Bonjour Gilles,
Le temps n’efface pas la douleur qui peut revenir par bouffée d’angoisse et d’incertitude. Il permet cependant de prendre de nouvelles habitudes de vie, par la force des choses.
Cela fait 27 mois que je chemine dans ce nouveau chapitre de ma vie. Si aujourd’hui, je me sens enfin calme et presqu’apaisée, l’anniversaire des deux ans a été dur, avec cette impression de mourir lentement et de ne pas voir les choses évoluer.
Et puis, un matin, une discussion, un échange avec une personne qui ne me connaissait pas mais qui a su dire ce qu’inconsciemment j’attendais, et j’ai pris ma nouvelle vie en mains.
J’aime mon époux profondément et à jamais. Et mon ultime preuve d’Amour est de me sortir de ce deuil qui peut détruire les âmes les plus fortes.
Pierre s’est aussi battu courageusement contre la maladie, je dois me battre contre l’abattement et le renoncement. Et tu ne peux faire moins, si en plus tu as un petit garçon qui a besoin d’un père, mais d’un père serein et joyeux.
C’est une terrible épreuve, et nous « morflons ». Mais tous nous savons que, même en connaissant la fin de notre vie de couple, nous referions la même chose et accepterions l’Amour, quitte à le perdre si brutalement, si durement.
Te voilà intégré à notre grande famille « d’éclopés de la vie », nous sommes beaucoup trop à souffrir, mais jamais assez pour nous entraider.
A te lire, Gilles.
Nous y arriverons, tu verras.
Marina