FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: Caroline3 le 06 mai 2012 à 20:47:12
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Bonjour à vous,
J'ai besoin de votre aide, de vos conseils, de votre soutien. Je ne me vois pas en parler ailleurs, sauf à mon psy. J'ai un peu honte...
Pour la petite histoire et en résumé: mon mari est décédé ça fait deux ans, mais ça n'allait plus du tout (si on peut parler de dépression, j'embarque...). Je suis donc en arrêt de travail depuis quelques jours, pour une durée indéterminée. J'ai commencé (grosse décision) de prendre les antidépresseurs, ça fait trois jours, donc pas d'effets encore, sauf placébo ;).
Par contre... si je reste à la maison, je vais être scotchée... ici. Je veux dire, devant l'ordi, sur le net. Juste pour surfer, juste pour remplir un vide. Je désire donc avoir le courage de me déploguer du net durant la journée et y revenir une ou deux fois par jour, afin de lire mon courrier, venir vous lire ici (ça me donne du courage) et écouter des émissions avec ma fille, le soir.
Je voudrais tant faire de choses dans cette maison!!! J'ai une liste à n'en plus finir, dont de la peinture, je viens d'acheter des armoires, il faut les installer, je veux lire des livres, m'occuper de mon jardin, nettoyer mon auto archi sale, monter le trampoline pour ma fille, faire du vélo (le beau temps est enfin arrivé) et le plus important: faire un GROS ménage de mes papiers, c'est le bordel sans bon sens et ça devient dangereux (perte de papiers importants) - et la liste n'est pas finie... c'est par ailleurs un danger: il faut que je prenne les choses une à la fois.
Mais comme j'ai une connexion sans fil, il me faudrait la fermer durant la journée.
C'est de ce courage dont j'ai besoin, à tous les jours.
Voilà.
Amitiés,
Caroline
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Caroline,
Je vais essayer de te répondre, sans cependant être capable de t'apporter un conseil : car j'étais moi aussi déjà un peu "accro au net", mais je le suis devenu encore un peu plus depuis que je fréquente ce forum, qui est quasiment devenu un besoin vital pour moi.
Si l'outil est virtuel, les liens de solidarité, d'entraide qui nous relient, ne le sont pas.
Je me dis, cependant, qu'en définitive il ne s'agit que d'une "drogue douce", qui deviendrait nocive si elle m'empêchait de faire des choses plus importantes : m'occuper de mes petits-enfants, apporter une aide quand nécessaire à mes enfants, ….
Il est vrai aussi que tout est fait, dans notre société moderne, pour nous rendre "accro" à des applications ou des outils dits "modernes", par exemple les téléphones "surpuissants" (type iPhone ou Blackberry) permettant d'être joints à tous moments, de naviguer sur le net…. Pour ma part, j'ai fait le choix de m'en tenir à un téléphone basique, qui ne fait que téléphoner : c'est une source de tentation en moins.
Il me semble que tu te trouves dans une situation analogue : puisque tu t'es fixé une liste conséquente d'occupations, que tu juges importantes. Alors, je suis convaincu que tu seras capable, progressivement (et non brutalement), de te détacher (je pense que c'est le sens du terme "déploguer") quelque peu du net, n'y venant plus qu'à certains moments de la journée que tu auras décidés.
Bon courage, donc, et cordialement. Daniel
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Je te comprends puisque je suis devenue accro au forum. D’autre part, c’est aussi une façon d’avancer, je pense. Mais je me demande si ta liste n’est pas trop conséquente alors que tu es en arrêt maladie. Ne vaudrait-il pas mieux que tu t’occupes d’abord de toi et de ta fille surtout ? Fais des promenades et des sorties. Ralentis ton rythme de vie.
Si j’étais salariée, je demanderais un arrêt de travail maintenant car depuis 14 mois je fais face et j’aurais besoin de me reposer et de m’occuper que de moi. Je crois que je suis proche du burnout. Ma liste des choses à faire ressemble à la tienne. Bon, si je ne venais pas aussi souvent sur le forum, j’aurais le temps mais pas l’énergie pour le rangement et le reste. Alors tant pis, ça attendra. Je m’occupe d’abord de moi.
