateau de plongée, les autres sur les deux autres embarcations.
Il y a eu des couacs: ses frères arrivés avec près d'une heure de retard (le bord de mer en été....), le col de l'urne qui s'est cassé pendant qu'on dispersait les cendres à la poupe du bateau... Mais imaginez...
Un trajet en bateau avec la famille qui fait connaissance avec les amis plongeurs et ma famille, sous les rayons du soleil couchant. Le bateau plein de fleurs, les amis une rose rouge ou blanche à la main. Les trois bateaux s'arrêtent sur le site, se mettent "en rond". Moteur arrêté, on prononce quelques mots, puis nous laissons couler chacun un peu de cendre. Ensuite nous jetons les fleurs à la surface de l'eau. Et enfin les trois bateaux font trois cercles autour des fleurs qui coulent peu à peu, avec les cornes de brume qui mugissent et le ciel rouge. Le retour à la nuit nous a laissé avec nos pensées...
C'était très beau, très émouvant, en harmonie avec sa vie, sa passion, sa famille, ses amis. J'ai dit à mes enfants que je désirais la même chose pour moi quand le moment sera venu, et si possible au même endroit.
Le mois dernier j'ai plongé sur ce site. Moment très émouvant aussi. Un p'tit coucou à mon ange des profondeurs....
-
Magnifique cérémonie qui a un vrai sens, pour Lui, pour toi...c'est vrai que c'est important...
et j'imagine très très bien la scène...
(je suis une toute petite ... enfin j'étais une toute petite plongeuse , N2...)
-
Bientot trois mois pour moi Rascasse, et toujours aussi dur mes journées sans lui. Il avait 63 ans, et ce jour là, la belle et émouvante cérémonie c'est déroulée dans la grande église qui n'était pas assez grande pour accueillir tous les amis et toute notre grande famille endeuillée ... Plus de 500 personnes et tous, en pleurs, les amis effondrés, ses copains de VTT inconsolables, sa famille terrassée par la douleur, et nos enfants agards.
Mes enfants et moi, se tenant par la taille, quel beau poème ils ont lu à leur papa ... En sanglotant ... Et le bruit assourdissant des personnes se mouchant, toussant, s'essuyant les yeux, tous a l'unissons, en communion, tout ça, je ne veux pas l'oublier, même si c'est douloureux ça va droit au cœur !
Le lendemain, nous avons dispersé dans la montagne de l'Esterel ses cendres, face à la mer, l'endroit où il aimait faire ses descentes avec ses potes. On était tous partis sacs a dos, vélos, poussettes des petits, les anciens avec une canne, on a marché puis j'ai déposé le cœur en roses rouges sur son rocher, les petites galinettes une rose à la main, déposent leurs dessins à Pepe Nanou, et font une prière, et, la toute petite, me voyant en pleurs me réconforte : " maintenant Pepe veille sur nous et va nous protèger pour pas qu'on mourissent ... " oui ma chérie ... Pour pas qu'on mourissent de chagrin ...
Rascasse, il est à mes côtés tous les jours mon Nanou, dans chaque geste que j'accomplis, dans chaque pensée, dans mes rêves et dans mes cauchemars, il sera la avec moi chaque fois que j'entendrai un oiseau sifflé au printemps, chaque fois que je verrai le soleil se coucher à l'horizon un soir d'été, que je marcherai dans les tas de feuilles mortes en automne, et à chacun de mes pas craquant sur la neige ... Il sera là, à mes côtés ...
Je te serre fort sur mon cœur.
-
Bonjour Rascasse,
une très belle cérémonie en effet, nous n'avions que très peu évoqué le sujet avec Marc, mais il aurait aimé ce type d'hommage. Nous avions vaguement parlé d'une crémation et d'une dispersion des cendres aux Iles de Lérins ( en face de Cannes ). La famille de Marc s'est doucement opposée à une incinération, j'ai du prendre des décisions très rapidement. Je me suis dit que je risquais vendre la maison, et donc personne pour aller le voir au cimetière. Les parents de Marc étant toujours en vie, habitant dans un petit village d'Auvergne, à 200 mètres du cimetière, mon choix a été vite fait. Nous aimions tant nous promener dans les bois là bas ...
