Il y à bientôt 6 mois ma femme est morte subitement à 38 ans. On s'était connu à 17 ans pour ne plus se quitter. Elle était tout pour moi, on s'est construit ensemble, puis on a construit une famille ensemble. Je ne m'imaginais que finir nos vies ensemble...
J'ai été très mal, pas forcément au début, mais j'ai eu une période oct-nov très dure : colère contre tout et tout le monde, grande fatigue, plus de sommeil, je ne supportais plus mes filles (8 et 4 ans), je ne supportais plus rien... Vous connaissez tout ça...
Pourtant, depuis quelques semaines, j'ai envie d'aller mieux, pour mes filles, pour elle, pour moi. J'ai envie de cracher à la gueule de ce putain de destin, lui dire qu'il ne va pas gagner, que je vais me battre et repartir.
Ça a un effet positif sur mon moral, je vais mieux, et mes filles aussi du coup. Et pourtant, je me sens coupable : n'est ce pas trop tôt, est ce que je ne devrais pas être au fond du trou, n'envisager aucun avenir possible sans elle. Après tout, plus de 20 ans d'amour brusquement stoppé, je ne devrais pas pouvoir m'en relever. Je me surprends à avoir envie de plaire à nouveau, moi qui n'ai connu qu'un amour dans ma vie, n'est ce pas une trahison?
Tout ça se bouscule dans ma tête : je sais que pour que mes filles soient le mieux possible, je dois aller bien. Mais aller bien me culpabilise énormément...
Fathio

fathio,

Vouloir aller bien est ce que nous voulons tous, il te reste deux enfants a élever (et je vais dire une grosse betise, tu est jeune).
tu va mieux et bien tant mieux il ny a aucune culpabilité a avoir.
C'est plus rapide que pévu? et bien tant mieux aussi, la douleur est suffisamment insupportable et tous nous voudrions que cela s'arrete.
Maintenant je te conseille si tu ne l'a pas déja fait de regarder les modules? LE TEMPS DE FAIRE SON DEUIL diffère d'une personne a une autre avec une MOYENNE de un an, cela reste une moyenne.
La culpabilité nous pourrie la vie alors arrete.

zabou

Merci Marie, pour ton message d'espoir.
Je ne pensais pas seulement à refaire ma vie, mais déjà aller mieux, être mieux avec moi même...
Mais comme tu abordes le sujet, pas si facile de ne pas s'occuper de ce que vont penser les autres. J'ai aussi très peur que ma belle famille, que j'adore, et avec qui nous nous soutenons beaucoup, mais aussi mes amis, les vrais, qui pour la plupart étaient les nôtres, ne supporte pas que je "refasse ma vie". J'aurais beaucoup de mal à les perdre. Non en fait, je ne le supporterais pas.
Et bien sur, encore plus effrayant pour moi : la réaction de mes filles! Notre relation est exclusive, depuis que leur maman n'est plus la. Ce ne serait qu'une "intrusion"...

Fathio

Bonsoir Marie,
Oui, merci pour ton message. Je pense cependant que tu as vécu la plus grosse crainte que je puisse avoir à l'idée de poursuivre ma vie : perdre de nouveau qq'un d'autre. Je te souhaite bcq de courage...

Fathio, tout comme toi, la crainte de la réaction des autres. À nos amis, je leur ai très vite dit que ma plus grosse hantise était de finir ma vie seule. Que non mari voulait que je rencontre qq'un d'autre s'il lui arrivait qq chose et que c'est ce que j'espérais... quand je m'en sentirai capable. Je leur au aussi dit qu'il ne s'agira pas de le remplacer car il est irremplaçable et que je l'aimerai tte ma vie.
Et bien ils l'ont bien pris (j'etais étonnée) et m'ont dit qu'ils comprenaient très bien. Bon, on verra qd ça arrivera ceci dit

Reste mes beaux parents... et là, je m'étais dit que j'allais leur dire la même chose pendant ces vacances et je n'ai pas eu le temps de le faire. C'est effectivement pour eux que ça sera sans doute le plus dur car je me dis qu'ils se diront que c'est une partie de leur fils qui partira un peu plus. C'est pour ça qu'il faut vraiment que je leur dise rapidement tt ce qu'il était pour moi et que ça, rien de le changera, rien.

Et pour tes filles, tu n'es pas à leur place, tu ne peux pas savoir... ça pourra être dur pour elles au début puis elles y trouveront pt être un équilibre...
Mais ça, tu ne le sauras qu'en expérimentant la chose.
Par contre, je me dis que l'on n'a pas le droit à l'erreur pour nos enfants... et c'est là que ça se complique !

Merci Mary,

j'ai tellement envie d'avancer, que j'ai peur de le laisser derrière moi, je lui ai dit dans mon journal.
COMMENT EST CE POSSIBLE? je l'aime encore tant.
Tu me rassure.
Bonne nuit.
zabou

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