FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: flowers le 19 juin 2012 à 20:18:15
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Bonjour,
Je viens sur ce forum afin de déverser ma peine et ma douleur d'avoir perdu mon chéri
d'un adenocarcinome pulmonaire à 43 ans il y a 25 jours de cela.
Le diagnostic a été annoncé en janvier 2012, en 5 mois de temps, la maladie a fait ses ravages.
Je l'ai accompagné dans tous ses examens médicaux, et tout le long de son hospitalisation.
il n'a jamais prononcé ce mot "cancer", il ne voulait pas en parler, il pouvait parler de sa douleur
physique mais pas de la maladie qui le rongeait à petit feu.
Je souffre énormément de ne pas l'avoir sauvé, j'en veux au corps médical, aux infirmières qui
ne disaient rien sur sa maladie, qui atténuaient ses douleurs, jusqu'à la fin, il ne savait
exactement où il en était, à quel stade, moi je savais à peu près mais ne voulais pas en parler
non plus, on voulait garder espoir jusqu'au bout.
Le voir maigrir, ne plus manger, le voir souffrir tous les jours a été une vraie torture pour lui comme pour moi
La souffrance est encore pire pour moi aujourd'hui, j'ai l'impression de sombrer, son absence est terrible
me prend les tripes, j'essaie de me dire qu'il ne souffre plus comme me disent certaines personnes de mon
entourage, mais il n'est plus là ! cette absence est insupportable.
Comment surmonter cette souffrance qui s'amplifie de jour en jour
Je sais que vous pouvez m'aider
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Bonsoir,
Comment surmonter cette souffrance ? Ne pas lutter contre, se laisser aller au désepoir.
Pour prendre une image. C'est comme si tu étais emporté par les flots. Ta seule chance de survie est dete laisser couler quand le courant témène vers le bas pour mieux profiter des périodes de répis quand le courant te remonte.
C'est un marathon, ne perd pas d'énergie inutilement, permets-toi de sombrer.
Courage sur ce long chemin qu'est le deuil.
Bises. Aurélie.
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Flowers,
Je l’ai vu aussi mon Amour glisser doucement vers son grand départ, sans prononcer le mot, sans une parole pouvant laisser penser qu’il savait.
Je l’ai vu maigrir, devenir gris de peau, je l’ai vu souffrir et j’ai passé des heures près de lui à tenter de le faire manger, à le masser, à rire et sourire pour ne pas l’inquiéter, à surveiller son sommeil, sa température, son confort…
Nous le faisons sans même y penser.
Les médecins n’étaient pas vraiment au top, mais les infirmières étaient formidables.
Flowers, c’est une épreuve terrible, mais tu as, comme moi, eu le temps de le câliner, de lui glisser des mots doux, de le caresser, même si c’était atroce de savoir que… D’autres n’ont même pas eu cette chance, ce moment d’intense intimité au-delà de la vie et au-delà de la mort.
Après, il y a le choc.
Nous ne sommes jamais préparés à cela. C’est apocalyptique.
Moi, cela va faire 23 mois.
Je me souviens de tout, du moindre détail, comme si c’était hier.
Et je me souviens de ma souffrance qui vient des tripes, oui. Je sais tout cela.
Mais j’ai survécue. Et tu vas survivre aussi.
Nous les avons aimés, passionnément, nous les avons accompagnés, maintenant nous devons continuer, sans eux ? Non, avec eux, mais en nous, toujours en nous, partout, tout le temps. Et cela va t’aider à la surmonter cette souffrance.
Il ne souffre plus ? Oui, mais nous, nous souffrons pour deux.
Mais oui, il ne souffre plus. Ou alors il souffre de te voir si malheureuse.
Nous pouvons t’aider et tu aideras un ou une autre un jour.
Reviens te confier, parler, pleurer, hurler.
Nous sommes là.
:-*
Marina
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Bonsoir "Flowers",
Difficile de trouver des mots plus justes que ceux de Marina, d'être plus "consolant" qu'elle.
