FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: marie-o le 01 juin 2012 à 21:51:10
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Bonjour,
Aujourd'hui, j'ai le sentiment de réaliser avec une conscience très aigüe et très vive que seules les personnes qui vivent ce que je vis peuvent comprendre tout en sachant que chaque souffrance est unique puisque nous sommes tous uniques, et notre relation est unique avec la personne disparue , et, donc , mes 2 fils souffrent d'une manière différente et l'expriment différemment ainsi que mes beaux parents .
Je commence à prendre la mesure de la solitude qui va être mienne, mais à chaque jour suffit sa peine
J'avais encore la naïveté de croire que mes soeurs qui manifestaient un tel désir de m'aider le pourraient.
Mais cela leur est impossible, car elles sont incapables d'imaginer ce que je vis,mes moments de désespoir, je traverse des moments d'une telle intense violence . Et, quand je les laisse parfois deviner, c'est insupportable pour les autres.
C'est ainsi , je ne peux que l'accepter et je dois prendre du recul pour me protéger.
Heureusement que j'ai quelques bons amis et que j'ai trouvé une psy et une fasciathérapeute , avec une qualité d'écoute attentive et non jugeante et qui m'aident à me poser les bonnes questions .
Merci de votre présence à tous
orchis
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Marie-O,
Je ressens tout comme toi, cette impression de ne pas être totalement comprise car personne ne peut se mettre à notre place.
Mais il me semble qu'il en est de même pour toute situation, on ne peut pas en connaître la souffrance sans l'avoir vécu.
Moi même, il y a 6 mois, jamais je n'aurais imaginé que la perte de mon Amour aurait été aussi douloureuse et éprouvante.
Je ne me sens vraiment comprise qu'ici, avec vous, qui vivez cette même perte même si bien sur chacun de nous a une histoire différente.
Peut-être pourrais-tu faire voir la vidéo de C. FAURE à tes sœurs, car il me semble qu'elle peut également aider l'entourage à mieux comprendre le long processus de deuil.
Par curiosité, qu'est-ce qu'une fasciatherapeute ?
Amicalement,
Karine
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C'est vrai, j'ai aussi pensé à écouter avec ma soeur le vidéo de 70 minutes de Fauré. Je crois qu'elle pourrait comprendre. Mais c'est pas pour tout le monde.
Marie-o, j'ai moi aussi ce sentiment de vivre dans un monde où personne ne peut comprendre.
Mais quand je laisse aller le flot de larmes, il y a quelques personnes qui commencent à comprendre. Une amie, une soeur et un psy. C'est déjà ça. Le plus difficile, c'est de se laisser aller. Mais le cadeau, c'est que ça libère. Plus on fait ces éclats, plus c'est réparateur.
car elles sont incapables d'imaginer ce que je vis,mes moments de désespoir, je traverse des moments d'une telle intense violence . Et, quand je les laisse parfois deviner, c'est insupportable pour les autres.
Certains verront, au contraire, un univers de ta vie qu'ils ne connaissaient pas, et ils auront une bonne épaule, un soutien réel. J'en suis sûr.
Bon courage,
Caroline xx
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Merci de vos réponses
Cela fait du bien de savoir que malgré le deuil que vous traversez vous manifestez tous et toutes une écoute un soutien aux autres. Pour moi, cela veut dire beaucoup, c'est que malgré votre souffrance vous êtes capables de vous tourner vers les autres et de continuer
à faire votre chemin,
Quant à mes soeurs, je sais qu'elles sont pleines de bonne volonté, mais elles n'ont pas trouvé la clé pour m'aider
Comme dit mon cadet "Maman , tu as une famille de ouf"
je lui ai répondu : "oui le sais , et moi , je suis ouf aussi"
Et c'est cela qui se passe , notre histoire familiale , notre vécu parasitent nos relations , autant pour moi que pour elles, J'ai du mal à accepter, qu'elles me disent que ce ne serait que moi qui aurait un problème. Alors je vais prendre la distance pour me protéger c'est ce que tout le monde me conseille, quand je dis distance , c'est ne plus avoir d'attente vis à vis d'elles , laisser la porte ouverte et prendre ce qui vient. Elles m'ont ramené par leurs attitudes à des problèmes d'avant la mort de Michel, alors que depuis le 1er février, je me sens éloignée de tout cela.
Je dois avancer dans mon deuil, je dois à l'heure actuelle travailler sur ma vie avec Michel, je n'arrive plus à me souvenir de sa voix de son sourire, je ne vois plus que son visage , son corps le jour où je l'ai trouvé.
Bien sûr il faudra surement que je travaille aussi sur moi et donc sur mon enfance et mes relations inter familiales. mais je ne peux pas faire tout d'un coup.
Quand à la fascia thérapie, c'est une technique manuelle qui consiste à travailler sur les fascias (gaines qui enveloppent nos muscles) les médecins et kine sont fasciathérapeutes, cette formation est accessible à d'autre corps de métiers psychologue, ergothéraoeute et là , ce sont des somato psycho pédagogues et c'est une somato- psychopédagogue que je rencontre, cela commence par un entretien et pendant une heure elle travaille sur mes muscles de la tête aux pieds et en fonction de mes ressentis corporels.
Je faisais du yoga , et j'ai demandé à la MJC de changer d'activité car c'était devenu trop difficile pour moi, j'ai essayé le feldenkrais et cela se complète bien avec le travail sur les fascias.Je me libère beaucoup de mes tensions aussi par la marche, le vélo, la natation.
je vais essayer de pratiquer la méditation. Je fais des séances d'acupuncture.
Bonne journée
orchis
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Bientôt un an que Dominique nous a quittés : je peux compter l'aide que je reçois sur les doigts de la main, et le pire c'est mon propre frère qui n'a pas passé un coup de fil en 1 an (il habite à 80 kms de chez moi, là où vit ma mère que je vais voir, mais lui je ne le vois pas). Pas un appel pour le 1er juin alors que nous nous sommes mariés en même temps (mariage double) parce que, évidemment, nous nous entendions super bien et nos conjoints aussi. Aujourd'hui que reste-t-il de tout ça ? Il a progressivement glissé vers sa belle famille, nous écartant même de ses filles (nos filleules). Quel bilan ! Ah si, il était aux obsèques de Dominique, toujours décalé dans ses propos...
De ma belle famille : presque rien. Ma belle-mère, veuve depuis 4 ans a perdu SON fils (elle en a un autre mais qui ne se laisse pas faire et s'est éloigné), alors moi, qui suis-je ? Nous lui avons donné 3 petits enfants dont elle ne s'occupe pas non plus, voire avec lesquels elle se fâche !
3 amies, ma soeur, ma mère, c'est peu et beaucoup, heureusement
mais quand apprendra-t-on aux autres à faire des gestes qui font du bien ? une fleur sur la tombe à une certaine date, un petit sms ? Un an après, les choses doivent être réglées ? On ne doit plus prononcer son nom ? J'en connais qui n'auraient pas avancé autant que moi et ma petite famille en un an, mais ils n'essaient pas de e mettre à notre place... peut être parce que le deuil c'est contagieux?
Je vous souhaite la journée la moins désagréable possible, avec des petits moments lumineux et de la chaleur humaine !
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Bonjour Betty,
Je suis un peu dans ta situation: quelques proches, 1 soeur, 1 amie... et encore... une mère décalée, un frère qui m'a offert un billet de loto au décès de mon mari, une soeur qui ne m'ont appelées qu'un an après, une autre qui me fait une crise... la mort ne fait pas l'affaire de grand monde ou pire... c'est l'indifférence.
Enfin, tout ça pour dire que tu as un réseau, qui semble chaleureux. Tu as cette peine aussi. Et non, je ne m'attends pas, mais pas du tout (enfin, plus maintenant) à ce que les gens se souviennent même de l'existence de mon mari. En plus, il a été enterré aux États-Unis. Ici, chez moi, il n'y a eu rien, même pas une fleur du bureau, même pas un mot...
C'est dur. Et malheureusement, je crois que ça fait partie du processus du deuil.
La personne qui est morte doit apprendre à vivre dans notre coeur. On doit l'apprivoiser, petit à petit...
Oui, il faut prononcer son nom. Les premières fois, c'est bizarre, mais ça fait que notre amoureux peut revivre à sa façon. :)
Bon courage à toi aussi!
Caroline :)
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Et oui,
Je m’étonne toujours de la peur des autres vis-à-vis du veuf ou de la veuve ! Portons-nous malheur ? Sommes-nous contagieux ? Il est vrai que dans le temps, tout le monde se « signait » devant un convoi funéraire, protection divine !
Quant à moi, j’ai la chance d’avoir une sœur exceptionnelle, alors les autres m’importent peu. Ma sœur m’a tenue la tête hors de l’eau, elle m’a consolée en silence. Elle m’a écouté parler, raconter mille fois les mêmes anecdotes, les mêmes souvenirs, poser les mêmes questions. Elle m’a suivi dans tous mes délires, toutes mes quêtes, toutes mes recherches. Elle a été mon rempart contre le monde cruel, elle me protège, sait exactement mon état d’esprit alors que je n’ai prononcé qu’un seul mot au téléphone. Elle arrive sans perdre une seconde si je vais mal. Elle m’entraine vers la vie.
Elle est magnifique et c’est pour moi, l’occasion de lui rendre hommage, même si je sais qu’elle ne lira pas ces mots.
Je n’en veux pas aux autres, mon frère, si occupé par sa vie, mes parents trop âgés pour perdre du temps à pleurer avec moi, les « amis » qui ne se manifestent pas ou peu, et toujours pour dire : Comment vas-tu ? On peut faire quelque chose ?
Non, le « héros » de notre couple s’était Pierre. Aimé de tous, pour ne pas dire adoré. Même les infirmières ont pleuré le jour de son départ.
Ma mission, continuer à entretenir cette magnifique image, et je m’y emploie.
Ma belle-famille a assez vite zappé l’évènement, car 3 bébés sont nés chez nos nièces et la naissance est plus fun que la mort. J’aurais aimé que l’un des 2 garçons porte le prénom de Pierre, mais aucune n’y a pensé. Alors lorsqu’elles appellent, je parle biberons et couches culottes. Mes larmes sont à moi, exclusivement à moi.
Et je préfère mille fois en parler avec vous qu’avec eux.
Caroline, oserais-je te dire que le geste de ton frère me révolte ? Mais bon, inutile de s’y attarder c’est une provocation qui peut cacher une trouille bleue de la mort et des sentiments qu’il croit, lui aussi être de la faiblesse…
:-*
Marina
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bonsoir Marina, Betty, Karine, Marie O,
je comprends car je ressens aussi un an après une sorte de lassitude de l'entourage, surtout des amis qui disent des maladresses ... et nous on est aussi à fleur de peau donc on prend tout directement là ou ça fait mal à cause de cette sensibilité accrue suite au décès... ma psy me disait de m'imaginer avec une carapace comme une tortue quand des paroles de l'entourage pourraient être blessantes ... je trouve que cela m'aide bien ... j'essaye de ne pas prendre les paroles blessantes... de les laisser glisser .. essayez , je trouve que ça marche bien de se représenter en tortue ... je rentre tout dans la carapace quand il le faut ... et rien ne peut m'atteindre à ce moment là
mais j'ai plus de mal avec d'autres attitudes d'indifférence d'amis que je pensais proches... effectivement comme si j'étais pestiférée et que j'allais les contaminer, qu'ils allaient attraper la mort... et ça je ne sais pas comment faire avec ses attitudes de distance... en fait cela me donne envie aussi de m'éloigner d'eux, car effectivement je pense que certaines personnes ne peuvent pas comprendre du tout ce que nous vivons car elles sont dans leur monde à elles ... et ce monde là me parait être à des années lumière du mien ... je me dis qu'il faut laisser cette distance pour le moment et peut être un jour en parler ensemble quand on pourra ressentir de l'écoute ou alors on se sera définitivement éloignés.. mais je n'ai plus envie de me forcer à voir des gens ... qu'en pensez vous?
Sylvie
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Re-bonsoir Sylvie!
Tu vas dans le bon sens, c'est très bien cette émotion qui te vient: ton désir d'éloignement est bien, tout comme le goût de les revoir, quand la poussière sera tombée. Ils sont dans leur monde, et ton monde à toi est fort différent maintenant.
Tu te construis un nouveau "moi" et cette nouvelle personne est remplie de belles promesses, de goût de vivre, de joie. Que tu pourras distribuer à ceux qui t'ouvrirons les bras. Et que tu accueilleras.
Par contre, je comprends tellement: c'est vraiment décevant et moi, ça m'a mis en colère: des voisins qui ne te parlent plus, la famille proche qui n'appellent plus, on ne parle plus de Lowell, on laisse tomber ma toutite de 7 ans... C'est horrible. Mais semble que c'est ainsi que ça marche (pas pour tout le monde heureusement!).
Bonne nuit!
Caro xx
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Bonjour,
L'idee de la carapace de la tortue semble intéressante, je vais l'essayer.
Je pense que:
ce que fait ou ne fait pas, dit ou ne dit pas l'autre n'est pas contre moi (ils ne veulent pas me faire de mal, mais ils ne savent pas comment réagir et ils se protègent)
je ne dois pas interprêter car je ne sais pas pourquoi l'autre fait ou dit ou pas (je ne connais pas tout de leur histoire et ce qui les poussent )
donc je vais essayer de faire de mon mieux en me respectant sans faire plus que ce que je peux. "Cest pas gagné!!!
Mais cela me ferait beaucoup de bien que les autres adoptent le même comportement vis à vis de moi.
Bonne journée
orchis
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je me sens vide, envie de rien ,
je n'ai pas la force de pleurer de crier, juste envie de rien, de me mettre au fond du lit ou de regarder des trucs débiles à la tv pour ne pas penser
bon il faut que je me bouge, je dois aller bosser
amicalement
orchis
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Bonjour Orchis, tu ne peux pas prendre quelques jours de repos? Ou un arrêt de travail?
