Parfois je suis tellement "absente" durant la journée que je n'arrive même pas à pleurer...juste des petites larmes rapides...à ces moments, mes gestes sont automatisés...c'est assez effrayant…
Puis arrive le soir...la réalité de l'absence prend le dessus et là, lorsque je suis seule, je pleure tout ce que je peux pleurer…et ça fait du bien malgré la puissance physique de ces moments de détresse...
Mais tu as raison Bmylove, il est vrai que je suis capable de gérer plein de choses seule...et j'en découvre tous les jours durant lesquels je suis un peu plus "présente"...
En ce qui concerne le sourire...je n'y arrive pas non plus de manière réelle...ma fille a voulu me prendre en photo il y a qqs jours...elle m'a demandé de faire un gros sourire...mon sourire est grand sur la photo mais crispé...mes yeux, quant à eux, sont sans expression...ça aussi, c'est particulier…
De toutes façons, lorsque j'esquisse un léger sourire actuellement, je trouve cela "indécent"...alors j'évite...sauf lorsque ces légers sourires sont provoqués par ma fille et ma mère...ils restent rares et discrets…
Pour le grand rire...ce sera une autre histoire…
Oui, je me rends compte petit à petit que le deuil est également une redécouverte de soi-même et du monde...une redécouverte en solo...avec ce manque à la fois cruel et rassurant...qui nous fait avancer au ralenti...qui stimule cette envie régulière de vouloir se retourner au lieu d'avancer...