Alors, je veux simplement te dire que nous sommes nombreux à avoir connu une épreuve comme la tienne (ma chérie est "partie", il y a 9 mois et demi, après un douloureux et inégal combat contre le "crabe"), et que nous avons pu trouver ici l'aide et le réconfort qui nous étaient nécessaires dans les moments les plus douloureux, quand on risque de s'enfermer dans sa solitude.
Ici, on peut parler, on se sait écouté et compris, et on reçoit en retour la "chaleur humaine" qui nous apaise.
Comme toi, j'en veux encore à de nombreux représentants du corps médical (à l'exception des infirmières) qui trop souvent ne se soucient que du corps malade, et oublient la personne. Si j'ai admis la fatalité de la maladie contre laquelle la médecine est encore impuissante, je sais aujourd'hui qu'un accompagnement du malade et de ses proches est possible, qui permet que la vie soit vécue intensément jusqu'aux derniers instants; et cela continue de nourrir ma révolte.
Je repense à ce que je "vivais" il y a 9 mois : je prenais alors pleinement conscience de la douleur de l'absence, une douleur qui submerge rapidement si l'on ne trouve pas de soutiens auprès de soi (et j'ai eu la chance d'avoir auprès de moi mes enfants et petits-enfants). Puis j'ai trouvé du soulagement dans certaines lectures, qui permettent de comprendre ce qui se passe en nous (cela n'empêche pas les pleurs), de mettre des mots sur ce qui nous semble du domaine de l'indicible, de réaliser aussi que nous ne sommes pas seuls, que d'autres ont été confrontés à cette douloureuse épreuve et sont parvenus progressivement à la surmonter.
Si tu le souhaites, tu trouveras ainsi dans le fil "lectures" une liste de livres conseillés par les un(e)s et les autres.
Tu pourras aussi trouver du réconfort en visionnant certaines vidéos mises à notre disposition sur la page d'accueil du site (www.traverserledeuil.com) ou encore une autre accessible via le fil "Conférence de Christophe Fauré".
Si tu en ressens le besoin, envisage également de rejoindre une association proche de ton lieu d'habitation. Tu en trouveras une liste ici : : http://www.apprivoiserlabsence.com/IMG/pdf/Liste-assos.pdf
Tiens bon, "Flowers", nous serons nombreux à te tendre la main quand tu en auras besoin.
Très cordialement. Daniel
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bonsoir Flowers
rien que de lire adenocarcinome pulmonaire ,j ai des frissons car ce que tu decris, la vitesse ou son corps n est plus que souffrance ma femme etait dans un tel etat de detresse aussi que je comprends que tu sois profondement meurtrie ,nous sommes tellement impuissant devant la maladie ,aujourd hui tu pleures ,ne te retiens pas ,hurle ta colere...Marina,daniel et tous les autres seront toujours la, les mots justes ,leur sagesse te ferons avancer doucement ,il l ont tous fait pour moi .Je te souhaite beaucoup de courage...
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Bonjour Flowers,
Oui, tu me rends à l'annonce du décès de mon mari, en février 2010... ça pris 7 semaines de terribles souffrances, de difficultés respiratoires, de crachats terribles, de toux qui me réveillaient, de maigreur grave et difficulté de marcher.
Et la mort. Dure.
Et les médecins ne m'ont pas dis grand chose non plus. Des fois, ils ne savent même pas, quand c'est aussi sévère.
Je te souhaite tellement de courage, de soutien! Sache que ce que vis est terrible et impossible à décrire, mais sache aussi qu'ici tu auras un espace de paix, où tu pourras t'exprimer librement et nous serons là, pour t'écouter et te répondre du mieux qu'on le peut, avec notre amour.
Amicalement,
Caroline
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Bonsoir,
C'est terrible de lire tous ces témoignages et de se dire c'est la même histoire que la mienne, et pourtant quand je l'ai vécue je me suis sentie seule et abandonnée. Mon mari est parti à l'aube veillé par ces enfants et moi même. Flowers nous avons accompagné et donné tout notre amour, nous avons accompli des actes que l'on n'aurait jamais cru avoir la force de faire. Tu as été auprès de lui et c'est ce qui importe le plus.
Je te souhaite bon courage.
Cordialement LILAS
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Bonjour,
Je vous remercie pour vos messages, je sais que je ne suis pas seule au moins dans ce forum et que vous allez pouvoir me soutenir
dans ce chemin semé d'embuches.