Bonne soirée tout de même :)
Caroline
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Merci Caro pour ta sollicitude.
Prendre de l'arrêt, je préfère continuer. Dans 3 semaines je vais avoir 7 semaines de congé et j'ai vu avec mon médecin si c'est trop difficile à la rentrée , je pourrai envisager un arrêt suivi d'un mi temps thérapeutique.
Aujourd'hui, j'ai vu avec ma psy qu'il me fallait faire le deuil de ma famille idéale, que mes frères et soeurs ne pouvaient pas m'aider,que vu notre histoire familiale, j'étais la forte, celle qui aidait les autres qui traçait la voie.
Il me fallait faire le deuil de nouveau de ma mère idéale, nous nous étions rapprochés avec ma mère au décès de mon père , j'avais accepté de l'accompagner dans son deuil, je ne la jugeai pas, je ne demandai rien au niveau de la succession, contrairement aux autres, les liens se distendant avec mes soeurs elle s'était raccrochée à moi. Et, là, avec le décès de mon homme tout se rejoue . Et, elle est incapable d'être simplement présente, au début elle me parlait de succession , des assurances des emprunts , maintenant elle me dit que je dois me comporter autrement, que je ne dois pas être en colère contre mes soeurs alors que quand j'ai crisé en leur présence c'était la décharge émotionnelle de 2 journées où mon mari m'avait tellement manqué où je me suis contenu,(anniversaire de mon fils et le lendemain réunion avec toute ma famille pour fêter les 75 ans de ma mère) je suis partie en pleurant en lui disant que je n'étais pas en colère contre mes soeurs et que c'était une manifestation de mon chagrin , et quand on ne sait pas on n' interprête pas, elle m'a laissé partir en voiture alors que j'étais mal, sans un mot de compassion sans un mot gentil, depuis plus rien
Faire le deuil de la famille idéale , eh oui , je savais que je ne pouvais pas attendre de l'aide de leur part cela fait 9 ans que je le sais, ils me l'ont proposé , je leur ai laissé une chance , ils ont dit à mes enfants que je refusai leur aide. mais est ce une aide que de dire à la personne en deuil "ne sois pas comme ça, ne réagis pas comme ça, ne culpabilise pas, ne sois pas en colère, de donner en exemple un couple en deuil de leur fils qui ne montre rien de sa souffrance , de me dire que mes fils vont bien, etc... "
alors... je vais faire sans, comme j'ai toujours fait, en me tournant vers ma vraie famille , mes amis
Bonne soirée à vous
Orchis
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Ah... orchis... un deuil qui est rempli de plus de difficultés que les autres, ça n'aide pas. Et comme j'ai eu une famille qui m'a "abandonnée"... qui n'était pas là, sauf ma petite soeur, je te comprends et je reconnais que j'ai fait le deuil de la famille idéale depuis mes... 8 ans. Ce deuil est bien réalisé, même si c'est toujours souffrant de voir qu'une maman ne parle que d'elle, quand je viens de perdre un mari, qui me parle encore d'elle quand je lui dis que je vis des moments de dépression. Une soeur qui ne m'a appelé qu'un an plus tard (elle est dépressive psychiatrisée), une autre qui me fait une crise en pleine rue, un frère qui ne fait rien, sauf m'envoyer le fameux billet de loto...
C'est tellement... moche humainement!
Ce qui est bien, dans tout ça, c'est que je me suis rapprochée, petit à petit, d'amis, de connaissances compatissantes. À un moment donné (et encore aujourd'hui), je reconnais des signes de gentillesse et je suis ouverte à cette amitié, ou simplement à des bons mots.
J'ai appris à prendre les bonnes choses, quand elles se présentent devant moi. Ça aide à mieux aller.
BOnne soirée Orchis!
Caro xx
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Caro
Comme dit ma psy on garde toujours un petit espoir au fond du coeur, on ne fait jamais complètement ce deuil là, c'est pour cela que ça fait mal encore, surtout dans nos moments difficiles
Heureusement, il existe la 2ème famille celle qu'on s'esi choisie,et qui nous a choisi: celles des amis
amicalement
Orchis
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Oui, c'est vrai orchis... j'ai toujours de la peine quand je vois ma mère qui intervient selon ses besoins à elle. Et qui ne le reconnaît pas.
À +
Caro
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Je sais ce que c'est Caroline....
J'ai toujours recherché l'amour et la reconnaissance de ma mère qui en quelque sorte ressemblait à la vôtre....
en manque de je ne sais quoi... Elle ne savait donner -ou si peu- elle voulait surtout recevoir ! J'étais l'ainée de trois filles,
et elle est décédée à 90 ans... Je me suis plus intéressée à elle qu'elle ne s'est intéressée à moi...
Je suis partie un temps à l'étranger, heureuse de mettre les distances, puis lorsqu'elle est rentrée en maison de retraite
je me suis rapprochée et aliénée, mais je l'ai toujours aimée...
Ce que je regrette immensément pourtant, c'est que ma fille ait été souvent témoin de ces difficultés, de mes manques
à ce niveau-là, ce qui a pesé pour elle j'en suis consciente ! ! Sans compter qu'elle est décédée sept semaines
après sa grand-mère... à 46 ans 1/2 !
C'est maintenant que je réalise..... que je réalise.... que je réalise... trop tard !
Quelqu'un m'a dit un jour, et je l'avais oublié : "pourquoi demander à un orme de donner des poires ?".....
Voilà Caroline, votre histoire m'émeut profondément, toutefois, pourquoi devriez-vous disperser votre énergie, pourquoi
attendre de quelqu'un ce qu'il (elle) ne peut donner, ne pourra jamais donner ? Pourquoi ne pas passer et penser
à votre vie et à la vie de votre enfant en priorité, et faire le deuil, également, d'une rencontre qui ne s'est pas faite
avec votre famille ?
Ce n'est pas facile, c'est plutôt dur, j'en conviens, et pourtant - même si je n'ai pas la science infuse - c'est certainement
l'une de vos planches de salut à toutes deux !
Avec tous mes encouragements et ma sympathie. Mamm'j
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Chère Mammj. Quand un mot rempli de compassion tel que le vôtre m'est adressé personnellement, je suis toujours touchée.
Ma mère... restera celle qui m'a aimée, profondément, et encore, à sa manière. Je lui suis reconnaissante de beaucoup de ce qu'elle a pu faire, même si elle a manqué à des niveaux de base.
Reste qu'elle a réel trouble narcissique et qu'il faut faire avec. Je vais continuer de la visiter, de l'appeler, de la laisser parler et parler de ses affaires, sans se soucier si je suis en train de crever. Elle se dira "C'est pas de ma faute, elle ne m'en a pas parlé". C'est qu'elle bifurque toujours le sujet pour aller vers ses histoires à elle.
Enfin, tout cela pour dire que oui, j'avais besoin d'un poirier et j'ai récolté un pommier... Ma chère mère restera ce qu'elle est et aujourd'hui, à 47 ans, je peux dire que si la vois avec beaucoup d'acuité, je ne veux pas la rater et en profiter, parce que ma mère, c'est ma mère. Elle peut-être méchante, pénible, mais je peux partir ou raccrocher quand elle a ces moments. J'ai été doté de compassion (je le dis avec humilité, c,est ainsi), et je peux la prendre dans mes bras mentalement, et la bercer, et lui demander de me faire confiance.
Bref, je l'aime :)
Et oui, tu as pleinement raison, la rencontre ne s'est pas faite, mais je n'ai pas tendu les mains, au moment où Lowell est mort. Je ne voulais pas faire pitié... Les gens ont compris "Elle ne veut pas être dérangée"...
Je t'embrasse et te souhaite une belle nuit, ici, ça sent beaucoup la nuit de la Saint-Jean!
Caroline xx
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Eh, oui , nous aimons nos parents malgré tout,
mais il ne faut pas oublier notre vie à mener
et, le jour où on devient mère,
nos enfants passent avant nos parents
et il ne faut pas nous oublier,
et trouver l'équilibre est difficile déjà en temps normal alors en temps deuil,...
Tout à l'heure , j'ai eu l'étrange sentiment que mon homme , notre relation, notre vie de couple n'avaient pas existé, c'est comme un ballon de baudruche qui se dégonfle, plus de consistance, que du faux semblant, rien , du vide, du vent....
avez vous ressenti cela?
je ne suis pas dans le déni de sa mort , j'ai eu le sentiment d'éprouver du déni de l'existence de mon mari vivant, de notre relation , comme si par son geste, il avait effacé ses 29 années passés ensemble
et , j'ai pensé à mes fils qui sont bien réels, bien vivants et la preuve tangible de notre amour,
même le mot amour, j'ai du mal à l'écrire car je ne sais plus si l'amour n' a jamais existé entre nous, par son geste il a tout emporté, tout détruit, tout sali et je suis en colère contre lui, je lui en veux, le sentiment qu'il m'a abandonné, qu'il m'a rejeté avec mes fils est très présent
et tous les mots expliquant son geste, toute la raison, toute la logique n'y changeront rien, mon ressenti est bien là et le préfère mille fois la colère que ce sentiment d'inexistence que j'ai éprouvé en début de soirée
amicalement
orchis
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Ce matin sentiment d'une intense colère tapie au fond de moi mêlée à un sentiment de haine contre lui
je n'arrive pas à éprouver de l'amour pour lui
je ferme les yeux et je ne vois que son corps pendu, son visage, ses yeux vides
et les moments heureux semblent n'avoir jamais existé,
notre amour où est il? a-t-il existé? était-il partagé?
j'ai l'impression d'avoir été totalement trompée bernée, il m'abandonné, il m'a rejeté de la pire manière qui soit
par son geste ,il a tout balayé
et je me retrouve seule , les mains vides, le coeur en ..., impuissante, ..., désorientée
je n'ai pas su l'aimer, le retenir et il est parti définitivement
Je ne peux dire cela qu'ici et à ma psy , vivement jeudi..
Et, malgré tout, j'ai envie de vivre, je garde l'espoir,
je serai une battante, d'après les autres , même ma psy
oui peut_être, mais à terre , profondément blessée, meurtrie
voilà j'ai encore un peu vidée mon sac
je pense beaucoup à vous tous avec ce fardeau qui est ce deuil à vivre
je vous souhaite de trouver un peu de douceur, une petite joie
amicalement
orchis
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Bonjour Orchis,
J'éprouve par moments les mêmes sentiments que toi vis-à vis de ma fille,m'aimait-elle pour me quitter,me rejeter ainsi préférant aimer un père qui la rejetait?Je suis tellement mal ces derniers jours que je n'arrive même plus à écrire sur ce forum...
Tendresse
Claudia
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Orchis, c’est un deuil particulièrement difficile à gérer pour toi. Y sont mélés l’amour, la colère, la rancœur, et presque la haine, en plus de l’absence, la solitude et la peur.
Tout à affronter en même temps est … surhumain.
Certes oui, tu es une battante, nous le voyons, mais ne te demande pas trop en même temps.
Peut-être pourrais-tu affronter les problèmes un à un.
Tu sembles avoir cerné les raisons du geste de ton mari, son enfance, son instabilité chronique malgré ton aide durant ses longues années où malgré tout vous avez été heureux, où vous avez eu deux beaux enfants.
Il y a des maux contre lesquels on ne peut rien, ils sont tapis au fond de soi, on les oublis, on semble avoir pris le dessus et soudain, une étincelle met le feu et il n’y a que la fuite pour moins souffrir. Il a fuit. Seul. Parce que sans doute, à cet instant, il ne voyait que SON mal à lui et pas celui qu’il vous ferait, parce que la dépression est parfois si profonde qu’elle devient obsessionnelle et égoïste. Parfois même, en fuyant et en choisissant la mort volontaire, on se dit que c’est le seul moyen de protéger les siens.
Ce geste si terrible ne doit pas effacer votre histoire, votre vie.
Toi, si tu étais seule, tu pourrais choisir de tourner la page, d’occulter, d’oublier pour cette fois, ce que nous ne voulons pas forcément, refaire ta vie, te refaire une vie, recommencer autrement, ailleurs. Mais il y a tes garçons, qui ont le droit d’avoir la connaissance de leurs racines et le pourquoi du geste de leur père. Cette vie ensemble, elle t’a construite, appris, il y a eu beaucoup d’amour aussi. Tu l’as aimé tel qu’il était, il ne t’a pas abandonné, il a abandonné la lutte dans un moment d’intense désespoir, se croyant incapable de continuer et de vous apporter ce que vous attendiez de lui.
Et puis il y a aussi le pardon, qui est l’acte le plus généreux que puisse faire un être humain. Tellement plus dur que l’Amour. Tellement plus beau aussi. Aimer, c’est facile, donner à celui ou celle qui compte plus que tout, c’est un cadeau. Pardonner à celui ou celle qui vous a tellement meurtri, c’est au-delà de l’amour et ton homme le mérite, même si dans ta tête tu penses encore qu’il a agit par lâcheté, par faiblesse.
Le pardon, si difficile à donner, si proche de l’acceptation, et parfois si salvateur.
Ensuite, tu pourras entreprendre le chemin du deuil, avec nous, ton psy et tes fils.
Tu as le sens de la vie, et peut-être encore plus aujourd’hui
Parler semble te faire du bien, alors n’hésite pas.
Ton fardeau est aussi le notre maintenant, puisque tu as eu le courage de nous le faire partager.
Je t’embrasse.
Marina
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merci marina de ton message
tout ce que tu écris est si juste et je le pense sincèrement aussi
mais le chemin de la raison jusqu'aux émotions est long et tortueux et je ne sais s'ils se croisent
ces emotions ces sentiments qui me submergent, je les écris ici pour arriver à prendre un peu de distance
alors merci encore de me lire
une pensée toute particulière pour Claudia
orchis
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Bonjour Orchis, bonjour à tous,
Bien sûr que nous sommes sur ce forum pour laisser libre cours à ces émotions qui nous envahissent.... nous paralysent sinon !
ce qui nous permet d'être authentiques, où pourrions-nous l'être ? Et cette colère qui nous tient debout un temps, est bien décrite dans le livre de C. Fauré "le deuil après suicide d'un proche" (à l'occasion je mettrai un mot sur son site car le témoignage qu'il donne p. 189 me déplaît, ce n'est pas un choix, ce qu'il dit lui-même par ailleurs). La difficulté c'est vers qui la diriger cette colère ? Et nos réactions sont différentes c'est évident selon le lien qui nous unit à la personne disparue !