Je culpabilise souvent de ne pas avoir respecté son souhait (non pas sa volonté puisqu'il ne l'avais pas exprimée) ... Mais ce choix a été un réel apaisement pour ses parents, ils peuvent presque voir sa tombe de leur terrasse. J'irai le rejoindre mais sous forme de cendres dispersées partout autour des prés et des bois ...
-
Jolyne merci pour ton très beau message.
Oui c'était un soulagement que la famille soit d'accord pour une crémation puis une dispersion des cendres en mer. On n'en avait pas parlé directement mais on avait évoqué ça plusieurs fois pour d'autres personnes, car la SMSM qui offre régulièrement ce service est dans le même port que nous. Chez les plongeurs c'est un souhait fréquent. Et puis sa famille étant dispersée, qui serait allé sur une tombe?
De ma fenêtre je vois la mer au loin et l'endroit où nous avons dispersé ses cendres. La petite poignée qui restait au fond de l'urne est dans ma jardinière où pousse un jasmin. Il fait ses premières fleurs parfumées...
-
Bienvenue Rascasse. J'espère que notre forum t'apportera un peu de soulagement, de cette paix intèrieure si précieuse même quand on est en deuil-surtout quand on est en deuil.
Ton témoignage est très émouvant, on y sens tout l'amour que vous partagiez, toi et ton compagnon, et toute la douleur de cette terrible perte. Je m'y retrouve en beaucoup de points, y compris dans le fait que j'ai trouvé une certaine paix et ai connu plusieurs moments de vraie joie depuis le décès de mon compagnon, le 02 mai dernier, et puis, par-ci par-là, des moments où je retombais dans une grande détresse; ça peux encore arriver.
Il n'y a pas grand chose à faire, à part savourer les moments, ou même instants, de répit, où nous pouvons évoquer avec douceur, voire même avec un vrai sourire, les merveilleux souvenirs de nos bien-aimés :) goûter les petits plaisirs du quotidien, pouvoir nous détendre. A chaque fois on a l'espoir que ça vas durer longtemps, et ce peut être le cas, mais tout peut basculer sans crier gare d'un instant à l'autre. Nous n'avons alors pas d'autre choix que d'accepter cette souffrance-la refouler serait pire, à supposer même que ce soit possible-en ne perdant pas de vue qu'une nouvelle embellie surviendra à nouveau tôt ou tard.
Moi je me sentais plutôt bien depuis quelques temps, et puis il y a eu, comme pour beaucoup d'entre nous en effet, ce jour de la Saint-Valentin (moi ça faisait exactement un an que j'ètais avec mon ami, et, comme pour toi, notre relation était très intense), je me suis rappelé cette seule Saint-Valentin que nous avions passé ensemble, cette journée a été dure mais ne s'est pas mal terminée après que j'ai été déposé une rose éternelle sur sa tombe, ce qui a contribué à m'apaiser. J'ai revécu, seule-mais je ne pense pas que je l'ètais vraiment^^-notre innoubliable Saint-Valentin, en mettant les petits plats dans les grands etc
J'espère de tout mon cœur que tu vas vite retrouver, de ton côté, ce état d'esprit que tu avais pus atteindre. Et que ça aille ou non, n'hésite pas à t'ouvrir à nous, à nous parler de lui, de vos souvenirs, de ce que tu ressens si tu en ressens le besoin. L'écriture peut faire un bien fou,
Je t'embrasse :-*
-
Stana j'ai lu ton histoire. Oui effectivement beaucoup de points communs... tu me redonnes beaucoup d'espoir en ce week-end pluvieux, difficile pour moi (pas de plongée, pas de rando, et la crêperie où je m'étais enfin décidée à retourner... fermée! Parfois un détail tout bête fait que le chagrin me submerge à nouveau).