Ce sera probablement une bonne résolution d’aller sur internet qu’une fois par jour à partir d’une certaine heure et de te limiter dans le temps. Il faudrait peut-être que j’y pense aussi.
Mon bonjour vers le Canada. Je n’y suis jamais allée, mais cela me tenterait bien.
Prends bien soin de toi comme aimait à dire ma fille
Méduse
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Bonjour à vous,
Vraiment, merci de votre soutien. Aujourd'hui, dimanche (j'écoute la victoire de votre nouveau président) j'ai pu accomplir quelques tâches, dont, bien sûr celle de m'occuper avec amour de ma fi-fille. Préparer bons repas, jouer avec elle, l'amener chez des amies, aller à la bibliothèque avec les mêmes amies. À la bibliothèque, j'ai réservé le livre de ce site (Fauré). Il semble très en demande. J'ai aussi emprunté d'autres livres au sujet de la dépression.
J'ai conduit Lou à son cours de natation, et pendant ce temps, je me suis promenée un demi-heure le long de la rivière Saint-Charles où j'ai réfléchi. En regardant les oiseaux, les fleurs nouvellement sorties, les feuilles des arbres, elles, à peine dévoilées de leur bourgeon. Comme j'ai une entorse assez sévère qui date de 20 jours, je ne peux pas faire de longues promenades, ni de sport comme courir.
J'ai lu au complet un document sur le traitement de la dépression que mon doc m'a donné. Ça m'a fait du bien. Quoique le voyage sera long...
Vous allez trouver ça un peu con que je l'écrive ici, mais ça m'aide: ma cuisine est propre, mon linge n'est cependant pas rangé, je n'ai pas engueulé ma fille (!!!). Lou est très prenante et elle peut m'amener au bout de mes ressources - elle insiste toujours pour avoir quelque chose (à l'heure du "dodo": "Je veux mon beignet, si tu ne me le donnes pas, je vais appeler la DPJ "- direction de la protection de la jeunesse). Aujourd'hui, j'ai pu me calmer intérieurement et ça lui va. Elle se calme aussi par elle-même. Et est venue s'excuser d'elle-même (rare).
J'ai aussi préparé le trampoline et Lou a pu y sauter. J'ai fait un petit feu derrière ma cour, pour brûler des vieilles branches. J'ai même payé sur le net 3 factures...
J'ai été un peu moins souvent sur le net, ce qui est un début.
Bon, je ne suis pas si pire - paraît qu'il faut se féliciter... un jour, à force, je vais y croire.
Merci encore pour vos mots, je les lis et les relis.
Amitiés, Caroline xx
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Déploguer: une "plogue" c'est une prise de courant. ;D ;D ;D
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Yohann: si je suis sans fil, je me promène avec mon ordinateur portable partout dans la maison. Si je suis avec fil, je n'ai que le sous-sol (un endroit assez désagréable) ou le bureau (un endroit épouvantablement encombré...). C'est beaucoup plus contraignant. Le goût d'y aller est moins fort.
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Méduse: juste le fait de ne pas me pointer au bureau, c'est énorme! Je suis libre, et ça fait du bien. Un énorme soulagement, j'ai une responsabilité qui me rend encore malade (rapports, appels, voyages en Afrique, dans le Nord du Québec, réunions sans fin, calculs impossibles, factures d'Afrique archi mal faites, sous-financement de projets... bruits que je ne peux plus supporter, la solitude du bureau 7H30 par jour, la cigarette, les multi-tâches - ça, je n'étais plus capable, même si c'est normalement dans mes fonctions).