En tant que mère je n'en ai jamais voulu à mon unique enfant, j'ai découvert les ruptures qu'elle vivait, compris sa détresse, trop tard, par contre qu'est-ce que j'ai pu entendre sur ma fille, son acte... à tel point que j'ai retourné la vapeur et m'en suis prise à mon tour à tout l'entourage après le corps médical qui n'a pas mesuré la gravité de la dépression de ma fille, qui ne nous a pas prévenus des risques (info-dépression.fr : le suicide étant un des symptômes). C'est dit et la contrepartie immanquable... il me faut assumer les réactions.... Je ne pouvais laisser les choses en l'état.... Cela protégera peut-être d'autres dépressifs dans son cas ?
Toutefois le texte de Marina est tellement vrai, tellement plein d'humanité que si elle me le permet, car je suis incapable d'écrire mieux, je voudrais le recopier pour mes deux petits enfants qui disent aussi "elle n'a pas pensé qu'elle allait nous faire mal"" et je le joindrai aux mots de leur maman (que le père n'a pas dû leur donner au bout de 11 mois passés...) : "on ne sait pas ce que j'ai, je vis un cauchemar, je ne veux pas que mes enfants aient une maman malade, pardon mes enfants, je vous aime..."
Moi je ne décolère pas contre tous ceux qui ne l'ont pas aidée en temps voulu, contre moi aussi qui ne l'ai pas suffisamment écoutée
dès que j'ai été avertie, contre l'entourage qui voulait qu'elle rentre dans le moule que je n'ai pas contré avec force parce que je ne savais plus qui d'eux ou de moi, faisait erreur.... alors que c'est ma fille qu'il fallait entendre et entourer ! Elle a dû croire, c'est sûr même, après avoir lutté de longs mois, que plus personne ne l'aimait, ne l'estimait parce qu'elle n'était plus celle qu'elle était avant sa maladie !
Pour l'instant , dès que ma colère tombe un peu, je m'écroule aussitôt, je suis comme prostrée, toujours sous le choc !
Je vais essayer d'entreprendre la lecture du livre de Boris Cyrulnick "Mourir de dire la honte"...
Mes chaleureuses pensées à tous. Mamm'j
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re-bonjour,
je continue ma réflexon ,
j'ai vécu 2 autres deuils celui de mon père et de mon amie d'enfance, et je réalise qu'en dehors des liens affectifs différents,ce deuil sera plus difficile , car j'étais en paix avec mon père, je l'avais accepté tel qu'il était , quand il est parti nos relations étaient apaisées, mon amie d'enfance est partie suite à une longue maladie, j'ai essayé de l'accompagner de mon mieux et j'étais en paix vis à vis d'elle. Mais en ce qui concerne , mon mari c'est tout l'inverse.
Sa dépression a été un tel cyclone, j'étais au coeur de l'ouragan et je n'ai rien compris et je lui en ai voulu de vouloir arrêter notre projet, et nous avions d'autres conflits non résolus, et , il est parti,
et , je reste dans cette tourmente, avec mes questions, sans possibilité de réparer
je sais que pour trouver l'apaisement, il faudra que je lui pardonne, que je me pardonne, mais il n'est plus là ,
comment garder une image apaisée de lui, de nous: juste, belle , heureuse , alors que son geste me dit tout le contraire: une image horrible, torturée, triste, de malheur, défigurée
et, quand je ferme les yeux , c'est cette image qui m'arrive en premier du 1er février
quelle traversée en perspective, avant d'arriver à l'apaisement... Je n'ose l'envisager, l'imaginer...
alors , un jour après l'autre, un pas après l'autre
et une pensée pour toi Mammj que cela doit être plus que difficile de perdre son enfant ainsi
amicalement
Orchis
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Mammj,
Si les quelques lignes que j’ai écrites peuvent t’aider un tout petit, petit, petit peu, je suis heureuse.
Je n’interviens que pour tenter d’apporter un infime réconfort, et donner un avis extérieur, mais ce sont des situations si lourdes à vivre.
Le suicide est un état qui fait sortir l’homme de son humanité. Il (elle) n’est plus, déjà au moment d’agir. Plus de raisonnement, plus de famille, plus de sentiment que celui obsessionnel de stopper la douleur, insupportable.
Personne n’a le droit de porter le moindre jugement et personne ne devrait se faire le moindre reproche.
La famille. Celui qui souffre au point de vouloir s’endormir éternellement, lui ment, se cache, fait semblant pour ne pas donner l’alerte, et ne pas blesser.
Le corps médical. Trop confrontés à de multiples situations où chantage et vérité se mêlent et où le premier cas est plus « confortable » et plus facile à gérer.
Au bout de l’acte, la douleur, la culpabilité, la colère… Et un deuil si difficile à faire.
Mammj, ce n'est pas tant que ta fille est fait ce choix qui est insupportable, c'est que tu ais perdu ton enfant, cela c'est tellement inacceptable.
Oui, Orchis, le deuil est moins … plus… différent.
C’est un gros travail sur toi que tu dois faire, car en plus, c’est toi qui as trouvé ton époux, et cette image intolérable est gravée dans ton esprit. Elle représente tout : l’horreur, l’épouvante, le tragique, l’abandon, la culpabilité, la colère, la peur…
Il faut que tu te forces à l'éloigner de ton esprit et que chaque fois que tu penses à lui, tu rejettes cette image, pour une autre, une heureuse, à la maternité, auprès de toi et de tes fils par exemple.
Je ne connais pas ton homme, et à part sa profonde douleur secrète et lointaine, tu en parles peu. Bon père ? Bon époux ? Courageux ? Aimant ? Travailleur ? Ambitieux ? Amoureux ? Passionné de foot, de pêche, de tennis, de vélo ? Sociable ? …
Souviens toi de tout cela Orchis.
S’il était parti malade, amaigri et souffrant physiquement sur un anonyme lit d’hôpital, tu oublierais peu à peu ces instants terribles pour chercher dans ta mémoire son sourire et son rire, lors des anniversaires de vos enfants.
Alors fais pareil aujourd’hui.
Obliges toi à ne plus voir cette image qui te brise. Elle ne correspond qu’à un instant d’extrême fragilité, une seconde de trop pour son insupportable douleur, une seconde d’ivresse pour se sentir libéré.
Sans penser, sans réfléchir, sans imaginer…
C'est tout ce que vous avez vécu avant qui compte.
Marina
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oui Marina
je m'emploie à construire une image plus juste de mon mari , je l'évoque parfois, j'ai changé de nom pour Orchis qui me parle de ce que nous partagions ensemble: notre gout pour la marche, la nature, la montagne, les fleurs .
Mais pour l'instant les derniers moments sont difficiles à déloger de mon esprit et, je ne peux que laisser ces émotions et sentiments s 'exprimer en les écrivant notamment ici, car j'ai la sensation que si je les retenais au fond de moi, j'exploserai .
Et je contiens déjà beaucoup trop, et, je réalise que le ton de ma voix exprime mes tensions internes et les autres interprêtent le timbre de ma voix comme de l'agréssion envers eux ; alors que je ne me sens pas ainsi avec eux.
Je n'arrive pas à avoir une voix toujours agréable , il est vrai que par moments je suis tellement tendue et angoissée
J'ai envie de faire du théâtre pour travailler la consonance de ma voix et qu'elle exprime ce que je veux vraiment exprimer
J'ai envie de faire un stage de communication non violente , car j'ai le sentiment que les autres ne comprennent pas ou interprètent de travers ce que je dis, ce que j'exprime qu'ils se sentent agresser alors que ce n'est pas mon intention bien au contraire
Je suis arrivée à mettre plus de photos, je les regarde un peu plus, mais c'est un sentiment de vide intense quand je les regarde, alors
un pas après l'autre
je ne peux aller plus vite
et j'ai le sentiment d'être qu'au début de la tempête
Bonne soirée
Orchis
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Bien sûr Marina que vos lignes nous aident, ce d'autant que vous avez toujours un mot personnel pour chacun d'entre nous
sur ce forum et qu'en plus ce n'est pas facile d'aborder cette terrible question du suicide qui en déchire quelques-uns ici !
C'est si violent pour celui qui part, pour ceux qui restent... Une question que vous analysez fort bien du côté de celle ou de celui qui ne voit plus que cette solution à une douleur ingérable au point de perdre conscience de tout ce qui l'entoure.... et de manière à ce à ce que ceux qui restent aient moins le sentiment d'avoir été oubliés, largués.... ce qui ne peut être le cas !
Je suis certes amputée de ma fille , mais c'est sa souffrance, qu'elle a vécue dans l'incompréhension de tous, qui m'est insupportable... et son geste inacceptable.... Ne pas avoir pu secourir mon unique enfant me crève le coeur, me pétrifie, m'anéantit un peu plus chaque jour... J'aurais tant souhaité partir avant elle en la sachant à une vie bien à elle, avec ses enfants !
Vous avez raison Orchis de ne pas bousculer les étapes, c'est si récent pour vous, en effet "vous n'en êtes qu'au début de la tempête"....
Nos mots, nos échanges, atténuent un peu notre douleur, sont un moment de répit, pour nous nous permettre dans un second temps d'évoluer dans notre réflexion, puis peut-être un jour d'embrayer sur une autre étape...
La vie reprendra ses droits pour certains, notamment pour les plus jeunes (ou pour les moins âgés ...) plus forts ? fragilisés ? plus sensibles ? C'est fonction également du caractère, de l'entourage ; quoi qu'il en soit nous ne ferons pas l'économie du facteur temps... un temps, un deuil, un contexte, une personnalité, un ou des projets... tellement différents pour les uns et les autres.
Douceur et paix à tous.
Mamm'j
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Chère Claudia
J'ai une pensée toute particulière pour toi en relisant le fil
C'est terrible de perdre son conjoint par suicide , mais son enfant, je n'ose l'imaginer....
Et ces émotions si négatives , si incontrôlables qui nous submergent (haine, colère, culpabilité) font si mal et se surajoute le sentiment de honte de culpabilité de les ressentir,
Les ressentir contre son conjoint, c'est indescriptible , les ressentir contre son enfant, c'est....
Mais arriver à les reconnaître, s'autoriser à les nommer, à les écrire, n'est ce pas accepter notre part d'ombre, et la part d'ombre de ceux que nous aimons et qui nous ont quitté et de ceux qui restent et qui nous entourent?
Ne serait ce pas le chemin qui mène à l'acceptation de soi et des autres ( avec les qualités , les défauts, les maladresses, les erreurs) et à l'apaisement ...
Et, ce chemin est si ardu, si difficile, et nous n'avons pas le choix ,il nous faut l'emprunter...
En chemin ,
Saurons nous trouver les bonnes chaussures , les bâtons, la boussole?
Saurons nous alléger notre sac à dos pour ne garder que l'essentiel?
Saurons nous demander de l'aide pour choisir la bonne direction?
Saurons nous remercier la terre de nous porter , la fleur de nous sourire, l'oiseau de nous enchanter?
Saurons nous apprécier le paysage?
Saurons nous accepter les moments de repit qui se présentent...
Vous l'avez compris c'est la marcheuse qui écrit et j'aimai tant marcher en montagne avec mon homme. Pour moi, pour lui, pour le retrouver, je vais continuer à marcher
Bonne journée
Orchis
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Bonsoir Orchis,
Merci pour ton message,en ce moment j'oscille entre la culpabilité de n'avoir pas su qui me ronge et me dire que seule je ne pouvais plus faire davantage que faire confiance aux professionnels qui plus incompétents les uns que les autres après son père l'ont conduite là où elle repose depuis un an!!
Bon courage pour la marche moi j'ai rangé les chaussures...
Tendrement
Claudia
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Il faut que je l'écrive
tout d'un coup,sous la douche je me suis écroulée, une envie de me taper la tête contre les murs. mes pensées: je suis une mauvaise une nulle, je suis coupable de sa mort je n'ai pas aimé mon mari je l'ai mal aimé, j'étais toujours dans le conflit dans le combat notre vie commune notre amour n'étaient que mensonges, qu'illusions la preuve il s'est donné la mort On me dit que je suis une battante
aussi loin que je remonte, j'ai toujours eu ce sentiment d'être mauvaise, de ne jamais faire bien et l'attitude de ma famille ou des autres confirme que je suis mauvaise, que je ne suis pas digne d'amour
Je sais que ce n'est pas si simple , mais c'est ce que j'ai ressenti tout d'un coup en bloc et je vous le livre sans recul, sans filtre. et de l'écrire cela va un peu mieux
Orchis
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Bonjour Orchis,
Comme je te sens me ressembler à travers tes mots ,nous croyons n'avoir pas su aimer parce qu'un être très cher s'est suicidé,tu trouveras toujours des gens pour enfoncer un peu plus le clou,te rendre responsable mais eux qu'ont-ils fait pour nous aider?
Les conflits,j'en vivais tous les jours avec ma fille,je n'en pouvais plus mais je l'aimais l'un n'empêche pas l'autre!Mais à ne vivre que dans le conflit la vie était très douloureuse,un jour ma soeur aînée m'a dit après son décès" maintenant tu finiras par admettre que maintenant tu peux enfin vivre!"je l'aurais giflée ce jour-là mais je ne suis pas violente .Avec le recul j 'interprète cette phrase en pensant que tout le monde voyait que chaque journée était une bataille épuisante pour moi et qu'il faudra bien que j'accepte d'avoir perdu sans être responsable!
Ne culpabilise pas Orchis,les personnes qui décident de nous quitter ont souvent d'autres choix mais ne sont plus en état de les voir et nous ne sommes pas responsables de tout.
