Quand on a aimé son (sa) compagnon (compagne) très très très fort, arrive-t'on à y penser sans tristesse ?
Quand on est parvenu à faire le lien intérieur ?
Qui peut en parler par expérience ?
Et c'est là le problème sur le forum, ceux qui sont parvenus à disons évoluer, ne reviennent pas écrire leur chemin, parce qu'ils n'y pensent plus ou peut-être qu'ils craignent de raviver leur tristesse passée ?
Mais comment leur demander, puisqu'ils ne reviennent pas.
Christian, en deuil depuis ce 12 octobre après 30 ans d'amour dont la dernière année avec un mauvais compagnon : un cancer [/color]
22 ans de vie et de bonheur. 2 ans de maladie et puis plus rien.
22 ans sur 47 ! c'est ma vie entière qui s'est écroulée tout à coup. L'Amour de ma vie n'était plus.
Je n'ai découvert ce site et ce forum que très tard. Trop tard.
Pour témoigner ...
Aujourd'hui, la douleur est "tolérable". La tristesse va et vient.
Le lien existe avec l'Amour de ma vie. Ce lien intime, autre ... qui me permet de penser à lui sans être envahie de larmes ... ça n'empêche pas que des moments plus sombres m'emportent.
Je ne peux décrire le chemin emprunté pavé de torrents de larmes, jalonné de cris, de moments d'angoisse ... Qu'est-ce qui fait qu'on tient tout de même ? Le bateau continue de flotter. Il a l'air d'être insubmersible. Venir sur ce forum, y déposer un message, en lire d'autres ... tout ceci a conduit à un "mieux-être".
Je viens de temps en temps sur le forum. Je n'ai jamais été super assidue. Je ne le suis pas devenue. Je préfère laisser le choix à chacun de m'adresser un mail pour communiquer au delà.
Tu as raison, Christian, de t'interroger sur les raisons de l'absence de ceux qui sont parvenus à évoluer.
En ce qui me concerne, ce n'est ni de l'indifférence, ni le fait que je n'y pense plus (je ne pense qu'à ce chemin), ni le fait que je craigne de raviver la souffrance ... En réalité, j'ai mal en vous lisant. J'ai mal car votre douleur je la ressens comme si elle était mienne. J'ai mal car je ne trouve pas les mots qui pourraient apaiser vos maux. J'ai mal car c'est insensé. Je devrais, au contraire, être plus à même de vous apporter du réconfort !!! Et puis, j'ai aussi peur de vous blesser davantage, que vous vous disiez qu'après touut ce temps, Angela n'en est "que là" !!! Alors qu'à mon avis, il faut se dire "déjà là" car nous vivons selon un temps qui n'est plus celui de l'horloge parlante, un temps qui n'avance pas ou qui défile trop vite selon les moments, un temps que nous ne maîtrisons pas, mais au cours duquel nous progressons même à notre insu.
Néanmoins, pour ma part, un jour, j'ai résussi à exprimer ma crainte profonde : moins souffrir serait le perdre de nouveau. Le fait même de le dire m'a permis d'avancer et d'initier un mouvement intérieur ... puis de le retrouver ... de retrouver un amour intact, un amour sublime et sublimé. Alors derrière les gros nuages noirs, j'ai entraperçu du bleu ...
Je ne danse pas la vie pour autant, Ephémère. Mais un jour peut-être ... Il me faut encore trouver un sens ... Et arrêter de tourner en rond, dans une danse qui me donne le tournis.
Bien affectueusement
Angela - 22 ans d'amour, 15 mois de douleur