Non, "Hérissonne", pas adieu, mais à bientôt.
Pourquoi appuyer sur une blessure encore ouverte au point de te faire mal, alors qu'il faudrait y appliquer un baume apaisant?
Pourquoi être inhumaine avec toi, alors que c'est de douceur que tu as besoin afin de retrouver un peu de sérénité?
Pourquoi dire que tu as "fait une erreur en venant sur ce site", alors qu'il est fait pour des personnes comme toi et comme nous tous?
Pourquoi, quand on s'apprête à se "noyer", refuser les mains qui se tendent?
Avouer ses faiblesses (d'ailleurs est-ce une faiblesse que de rechercher une aide qui nous est indispensable?), n'est-ce pas d'abord être pleinement humain.
J'ai lu ton dernier commentaire, alors que je devais m'absenter quelques heures pour aller rechercher un de mes petits-fils à l'école afin de l'accompagner pour le déjeuner. Toute la route, tes propos m'ont "tracassé", et je cherchais que te dire afin de te convaincre de rester avec nous.
Attendant quelques minutes mon petit-fils, j'ai alors poursuivi la lecture du livre "La consolation", et ce sont ces propos de Philippe Grimbert (psychanalyste et écrivain) que j'ai eu alors sous les yeux. Je te les livre, car ils disent, mieux que je ne saurais le faire, ce qu'il convient de te dire, et te convaincre en particulier que tu ne vis pas un "deuil pathologique".
"Lorsque je suis en deuil, je ne veux pas être consolé, je ne veux pas oublier que je suis "en deuil de", je veux simplement que le deuil soit supportable, pouvoir vivre en paix avec, sans ressentir une douleur trop aiguë, afin de continuer à faire vivre à l'intérieur de moi ceux que j'ai perdus"
"On ne dit pas à un patient : Ne pleurez pas. On lui dit : Allez jusqu'au bout de vos larmes"
"Au moment où j'ai vécu des deuils extrêmement douloureux, ma douleur était encore plus grande à l'idée qu'un an ou deux ans plus tard, je pourrais oublier d'aller fleurir la tombe de ceux qui venaient de partir. Il m'était curieusement très douloureux d'imaginer que je n'allais plus souffrir, autrement dit que j'aillais les" faire mourir" à nouveau. Et si quelqu'un m'avait dit que je les oublierais certainement un peu, un jour, j'en aurais été malade car je n'ai absolument pas le désir d'oublier les morts. Je veux que cela reste vif!"
Si tu le veux, raconte-nous ton histoire au travers de quelques extraits du livre que tu as écrit, qui témoignent de "dix mois de souffrance et d'amour" (Marina avait ouvert, à cet effet le fil "Racontons notre histoire"). Ce sera un témoignage de vie pour nous tous.
Comme t'y invite Yohann, donne nous à lire également quelques beaux poèmes que tu as écrits. Certain(e)s d'entre nous sont particulièrement sensibles à cette forme d'expression.
Si d'autres, qui ne comprennent pas, n'ont pas voulu te lire, ici tu seras lue.
Alors, à très bientôt "Hérissonne".
Cordialement. Daniel