Pleure,crie si cela te fait du bien mais essaies de prendre soin de toi...
Je t'embrasse très tendrement
Claudia
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Et si nous apprenions simplement à nous accepter tel(le)s que nous sommes ?
Bon ou moins bon, égoïste ou généreux, battant ou faible, pleurant ou sec, présent, attentionné, lointain…
Et si nous acceptions de nous dire que ce que nous avons vécu, pour en arriver à nous retrouver ici, sur ce forum, ce que nous avons vécu est suffisamment insupportable pour en plus se chercher des responsabilités, une culpabilité, des torts, pour se dire et se redire : Si j’avais su…
Et si nous acceptions de nous dire que nous « payons » déjà si cher, qu’il n’est pas nécessaire d’en rajouter en allant chercher ce que nous devrions faire, ou pas, ce que nous aurions du faire ou pas…
Que notre vie d’aujourd’hui, c’est aussi peut-être à cause d’un automobiliste distrait ou alcoolique, d’un médecin qui est « passé » à coté, d’un atroce concours de circonstances, d’un coup de folie de l’autre, celui qui est parti de son plein grès…
Toutes ces responsabilités là qui hantent certains et qui n’empêchent pas d’autres de dormir.
Et si nous admettions que nous sommes humains.
Marina
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Je te lis orchis et je ressens absolument la même chose: je suis une pourrie.
Bien sûr, Marina, il faut s'accepter avec ce que nous sommes, avec notre histoire (contrôlée et non, les deux en même temps), mais ce sentiment de nullité est tellement puissant... moi aussi, j'ai créé des conflits que j'aurais pu laisser passer, fait des critiques, des demandes impossibles... et je me sens honteuse de le savoir maintenant mort et que je ne peux pas m'excuser. Lui aussi était souvent nul, mais lui, il est mort.
L'écrire fait du bien aussi. En voyant les mots, ça devient moins intense dans la tête. Avec le partage (et merci d'être toujours là ;) ), je me sens moins seule dans ma démarche.
Chère Orchis, que c'est difficile de se retrouver, soi, simplement, avec nos bons côtés (on n'est pas que mauvais ;) ), nos forces. Je me découvre, petit à petit, et je n'ai pas fini. Ma bataille, actuellement, c'est justement de ne plus être une boule de culpabilité, parce que je ne peux pas vivre le restant de mes jours avec ça, dans le fond de la gorge, dans le ventre. C'est pas une vie ça. Je veux découvrir la personne saine, qui saura être bien, simplement.
Je t'embrasse et espère que ta journée sera plus douce.
Amicalement, Caroline
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Bonsoir Caroline,
Comme je comprends tes propos ainsi que ceux d'Orchis; Cette culpabilité qui ressort lorsque maintenant nous sommes face à nous mêmes.On veut encore demander "pardon" mais de quoi ?
Pardon d'avoir vécu avec nos excès; notre caractère bon ou mauvais, nos faiblesses, nos forces nos luttes intérieures, nos colères contre lui ou sa propre famille, nos différences de culture, notre façon différente d'éduquer nos filles
et même parfois d'avoir manqué de patience pendant sa terrible maladie et de multiples raisons.
Non je ne veux pas demander pardon ou m'excuser d'avoir simplement été UN ETRE HUMAIN et pas une machine pétrie que de bons sentiments.
Pendant notre longue vie de couple, j'ai fait des erreurs et lui aussi alors nous sommes quittes.
J'ai peur que continuer dans ce sentiment de culpabilité, nous empêche d'avancer.
Personne n'est bon ou mauvais, nous sommes faits de mille choses.
Amicalement
Hirondelle
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Bonsoir
et, merci de vos réponses
J'ai avancé dans mes réflexions depuis ce matin.
Ce sentiment d'être mauvaise, d'être coupable est quelque chose qui s'est imposé à moi pendant une quinzaine de minutes ce matin comme certaines bouffées d'angoisse, et, qui m'a envahi d'une manière très violente et très intense.
je me l'explique , à la lumière du livre du Dr Fauré:Le geste de mon mari m'a agressé au plus au point et entraîne chez moi une énorme baisse de mon estime de moi
ce sentiment de n'être pas assez bien de ne pas jamais en faire assez est habituellement plus ou moins tapi au fond de moi depuis l'enfance et je réalise qu'il pollue mes relations aux autres et à moi-même Et , je suis dans l'attente d'un signe de reconnaissance de ma famille, un geste , un mot me donnerait la preuve que je suis assez bien pour être aimée, et je fais tout de travers pour justifier que je ne suis pas quelqu'un digne d'être aimé pour donner raison à cette certitude qui est enfouie en moi dès ma prime enfance.
Il va falloir que je prenne soin de la petite fille au fond de moi et de la femme blessée par l'acte de de mon mari
Amicalement
Orchis
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ce mouvement très violent de culpabilité qui m'a fait si mal, à m'écrouler au sens propre du terme m'amène à mieux comprendre par l'analyse que j'en fais ce qui m'anime, qui je suis, et , me donne des outils de mieux comprendre les autres et notamment dans le cadre de mon travail, ces enfants qui ont subi tant de traumatismes dans leur si courte vie et qui l'expriment par leur mal être , par leur violence
Certains enfants m'ont demandé pourquoi j'avais été absente pendant 3 mois, je leur ai répondu que j'avais perdu mon mari sans leur donner la cause, à la question pourquoi je leur disais que c'était trop difficile pour moi d'en parler, et ils ont montré une telle compréhension un tel respect que bien des adultes dit intelligents ne savent pas faire
Voilà j'avance et traverser ce deuil , se confronter à cette souffrance va peut être me permettre de grandir vraiment et de mieux m'accepter , de mieux m'ouvrir aux autres, sans peur de souffrir par eux , d'être vraie, vivante , présente
et cela me fait du bien de ressentir cela
Bonne soirée
Orchis
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Oui, Orchis, j'en suis sûre aussi, sinon, pourquoi tant souffrir?
Lorsque nous naissons, nous quittons le nid douillet du ventre maternel, où nous n'avions aucun souci, tout, "sur un plateau". La sortie est difficile, douloureuse, traumatisante, dans notre chair. Quoiqu'on en dise, je pense que nous en gardons quelque part la mémoire de cet instant "tragique" pour le bébé et merveilleux pour la famille.
Et commence le long travail de l'apprentissage de la vie.
Lorsque nous perdons notre raison de vivre, les bras aimants et rassurants, où nous nous sentions si bien, si en sécurité, c'est si difficile, si douloureux dans notre tête et notre coeur (qui n'est en fait qu'un muscle!).
Et commence le long travail de l'apprentissage de la solitude ou plutôt du "sans lui (elle)".
Dans les deux cas, l'idée, même si elle n'est pas exprimée, est d'en sortir grandi.
Les grands artistes, peintres, poètes ou musiciens savent que leur plus belle création c'est faite dans la douleur.
Il existe donc peut-être un sens à tout cela... ???
Marina
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bon courage Orchis
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bonsoir Agnieszka,
je vais répondre par petits bouts à ton message , car il y a tellement de points à aborder, à approfondir
"Je ne sais pas comment expliquer mais 'je te sais"
j'ai ressenti la même chose en lisant ton 1er fil , cela a fait écho en moi, par ce que tu exprimais , le regard que tu posais
mais nous vivons une chose commune, la perte de notre homme et notre vie a basculé nous sommes irrémédiablement confrontés à un changement que nous n'avons pas voulu, il va falloir regarder notre vie sous un angle nouveau, il va nous falloir revisiter tout...
depuis le décès de mon mari, je n'ai jamais pensé à mourir, bien au contraire , une envie de vivre pour deux ,j'ai une rage de vivre ancrée en moi , et , je la ressens en toi. Ce désir de continuer et d'avancer, mais pas n'importe comment , pas à n'importe quel prix, pas vers n'importe quel but
Il va falloir que nous acceptions les passages à vide, le jaillissement des émotions à n'importe quel mpment et qui nous laisse proster
trouver un lieu et des moyens pour les exprimer, et tenter de les analyser pour les comprendre, ce n'est pas un hasard si nous éprouvons de la culpabilité par exemple, ce n'est pas par hasard si nous éprouvons de la colère contre les autres qui ne nous comprennent pas
Aujourd'hui j'ai passé un moment tout particulier avec mes fils de 25 et 21 ans , je leur avais demandé de faire quelque chose ensemble avant qu'ils ne partent pour près de 2 mois pendant l'été
et nous sommes tombés d'accord pour aller aux girolles ( merci la pluie) activité que leur père aimait beaucoup et que nous partagions avec lui, moment important d'être tous les 3 ensemble dans l'échange et le partage, moment agréable car nous aimons ramasser les champignons , mais moment chargé d'émotion car leur père n'est plus là , mais moment important pour nous réapproprier notre relation et pour reconstruire une image plus juste de lui, car mes enfants et moi-même avons une image de lui entachée par son geste et j'ai bien peur que la tache soit indélébile
Amicalement
Orchis
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Bonjour,
aujourd'hui je réalise suite à la visualisation de la conférence du Dr Xavier Pommereau, je comprends un peu mieux pourquoi j'éprouve une telle colère mélée d'un tel sentiment de haine contre mon mari : il est le meurtrier de l'homme que j'aime, il est le meurtrier du père de mes enfants, et jamais il ne pourra être jugé et payer pour l'acte horrible qu'il a commis.
En parlant avec un ami , celui-ci m'a dit que la 1ère chose qu'il est pensé et dite" c'est déguelasse ce qu'il a fait" et il a raison, après je peux essayer de trouver le pourquoi, mais de prime abord son geste est un assassinat, c'est un geste d'une telle violence commis par un homme inconnu si différent de mon homme doux , calme, respectueux .
Je réalise que pour continuer sur le chemin de ma vie, il me faudra pardonner au meurtrier de mon mari, au meurtrier du père de mes enfants
Ce sentiment que notre relation d'avant le 1er février n'a pas de consistance, est construite sur un mensonge , n'a pas existé est justifié par cet acte horrible. notre vie commune est salie, notre amour ('j'hésite à écrire le mot: sommes nous vraiment aimé?) est entachée par cet acte indélébile
Et, au peu que mes enfants ont pu me livrer j'ai compris qu'ils ressentaient un sentiment similaire, pour l'instant, ils n'en sont pas à mon point d'analyse, ou n'osent l'exprimer
Je vous écris tout cela en étant très calme, très lucide , très détachée
Bonne journée à tous
Orchis
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Bonjour Orchis,
Je me permets d’intervenir à nouveau sur ton post, sujet si douloureux et si délicat.
Je ne sais pas si quelqu’un peut comprendre tes sentiments actuels vis-à-vis de ton mari, toi seule « sait », cependant, une fois encore, je voudrais te dire que l’homme qui a agit ce 1er février, n’est pas ton mari.
Tu le dis toi-même, d’ailleurs : … c'est un geste d'une telle violence commis par un homme inconnu si différent de mon homme doux, calme, respectueux.
Mais cet homme, inconnu de toi, devait ressentir une telle souffrance intérieure, souffrance si intense qu’il n’avait même pas pu l’extérioriser avec sa compagne, la mère de ses enfants, qu’il a agit pour se libérer, égoïstement, certes, et violement.
Aurais-tu mieux accepté sa décision si tu avais appris qu’elle était motivée par la découverte d’une maladie incurable, un cancer ?
Que la souffrance soit physique ou morale, il peut arriver un moment ou on lâche tout, on abandonne, on ne réfléchi à rien d’autre que cesser de souffrir.
Je crois que tu te fais mal à imaginer que votre histoire est basée sur le mensonge, que votre amour est entaché par son acte. Tu te fais mal inutilement.
Il y avait sans doute 2 hommes en lui : celui qui vous aimait profondément, toi et vos enfants, qui voulait vous voir rire et vous rendre heureux, et celui qui souffrait si fort qu’il a eu soudain peur des conséquences de sa souffrance sur l’avenir.
Oui, vous vous êtes aimés, oui vous avez eu une histoire d’amour, des enfants, une belle histoire.
Tu es en colère contre lui, comme nous l’avons été après le départ de nos compagnons ou compagnes : Pourquoi m’as-tu abandonné(e). Cette colère est démultipliée chez toi, car cet abandon te semble être son choix.
Pardonnes moi si mes propos te blessent, mais je trouve si dur de parler de ton mari comme d’un meurtrier.
Que cette journée t’apporte un peu d’apaisement.
Marina
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Bonjour Orchis, bonjour à tous....
Soyez prudente si je peux me permettre , on ne peut s'en tenir uniquement aux mots de Xavier Pommereau ; d'abord après l'avoir écouté je me suis demandé sur quoi il se basait pour de telles affirmations.... On en est encore au b.a. ba pour ce qui concerne le fonctionnement du cerveau ! Il nous serait bon d' entendre d'autres sons de cloche à propos de l'acte suicidaire...
La personne que nous avons aimée ne peut être réduite à ce seul acte... Ce qui a été partagé avec elle a existé, existera toujours... C'est comme un accident de parcours , la vie n'est pas simple à partir du moment où l'on s'unit pour créer ensuite une famille ; on peut "disjoncter" dans un moment d'extrême fatigue donc de faiblesse...
Pour ceux qui restent il est évident que les questionnements sont une torture que la douleur est incommensurable et qu'il faut l'exprimer pour l'évacuer pour pouvoir se ressaisir...
Moi, en tant que mère, non seulement je me sens responsable de ne pas avoir réussi à aider ma fille à surmonter sa détresse, à ne pas avoir réussi à trouver avec elle le bon thérapeute, je me sens en outre responsable vis-à-vis des deux enfants dont ma fille avait la charge avec leur père... Je sais qu'à mon âge, je ne m'en remettrai jamais mais j'ai vraiment envie que mes petits-enfants se souviennent de ce qu'ils ont partagé de meilleur avec leur maman.... qu'ils ne lui en veulent pas de s'être trouvée dans une dépression dont elle n'est pas sortie... Je sais qu'il leur faudra du temps, à l'aîné surtout qui a retrouvé sa maman morte, j'y emploierai le bout de ma vie par amour pour mon seul enfant.