Mais je te l'accorde: il ne faut pas que j'en fasse pas trop, mais comment y arriver? J'ai quand même une petite qui demande énormément d'énergie (moins la semaine, puisqu'il y a l'école). Aussi: il ne faut pas oublier que j'ai arrêté avant que je n'arrive à une dépression profonde. Ce qui se pointait. Je ne suis pas "top shape", mais je vais relativement bien, sauf qu'effectivement, j'ai des périodes dépressives durant la journée, durant la semaine. Et ce, depuis 40 ans.
Or, en restant scotchée devant l'ordinateur, durant la journée, j'empire ma situation - je le sais, ça fait depuis 1999 que je suis scotchée devant... Ça fera parti de mon quotidien pour encore longtemps, je ne m'attends pas à ne plus y aller - tout ou presque s'y trouve, musique, photos, paiement de factures, travail, recherche de tout et de rien,... - mais je dois apprendre à contrôler ma venue sur Internet. C'est une question de santé mentale, j'en suis persuadée.
Voilà, encore une fois, merci de tout coeur. Bien sûr, c'est virtuel, mais le bienfait que vous me faites, lui, est réel.
Caroline xx
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bonjour Caroline ;
même si je n'interviens plus souvent , moi aussi je suis 'addict' à mon ordinateur , et en particulier à ce forum.
je suis le parcours des un(e)s et des autres; j'ai été très marquée ces derniers temps avec l'arrivée de femmes avec des enfants, et aussi de très jeunes, qui n'ont pas eu le temps de voir leurs projets se réaliser..
pour revenir au sujet de ton file , je te livre simplement mon expérience :
devant la multitude de tâches à accomplir, j'essaie de discerner les priorités , et de me fixer de petits objectifs ; je me mets des post-it et je barre au fur et à mesure ce qui est fait! aujourd'hui il me faut finir la vaisselle et ranger, après le passage hier de 30 personnes qu'une de mes filles avait invitées à la maison pour l'anniversaire surprise de son mari !
Dès que le temps le permet (le soleil pointe son nez aujourd'hui) j'essaie de faire un peu de jardinage.
pour être bien avec les autres, il faut d'abord être bien soi-même;
alors, prends soin de toi, fais toi plaisir si tu le peux , pour pouvoir ensuite être disponible pour ta fille quand elle est à la maison ;
et puis viens nous dire tes réalisations !
je te souhaite une douce journée et t'embrasse
marie-claire
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Quelle bonne idée ce médecin de vous avoir documentée sur la dépression.... Il vaut mieux prévenir, c'est une maladie
sournoise qu'il est préférable d'attaquer à son début.... Ma chère fille en a fait les frais alors qu'elle a jugulé un cancer de la
thyroïde.... Elle ne l'a pas vue venir, elle n'a pas été prévenue, d'autant que lorsqu'elle est "sévère" on ne sait pas bien la soigner....
pas en France en tout cas ! Ses proches n'étant pas informés, tous la boostaient alors qu'elle devait ralentir, s'occuper d'elle
et surtout être soutenue, revalorisée, pour retrouver la confiance.... Tous ont été.... "nuls" par ignorance, médecins compris !
Alors Caroline, accordez-vous des petites pauses, des programmes moins chargés, des moments "bien-être", ça aussi c'est du temps précieux qui vous apportera beaucoup à toutes deux... comme votre journée d'hier, dimanche.... Quant à votre petite Lou, elle parviendra aussi à mieux partager lorsqu'elle vous sentira plus "zen"... Ma petite-fille a été assez gâtée mais actuellement la nounou remplace en partie sa maman et la met gentiment au diapason, bien obligé, le père étant seul avec deux enfants maintenant....
Vous êtes sur la bonne voie Caroline... le fait de prendre conscience de ce qu'il faut changer c'est un grand pas en avant...
Avec mon soutien et mes affectueuses pensées. Mamm'j
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Merci Mammj,
Aujourd'hui, j'ai peur de me retrouver seule, dans cette maison. Peur de l'inaction, du vide.
