Mon chéri d’amour,
Tout va très vite en ce moment. La maison et l’entreprise sont vendues et il ne me reste que 2 petites semaines pour livrer, notariée et libérer... ça va je m’en sors, mais ça va vite. Je suis partagée entre être heureuse ou triste. Heureuse pour tout ce stress qui va tomber et cette pression soutenue qui me pesait dessus. Mais bien triste de laisser derrière tout ce qu’on a construit ensemble, notre maison du bonheur, notre projet, tout ce que j’ai préféré dans ma vie, toi, nous...
Au terme de ces 2 semaines, je pars où on avait prévu aller l’année dernière et je ferai comme on avait planifié. J’espere que ce changement me permettra de me déposer et de cicatriser un peu les blessures que ta mort ont inévitablement provoquées. Le tourbillon aura cessé. Ce sera certainement bénéfique pour la poursuite de ma vie.
Il s’est passé 7 mois depuis ta mort. Tu me manques à chaque instant. A ce temps-ci de l’année on fait du safran. Tu manques aussi à nos petites fleurs. Elles ont tardé à sortir mais depuis elles sont devenues folles... À ce temps-ci de l’année on se prépare au froid, on fait du feu, des conserves, on planifie les vacances d’hiver. Toi et moi on fait tout ensemble, juste parce qu’on le peut, et qu’on le veut. Mais voilà que ON, ce n’est plus que moi. C’est si difficile de poursuivre ma vie sans toi. A ce temps-ci comme à chaque jour que l’on a connu, je t’aime.
Je continue, comme promis, mais c’est autrement plus souffrant que ce que je pensais au moment de faire cette promesse. Je n’avais aucune idée, évidemment, comment aurais-je pu savoir ? La mort m’etait inconnue, et la tienne m’etait impensable. Pourtant, ça n’a rien changé. Et tu me manques sans bon sens...
Sois bien chéri, sois paisible et je te garde dans mon coeur, encore et toujours.