Quoi qu'il en soit, vos recherches, votre désir d'émerger, vous aideront à faire le point avec vous-même, à continuer à vivre pour vous, pour vos fils que vous avez fait naître et construits à deux, la preuve irréfutable d'un vécu avec votre mari....
Paix et douceur à tous.
-
Bonsoir, Mammj et Pima
Non, je ne me torture pas , ce que j'exprime ce sont des flash de sentiments qui jaillissent sans que je n'y puisse rien, comme des mines antipersonnelles, et la seule solution que j'ai trouvé en attendant d'en parler à ma psy c'est de les écrire ici et d'essayer de les comprendre, même si pour cela il vous semble que j'emploie des mots très durs , mais qui ne sont que le reflet de ce que je ressens
Je suis incapable de pleurer en ce moment , les cris n'arrivent pas à dépasser le fond de ma gorge, je ne retiens rien,
c'est hélas ainsi ...
Mais il parait à vous lire que le deuil est une vague où les sentiments fluctuent, vont et viennent
je sais que je dois revisionner la conférence du DR Pommereau, mais pour moi, c'est très clair il m'a permis d'oser mettre des mots sur ce que je ressentais , et je regrette d'avoirs choqué certains et certaines en les écrivant, je m'en excuse
Je ne suis qu'au début de mon deuil, cela fait que 5 mois
Je pense que j'avance à ma manière bien à moi
Je n'éprouve plus de colère contre les maladresses , les incompréhensions ou les "petites phrases assassines" de ma famille, de mon entourage ou des autres en ce moment, car je sais aujourd'hui que la colère que j'éprouvai contre les autres était la colère que je ressentais vis à vis de moi et surtout, vis à vis de lui , de cet inconnu qui a donné la mort à l'homme que j'aimai, je n'arrive plus à dire à écrire que j'aime
Oui, c'est ainsi, je suis incapable de voir avant le 1er février, je sais qu'il faut que j'y travaille, et au peu que me livrent mes fils, j'ai le sentiment qu'ils ressentent la même chose mais que pour l'instant ils n'arrivent pas à mettre les mots, ils ne savent plus qui était leur père, ils sont perdus
Depuis le début, j'ai envie d'enlever mon alliance et les 2 bagues qu'il m'avait offert en gage d'amour, je me force à les garder, j'y ai joint son alliance; je les porte toutes les 4 à la main du coté du coeur, mais cela ne m'apporte aucun réconfort
comme je me force tous les jours de rentrer dans la pièce où il s'est pendu,
mais c'est mon chemin , je suis obligée de faire avec ce qui émerge et d'avancer sur un chemin que je découvre petit à petit , et j'espère que ce chemin arrivera à l'acceptation et au pardon, quand à la compréhension , il a fait un raptus suite à une violente et brutale dépression , mais cela ne m'empêche pas d 'éprouver des sentiments complètements irrationnels contradictoires avec ce que je sais et parfaitement compris sur le plan intellectuel de sa souffrance
j'ai trouvé en 5 mois plein de bonnes raisons pour ne pas éprouver de colère ou de la culpabilité ou de la haine, je peux me les répéter, on peut me les répéter, pour l'instant ces sentiments sont là ils mènent leur vie propre sans s'occuper de la raison
Amicalement
Orchis
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Bonjour,
Hier, j'ai acheté avant de prendre le train "l'apprentissage de l'imperfecton" de Tal Ben- Shahar et , je l'avais acheté pour moi, pour réfléchir à "être moins perfectionniste " et à chaque instant je retrouve mon mari avec ses problèmes et j' y trouve des pistes des mots qui m'amènent à mieux le comprendre.
Quant au lacher prise, je crois qu'enfin je commence à comprendre ce que c'est depuis bientôt 10 ans que je lis que j' y réfléchis,
Le lacher prise vrai a été possible pour moi, gràce au fait que j'éprouve certains sentiments qui sont "mauvais" que mon éducaton m'a interdit: colère, haine,etc... et je m'autorise à les nommer à les dire il me fallait être une bonne petite fille et j'étais si souvent la mauvaise, celle qui ne faisait jamais bien , dont le comportement et le caractère ne correspondait pas à l'attente inconsciente de ma mère, je ne correspondais pas à son image de petite fille idéale, mes 3 soeurs beaucoup plus.
"Grace " au deuil que je traverse , des émotions incontrôlables des sentiments "interdits " émergent et pour ne pas "mourir étouffée" , je n'ai que la possibilité de les laisser arriver, de les reconnaître, de les nommer
Le lâcher prise,que j'ai pu faire à l'heure d'aujourd'hui et que je tentais de fair depuis le décès de mon père c'est ne plus avoir besoin de signes de reconnaissance et d'amour de la part de ma mère et mes frères et soeurs, de ne plus être dans une attente d'être reconnue "comme une bonne petite fille" et donc de ne plus éprouver de la colère et un mal être parce que ces signes ne viennent pas, j'ai lâcher prise et du coup je suis apaisée sur ce plan bien entendu , je suis comme je suis, les membres de ma famille sont comme ils sont et je les accepte comme ils sont et je n'attends plus d'eux ce qu'ils ne peuvent pas me donner et que j'aurai aimé recevoir, et du coup, j'ai une souffrance en moins .
Cette tolérance et ce respect je peux l'avoir vis à vis de toute personne qui croise mon chemin.
Et, je suis donc plus libre pour avancer sur le chemin couvert d'embuches du deuil de mon mari pour accepter les émotions les sentiments que je ressens, et, j'espère, pour accepter son geste, pour restaurer son image.
Bonne journée à tous
Orchis
PS aujourd'hui je vais voir si j'ai bien lâcher prise ,une des soeurs vient ce WE chez ma mère
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Bonjour Orchis,
Je me reconnais exactement dans ce que tu as écris ci-dessus ; j'ai lu beaucoup sur le lâcher prise et j'essaie de le vivre au quotidien.
Ne rien attendre des autres ... comme toi j'attendais toujours la reconnaissance, l'amour des autres etc.
Ma nouvelle attitude m'a permis d'être moins agressive avec ma mère notamment et aussi avec ma fille que je ne comprends pas toujours ... ses réactions vis à vis de moi sont parfois très agressives, et je ne sais pas pourquoi ... elle n'exprime pas du tout son ressenti dans cette période de deuil. Mais je la laisse libre de vivre ces périodes comme elle l'entend sans la juger.
En effet, je constate comme toi que ce lâcher prise m'a libérée, et me permet de vivre plus sereine.
Bon week-end
Marithé
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Bonjour,
Etrangement, sur deux fils différents (Besoin d’aide et Aujourd’hui je réalise) ce matin, le terme « lâcher prise » apparait comme l’état à atteindre pour pouvoir avancer.
Fauré l’explique bien dans sa conférence, à refouler, tenter d’enfouir, de renier des sentiments forts tout au long de notre vie, pour mieux correspondre à ce que les gens attendent de nous, la famille, le monde… tout ressort démultiplié à l’occasion d’un traumatisme important, un deuil. Et avant de pouvoir commencer le chemin du deuil, il faut « régler » les autres problèmes, cachés pendant si longtemps.
La souffrance ne peut s’atténuer que lorsqu’elle apparait en plein jour, nettement, en face à face avec nous et avec les autres.
Orchis, je ne crois pas que tu ais été une « mauvaise fille », tout au plus une fille qui ne rentrait pas dans le moule formaté par tes parents. L’éducation de notre jeunesse était plus répréhensible qu’aujourd’hui ou on laisse souvent, peut-être trop souvent les enfants s’exprimer. Un juste milieu est si dur à trouver !
En plus si tes sœurs étaient des petites filles modèles, alors, bien vite tu as dû te considérer comme « le vilain petit canard » dans une couvée de cygnes.
Entre nous, j’ai une large préférence pour les vilains petits canards…
Ceci dit, on peut très bien se « bagarrer », se heurter, et ne jamais être d’accord avec une personne sans qu’il y ait derrière de l’amour. Sauf qu’il s’exprime mal, ou peu, mais il est là.
Aussi douloureuse et encore plus épuisante que soit cette période pour toi, tu parviens à trouver des points positifs. C’est exceptionnel et je trouve que tu avances quotidiennement. Tu ne nous as pas choqués en employant certains mots très durs à propos de ton mari et de ce qu’il a fait. Sans doute as-tu besoin de démystifier son acte et de le « punir » du mal qu’il vous a fait. Etape sans doute nécessaire.
En revanche, je ne comprends pas pourquoi tu te forces à garder ces bagues qui n’ont pour l’instant plus aucune signification pour toi. Peut-être pourrais-tu les ranger et lorsque tu en auras vraiment envie, les remettre, cela sera le signe d’une nouvelle étape, franchie victorieusement.
Lâcher prise et ne pas se forcer.
Mais je comprends que tu éprouves le besoin d’aller dans la pièce maudite. C’est aussi une analyse de Fauré : Lire un livre très émotionnel, pleurer et pleurer encore, le relire et pleurer, et le relire et le relire encore et ne plus pleurer, le livre n’a pas changé mais il n’a plus le même pouvoir émotionnel sur nous.
Exorciser l’endroit pour toi.
Continue Orchis, tu prends ta vie à bras le corps, tu recherches au fond de toi ce qui te blesse encore, tu accepte l’idée du pardon un jour, et re prononcer le verbe « aimer », et parfois aussi savoir lâcher prise.
Marina
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Mammj, je répond en message perso.
A bientôt
Marithé
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Mamita,
oui ne plus rien attendre des autres, je dirai les accepter tels qu'ils sont et soi-même compris dans le lot, est libérateur, je dirai même que cela nous fait grandir,
je l'explique ainsi ce que je ressens c'est la petite fille qui est en moi a grandi, et sa demande de reconnaissance devient inexistante, car l'adulte qu'elle est devenue ou en devenir, lui apporte cette reconnaissance ,et, accepte la solitude.
Je pense que la solitude fait partie de chacun de nous, nous sommes solitaires, nous ne nous dévoilons jamais complètement, nous gardons toujours une partie de notre jardin secret et nous ne connaissons jamais l'autre entièrement, bien que parfois de ne faire qu'un
je vis cette expérience, je croyais connaître très bien mon mari , mais par son geste irrémédiable, il me prouve que je ne connaissais qu'un moitié de mon homme , un deuxième était caché "Mr Hyde et Dr jeskill "
et, je suis seule définitivement seule mais n'est ce pas ainsi dès notre 1er jour? A creuser!...
je comprends quand tu me parles des réactions de ta fille et, je pense que tu as raison d'être prudente avec elle, quand tu auras avancer dans ton deuil et mieux compris les ressorts qui t'animent tu pourras alors être présente pour elle , c'est ce que je ressens pour mes 2 fils , je commence à entrevoir ce qu'ils ressentent , mais leurs ressentis fluctuent comme pour moi, et chacun d'entre nous réagit de façon si différente et, nous ne sommes jamais sur la même d'onde et mon aîné m'a demandé d'attendre qu'il soit prêt pour en parler
Amicalement
Orchis
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Merci Orchis de tes bons conseils.
En effet, en ce moment nous vivons "seul" chacun à notre manière, dans notre famille, le deuil d'Antoine, chacun va à son rythme.
J'aimerais être présente pour ma fille, mais elle ne vient pas à moi, je veux bien l'écouter mais elle ne veut pas "dire", elle ne parle que de futilités et quand je veux aborder des sujets graves, elle se dérobe, prend la fuite.
L'autre jour alors qu'elle sentait que je n'allais pas bien, elle m'a dit ceci "j'espère que tu ne vas plus sur ce forum, c'est bon ... arrête ça tu te fais mal"
Elle n'a pas compris, qu'au contraire, communiquer avec des personnes qui vivent le deuil elles aussi me réconforte, m'aide énormément. Elle fait "l'autruche" et ne veut rien voir de ce qui l'entoure ; elle s'étourdit pour ne rien ressentir.
C'est très compliqué d'autant plus qu'avec mon autre fils, mes belles filles, nous sommes sur la même longueur d'ondes ; eux-aussi ressentent le malaise quand ma fille et mon gendre sont présents ... nous avons du mal à rester nous-mêmes et nous contrôlons sans cesse nos paroles !
Ah que les relations humaines sont compliquées ... parfois j'ai envie de me terrer, SEULE, chez moi, ou en ermite dans un monastère pour ne plus parler, seulement écouter les oiseaux ... et le vent dans les arbres ... c'est tellement fatigant de vivre dans la tourmente
Bonne soirée, bien amicalement
Marithé
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Chère Marithé
nous faisons notre deuil chacun à notre manière, j'ai l'impression que pour ta fille c'est insupportable d'en parler, et elle pense qu'elle fait le bon choix et elle croit que tu dois réagir de la même façon qu'elle, elle est désemparée et elle veut surement te protéger.
Le deuil est une période de notre vie où il nous faut manifester le plus grand respect la plus grande tolérance , la plus grande indulgence vis à vis des autres et de soi-même.
J'ai ressenti que la seule manière d'aider mes enfants dans leur deuil était de travailler mon deuil , il y a eu des frictions , des incompréhensions , mais la seule manière de les aider c'est de m'aider.
Bon courage
Amicalement
Orchis
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hier journée chagrin, conflit avec ma soeur provoquée par moi
Je réalise que ses attitudes d'évitements, de refus de me parler, de me rendre responsable de nos problèmes relationnels me sont d'autant plus insupportables que c'est ce que je ressens vis à vis du suicide de mon mari, il m'évite , il ne me parle plus, il me culpabilise, j'éprouve un tel sentiment de rejet et d'abandon. et bien sûr cela fait écho à l'attente d'amour et de reconnaissance de la petite fille qui est en moi.
