Bonjour Philippe
Cela me fait drôle d'utiliser, pour la première fois, ce prénom, qui était celui de l'amour de ma vie. 27 ans de vie commune, de moments heureux, de partages inoubliables, de bonheurs vécus en commun. Et aujourdhui, plus rien. Plus rien que des souvenirs, si vivaces, si présents.
Nos échanges étaient permanents, que ce soit verbaux, épistolaires ou téléphoniques. Pas une heure sans échanger et encore aujourd'hui le réflexe de prendre le téléphone pour lui dire que... Que rien... Il n'est plus là et ne sera jamais plus là...
Hier, la famille est venu. On a parlé de lui mais aussi d'autres choses et puis, cette nuit, à nouveau, le silence, dans un lit vide, dans une chambre qui n'est plus la nôtre (je suis hébergé chez son frère) ; impossible de retourner dans notre nid d'amour... vide.
Demain mardi, je vais devoir retourner dans notre appartement, pour commencer le déménagement ; les propriétaires ne peuvent pas attendre... Moments douloureux en perspective. Revoir tous ces objets qui ont tous une histoire, écrite en commun. Se séparer, dans la douleur, de ce qui plus de raison d'être, ses vêtements, ses "bubuzes", comme il disait, montagnes de choses sans signification mais qui faisaient partie du quotidien...
Je n'ose y penser mais, je sais que pour toi, Philippe, ça ne sera pas une consolation, les autres, la vie, nous forcent à avancer, contre notre gré, au risque, si l'on reste immobile, d'engendrer aux autres et à soi-même, d'autres difficultés de tous ordres.
Ensuite, peut-être, viendra le temps du deuil, dans la sérénité, comme nous l'espérons tous, ici, avec seulement dans la mémoire, les doux souvenirs des moments heureux vécus ensemble... Peut-être... Personne ne sait. C'est le deuil, pour l'instant, qui nous rassemble. L'espoir est pour demain ; j'y crois, je l'espère...
Je t'embrasse Philippe et je pense très fortement à toi en cette fin de week-end... difficile.
A bientôt peut-être...
Bernard