Ma famille ne comprend pas forcément ma détresse car je ne m'autorise pas à pleurer devant eux sauf au téléphone car c'est plus simple et moins génant. ma fille de 11 ans me voit pleurer tous les jours et ne comprend pas non plus car elle n'a pas le même ressenti que moi, elle n'a pas eu de chagrin, elle garde tout pour elle, alors que son papounet c'était le plus mignon des papas, je m'en inquiète énormément même si le médecin me dit qu'elle réagit de sa façon et qu'un jour son chagrin pourra sortir. Je sais qu'elle souffre autant que moi, on se soutient toutes les deux. Cette nuit j'ai révé de mon chéri, il y a des moments ou je le voyais sourire et d'autres moments où il était dans cette période de souffrance à l'hôpital, j'ai l'impression de l'aimer encore plus fort qu'avant, mon amour pour lui restera pour toujours, d'ailleurs je lui ai dis un jour à l'hôpital que je l'aimerai toute ma vie même si un jour il ne sera plus là, je ne sais pas si il a compris car ne m'a pas répondu à ce moment là.
Le dernier médecin qu'il a eu aux soins palliatifs, m'a dit quelques jours avant qu'il décède, vous savez votre chéri vous aime énormément mais n'arrive pas à vous le dire, donc je vous transmets le message. Ca m'a énormément touché, car il était très "brut de décoffrage" et se confiait rarement sur ses sentiments. Quand j'y pense, j'en pleure car je me rends compte qu'on s'aimait profondément mais qu'on ne se le disait pas forcément, on le savait tous les jours, on savait l'un et l'autre qu'on s'aimait tout simplement.
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Bonjour Flowers, je retiens plus particulièrement de ton dernier message que ta fille ne s'exprime pas. Onze ans, c'est à la fois jeune et pas tant que ça. À son âge, elle comprend la mort comme nous, les adultes. Si elle ne l'exprime pas, peut-être vit-elle une certaine forme de culpabilité ou de colère qu'elle n'arrive pas à comprendre, à exprimer (vis-à-vis de son papa, vis-à-vis de toi). Voici un extrait de ce que j'ai trouvé sur ce site, à ce sujet:
(j'ai fait rencontrer à ma fille une organisation qui s'occupe du deuil pour les enfants. Ma Lou (9 ans) s'en est mieux sortie que moi, puisque dès le départ, elle a été soutenue par une équipe très présente, très amicale, douce)
La manière la plus efficace de libérer votre enfant de sa culpabilité est d’en parler directement avec lui. Il ne sait pas que mettre des mots sur sa culpabilité va l’apaiser et il a donc besoin que vous l’y aidiez activement. Interrogez le directement sur ce dont il se sent coupable. Tendez lui des perches. Vous pouvez, par exemple, le rassurer, en lui disant qu’on a le droit d’être en colère contre les gens qu’on aime, sans pour autant qu’il y ait de graves conséquences. Il est important de l’aider à « désamorcer » la pensée magique en lui répétant, encore et encore, que, même si on souhaite parfois que quelqu’un meure, les paroles et les pensées n’ont pas le pouvoir de tuer. Il faut lui affirmer, sans l’ombre d’un doute, qu’il n’est pas responsable du décès.
Si votre enfant persiste à se désigner comme coupable, n’oubliez pas que sa culpabilité pourrait être apaisée par un rituel de deuil. Vous pouvez, par exemple, l’aider à écrire une petite lettre (d’amour, d’excuse ou de réconciliation) à son parent disparu qu’il déposera symboliquement sur sa tombe ou qu’il accrochera à un ballon qu’il lâchera dans le ciel. Tous ces gestes prennent une valeur de réparation à laquelle votre enfant pourra être très sensible. Cela l’aidera à se désengager de sa culpabilité.
Au besoin, si vous vous rendez compte qu’il y a des choses dont il refuse de vous parler et qui tournent autour de la culpabilité, vous pouvez lui proposer d’aller consulter un psy pour enfants, en lui parlant d’une « dame » ou d’un « monsieur » avec qui il pourra parler et qui gardera tous ses secrets, sans rien vous en dire.