Elle me dit qu'elle aussi est en deuil , bien sûr de mon mari un homme qu'elle voyait 2 fois dans l'année et encore. Comme si je devais la ménager... Je ne doute pas de sa peine, mais comment peut-elle me faire une telle demande. Elle n'imagine pas un instant les étapes par lesquelles je dois passer
Moi hier seule , à pleurer à me rouler par terre,elle avec son mari.
Amicalement
Orchis
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Que c'est difficile?
tous ces sentiments qui se bousculent, colère et haine contre lui, culpabilité de n'avoir pu le retenir, et, cette horrible impression de vide notre amour aurait été que du vent, du sable qui coule entre les doigts, a-t-il seulement existé?
pourrai-je un jour lui pardonner , me réconcilier avec lui , retrouver notre amour, arriver à lui faire une place au chaud au fond de mon coeur? que cela me semble inaccessible!
je m'y emploie
j'ai mis des photos de lui, mais je ne les regarde pas, ou, si peu, les moments qu'elles évoquent me semblent n'avoir jamais existés
je porte son alliance avec la mienne et 2 bagues qui sont sensées rappeler des moments heureux à la main gauche du coté du coeur, mais cela m'indiffère
je fais ce que j'aimai faire avec lui, marche, vélo , concert, sorties , avec des amis mais je ne le retrouve pas
j'essaie de l'évoquer avec mes fils , mes amis, mais son geste revient toujours au premier plan
et les évitements et le refus de communiquer des autres me renvoient à son geste , je revis cette violence cette agression
je préfère une" enguelade" qui me donne le sentiment d'exister, que ce vide
les autres se protègent et je ne leur en veux pas
mais je vais devoir me protéger
alors qu'il aurait fallu si peu pour que je n'ai pas à dépenser de l'énergie pour cela, mais je ne peux forcer ma famille
et le désespoir , le chagrin et ce sentiment de solitude intense qui me saisit
bon courage à tous,
amicalement
Orchis
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Toi Orchis, qui es si soutenante... que de douleur tu vis.
Tu écris: alors qu'il aurait fallu si peu pour que je n'ai pas à dépenser de l'énergie pour cela, mais je ne peux forcer ma famille
Parle-nous de ce qu'il aurait fallu, si tu le veux. De quoi aurais-tu eu besoin pour t'aider à vivre un peu mieux ta douleur, ta colère?
Je t'embrasse,
Caroline
-
Caro
Quand je parle des autres , je parle de ma mère, mes soeurs, mes frères
Chacun réagit à sa façon , mais ce qui a été douloureux , c'est que certains , après m'avoir proposé leur aide , ne comprenant pas mes réactions parfois violentes, ne veulent plus avoir de vrai échange avec moi et donc m'évitent
Je savais que je ne pouvais pas attendre de l'aide d'eux , mais face à leur insistance , j'ai voulu y croire
Cet évitement, ce refus de communiquer m'est douloureux car il me fait écho au geste de mon mari.
J' ai compris tous les enjeux qu'il y avait derrière tout ça
Pour eux c'est trop difficile de me voir souffrir, je suis l'aînée , ce que je vis leur fait peur dixit ma psy , et , c'est vrai ,une de mes soeurs m'a dit que je l'intimidai
Mes soeurs sont dans le paramédicale , elles se heurtent à leur incapacité de me soutenir, 'elles ne savaient pas qu'on ne peut aider ses proches dans ces périodes là
Elles arrivent avec leurs idées préconçues sur moi qui remontent à notre enfance, alors que j'ai beaucoup changé et que nous ne fréquentions pas suffisamment pour vraiment nous connaître
Et, une rivalité s'est mise en place après le décès de mon père en 2003
Je n'ai jamais eu de relation proche avec ma mère, je ne correspondais pas à la petite fille idéale
J' avais accepté cette situation,mes parents tels qu'ils étaient après un travail sur moi suite à un conflit avec mes parents concernant un de mes enfants il y a 15 ans.
Hors, au décès de mon père, ma mère s'est tournée vers moi , quand des problèmes se sont posés pour la succession.
J'étais la seule à ne pas lui dire ce qu'elle devait faire , à ne pas la juger, à ne rien demander. Je n'ai pas voulu de cette position , je lui avais conseillé de voir une personne extérieure, mais elle venait en larmes me raconter les problèmes qu'elle rencontrait avec les uns et les autres.
Les relations de ma mère et mes soeurs se sont distendues, mais depuis quelque temps elles essaient de retrouver leur place auprès de ma mère. Et, notamment en essayant d'être les réconciliatrices, les réparatrices., les soignantes, mais on ne peut soigner sa famille on ne peut soigner que soi-même
Elles me prêtent d'être dans cette rivalité , alors que je m'en suis dégagée depuis longtemps
Mais ma mère tire les ficelles,comme elle l'a toujours fait, et depuis 2 ans environ , elle recommence à me faire des piques à critiquer mes enfants... étant rassurée que ses relations avec mes soeurs se sont arrangées.et,elle s'est permise de critiquer ce que j'avais organisée avec mes enfants et mes beaux parents le jour de l'enterrement
Alors , j'aurai aimé que ma famille ne me pose pas de problèmes en ce moment, j'aurai juste besoin d'un petit coucou de temps en temps, d'une présence, d'une écoute, d'un geste d'affection et non comme certaines se le sont permises:" ne réagis pas comme ça, ne pense pas ça" ou des interprétations de mes réactions complètement érronées...ce qui m'amène à culpabiliser ce qui fait encore écho à la culpabilité que je ressens par rapport au geste de mon mari
Et je réalise que cette prise de recul va être plus facile que je ne le pensai car je l'avais déjà faite avant le décès de mon père
Je ne dois rien attendre d'eux, je ne vais plus chercher à être reconnue et être acceptée par eux. Je sais que je vais profondément changée , les relations seront possibles avec chacun d'entre eux si chacun m'accepte telle que je suis, telle que je vais devenir.Il faudrait que chacun se remette en question et ne me fasse pas porter la responsabilité de nos mauvaises relations
Mais , comme dit ma psy, je suis lucide, je suis sans illusion , je vais être seule , mais je l'étais déjà avant mais la situation n'était pas aussi claire dans mon esprit. Je n'éprouve pas de colère ni de rancoeur ,ni de ressentiment,je ressens simplement de la tristesse devant notre incapacité à communiquer, j'aime mes frères et soeurs, ce sont des personnes estimables, et nous pourrions tant partager.
Et , mes priorités sont d'être présente au mieux pour mes fils
de traverser ce deuil au mieux
Et ce voyage solitaire me semble si long, si semé d'embuches, si difficile je ne sais si j'y arriverai
Orchis
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Comme tes écrits font écho en moi. Je sais que je n'ai plus rien à attendre de ma famille. Du coté paternel j'ai reçu un mail extrêmement agressif ( je lui avais dit que je ne voulais pas qu'il fasse l'amalgame entre ce qu'il ressentais et moi) ou je me rend compte qu'ils ne me connaissent vraiment pas. Coté maternel, trop de distance mise après que j'ai soulevé un secret de famille. Mon frère ne m'a pas donné de nouvelles depuis l'enterrement de mon fils soit 7 mois même pas un petit mail, la cause??
Etant divorcée je me retrouve assez seule, quelques amis mais difficile de leur parler à chaque fois que je vais mal, alors je pleure seule et je vais sur la tombe de mon fils le seul lieu ou j'arrive à pleurer vraiment pour l'instant.
Heureusement il me reste mes 2 fils sinon je serais allé rejoindre mon fils depuis longtemps.
-
Milolo
j'ai lu ton fil , j'espère ne pas être maladroite
perdre ton fils ainsi , c'est un réel traumatisme, je n'ose imaginer
que fais tu pour t'aider?
quand je lis ton histoire familiale ,quel parcours douloureux et difficile, j'ai juste souffert d'avoir des parents toxiques enfermés dans leurs problèmes et ne montrant pas d'affection
Alors tu as de la ressource en toi pour avoir traversé déjà tout ça
j'ai lu que tu avais pris une femme de ménage, mais tu ne sembles pas avoir une oreille pour t'écouter
Qu'as tu mis en place pour t'aider? Eh , oui, nous sommes seules pour traverser ce désert qu'est le deuil et nous devons seules prendre soin de nous , trouver les personnes ressources ? fais le pour tes 2 enfants , ils ont besoin de ton amour ; mais tu le sais déjà
De tout coeur avec toi
Orchis
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aujourd'hui , premier coup de blues au boulot
une collègue qui me reproche quelque chose dont je ne suis même pas responsable
elle s'est toujours adressée à moi d'une manière désagréable, je passai outre, elle est souvent ainsi avec beaucoup de collègues
mais l'angoisse m'a prise et je me suis isolée car les larmes montent
je suis à fleur de peau , puis je me sens tellement peu sure de moi, l'acte de mon mari me renvoie une image tellement négative de moi-même
journée chagrin
amitiés à tous
Marie-o
-
Bonsoir Marie-O
Hier tu es venue à moi pour m'accueillir. Je me sens triste d'avoir lu ton fil. Ne te décourage pas stp. Tu as fait un si long chemin déjà par rapport à ta famille.
Ne laisse pas l'entourage professionnel te démolir. Le vrai sens de la vie n'est pas là. Tu sais au fond de toi les vraies valeurs.
Pour ta famille, ils sont apparemment toxiques. (très bon livre :" parents toxiques" de Suzan Forward) et ta collègue doit être certainement malheureuse pour être méchante ( un autre livre pour les gens comme ta collègue "ces gens qui vous empoisonnent l'existence" de Lillian Glass).
J'ai mis des années à couper les ponts avec ma propre mère. Une femme méchante. Aujourd'hui, c'est vrai, je n'ai que peu de gens autour de moi et je me sens seule pour porter le poids de ma souffrance.
Mais, toi, peux tu m'expliquer pourquoi l'acte de ton mari te renvoie une image négative ?
Tous les couples ont des hauts et des bas. Nous ne sommes que des êtres humains, avec nos humeurs. Tu n'étais pas parfaite ? et lui ? était il parfait ?
Aujourd'hui, tu souffres de son absence. Preuve que vous aviez bâti quelque chose. Preuve de ton amour.
Je le sens, je le sais.
Courage, ne laisse pas les autres empiéter sur ta vie ainsi. Ils ne sont que le décor. Je suis sure que tu es en train de construire ta forteresse. Tu as tellement à offrir. Tu as passé ta vie à essayer de ménager ta mère, tes soeurs....
pense à toi. je t'envoie plein de positif dans ce coup de blues, qui n'est j'en suis sure que passager.
Et puis, s'il doit durer, viens m'en parler. dis moi ce que tu souhaiterais changer si ta vie était à refaire. dis tes regrets, tes joies, tes craintes et tes espoirs.
Je ne suis pas très adroite pour te dire cela... mais de tout ce que je lis, je vois ici un lieu de confiance. alors laisse toi aller...nous sommes là
amicalement,
Claire
Claire
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merci pour ton message Pervenche
oui, cette collègue au boulot a beaucoup d'agressivité en elle et je crois avoir deviner pourquoi , elle a perdu son père à 19 ans d'un arrêt cardiaque sur la plage devant ses yeux et je pense qu'elle a eu beaucoup de mal à s'en remettre et elle doit toujours encore beaucoup en souffrir , elle montre les dents de peur...
Pourquoi j'ai une image négative de moi , mon mari par son suicide m'a abandonné, je n'ai pas su le retenir, je n'ai pas su l'aider, 'j'ai fait une formation sur les risques suicidaires dans le cadre de mon travail, cela me renvoie encore plus à un énorme fiasco , etc... la litanie pourrait être longue sur mon incapacité et ma nullité. Dans son livre , après le suicide d'un proche, le Dr Faure explique très bien cette perte d'estime de soi
Alors comprendre pourquoi je réagis ainsi , mettre des mots m'est nécessaire
et , puis ce coup de blues me fait un peu de bien , car j'ai l'impression de nouveau m'"anesthésier", j'aimerai pleurer plus, craquer, mais cela ne vient pas
j'entends ta peine, ta souffrance , si je pouvais t'apporter un peu de réconfort, ...
cherche ce qui peut t'aider, te faire du bien . Ton compagnon , j'en suis certaine, le voudrait ainsi
tu dis souffrir de stress post traumatique, il existe une méthode L'EMDR qui semble efficace, le Dr Fauré en parle aussi dans son livre.
amitiés
Orchis
-
Orchis,
Même si je n'ai pas vécu la situation du suicide, aujourd'hui je ne peux qu'imaginer ta souffrance, les questions qui en découlent et ta perte d'estime de toi.
J'aimerais t'envoyer mes larmes pour soulager ta peine Marie-O, et celle de tous ces amis virtuels dans la douleur. J'aimerais savoir trouver des mots magiques pour panser vos blessure. Bruno m'a fait un cadeau : il m'avait fait reprendre confiance en moi. Toute ma vie j'ai pensé être nulle et ne pas mériter être aimée. Lui m'a donné son amour, simplement.
Alors, j'aimerais te transmettre ce lien. Ton mari s'est suicidé. Oui. Tu ne pouvais pas l'aider contre lui-même. Je comprends parfois la détresse tellement en nous qu'elle fait franchir le pas. Folie ? courage de tout quitter ? lâcheté ?
Je pense que la décision prise, elle soulage celui qui la prend. Ou alors, ça mijote et puis, un grain de sable provoque le geste.
Nous ne sommes que des êtres humains, avec nos faiblesses. Nous ne pouvons pas sauver le monde. Juste tendre la main à qui veut bien l'attraper. Et c'est ce que tu fais. Dans ton quotidien. Ton mari n'a pas su accepter. C'est lui qui t'a fait du mal. Peut être ne savait il pas combien son geste pourrait être dévastateur pour toi. Tu ne peux pas aider les autres contre leur gré. Et pour eux c'est parfois impossible d'accepter cette aide. Mais là, toi tu ne peux pas les forcer car c'est eux qui ont un blocage.