J'ai fait la connaissance de Christian (c'est son nom) quand je préparais mon monitorat de plongée. Nous avons passé de nombreux mardis soir, de 19h à 23h, à préparer cet examen, avec un autre apprenti-moniteur. Au début, des rapports houleux. j'osais le critiquer, le contredire, il me trouvait "chiante", je le trouvais imbu de lui-même, laid, buvant trop... mais son soutien sans faille m'a touchée. Et puis une fois l'examen passé et réussi, ces soirées m'ont manqué. On a trouvé d'autres prétextes pour se voir et puis malgré la différence d'âge (il avait 18 ans de plus que moi), nos caractères très affirmés tous les deux, on a craqué! Les premiers mois, on s'est souvent engueulés, mais on a tout de suite eu le sentiment que nous deux, c'était fort, sérieux, "pour la vie", "enfin le véritable amour". Il était pressé, me répétant régulièrement qu'à son âge il n'avait pas le temps d'attendre, me proposant le mariage car "s'il m'arrivait quelque chose tu serais à l'abri", avait-il dit. J'avais refusé car cela me faisait peur et je n'avais pas besoin de ça pour être sure de rester avec lui. Mais sa proposition m'avait touchée... et c'est la seule chose que je regrette, ne pas lui avoir donné ce plaisir. Il n'avait pas une très bonne santé, et je crois qu'il avait peur de ne plus pouvoir plonger ou même de mourir bientôt. Il prenait scrupuleusement ses médocs, avait réussi à perdre 5kg ....
Enfin les six derniers mois, on avait trouvé comment vivre sereinement tous les deux: "c'est pas drôle, on ne se fâche même plus!" J'étais heureuse, et lui aussi. et c'était aussi une entente sexuelle complète, pour la première fois. c'est important aussi. On arrêtait pas de dire "Il a fallu qu'on atteigne cet âge pour connaître ce bonheur!"
Il avait raison, son coeur fatigué par la canicule de juillet lui a joué un mauvais tour et les bulles dangereuses de la plongée ont rendu sa guérison impossible. Je ne crois pas qu'il ait compris qu'il allait mourir car il m'aurait dit quelque chose pendant qu'il était encore conscient. Et moi non plus je ne lui ai rien dit d'intime. Juste "on se retrouve à l'hôpital", parce qu'il partait dans la camionnette du SAMU et moi dans l'ambulance. Il savait qu'il faisait un accident de plongée, que nos vacances aux Maldives étaient fichues, mais il pensait certainement comme moi qu'il irait mieux après un passage au caisson (là où l'on soigne les accidents de plongée. il n'a pas pu y entrer, état trop instable) .Puis ils l'ont endormi. Heureusement la veille au soir, on s'était serrés dans les bras, et embrassés, en se félicitant de cette température enfin plus fraîche qui permettait les câlins sans rester collés par la transpiration...
Voilà, des souvenirs heureux, des instants difficiles... s'il avait été encore là on aurait passé ce week-end pluvieux sans mes enfants (garde alternée....) à faire la cuisine et des galipettes!!
-
Si j'ai pus t'aider à te sentir un peu mieux, j'en suis très heureuse :)
Oui, il y a beaucoup de points communs, y compris le fait qu'on ai maintenu nos compagnons dans un coma artificiel pour leur èviter de souffrir-nous devons nous accrocher à cette idée, qu'ils n'ont pas souffert, qu'ils ont été bien entourés médicalement pour qu'ils puissent partir en paix, contrairement à tans d'autres. La souffrance a été pour nous. Personnellement je prèfère encore avoir souffert le martyre mais que lui n'ai pas eu à endurer la moindre souffrance, ou peut-être quelques secondes; même cette idée est très difficile à supporter, alors qu'est-ce-que ça aurait été s'il avait connu une interminable et inutile douleur?...
Moi aussi je n'ai appris que plus tard pourquoi on veillait à ce qu'il ne sorte pas du coma: ce n'ètait pas seulement pour qu'il ne souffre pas mais aussi pour qu'il ne se rende pas compte de ce qui lui arrivait.
Ca vaut mieux comme ça: que nos compagnons n'aient pas sus qu'ils allaient mourir, et que nous ayons pus passer encore un peu de temps auprès d'eux quand ils étaient dans le coma.
Tu as vécu une magnifique histoire d'amour, comme tout le monde rêve d'en vivre une, vous avez eu beaucoup de chance tous les deux. Vivre sans lui, après une si belle histoire, est particulièrement douloureux, c'est certain, mais au moins vous avez connu et partagé ce grand bonheur...
Bonne continuation dans ton cheminement personnel :-*
-
J'ai rêvé de lui cette nuit. Mais avant de vous raconter mon rêve, il faut que je vous dise que de son vivant, environ 10 mois avant de décéder, il m'avait proposé le mariage ou le PACS. J'ai été très touchée par cette demande (la première de ma vie), mais j'ai refusé, car cela me faisait peur, et je n'en avais pas besoin pour être sûre de vouloir rester avec lui. Lui m'a dit qu'il voulait ainsi me protéger financièrement s'il mourait...