Enfin, même si votre enfant n’exprime pas de culpabilité, répétez lui – dans le doute - qu’il n’est en rien responsable de ce qui s’est passé. Ceci semble évident pour vous, l’adulte, mais comme la culpabilité est très fréquente chez l’enfant en deuil, vous ne risquez rien à lui dire. On ne sait jamais : il est possible que votre enfant soit extrêmement soulagé que vous lui parliez ainsi.
Christophe Fauré
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je suis effarée qu'à notre époque les personnes en fin de vie et leur famille ne sont pas mieux accompagnées, le savoir faire est là, mais les moyens ne sont pas mis en place, manque de formation , manque de personnel, manque de temps. Cela adoucirait un peu la souffrance de tous, malade, famille, soignants et aiderait au travail de deuil.
amicalement
Orchis
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Manque d'argent. Manque de connaissance. Ignorance que l'accompagnement pourrait "sauver" d'autres vies.
C'est terrible ce que tu écris, orchis.
J'y pense souvent de ces temps-ci.
Caro
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Bonjour,
Ma fille ne veut pas parler de son papa, j'essaie de comprendre pourquoi, est-ce qu'il l'a blessé ?
je sais qu'elle m'en veut d'avoir été si présente à l'hôpital alors qu'elle était seule à la maison. Je consacrais la matinée pour elle quand elle était en vacances et l'après midi pour son papa
Elle me disait, quand je revenais, j'ai cru que tu n'allais jamais rentré, et pourtant je lui expliquais
que je faisais le nécessaire pour elle et son papa, j'avais l'impression d'être coupé en deux car lui
aussi voulait que je reste le plus longtemps possible avec lui.
J'ai demandé à ma fille si elle se sentait coupable d'avoir eu des réactions pas très gentilles lors de
l'hospitalisation de son papa, elle me dit"non" "pourquoi"
je ne pense pas qu'elle se sente coupable, mais peut être elle ressent de la colère envers son papa d'être parti.
c'est très compliqué, j'essaie de faire au mieux pour comprendre son comportement, elle ne veut pas parler à un psy, ni au médecin pour elle, elle n'en voit pas la nécessité
Je lui ai pourtant dit que se serait bien qu'elle se confie à quelqu'un et que cela est très important pour elle , pour plus tard et que ce n'est pas bien de garder tout son chagrin, sa peur, sa culpabilité et sa colère.
Je lui ai dit qu'elle n'était pas coupable de la mort de son papa, elle m'a dit "je sais"
J'ai le sentiment d'être perdue entre ce que je ressens et ce que peut ressentir ma fille
J'aimerais tellement la protéger du mieux possible pour qu'elle ne souffre pas.
Elle sent que je suis fragile, donc elle veut me protéger aussi mais ce n'est pas son rôle ! c'est le mien.
Tout est si compliqué maintenant, je souffre tellement de ne plus pouvoir tout maitriser comme avant, tout s'écroule comme un château de cartes, notre vie est tellement bouleversée !
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Bonjour "Flowers",
Pour ta petite fille, qui ne veut guère parler mais qui en a certainement beaucoup besoin, n'as-tu pas la possibilité de rencontrer une association venant en aide aux personnes endeuillées, et qui organise des actions spécifiques pour les enfants.
Voici ce que propose l'association "Vivre son deuil" dans ma région : http://www.vivresondeuil5962.fr/enfantsendeuill%C3%A9s.html
Envisage également de lui proposer des livres spécifiques à son âge, et éventuellement l'accompagner dans la lecture.
La page d'accueil de ce site propose une sélection de livres adaptés aux enfants :
http://www.traverserledeuil.com/comprendre-le-processus-de-deuil/les-livres
(PS - je t'avais envoyé un message privé pour te donner ces informations et quelques autres... mais peut-être ne l'as-tu pas trouvé!)