Caroline
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Tu n’avais pas une minute à toi – à part tes visites sur le forum. Maintenant, il faudra d’abord que tu te reposes. Forcément, tu vas te mettre à réfléchir. Mais n’as-tu pas besoin de faire le point ? C’est prenant, fatigant aussi. Et pourquoi ne pas aller te promener régulièrement ? Cela te ferait du bien. Fais-toi plaisir. Tu l’as mérité. Et si tu tournes trop en rond, appelle une amie ou viens nous retrouver.
Alors que je n’étais pas encore en deuil, je me sentais en manque de travail et incapable de trouver des occupations après des périodes de travail intense. Mais cela rentrait dans l’ordre au bout d’un moment. Par contre, je n’ai pas encore fait l’expérience d’une dépression en dehors de mon deuil. Que le psy te conseille-t-il de faire ?
Prends bien soin de toi
Méduse
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Bonjour Méduse.
Le psy ne me conseille pas en fait. Ou rarement. Je vais le voir lundi prochain.
Pour la promenade, je te l'accorde, c'était dans mes plans. Chaque matin, je vais conduire ma fille à l'école et j'irai me promener dans un parc, juste à côté.
Il me faudra une routine, mais pas tout de suite.
Encore merci :)
Caroline
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Un programme de Ministre Yohann !!!!!
Amicalement,
Karine
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Yohann, je retiens (en ce moment) deux éléments:
... le plus dur est d'avoir envie de faire.
En effet, pas du tout envie de plier mon linge. Je l'ai fait aujourd'hui avec un peu plus "d'enthousiasme" que d'habitude. Mais après n'avoir rien fait durant des heures.
... après les quelques mois de très gros flottement, j'a tenté d'organiser ma vie avec des activités externes.
C'est ce que je dois faire, enfin, je crois: flotter pour quelque temps. Avant de penser réaliser des activités aussi nourrissantes. La question: combien de temps?
C'est bien que tu prennes le temps de t'occuper vraiment de toi. Je veux dire: sur ta liste, tu n'as pas mis les tâches à faire, mais bien des activités qui te permettent de mieux vivre.
Bonne nuit!
Caroline
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Aujourd'hui, je ne suis pas très motivée... peut-être que ces pilules me font encore plus dormir? En tout cas, je suis plus souvent fatiguée et j'ai de légers problèmes de digestion.
Ce matin, j'ai rencontré une amie, qui sait que ça ne va pas bien. Une femme sympa, dynamique, qui a 67 ans, qui voyage beaucoup, fait du sport à tous les jours, qui rigole, qui vit quoi! Tout de même... elle me parlait de sa vie de couple, pas parfaite, mais heureuse, de leurs projets communs. C'est bien normal. Mais quand elle m'a demandé (à la fin, après plus d'une heure de ses histoires) comment ça allait, je n'avais plus le goût de parler. "Ça va". "Tu as des beaux projets pour cet été?" "Bien sûr", et je lui raconte mes déplacements futurs.
On ne parle de de ce genre d'humeur. On dirait que je n'ai pas de bonnes raisons d'être mal. Comment dire à quelqu'un "Ça va mal, je ne pense qu'à dormir, à ne rien faire", aors qu'on est devant la joie de vivre? Même si je me force à préparer des bons repas pour ma Lou?
Je l'écoutais, par respect, avec beaucoup d'admiration (elle en a connu des épreuves aussi), mais mentalement, je n'étais pas là.
Ce qui est bizarre, c'est ce nouveau sentiment (peut-être malsain?) de désir, d'acceptation de ne rien faire. Je suis allé au centre d'achat faire l'épicerie et c'est rempli d'hommes (surtout) et de femmes très âgés... drôle de feeling.
Bien sûr, le quotidien est là, il me rattrape et m'oblige à être un tant soi peu active: ma fille principalement, mes besoins essentiels, mais je n'ai plus ce ressort qui permet de faire de quoi avec détermination. Peut-être l'avais-je perdu voilà 40 ans, en fait... je veux le retrouver, mais je ne sais pas trop comment.