Ce n'est pas facile d'accepter une main tendue. Parfois, ce n'est tout simplement pas le moment, on n'est pas prêt. Je connais ce sentiment. Peur de déranger... peur tout simplement... on ne sait pas faire, on n'a pas le "mode d'emploi" et je pense que la décision de se suicider apparait parfois comme la seule solution.
Mais je comprends combien la culpabilité peut ronger, le regard des autres. Toutes ces questions auxquelles il n'y aura pas de réponse. Les "et si et si" "pourquoi ?".
Bien sûr, je n'ai pas vécu la même violence du suicide. Alors je suis certainement maladroite. mais dis moi comment t'aider.
N'oublie pas : raconte et raconte encore : je suis prête à écouter ta "longue litanie"... Pourquoi penses tu réagir ainsi ? Mets des mots sur tes réactions. Nous sommes là pour toi.
Je voudrais t'envoyer un apaisement. Je me rends compte que je pleurs sur moi-même et mon amour perdu. J'ai eu tant de chance de vivre cela une fois dans ma vie.
Je comprends tellement ton sentiment d'abandon. Es tu en colère contre lui ? Pourquoi ?
Mais arrives tu à trouver des points positifs dans votre vie ? Quels sont les moments heureux que vous aviez vécus ? T'a t'il laissé autre chose que de la peine ?
Je ne m'étais jamais interrogée sur les séquelles qu'un suicide pouvaient laisser à nos proches. Aujourd'hui, grâce à toi, je vois les choses différemment. J'y ai moi-même souvent songé dans ma vie. Puis Bruno est arrivé. Le bonheur. et une nouvelle fois ces idées qui me traversent la tête... Maintenant, tu me fais voir un autre aspect. Je pense à ma fille, je ne voudrais pas qu'elle souffre d'être sans réponse.
Courage courage, il parait que le soleil se lève chaque jour.
Tu vas y arriver, j'en suis certaine. Tu vois, tu sais aider.
Merci
-
Marie-O,
Moi, une mère, je n’ai pas pu empêcher le suicide de ma fille ainée et crois-moi que j’ai lutté pendant trois ans, même si je n’ai pas été à la hauteur la dernière semaine. Mais qui pourrait l’être en permanence ? Nous avions parlé pendant de nombreuses heures. Mais elle était malade.
Tu n’y es pour rien pour le suicide de ton mari. Il y a des personnes qui ont du mal à vivre, qui sont sans doute trop sensibles et ne surmontent pas ce qui est surmontable pour d’autres.
Comme ma seconde fille m’a dit : « Combien de fois tu as pu lui éviter de passer à l’acte ?! »
Modestement, nous devons accepter que nous ne puissions pas vivre à la place de l’autre. Une neurologue me disait aussi : « C’est une maladie qui tue et elle est morte. » Je ne l’ai pas bien pris, même si je n’ai rien dit, mais je crois qu’elle avait quand-même raison. De toute façon, c’est la dure réalité.
Donc ne te dévalorise pas.
Bon courage
Méduse
Pervenche,
Tu as raison, il ne faut pas penser au suicide. C’est trop dur à vivre pour ceux qui restent !
Affectueusement
Méduse
-
Bonjour à toutes,tous...
Comme tu as raison Méduse c'est la maladie qui mène au suicide mais ce sont aussi des psychiatres tire-lire qui ne mesurent pas le danger et préfèrent abrutir avec des médicaments plutôt que de collaborer et passer plus de temps avec les patients et leur famille.
Nous ne devons pas culpabiliser,notre souffrance est déjà un prix bien trop onéreux à payer pour le restant de notre vie.
Marie-O malheureusement ton mari a choisi,si choix il peut y avoir dans la maladie psychique mais toi tu n'es aucunement responsable,coupable,tu es celle qui souffre alors essaie de prendre soin de toi.
J'interviens peu en ce moment mais période d'anniversaire de tristes jours20 JUIN 2011,ma Loulou nous quittait,30JUIN nous l'enterrions,28 JUILLET elle aura 20ans!Quelle horreur fêter ses 20ans sous-terre,ma pauvre puce comme elle me manque et pourtant un an après je survis encore....
Tendrement
Claudia
-
merci de vos messages ,de votre présence
je sais tout cela: que je ne suis pas coupable, que j'ai fait ce que j'ai pu, j'ai compris dans ses grandes lignes le processus psychique
qui a amené mon mari à se pendre.
mais malgré la raison , la compréhension, les émotions sont là, incontrôlables, envahissantes, violentes, insidieuses
aujourd'hui une angoisse sourde au plus profond de moi qui ne s'est pas délogée malgré la prise d'un anxiolytique,
le coeur si lourd , la sensation de se cogner aux murs , ce mal être indéfinissable profondément ancré qui me taraude
et je ne sais comment, sauf écrire ici et les larmes souhaitées mais qui se refusent
-
Marie-O,
Je crois néanmoins qu’il est important de te le répéter que tu n’es nullement responsable jusqu’à ce que tu puisses te pardonner de ne pas avoir de toute-puissance.
J'ai tellement pleuré, il y a un an, pour toute une vie. Maintenant, les larmes ne me viennent plus que rarement.
Une personne sur un forum provoquait volontairement les larmes. Peut-être qu'elles te viendraient en écoutant une mélodie particulièrement. Alors pourquoi ne pas les provoquer ?!
Claudia, courage.
Nous n’osions plus fêter l’anniversaire de ma fille depuis un moment car elle me disait qu’elle aurait préféré ne jamais être née. Elle me le disait encore la veille de son passage à l’acte. Par la suite, nous n’avions rien fait de spécial le jour de son anniversaire après son décès. Mais je pensais quand-même à elle ce jour-là, comme tous les instants.
Pour ce qui est des psys, je crois qu’ils sont plutôt impuissants et en somme ignorants.
-
Meduse,
merci de ton soutien
je sais que je ne suis pas responsable , mais la culpabilité est là à chaque deuil
je l'ai souvent éprouvé . Un exemple je n'ai pu m'empêcher de culpabiliser quand j'ai fait la dernière injection de morphine à une petite dame de 104 ans à son domicile et qu'elle est décédée tout de suite après, elle avait de la morphine depuis une quinzaine de jours et elle ne voulait pas être hospitalisée suite à une fracture du col de fémur et cela s'est passé , il y a plus de 25 ans ... Des exemples comme celui-ci j'en ai a la pelle...
Alors ne pas culpabiliser, c'est plus facile à dire qu'à faire et je sais qu'il faut que j'engage un travail sur le pourquoi de cette culpabilité qui est tapie au plus profond de moi depuis si longtemps, elle est bien accrochée!
J'ai envie de partager quelques phrases ou pistes de réflexion suite à ma lecture :
- l'épreuve du deuil n'est elle pas une épreuve qui va me permettre de véritablement me connaître, d'éprouver la solidité de mes attaches ,d'apprendre le vrai lâcher prise, de me rendre plus lucide , plus vraie, plus libre, plus seule et me donner l'assurance si je traverse ce deuil de pouvoir affronter beaucoup et de vivre au plus près de mes valeurs
- accepter ses émotions sincèrement
- se donner la force d'être faible
- il est difficile de désapprendre les injonctions de l'enfance (cela ne concernerait pas cette foutue culpabilité qui me taraude pour un oui, pour un non
-paradoxalement c'est quand on s'accepte tel qu'on est qu'on se rend capable de changer
- nous sommes fait de raison et de sentiments et si nous éprouvons tel sentiment, il faut que nous en connaissions la raison
- en se protégeant de l'enfer qui est en soi, on se coupe du paradis qui est en soi
_- la vie est fluide, changeante et dynamique
bon courage à tous
amicalement
Orchis
-
je réalise que par son geste mon mari a ébranlé ma confiance en autrui, j'avais une telle confiance en lui, jamais j'aurai pu imaginer qu'il m'abandonne ainsi
encore une chose à réparer
je dois partir cet après midi pour une semaine en montagne randonnée et yoga de la marche, j'espère silence et vraiment temps pour moi, j'ai racheté un portable et je n'ai donné que le numéro à mes fils, je vais faire une retraite à ma sauce.
mais je n'arrive pas à faire mes valises, cela me demande un tel effort, c'est la 1ère fois que je pars que je quitte cette maison depuis ce jour terrible. j'ai demandé à une amie que ,si j'éprouvais le besoin à mon retour, d''une présence si elle acceptait d'être là
et , toujours ces cris, ces larmes qui restent bloquées, cette douleur si lourde si sourde au fond de moi
je n'arrive pas à lâcher, j'ai peur de quand cela va arriver, puis j'ai réalisé que j'avais été punie petite parce que je pleurai devant un film où les autres riaient, alors exprimer ses émotions c'est interdit
amitiés et bon courage à vous compagnons de souffrance
Orchis
-
Prends soin de toi Orchis;
je souhaite que cette semaine soit pour toi le début du lâcher prise, que tu puisses trouver un peu d'apaisement;
fais toi confiance;
je penserai bien à toi .
amitiés
marie-claire
-
bonsoir à tous
me voilà de retour de mon séjour de marche consciente en tarentaise
la montagne était plus belle que jamais, les fleurs foisonnaient et embaumées et cette colère en moi pouquoi s'est-il privé d'une telle beauté, de ces petites joies si simples que nous partagions ensemble?
difficulté de trouver mon souffle quand l'angoisse me serrait la gorge
quand le vent tourbillonnait , mes pensées en faisaient autant
mais marcher en montagne pendant ces 5 joursm'a re donné de l'énergie
j'ai progressée dans ma technique de marche surtout en descente où là j'ai laché l'angoisse de tomber
placer ma respiration sur mes pas
marcher dans la montagne m'a ressourcé
yoga du son , relaxation coréenne = piscine jaccuzi hamman au retour
repas végétariens préparés sur place , moi qui mangeait n'importe comment;m'ont fait du bien
puis la compagne de l'organisateur m' a proposé une séance de reconnexion que j'ai accepté et là j'ai pu enfin lâcher une partie de ma souffrance.
elle m'a fait allongée les yeux fermés
j'ai vu au début les alpages recouverts de fleurs jaunes, puis j'ai eu l'impression d'être aspiré dans un trou sans fond sombre , froid, ce que j'imaginais ressentir si un jour je perdai mon mari ou un de mes fils
puis j'ai éprouve un violent mal de tête, puis une douleur du coté coeur et une douleur insoutenable qui m'a fait tordre , cette douleur a finie par céder, et j'ai eu le sentiment d'une boule noire accrochée en moi avec des griffes comme celles d'un tique et j'ai pu pleurer , geindre , mais avec la sensation d'une corde de chanvre autour du cou qui m'étranglait, puis je me suis apaisée l'image des alpages fleuries , depuis je me sens un peu mieux, 'je n'ai plus peur de craquer car j'ai l'impression que j'ai pu traverser ce moment terrible de souffrance intense et je me sens capable de laisser exprimer les autres passages à venir
je ne sais pas en quoi consiste la reconnexion ,je pense qu'il faut être prudent avec cette méthode
cette semaine m'a apportée beaucoup et me permet de faire mieux face ;mon fils ainé vient de perdre son meilleur ami suite à une chute d'escalade ils s'étaient beaucoup rapprochés par leur gout commun de la montagne et déjà début 2011 un de leurs amis avait perdu la vie en montagne et ce copain était en deuil de son père qui s'était pendu également , mes pauvres enfants cela fait beaucoup pour eux
amicalement à tous
orchis
ps si un jour si vous croisez une orchis nigritelle allait la respirer elle a un parfunm de vanille chocolaté: une pure merveille
-
Bonsoir Orchis,
Je suis contente de savoir que ton séjour a plutôt été positif même si parfois, cela a dû être difficile.
Pourrais tu nous en dire un peu plus sur les "séances de reconnexion" ?
Tu as pu lâcher une partie de ta souffrance et c'est une bonne chose. Ce n'est pas facile et je le comprends.
Il semble que tu as non seulement "amélioré ta technique de marche" mais aussi fait un grand pas en avant pour te ressourcer.
Je suis allée voir ce qu'était l'orchis nigritelle sur internet, ils parlent de son odeur de vanille et elle est toute mimi cette fleur rose, qui se décolore par le bas et devient bicolore !
Bonne nuit Orchis
Claire
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bonsoir, Paquerette et Pervenche,
je pense à Péneloppe qui défait sa tapisserie, pour mieux la reprendre, jusqu'au retour d'Ulysse
quand aux séances de reconnexion, j'en ai eu une , je ne sais si je recommencerai. cela effraie mon esprit pragmatique , n'étais je pas prête à ce moment là à lâcher cette boule noire de souffrance ancrée en moi
il est sur et certain que la marche, le travail sur le soufflel'air et la beauté de la montagne m'ont fait du bien
je m'aperçois que de faire ce que j'aime même si c'est très douloureux à faire me permet d' avancer
aller au concert, que les premiers étaient difficcile!, mais je n'ai pas voulu lacher, et , maintenant, la souffrance s'atténue et j'arrive à y trouver du plaisir avec le sentiment qu'il est à coté de moi, alors , patiemment, je défais et je refais pour trouver l'apaisement et l'espoir de retrouver une image juste de lui se fait de plus en plus présent . Aujourd'hui consultation chez le psychiâtre je lui dis que je n'ai pas retrouvé son ordonnance avant de partir donc j'ai arrêté le traitement , il me propose de poursuivre mes séances avec la psychologue et de le consulter si j'en ressens le besoin de le consulter
mais je ne regarde pas ses photos , j'ai encore trop de colère contre lui, mais , quel con de s'être privé de toutes ces merveilles que la vie nous apporte et que nous apprécions ensemble!
ces vacances m'ont permis de reprendre un peu confiance en moi, je suis partie seule ,c'était toujours mon mari qui conduisait,j'avais le sentiment angoissant de ne pas pouvoir faire un long trajet
j'ai laché des angoisses celle de la chute dans la pente,celle du long trajet en voiture
mais j'ai toujours encore cette sensation de corde autour du cou
bonne soirée à tous
Orchis
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ce week end tres actif ,
j'ai organise avec mon cousin et mari de mon amie une fête pour ses 50 ans dans un étang où mon mari avait beaucoup investi de temps et d'énergie, et je désire que ce lieu reste au moins en état et continue de vivre et soit un lieu de l'amitié,
2 jours réussis , mon amie enchantée .bien sûr la présence de mon mari était là
pour se rendre à cet étang , je suis obligée de passer devant le cimetière où je me suis arrêtée je n' avais pas été depuis plus d'un mois
j'y ai déposé un tournesol , et je lui ai dit ma colère, ma colère qu'il ne soit pas avec moi à la montagne, qu'il ne soit pas avec nous ce week end. et que je n'avais pas l'intention de m'arrêter de vivre à cause de son geste, que je voulais être comme ce tournesol me tourner vers le soleil vers la lumière.
