Caro
Quand je parle des autres , je parle de ma mère, mes soeurs, mes frères
Chacun réagit à sa façon , mais ce qui a été douloureux , c'est que certains , après m'avoir proposé leur aide , ne comprenant pas mes réactions parfois violentes, ne veulent plus avoir de vrai échange avec moi et donc m'évitent
Je savais que je ne pouvais pas attendre de l'aide d'eux , mais face à leur insistance , j'ai voulu y croire
Cet évitement, ce refus de communiquer m'est douloureux car il me fait écho au geste de mon mari.
J' ai compris tous les enjeux qu'il y avait derrière tout ça
Pour eux c'est trop difficile de me voir souffrir, je suis l'aînée , ce que je vis leur fait peur dixit ma psy , et , c'est vrai ,une de mes soeurs m'a dit que je l'intimidai
Mes soeurs sont dans le paramédicale , elles se heurtent à leur incapacité de me soutenir, 'elles ne savaient pas qu'on ne peut aider ses proches dans ces périodes là
Elles arrivent avec leurs idées préconçues sur moi qui remontent à notre enfance, alors que j'ai beaucoup changé et que nous ne fréquentions pas suffisamment pour vraiment nous connaître
Et, une rivalité s'est mise en place après le décès de mon père en 2003
Je n'ai jamais eu de relation proche avec ma mère, je ne correspondais pas à la petite fille idéale
J' avais accepté cette situation,mes parents tels qu'ils étaient après un travail sur moi suite à un conflit avec mes parents concernant un de mes enfants il y a 15 ans.
Hors, au décès de mon père, ma mère s'est tournée vers moi , quand des problèmes se sont posés pour la succession.
J'étais la seule à ne pas lui dire ce qu'elle devait faire , à ne pas la juger, à ne rien demander. Je n'ai pas voulu de cette position , je lui avais conseillé de voir une personne extérieure, mais elle venait en larmes me raconter les problèmes qu'elle rencontrait avec les uns et les autres.
Les relations de ma mère et mes soeurs se sont distendues, mais depuis quelque temps elles essaient de retrouver leur place auprès de ma mère. Et, notamment en essayant d'être les réconciliatrices, les réparatrices., les soignantes, mais on ne peut soigner sa famille on ne peut soigner que soi-même
Elles me prêtent d'être dans cette rivalité , alors que je m'en suis dégagée depuis longtemps
Mais ma mère tire les ficelles,comme elle l'a toujours fait, et depuis 2 ans environ , elle recommence à me faire des piques à critiquer mes enfants... étant rassurée que ses relations avec mes soeurs se sont arrangées.et,elle s'est permise de critiquer ce que j'avais organisée avec mes enfants et mes beaux parents le jour de l'enterrement
Alors , j'aurai aimé que ma famille ne me pose pas de problèmes en ce moment, j'aurai juste besoin d'un petit coucou de temps en temps, d'une présence, d'une écoute, d'un geste d'affection et non comme certaines se le sont permises:" ne réagis pas comme ça, ne pense pas ça" ou des interprétations de mes réactions complètement érronées...ce qui m'amène à culpabiliser ce qui fait encore écho à la culpabilité que je ressens par rapport au geste de mon mari
Et je réalise que cette prise de recul va être plus facile que je ne le pensai car je l'avais déjà faite avant le décès de mon père
Je ne dois rien attendre d'eux, je ne vais plus chercher à être reconnue et être acceptée par eux. Je sais que je vais profondément changée , les relations seront possibles avec chacun d'entre eux si chacun m'accepte telle que je suis, telle que je vais devenir.Il faudrait que chacun se remette en question et ne me fasse pas porter la responsabilité de nos mauvaises relations
Mais , comme dit ma psy, je suis lucide, je suis sans illusion , je vais être seule , mais je l'étais déjà avant mais la situation n'était pas aussi claire dans mon esprit. Je n'éprouve pas de colère ni de rancoeur ,ni de ressentiment,je ressens simplement de la tristesse devant notre incapacité à communiquer, j'aime mes frères et soeurs, ce sont des personnes estimables, et nous pourrions tant partager.
Et , mes priorités sont d'être présente au mieux pour mes fils
de traverser ce deuil au mieux
Et ce voyage solitaire me semble si long, si semé d'embuches, si difficile je ne sais si j'y arriverai
Orchis