En baissant les bras, en me permettant de réfléchir, de pleurer, de prendre le temps de ne rien faire. comme je ne l'ai jamais fait auparavant, je souhaite y arriver.
Caroline xx
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Caroline,
Des épreuves j'en ai passé mis à part ce deuil qui m'accable. Ce que j'ai pu en retirer c'est que parfois pour progresser il faut savoir reculer. Oui c'est dans les échecs que se forgent notre vie, notre parcours et finalement nos victoires.
Un jour mon frére m'a fait le plus beau compliment que l'on m'ait fait jusque là, il m'a dit que j'étais comme un chat quand je suis dans l'échec, je rebondis, je m'accroches, je retombe toujours sur mes pattes et finalement je recrée. Oui, nous aurons "plusieurs vies", comment et bien à chacun de créer ce qui lui permettra "d accepter, de grandir face à ce deuil."
Alors ne soit pas motivée ce n'est pas grave, oses dire aux gens que tu ne vas pas bien, oses montrer tes peines à ta fille et partager avec elle ces moments, oses finalement te retrouver et être toi même.
Bises
Elodie
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Caroline,
Ce sentiment de n'être " pas là" quand les gens autour de nous parlent de leur vie de couple , de leurs projets de vacances ou de leurs projets à deux tout court, je l'ai souvent. Et encore plus maintenant que cela fait presque 2 ans et demi que je suis seule... J'ai souvent l'impression que les gens autour de moi se disent que, pour moi, la page est tournée et que je peux continuer ma vie, que la souffrance du deuil doit être loin derrière moi...
C'est vrai que j'en impressionne plus d'un avec mes projets de tout plaquer et de partir en Afrique! C'est normal que tout le monde se dise que j'ai accusé le coup . Je donne l'image d'aller bien, alors... :-\ Si tous ces gens me voyaient le soir ( ou le dimanche), lorsque je tourne en rond chez moi comme un ours en cage, lorsque je me traîne de mon fauteuil du salon à mon ordi; de mon ordi à ma télé...Quand je zappe sur ma télé et que , finalement, je vais chercher mon portable que je pose sur la table du salon..Au cas où il y aurait quelqu'un sur Facebook!!
Tellement dur cet état de manque permanent...Je réalise que, même si j'ai des projets motivants sur le point d'être concrétisés, la lutte pour faire face, la lutte pour avancer est un combat quotidien. Depuis que j'ai perdu mon amour, il n'y a pas un matin où je ne me sois réveillée sans me dire " Encore une journée sans lui..."
Contrairement à toi, Caroline, je me pousse à faire quelque chose , car justement, si je ne cherche pas à changer ma vie, alors je risque de ne plus rien faire et d'accepter cette envie de ne rien faire...Et dans ces conditions, comment trouver alors une raison de survivre ?
Moi, je n'ai plus de petite fille pour m'obliger à tenir le coup. Moi, j'ai une grande fille qui, même si elle a énormément souffert du décès de son père, vit sa vie de jeune femme, est entourée d'ami(e)s. Nous passons de bons moments ensemble, mais le plus souvent , je me retrouve seule chez moi le soir. Ce qui est bien normal, car je ne veux en aucun cas que ma fille se prive de vivre sa jeunesse pour moi!En revanche, je m'autorise à vivre cette coupure prévue sans demander d'autorisation à mes enfants.
Je ne sais pas si le changement d'orientation que je vais donner à ma vie va m'apporter un peu de cette sérénité perdue.. ???
Je ne peux que l'espérer...Au moins, j'aurai essayé...
Je t' embrasse et te souhaite de retrouver au fond de toi une envie, une envie de faire quelque chose de ta vie...
Suzy
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Bonjour à vous et Yohann,
Ça va mieux. Mieux dans ma tête. Je crois que c'est l'effet placébo du Cipralex (pris depuis 7 jours). En ce moment, j'ai peur de ses effets secondaires et par la suite, des effets du sevrage. Je ne suis pas certaine que je devrais continuer, je n'en suis qu'à 5 mg. Ça me fait peur en maudit.