Eh bien cette nuit nous étions à une fête du club de plongée, puis dans une pièce avec une amie. Je le tenais enlacé, je sentais la peau chaude de son dos sous ma main, et on se faisait des petits bisous de temps en temps. (au réveil j'ai ressenti à la fois de la joie à ce souvenir et de la tristesse car ce n'était qu'un rêve...). Et là, il me demandait de l'épouser. Et dans le rêve je savais que c'était impossible car il était mort, mais j'étais une fois de plus touchée et heureuse de sa demande. Et je lui disais que je regrettais d'avoir dit non la première fois, quand il était vivant, car je l'avais privé d'un plaisir...
Après cela je me retrouvais à table, mais mes amis du club et lui étaient trop loin, je n'étais entourée que d'inconnus et en face de moi, un plongeur avec lequel je suis fâchée... Puis je me suis réveillée.
C'est seulement la 4e fois que je rêve de lui. La 1ère fois je le perdais, la 2e était un horrible cauchemar que je ne peux pas raconter, la 3e un vague souvenir de nous deux chez lui. Et là, ce sont mes regrets exprimés, et aussi un peu de bonheur de le toucher...
Et vous, quel genre de rêve faites-vous?
-
Hélas, étrangement aucun .... je l'espère, je l'attends dans mes rêves, mais rien...
même après un an je pense sans arrêt à lui dans la journée, alors pourquoi pas la nuit ? Il est vrai que mes nuits sont toujours très difficiles et d'autre part, je ne souviens presque jamais de mes rêves.
Ton rêve de demande en mariage est très beau et très touchant.
Je te souhaite une douce nuit et de beaux rêves avec ton aimé
-
Pour ma part hélas pas de rêve de lui non plus alors que toute la journée je pense à lui à nous. J attends aussi la nuit ,je me dis même si c est un rêve un petit moment de bonheur me rechaufferait tellement. ....
Alors j essaie de rêver les yeux ouverts....mais il me manque énormément.
Alors bonne nuit à vous tous ....qui sait peut-être cette nuit?!!
-
Eh bien je ne mesurais pas ma chance... Mais je suis quelqu'un qui se souvient beaucoup de ses rêves, pas toujours mais par période. En général ce n'est pas une chance car je fais beaucoup de cauchemars et de rêves désagréables. Mais là, rêver de lui, avoir la sensation de sa peau... ressentir à nouveau la simple joie intérieure d'être à ses côtés... c'était inespéré
-
Rascasse
Profite bien des ces doux moments ,savoure les ...sois en gourmande! Cela te donnera de l énergie
-
Demain soir je dîne avec la fille de mon homme... Elle vient signer les papiers du notaire et reste 3 jours. N'étant pas mariée avec son père, je n'ai droit à rien. C'est pourquoi le jour même de son décès je suis passée chez lui prendre tous nos petits cadeaux respectifs, nos petits jouets amoureux... c'était terrible, une espèce de frénésie qui m'a prise. Puis un mois après j'ai fait une petite liste d'objets que j'aimerais récupérer pour leur valeur sentimentale, et je l'ai envoyée à ses filles, dans la peur qu'elles se débarrassent de tout. Mais cette liste a choqué une de ses filles, et j'ai réalisé qu'elle ne vivait pas le deuil de son père de la même manière que moi. Elle ne voulait toucher à rien... Heureusement on s'entendait bien avant, et j'ai pu lui expliquer, mais cela a jeté un froid.
Mais depuis je reste très gênée. Que va-t-elle faire durant ces 3 jours? Du vide? Alors comment lui redire sans la choquer ce que j'aimerais garder? Par exemple toutes ses affaires de plongée, pour les donner à ma fille et aux amis du club, et garder pour moi une ou deux choses... Rien de mercantile dans tout cela... j'ai peur de me faire mal comprendre une fois de plus. Pour ses filles je ne suis que la dernière de ses compagnes... pour moi il était le grand amour enfin rencontré, et c'était réciproque.