Bon courage, "Flowers", et à bientôt
Cordialement. Daniel
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Bonjour Flowers
Les enfants ne réagissent pas tous pareillement. J'ai deux filles, certes déjà grandes, mais très proches de moi. Quand leur papa est mort, du jour au lendemain il y a bientôt 3 mois, elles ont été anéanties toutes les deux, étant très proches de leur père. Mon aînée depuis ne me parle presque plus de son père, s'étourdit de sorties, de concerts, etc.... tout en continuant à venir le soir à la maison au moins 3 fois par semaine pour ne pas que je reste toute seule. Est-ce vraiment pour ne pas que je reste seule, a t-elle besoin aussi de ma présence ou bien a t-elle besoin d'être dans sa maison ? Comme elle ne parle pas, je ne sais pas. C'est sa façon à elle de réagir. Par contre, la plus jeune, qui fait ses études loin de la maison, a besoin de me parler de son père, de l'évoquer, de me dire qu'il n'aurait pas été content de ses notes, mais qu'il aurait bien aimé parler avec elle de son stage. Par périodes, elle est pleine de colère contre tout le monde, ses amis, son maître de stage, sa soeur. C'est sa façon à elle de faire ressortir son chagrin.
C'est vrai que l'on ne maîtrise plus rien. il faut "gérer" notre chagrin, celui de nos enfants, plus tout le reste et on est déboussolées. J'essaye de me dire qu'il faut laisser faire le temps, ne pas forcément intervenir dans le deuil de nos enfants, les laisser réagir à leur façon. La seule chose que je ne fais plus devant elles, c'est pleurer. ça les inquiète tellement, que je me retiens. C'est vrai qu'elles me surprotègent, m'appellent plusieurs fois par jour, m'envoient des texto et des mails.
Je parle de leur papa de façon naturelle, j'évoque les bons moments, ses mots d'humour, son amour pour elles et pour moi, ses défauts également. Dès que nous buvons un verre ensemble, je lève toujours mon verre à lui. Je leur demande leur avis pour acheter ce qui manque dans notre maison, et retrouve dans chacune d'elles un peu de leur père, et ça nous fait rire.
Oui, notre vie est totalement bouleversée, plus rien ne sera comme avant. j'en prends conscience tous les jours, et chaque jour est plus difficile que le précédent. Même si je le réalise, je ne l'accepte toujours pas, je considère sa mort comme une injustice.
NATHALIE
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chère Flowers
Ce qui est compliqué dans le deuil, c'est que chacun réagit à sa façon, et pas la même en même temps.
En à peine 6 mois tu a vécu tant de souffrances, de bouleversements et ta fille aussi
Alors, si tu le désire et le peux, fais toi aider , exprime ta souffrance,trouve ce qui t'apaisera, vois un psy qui te convient et t'aidera à comprendre ta fille, lis tout ce que tu peux trouver sur le deuil pour en comprendre les mécanismes et ainsi comprendre et mieux accepter les réactions de ta fille
Je sais que de faire ainsi m'a aidé à commencer une amorce d'échanges avec mes fils, j'arrive à mettre des mots plus justes sur leurs réactions , à accepter leurs mouvements d'humeur, je leur ai dit mon besoin de parler de leur père, et, que je suis prête quand ils le voudront. Je suis plus disponible.
Mais ce sont de jeunes adultes, et ta fille est à l'aube de l'adolescence, période cruciale s'il en est.
j'ai dit à mes fils de se rapprocher des amis de leur père pour trouver un soutien un conseil, car ils partageaint les mêmes valeurs. mon deuxième (21 ans) apprécie de parfois se joindre à nous pour un repas une ballade. J'ai plusieurs couples d'amis qui ne se connaissaient pas bien, mais les hommes ont perdu un ami et quand un couple me sollicite pour faire quelque chose avec moi , je propose à un autre couple de se joindre à nous, l' homme ne se retrouvt pas ainsi seul avec 2 femmes, cela leur permet d'échanger aussi , car ils n'abordent pas le deuil de la même manière (ils doivent faire le deuil d'un ami). Et, pour mon fils que les amis de son père soient présents lui font le plus grand bien.
Peut être il peut en être ainsi pour ta fille, .... Elle trouvera des personnes avec qui elles pourra mieux parler, les jeunes ado se confient plus facilement à d'autres adultes que leurs parents, même sans deuil...