La journée s'annonce grise, mais avec des activités prévues: ranger linge, un peu de couture, repassage et début du ménage du bureau - une tâche de titan dans mon cas. Ma sécheuse ne fonctionne pas: les tuyaux de sortie d'air sont bloqués. Il faudra appeler un spécialiste.
Il y a toutes les photos dans un bac: toutes mélangées, une bonne partie des papiers aussi tous mêlés. Des objets de toutes sortes, un peu éparpillés par terre.
Heureusement, ma cuisine et mon salon sont assez nickel.
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À la maison, il y a présentement des travailleurs qui refont une partie de ma clôture. Ça occupe.
Une petite marche, pour mettre de l'oxygène dans mon cerveau, malgré la température assez froide et humide.
On verra si j'ai l'énergie (le désir) de faire ça. L'envie de ne rien faire... mmm, je ne sais plus, c'est moins pire. Mais l'inaction est encore plus agréable (soulageante?) que le mouvement.
À +
Caroline
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Ce soir, en lisant le lien sur le site du vidéo de Christophe Fauré (INREES), je crois que jamais, je n'ai pensé que Lowell était vraiment mort.
Pourtant, je l'ai accompagné jusqu'au bout. Je l'ai vu sur son lit de mort, j'ai entendu sa dernière respiration. Je l'ai fait incinéré. J'ai divisé ses cendres. D'ailleurs, il est dans mon salon.
Non pas qu'il allait revenir. Non. Mais qu'il était quelque part, peut-être en Afrique. Sans nous. Combien de fois j'ai dit "T'es où Lowell?"
Or, c'est la première étape: "La première (étape) consiste à reconnaître et à accepter la réalité du décès." Fauré.
Caroline
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Bonjour Caroline,
Comme toi je n'ai jamais vraiment admis et surtout intégré le décès de ma Loulou.
Depuis trois soirs l'olivier ne bouge plus quand je sors fumer et lui parler alors je me dis qu'elle est partie ailleurs mais je ne peux assimiler sa mort comme une séparation définitive.
Je lui fais construire une petite maison recouverte de pierres en guise de tombeau avec du faux gazon à l'intérieur avec ses cadeaux et objets comme sa poupée Marguerite qu'elle traînait partout depuis ses 2ans!
Je ne peux accepter qu'elle repose dans un lieu sans chaleur comme si cela calmait sa peur de la solitude.En même temps je sais que cela peut paraître n'importe quoi,je m'endette pour lui faire cette maisonnette mais je ne peux pas faire autrement.
Un jour j'irai moi aussi dans cette maisonnette et je suis même prête à y aller aujourd'hui,juste ma douche à prendre(petit mot vrai pour sourire!).
Je n'arrive pas à lire de livres,les seules lectures en ce moment sont de vous lire tous sur ce forum avec souvent même plus le courage d'intervenir à mon tour.
Je te souhaite de cheminer sans trop de douleur et d'avoir beaucoup de bonheur avec ta puce.
Tendres bises
Claudia
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Bonjour Caroline,
Accepter le décès, c'est bien le problème. Je l'ai réalisé, par force, mais je refuse de l'accepter, je refuse d'accepter ma vie sans lui.
J'ai beau me raisonner, me dire que je n'ai pas d'autre choix, je ne peux m'imaginer vieillir seule, sans lui à mes côtés.
Gros coup de blues ce matin. J'ai pris mon après-midi pour m'occuper un peu de mon jardin.
Nathalie
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Bonjour Nathalie,
Comme toi gros coup de blues ce matin,un flot de larmes m'envahit mais voilà il faut se battre pour cette vie terrestre afin de ne pas ajouter du malheur à ceux qui nous aiment,je me dis cela tous les matins quand je me réveille encore en vie!
Profite bien de ton jardin ,moi en plus j'ai une tendinite au coude et je ne peux pas faire grand chose sans souffrir!
Je te souhaite davantage de sérénité chaque jour!