-
Oui, tout le monde ne vit pas le deuil de la même manière...personnellement je comprends la tienne puisque j'ai la même: j'ai pus récupèré très peu d'affaires de mon compagnon, sa famille ne m'a pas laissé faire, pourtant c'ètait de la plus grande importance pour moi :'( le peu que j'ai est précieux comme la prunelle de mes yeux.
D'autres personnes se sentent mieux si elles n'ont rien, ou presque rien, qui leur rappelle leur défunt au quotidien, au point parfois de tout donner. Chacun réagit à sa manière spécifique, pour ça non plus il n'y a pas de modèle préétabli.
J'espère que la fille de ton conjoint finira par comprendre que ta manière, bien que différente de la sienne, est celle qui te convient et qu'elle n'a pas à en être choquée. Tu as raison de continuer à vivre ton deuil de la façon qui te convient. T'en empêcher ne ferait qu'augmenter la souffrance, le manque de l'autre...
Porte-toi bien :)
-
Eh bien mes craintes se sont réalisées. Ses filles ne tiennent absolument pas compte de moi. Elles ont décidé de tout déménager pour un box près de chez elles (à 900km d'ici), et de trier après... quand elles auront le temps, c'est-à-dire dans très longtemps à mon avis. Et elles ne m'ont pas prévenue, ni demandé si je voulais quelque chose. Déjà que j'ai souffert il y a 6 mois quand elles sont venues pour la dispersion des cendres, et m'ont fait venir pour me donner 2 choses (un peignoir et un cadeau du club), alors que j'avais un besoin criant d'avoir des affaires à lui...
Du coup j'ai réfléchi, et je me suis dit qu'elles ne me donneraient absolument rien si je ne demandais pas, et qu'une fois dans un box, ce serait fini... Alors j'ai demandé seulement deux choses: la parure de lit qu'il mettait le plus souvent possible car je l'aimais beaucoup, et une de ses deux lampes de plongée, pour donner à ma fille qui n'en a pas, et avec laquelle il avait plongé plusieurs fois. En plus elle n'avait pas de souvenirs de lui alors je trouvais que c'était une bonne idée.
Et bien... Ok pour la parure de lit, mais pas pour la lampe! Elles doivent réfléchir! J'ai cru que j'avais mal lu, mais non. J'en ai gros sur la patate. S'il était vivant il piquerait une de ses rares colères et me ressortirait son couplet sur la noirceur de l'âme humaine (couplet que j'avais réussi à lui faire abandonner!)
Bref, gros coup de blues, plus envie de dormir ni de manger... je sais, je dois me faire une raison et rester avec lui dans mon coeur, c'est le plus important. Tous les deux on savait qu'on s'aimait très fort, et on n'a pas oublié de se le dire et de se le prouver. Ca c'est important.
-
Ça parait tellement mesquin...
et sans respect pour votre histoire et ton chagrin...
Il aurait piqué une saine colère...
Lors du diner avec sa fille tu n'as pas pu lui exprimer tout ça.. .ce besoin de garder quelques objets témoins de votre amour... ou elle n'a pas pu l'entendre?
-
Tu as raison je crois que je n'ai pas exprimé clairement ce besoin, j'ai juste dit que j'avais envie de récupérer quelques affaires, mais sans dire clairement que c'était un besoin profond. Pour deux raisons en fait: ça me paraissait évident (mais en fait, chacun vivant son deuil à sa manière, ça ne l'est pas), et puis dire ce genre de choses me submerge de chagrin à tel point que je ne peux plus parler et que les sanglots m'étouffent.
Je le sais parce au moment de se quitter je lui ai demandé si elle avait la voix de Christian quelque part, sur une vidéo ou un message, car moi je ne l'ai pas... ma voix est devenue un filet, les larmes sont apparues et j'ai été obligée d'arrêter de parler; et elle a répondu "peut-être..." sans en reparler et sans en comprendre l'importance.
-
bonsoir Rascasse,
Je comprends ce que tu vis et à quel point les filles de ton conjoint doivent te paraître dans un autre monde par rapport aux tiens. Je peux comprendre parce que j'ai perdu l'amour de ma vie le 19 décembre, et je marche aussi un peu sur des oeufs avec sa fille qui a bien sûr sa peine comme nos enfants à nous, mais c'est vrai que chacun le vit autrement et dans notre souffrance c'est un effort supplémentaire que les autres ne nous comprennent de manière intuitive.