Amicalement
Orchis
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Bonjour flowers bonjour à tous ,
Voilà 10 mois que j'ai perdu mon ange .10 mois que mon petit Kevin (9 ans 1/2) n'a plus son papounet .
De "mon experience " je te dirai fais toi confiance .Nous savons par instinct ce qui est bon pour nos enfants .Ce qui les apaise .
Je me souviens que mon ostheopathe m' a tres justement dit que les enfants surtout à cet age ne peuvent pas faire plusieurs choses ils grandissent et c'est dejà beaucoup.Ils savent que s'ils ont besoin nous sommes là où une psychologue est là pour eux (c'est bien d'avoir une personne neutre qui puisses les "aider ".)
Je te dirai que j'apprehende l'adolescence mais je me dit qu'il faut que je sois bienveillante .Dis toi que si à l'école ça va , si son comportement envers les autres n'est pas different "tout va bien " (façon de dire car en fait tout ne peut aller bien mais nos bouts de chous savent qu'on ne peut revenir en arriere qu'on ne peut qu'avancer avec ce lourd fardeau et ce manque affectif)
Petit à petit tu arriveras à parler sans "trop d'émotions ou avec un peu moins de larmes" et qu' est ce que ça fait du bien d'évoquer les bons moments passes en famille .Ne pas oublier l'etre aime .Ne pas " l'effacer" comme on a pu le vivre surtout dans l'administratif.
Je reviens sur le fait de pleurer: Kevin avait du mal à me voire pleurer mais je lui ais explique que celà etait normal et qu'il y a des personnes qui ont besoin de pleurer et d'autres moins .J'ai besoin d'evacuer c'est un moment où je me vide et apres j'ai l'impression de pouvoir repartir .
Lorsqu'on a des coups dur car en effet on a l'impression que le sort s'acharne !!!.Mais, c'est aussi parcequ'on est plus sensible plus vulnerable , lorsqu'il y a quelque chose on se dit encore une mauvaise chose de plus mais au fond le pire on l'a vecu et il n'y à rien de pire que la perte de notre double!!!
Donc il faut apprendre à vivre seule avec notre ou nos enfants ;etre les 2 parents à la fois gerer le quotidien tout gerer seule faire au mieux et que c'est dur .Alors actuellement je me dis qu'est ce que toi tu aurais fait ????
Cela m'apaise de penser qu'il est là qu'il m'aide .
J'essaye de me rassurer pour avancer .Je ne veux pas angoisser plus Kevin .Apres facile à dire car y'a des fois ce n'est pas possible !!!
Pourquoi ne pas suggerer à ta fille d'ecrire à son papa ?Kevin à certain moments le fait il me dis mais maman si je fais des fautes ?Ce n'est pas grave si tu veux on les corrige ensemble ou autrement c'est normal que tu en fasses tu apprends.
Le maitre mot se faire confiance (on doit reapprendre à le faire )
Ne pas hesiter à faire appel à une personne neutre si tu vois que ton enfant ne va pas bien et que tu as peur de ne pas y arriver .
Ne pas laisser des questions sans reponses (ce sont tes reponses et tu rassures ton enfant )
Je vous embrasse freres et soeurs de peine
Sylvie
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Merci Sylvie. Étant avec une petite de 9 ans et demi, je crois que je lui en demande trop... Heureusement, les vacances commencent ce soir, je vais me calmer...
Beau message d'espoir.
Caroline
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Sylvie
oui tu peux avoir confiance en toi
Kevin a la chance d'avoir une maman comme toi , qui sait prendre soin de lui , et je vais puiser dans ce que tu nous écris pour aider mes fils bien qu'ils soient plus âgés . merci de nous faire partager ton expérience , ton bon sens, ta bienveillance.
Prends soin de toi
amicalement
Orchis
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bonsoir
cest la vie mer n etinquiet pas je connais quelqun qui poura t aidez
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J'ai repris le travail hier et quelle journée, la plus longue que je n'ai jamais connue, je me demande si j'ai bien fait d'y retourné, car je me sens tout à fait en décalage avec mes collègues, qui essaient malgré tout de me changer les idées. Aujourd'hui, en rentrant, je me suis écroulée de chagrin, tout ce que j'ai retenu pendant toute la journée, se déverse continuellement, j'ai trop mal, il n'est plus là pour que je lui raconte ma journée ! c'est le week end et rien de prévu, je me sens inutile, vide, en détresse. Le manque est cruel, j'ai envie qu'il revienne et qu'on puisse se serrer dans les bras, se caliner, se sentir, se dire je t'aime ...mais ce ne sera plus le cas....