Tendrement
Claudia
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Ce qui n'est pas mieux, moralement que la phase 2, mais qui est une preuve que tu as avancé !
Ça m'a fait sourire: "moralement", en effet, chaque étape n'est pas à proprement parler des plus agréables à vivre.
Pas mieux, parce que l'idée d'avoir vu un homme tel que Lowell souffrir physiquement, être diminué intellectuellement, qu'il n'ai jamais accepté de partir "pour toujours" -- comme il n'en parlait pas, je peux me tromper, qu'il n'ait plus eu le contrôle de son corps, alors qu'il était un bon vivant dans toutes les sphères de la vie ::) qu'il avait fait le tour du monde par deux fois, en moto, qu'il pouvait conduire 10 heures de suite sur des terrains impossibles en Afrique, qu'il conseillait très bien des agriculteurs africains, qu'il écrivait de manière poétique, intéressante, qu'il aimait tendrement sa petite fille... qu'il... bref, c'était un brillant et jamais, jamais je ne pourrais rencontrer un homme tel que lui, malgré ses défauts, qui sait, qui connaît, qui aime autant l'Afrique que lui.
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Vieillir seule... pour ma part, c'est possible. Pourtant, je préfère la vie à deux. Le quotidien ordinaire à deux, moi j'aime. Reste qu'il y a beaucoup de compromis à faire et comme ça fait deux ans que je n'en fait presque plus, je m'imagine très difficilement "dealer" une situation contraire à mes désirs :)
Hier, j'ai pu accomplir quelques tâches de la maison (et il faut me dire que je suis fière, sinon, je l'oublie) et le soir (comme tous les jeudis, je fais garder la Lou), je rencontre un groupe de soutien (surtout des vieilles femmes, elles sont hyper chouettes).
J'ai aussi acheté des fleurs pour ma mère et ma soeur - fête des mères dimanche.
Aujourd'hui, je vais écouter le vidéo de M. Fauré.
Merci d'être là,
Caroline xx
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mais si Yohann tu as encore plein de choses à nous dire !
ne serait-ce que ton cheminement à toi qui est forcément unique , même si nous passons tous et toutes par des étapes inévitables!
quant à savoir si ta vie sera solitude ...
il ne faut jurer de rien; nous ne savons pas ce que la vie nous réserve ;
Pour moi aussi , actuellement , je ne conçois pas d'être amoureuse , d'avoir envie de vivre avec quelqu'un.
mais l'expérience d'autres sur le forum nous a appris qu'il était possible de 'vivre une autre histoire d'amour '
alors ...qui vivra verra !
bonne soirée (et à bientôt peut-être? )
maarie-claire
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... et si tu n'as plus rien à dire, non, non, c'est pas vrai! Plusieurs personnes sont mieux instruites que chacun d'entre nous, sur un sujet, mais pour l'instant, c'est toi qui nous soutien, pas Dr Fauré.
Et en ce moment, le besoin d'être soutenu est plus important que tous les vidéos de la terre. Écoute, ce soir, j'étais chez ma petite soeur et elle sait très bien que je suis en arrêt de travail (et pas pour les vacances). Ma soeur est une bonne personne, assez équilibrée (si on compare...), gentille et tout. Et bien, pas un mot sur mon arrêt de travail, à part "Comment ça va?"!!! Pourtant, elle n'était pas mal intentionnée, elle était juste "ailleurs", dans son histoire à elle, et son histoire est tout aussi grave que la mienne.
Ah... des fois, je ne comprends plus l'humain. Faudrait-il donc que je m'effondre pour de vrai pour que mon entourage comprenne que je ne vais pas bien? Quelque fois, je crois que oui: il faut être sur le bord du gouffre pour être repris par en arrière.
Bon, je n'en suis pas là, loin derrière en fait, mais le jour où ça arrivera, j'irai à l'urgence plutôt que de demander de l'aide de ma famille.
Bon, c'est l'heure du sommeil, ici, au Québec. Je vous embrasse, merci de votre présence.
Caroline xx