Avec la fille de mon mari, nous échangeons souvent par mail, et ça me convient bien. ça permet de peser ses mots, et de dire quand même ce qui est à dire. Pour le moment ça fonctionne assez bien ; elle m'a envoyé un mail il y a un mois en parlant d'elle, de sa peine, de ce qu'elle vit, de ses difficultés, en bref elle était le centre du monde, alors qu'elle a une petite fille de 17 mois et un compagnon, un job en évolution,, un projet de maison et d'un deuxième bébé, bref la vie continue.... et je me suis permis très correctement de répondre en parlant de ma souffrance, du bonheur qui est derrière moi, de ce qui m'était insupportable dans ma situation de vivre etc ... et j'ai l'impression que ça a porté ses fruits, parce que l'autre ne comprend pas forcément si on ne lui explique pas, et j'ai trouvé qu'écrire était plus facile que de parler sans se comprendre.
Peut-être pourrais-tu écrire aux filles de ton compagnon ou à l'une d'elle avec laquelle tu t'entendais mieux, pour expliquer tes demandes et ce que tu ressens ?
Je pense bien à toi, et c'est vrai aussi que l'essentiel que personne ne peut nous enlever est cet amour partagé, qui sera toujours présent, au-delà de la douleur.
Bien à toi
Noëlle
-
Bonjour Noëlle
Ton deuil est très récent.... tu as bien fait de tout expliquer par écrit. j'ai relu le mail, un mois après le décès de mon compagnon, dans lequel je demandais à ses filles de prendre quelques affaires. effectivement je n'y ai pas du tout expliqué l'importance affective que ça avait pour moi. Je me rappelle en avoir un peu parlé, mais juste un peu... Et maintenant c'est un peu tard, elles ont décidé de s'organiser sans moi. De toute façon au fil des mois ce besoin se fait moins fort, si un jour elles se décident à vraiment faire le tri et à me donner quelque chose il sera sans doute trop tard;
Pour toi ce n'est pas trop tard, alors oui, explique par mail l'importance de ces choses et ton chagrin.... Moi je leur avais dit: même si je suis bien entourée, je n'ai plus de conjoint pour me consoler... vous, si.
-
Je vais apporter un peu de soleil sur ce forum: je vais mieux. Oui, cela finit par arriver... Il y a dix jours je me suis fait quasiment jeter par les filles de mon compagnon, elles n'ont accepté de me donner qu'une seule chose lui appartenant, le reste devant être trié plus tard... (et je n'y crois pas) et j'ai compris qu'elles m'en voulaient, qu'elles étaient jalouse de cet amour qu'il me portait, lui qui avait divorcé quand elles étaient jeunes, les privant de cet amour...
Du coup je n'attend plus rien d'elles, je ne vis plus dans l'espoir de récupérer son matériel de plongée, son blouson, "mon" bol du matin, etc... je n'attends plus des nouvelles des filles ni des petites filles, et c'est bien dommage. Mais du coup j'ai l'impression d'avoir donné un coup de pied au fond de l'abîme et de repartir vers le haut, avec tous nos souvenirs qu'elles ne pourront pas m'enlever. J'ai réservé un mini séjour plongée pour l'Ascension, moi qui n'arrivait plus à me projeter dans le futur... Et je sais qu'il serait content pour moi, car il était toujours content quand je pouvais faire ce que j'aime, même si c'était sans lui...
-
Je suis heureuse de savoir que tu vas mieux, et aussi que tu vas pouvoir refaire de la plongée. C'est ce que voudrait ton conjoint: que son décès ne t'empêche pas de continuer à faire ce que tu aimes, ce que vous aimiez tous les deux, avec ou sans lui.
Pour ce qui est de ses filles, je te comprends entièrement. SI tu sens que tu ne peux rien attendre d'elles, tu fais bien de ne plus t'en préoccupper ::) -tu sais, moi c'est pareil: il y a longtemps que j'ai compris que je n'avais strictement rien à espèrer des sœurs de mon compagnon dècédé...il y a des gens qui ne réagissent pas comme nous, ne peuvent pas comprendre-ce n'est pas le cas des personnes de ce forum, par cette triste force des choses :-\
L'important est que tu ai pus récupèrer au moins quelques affaires de ton homme. Ces souvenirs n'en sont que plus précieux, sans compter ceux qui sont gravés dans ton cœur à jamais.