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Flowers, à peine un mois d'arrêt de travail, n'est-ce pas un peu juste?
Certains ont besoin de se jeter dans l'action à corps perdu et d'autres, dont tu sembles faire partie, ont besoin de stopper tout, de s'assoir, d'éviter la foule.
Peut-être en effet devrais-tu prendre quelques semaines de plus.
As-tu un médecin pour te conseiller?
Vois-tu un psy?
Il est important que tu te sentes soutenue, ton drame est trop proche pour que tu puisses comme cela, sans garde fou, remettre un pied dans le monde.
Il y a bien des choses à apprendre, réapprendre, admettre... Et il faut surtout prendre le temps de s'occuper de soi.
Je t'embrasse Flowers.
A te lire.
Marina
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Bonsoir PiMa,
Je suis soutenue par beaucoup de personnes, ma famille, mes amis, mes collègues sont tous très présents, tous les jours j'ai un coup de téléphone, des messages. Quand ils appellent je leur explique que ça ne va pas, ils me remontent le moral, on me dit "il faut du temps", "ne te précipites pas", "penses à toi". j'ai repris le travail car à la maison malgré que je m'occupais, j'avais envie de reprendre, mon médecin m'a conseillé aussi d'y retourner pour éviter de m'enfermer, la psy de l'hôpital que je n'ai vu qu'une fois après le décès m'a dit de faire comme moi je le sentais. Je vais voir la semaine prochaine et si cela ne va pas je pense revoir avec mon médecin. j'ai envie de montrer que je ne me laisse pas aller, ma fille est retournée à l'école alors pourquoi moi je ne reprendrais pas le travail ! il faut que je lui montre que je tiens le cap. Elle me voit craquer, c'est dure aussi à supporter !
Je veux que mon amour soit fier de moi là où il est. Apprendre à vivre sans lui, reprendre des repères, et surtout admettre qu'il n'est plus là c'est terriblement difficile, mais il faut que j'y arrive ! A lire tous ces messages sur le forum, je me rends compte que cela est très dure pour tout le monde.
Flowers
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Bonjour Flowers,
J'ai un question: et si tu te laissais aller, si tu 'craquais", à quoi ça ressemblerait? Tu pleurerais plus souvent devant elle? Tu serais quelques semaines sans rien faire? Vivre son deuil, n'est-ce pas ça un peu: craquer, flancher, tout en étant soutenue.
Le pire pour moi, ça été d'entendre "T'es faite forte Caro". Pffff. ça servi à rien être forte. Sauf rendre moi et ma fille plus angoissées et surtout, plus impulsives (surtout cette dernière caractéristique).
J'ai aussi voulu ne pas flancher, ne pas pleurer devant elle, continuer à faire comme d'habitude... je ne suis pas sûre (pour moi, bien sûr) que ça a aidé. Par contre, semble que nous faisons pas mal tous cela.
La directrice de l'école de ma fille qui a perdu son mari quand il n'avait pas 40 ans (mort soudaine, ACV). Elle m'a dit qu'elle avait aussi fait ça, durant 5-6 ans: montrer à sa fille (9 ans) et son fils (14 ans) qu'elle était forte, ne pas trop montrer ses sentiments, continuer, travailler... le résultat n'a pas été des plus réjouissant. Lors d'un événement dramatique (sa fille a fait une tentative de suicide), elle a finalement pu reprendre sa vie en main quand le doc de sa fille l'a aidé véritablement (psycho-thérapie de longue haleine). Il lui a dit: "Vous avez été le miroir de vos enfants".
Elle a lâché prise sur sa vie de "Cours toujours" et sa fille et son fils ont eu une vie meilleure (ils ont près de 30 ans).
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Lâcher prise... des fois, je ne sais pas non plus ce que c'est. Par contre, j'apprends, petit à petit.
Je t'embrasse et te souhaite une belle nuit.
Caroline
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Je n'aurais pas dit mieux Caroline, exactement ce que je pense.
Lâcher prise et reprendre son souffle...
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bonjour flowers,
tu sais reprendre après 1 mois, 3,6 ou + se sera tjs difficile, parce que la difficulté du retour le soir +we il faut l'affronter, la perte des repères que l'on avait avant, un tas de détails qui faisaient le quotidien auquel on ne pensait pas avant ...
plus de comment c'est passé ta journée, qu'est ce qu'on mange ce soir , qu'est ce que l'on regarde à la TV ?
qd j'ai repris le boulot ( 1 mois après le décès) ma fille était partie pour 2 mois à l'étranger, alors oui, me retrouver vraiment seule à la maison, ça a été horrible, mais le fait qu'elle ne soit pas là, et bien j'ai peuré, parlé toute seule...personne pour me regarder et voir ma souffrance , ça m'a permit de me lâcher...elle revient le 3 juillet, et je sais que si j'ai envi de pleurer....et bien je pleurerai, je me rends compte que j'en ai besoin et ça arrive n'importe quand.
ne te cache pas de ta fille, tu as besoin d'extérioriser tes sentiments, bien sur tu dois lui montrer que tu es forte, mais tu as le droit d'avoir des "creux " et je pense qu'elle est capable de comprendre que tu sois triste.
amitiés.
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Aujourd'hui il me manque tant, je l'attends, quand va t'il rentrer ? le manque est immense et se fait ressentir tout le temps, le plus souvent le soir et le vendredi. Je me demande à quoi cela sert de devoir continuer, pour qui, pour quoi ? alors qu'on serait si bien de nouveau ensemble. On va me dire, "tu es au creux de la vague" "c'est normal" Je ne trouve rien de normal dans tout cela !
c'est tout simplement insupportable ! Comment peut-on continuer dans ses moments là ! je ne sais pas. même en lisant tous ses messages, tous ces gens qui continuent avec cette force qui leur ait donné, Je ne sais pas si je l'ai cette force !
Je survis mais comment !
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Normal? Non, je n'ai jamais pensé ça. C'est un processus connu, oui, il y a des étapes, bien sûr.
Mais ce type de souffrance n'est pas normal, pas désiré, on n'en a pas vraiment besoin. Mais quand le corps est parti, les autres doivent continuer à vivre, ça vaut la peine, vraiment.
Ce processus de deuil, ce travail de deuil est puissant et il fonctionne, je te le promets, tu te sentiras libéré de cette profonde douleur. Petit à petit, par petites vagues et bientôt, les soulagement ne sera peut-être pas permanent, mais il sera là pour la vie :)
Courage!
Caroline xx
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Après 12 mois de son départ, et depuis maintenant 2 à 3 semaines que c'est dur.
La vie vaut elle vraiment d'être vécue? D'accord il y a eu les moments de bohneur, mais quel prix devons nous les payer.
(Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé. ), peut être, mais comment faire lorsque la souffrance, le manque sont toujours là, lorsqu'ils sont ta dernière pensée de la journée et ta première au levé.
Pour ma part, j'ai beau donner le change, m'effondrer, m'activer ou ne rien faire je ne vois plus le bout du tunnel, bien au contraire tout nous saute au visage.
J'en est marre :( :( :( :(
Béné
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Bon matin Bénédicte,
Où crois-tu en être dans ton cheminement du deuil? Es-tu encore soutenue par ton entourage?
Reçois-tu une aide psy?
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Quand tu dis que tu t'effondres, tu pleures? En parles-tu?
Je sais, tu l'as déjà fait... mais tu peux nous parler de ton homme? On va te lire, moi, j'aime encore parler de Lowell, après plus de 2 ans. Je m'écoute et je vois que je ne parle pas de la même manière depuis quelques temps.
Je le remercie beaucoup, pour qu'il soit encore plus présent en moi. Qu'il m'aide. Il était fort, con, intéressent, intelligent, drôle, léger, des fois indifférent, chaleureux... une belle personne quoi.
Je t'embrasse et te lirai avec attention,
Caroline