Et , toute ma colère, mon agressivité je l'ai mise au service de l'organisation de cette journée pour mon amie, et j'ai fait un sketch improvisé avec mon cousin et nous avons fait rire toute l'assemblée, alors qu'avant c'était mon mari qui faisait rire les autres
Oui j'ai de la colère, une énorme colère quel gachis monstrueux! quand je pense aux qualités humaines de mon mari, à ses capacités à créer, a réaliser avec ses mains, à tous les merveilles que la nature nous offre de l'infiniment petit à l'infiniment grand, aux moments tout simples de joie avec les amis, aux beautés que l'art nous apporte et que nous apprécions ensemble. Il n'avait pas le droit de faire cela
oui , quel paradoxe: la vie si moche, mon ainé qui enterre son ami d'escalade, ouf ce qu'il morfle en ce moment , mon grand et pourtant si belle, l'amour naissant de mon cadet pour une jolie blonde comme les blés
et j'ai la rage de vivre, je mange pour deux, je ressens les choses pour deux et cette rage cette colère je veux qu'elle s'exprime mais de manière positive au service de mes fils, de l'amitié de la joie de vivre, des autres, et non vers la rancoeur et le ressentiment vers le négatif
bonne soirée
Orchis
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Bonsoir Marie-O,
Oserais je te dire que je suis "contente" de lire de tes nouvelles ?
Je comprends ta colère. La vie est bien cruelle et tu ne méritais pas cette douleur.
Tu es un tournesol, alors regarde le soleil Marie O !
Je pense que ce week end t'a permis de faire d'autres choses et de voir du monde, de rire et c'est une très bonne chose.
j'admire ta force et ton courage. Ton énergie est-elle contagieuse ? si oui, je prends !
Tes deux fils qui vivent des émotions différentes sont le reflet de la vie. Quel tristesse pour ton ainé et pour son ami mais quel bonheur pour ton plus jeune.
Je t'envoie des bouffées de positif.
Claire
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Bonjour Orchis,
Je viens de lire tes derniers posts et comme je me retrouve dans ta colère! Mon fils s'est suicidé il y a 3 ans et 9 mois, je pensais avoir bien avancé sur le chemin du deuil, j'ai eu beaucoup de colère juste après son décès, puis elle s'est calmée... en mars dernier j'ai perdu un beau-frère (frère de mon mari) par accident de voiture, nous étions très proches de lui et sa famille, nos enfants ont le même âge, vacances communes etc...
Et depuis ce nouveau deuil, les émotions de la mort de mon fils sont revenues, presque comme au début du deuil, je sens en moi une énorme colère, une rage impressionnante comme je ne l'ai jamais vécue, une nuit j'ai eu l'envie très forte d'aller tout casser sur sa tombe au cimetière, envie que ça s'arrête cette souffrance, envie de le faire sortir de ce caveau, envie de l'engueuler très fort, envie de lui dire qu'il n'avait pas le droit de se pendre, de se faire autant de violence à lui-même et à tous ceux qui l'aimaient....
ma colère est énorme et je ne sais pas comment la faire sortir, je suis quelqu'un qui garde beaucoup, l'aînée de la famille qui se sent responsable des autres et ne pense pas à elle... ce weekend, j'ai été malade pendant 3 heures j'ai eu d'énormes douleurs au ventre, j'ai beaucoup vomi, ça venait de très loin et ça me faisait très mal, ça m'a laissée épuisée et depuis je suis KO,... j'ai pensé à une intoxication alimentaire, mais je suis la seule à avoir été malade après ce repas de famille, je me suis demandée si ce n'était pas cette rage que j'ai au fond de moi qui sortait ainsi...
J'avais envie de partager cela avec vous du forum, qui pouvez comprendre et peut être me conseiller sur les moyens à prendre pour faire sortir cette rage sans qu'elle se retourne contre moi...
Bien amicalement à vous toutes
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Chères Orchis et mariej,
Bruno ne s'est pas suicidé. Mais il m'avait promis de rester avec moi pour toujours. Bien sûr, je sais qu'il n'aurait pas voulu mourir et qu'il n'a pas choisi. Mais je me suis une fois de plus sentie abandonnée. J'ai eu envie de hurler, de crier ma rage contre je ne sais qui... lui, Dieu,
la fatalité...
Alors je me suis isolée dans ma voiture sur une route où il n'y avait personne, j'ai hurlé pleuré et hurlé encore. Quand le soir c'était trop difficile, j'ai hurlé encore la bouche contre son oreiller, pleuré.
Je sais que ça peut paraitre ridicule mais moi aussi j'ai du mal à exprimer ma violence. Seules les larmes n'arrêtent pas. Mais la haine de la vie, de la mort, j'avais besoin de la crier. Alors, c'est la seule solution que j'ai trouvée.
Je vous envoie tout plein de tendresse pour adoucir votre colère que je trouve légitime. Exprimez là hurlez là, ne la gardez pas pour vous. Quelle devienne votre force et que vous puissiez vous reconstruire pour un avenir meilleur.
Claire
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betty, je comprend ta tristesse. Pour nous mes enfants et moi-meme cela va faire un an que mon mari nous a quittait à la suite d'une longue marie. Il a tenu 1 an de traitement (chimiothérapie, radiothérapie) mais le crabe la rattrapé. Il a avait partout; Il a positivé tout au long de la maladie. Ces frères, soeurs, parents ainsi que beaux-frères, belles-soeurs ont té toujours présents pour m'aider Mon mari ne pouvait plus se déplacer seul , je faisais la toilette, l'aider à manger tout en fait. Il nous a quitté le 22 août 2011. Tout le monde est présent même quelques mois après sa disparition. On était entouré et au fur et à mesure les gens s'éloignent et quand vous les avec en face de vous ou par téléphone on vous dit ca va passer, tu rencontreras quelqu'un d'autres, ta vie n'est pas finie. Comment peut on dire se gendre de chose ? maintenant j'ai fait le trie ds mes amis, certains de n'aide pas à avancer et d'autre a bien te "caser". Je me dis que la roue doit tourner. Ils ne connaissent rien de notre malheur, de notre tristesse de notre chagrin. Même ma belle-mère m'a dit l'autre chose au téléphone (ils s'habitent en province : pour le 22/08 on avait pensé venir mais on a réfléchit on servira à rien a être avec vous, il ya a rien à faire et je lui ai répondu : mais moi je suis là et mon petit garçon de 9 ans également ? mais elle n'a pas réagit ? quand penser ? je ne sais plus ? je reste sur ma colère. Mais je me dis il ne faudrait pas qu'elle ne retrouve dans la même situation que la notre . Mon mari serait toujours avec nous je pense que sa mère aurait été remise à sa place. Mais moi je continue difficilement ma vie avec mes enfants. JE VOUS SOUHAITE A TOUS BON COURAGE. SABELLE91
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Isabelle,
Triste anniversaire à venir dans quelques jours pour toi. Pour moi, le mois d'août est difficile aussi... le 8 Bruno aurait eu 48 ans, le 24 c'est notre anniversaire de rencontre...
Oui, petit à petit, les amis, la famille s'éloigne un peu. Chacun reprend sa vie et nous restons seules avec notre chagrin. Et nous entendons des phrases qui nous blessent encore davantage.
Pour toi, son départ est encore récent, pour eux, c'est déjà loin dans le temps. Toi c'est ton quotidien qui est bouleversé avec tout ce qui faut vivre au jour le jour avec tes enfants, seule à supporter les difficultés de la vie. Pas besoin de peine supplémentaire de la part de l'entourage qui ne peut pas comprendre ce que tu vis...
Je t'envoie plein de courage et d'amitié pour te ressourcer un peu. Je suis de tout coeur avec toi.
Claire
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Bonjour à tous
Voilà bientôt un mois que je ne suis pas venue sur le forum ,ce mois a été rempli de moments très pénibles , de conflits douloureux , mais aussi de moments plus doux , j'ai le sentiment d'avoir bien cheminé, bien que j'ai le coeur toujours très lourd.
A l'heure actuelle, j'ai pu mettre en ordre mes priorités:
-être à l'écoute de mes besoins et d'y répondre de mon mieux pour faire mon travail de deuil
-être présente et disponible pour mes fils adultes
-continuer cette formation sur la communication non violente que j'ai commencé en août
-aménager ce pavillon que nous avions acheté en octobre 2011 pour en faire mon lieu de vie et quitter cette maison où tant de bons souvenirs sont inscrits mais le souvenir le plus terrible de ma vie s'y trouve
-et quand j'irai mieux dans de nombreux mois, réfléchir à donner un nouveau sens à ma vie....
soleill et douceur à tous
Orchis
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Bonjour orchis,
Contente d'avoir de tes nouvelles et de constater que tu as donné un sens plus positif et plus serein à ta vie.
Amicalement,
Karine
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Un petit coucou Karine,
Je suis contente de te voir de retour. Tu sembles en effet avoir bien cheminé... Tes priorités sont déjà un premier but, un premier sens à ta vie...
Je t'embrasse
Claire
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Bonjour
j'essaie de lire vos messages, mais combien ils sont nombreux
je ne peux que vous dire à chacun que je vous envoie une pensée amicale
aujourd'hui , c'est le jour du notaire
mes enfants sont là
je sais que cela va être difficile à vivre, mais c'est ainsi
je leur ai fait la demande de passer quelques jours ensemble de vacances dans l'année
ils sont ok et nous partons sur le projet d'une semaine de vacances à la montagne en hiver
puis nous cherchons ensemble un arbre que nous voulons planter en la mémoire de leur père en novembre avec les amis dans un étang familial, Mon mari aimait les arbres, en a planté beaucoup dans cet étang familial qu'il a aménagé il aimait beaucoup travaillé le bois il faisait des meubles magnifiques, il disait ne pas avoir de mémoire mais en ce qui concerne les arbres, il savait les reconnaître, sur pied ou en planche, pour moi , derrière chaque arbre il y a mon mari et j'ai acheté un arbre en fer forgé (c'est un porte photo) dans la foulée de son enterrement que j'ai posé dans le séjour mais sans photo et je le retrouve depuis 6 mois dans cet arbre plus que dans tout autre chose, même les photos que j'ai accroché un peu partout et que j'arrive petit à petit à regarder vraiment.
Il faut que je vous l'écrive , j'ai enfin retrouvé pendant un très court instant un souvenir de mon mari , j'ai revu son sourire ses yeux pétillants plein de vie car depuis le 1er février , je ne vois plus que son corps pendant , son visage et son regard sans vie
voilà le chemin est long, tortueux et difficile , mais petit pas après petit pas, j'avance en espérant ne pas me perdre
merci de me lire et amicales pensées à vous, compagnons d'"infortune
orchis
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Bonjour Marie O,
Une pensée pour cette journée difficile. Mais avec tes fils vous êtes une famille unie. Que de chemin accompli ! je sens en toi moins de colère, une douceur qui s'installe.
Les bons souvenirs commencent à revenir et vont t'aider à poursuivre à trouver une nouvelle force.
Je t'embrasse.
Claire
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Bonjour Orchis,
Je viens de te lire et je trouve que c'est un joli projet cette semaine à la montagne.Avec mes enfants je partais une semaine chaque année pour le jour de l'an, une semaine skier.La première fois ma Loulou avait 7 mois,j'étais seule,son père nous ayant abandonnés dès sa naissance ,quelle énergie dépensée alors que je luttais pour avancer après 4 césariennes et de grosses responsabilités de famille.Mais que la montagne est un lieu où nous avons été si heureux et je vous souhaite à tous de même cet hiver!
Pour l'arbre si je puis me permettre j'ai pris l'habitude d'offrir un olivier aux enfants qui naissent autour de nous mais aussi aux amis qui me sont très chers.Ma Loulou a le sien dans sa petite maison,il est devenu magnifique en quelques mois.Cet arbre symbolise la paix et aussi l'espérance...Espérance pour ma Loulou de la paix retrouvée dans toutes ces souffrances et espérance du bonheur éternel.
Tendrement
Claudia
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bonsoir
tout n'est pas entièrement clos chez le notaire, mais nous sommes tombés tous les 3 d'accord, et, cela sait fait d'une manière si naturelle, comme coulant de source et c'est important pour nos relations à venir.
il faut dire que je redoutai inconsciemment car cela avait été un tel "b....." pour la succession de mon père
alors la journée a été chargée d'émotions , mais que mes fils sont de belles personnes! J'ai eu confiance en eux, en l'éducation que nous leur avons donné et j'ai joué la carte de la transparence et de la confiance malgré les avis différents de leurs grands parents qui invoquaient leur jeune age
J'ai eu raison de suivre mon coeur et ma raison , et, je suis convaincue que la confiance que je leur ai témoignée va les aider à avancer dans leur travail de deuil et leur permettre de se reconstruire car leur geste de leur père a fortement destabilisé leur estime d'eux même,
voilà je me sens si triste , nous n'aurions jamais du vivre une telle journée, mais je ressens de la fierté et de la douceur pour mes fils
et , demain reprise du boulot, et , je n'ai pas envie d'y aller, c'est bien la première fois que ça m'arrive
mais bon à chaque jour suffit sa peine
que la nuit vous soit douce
Orchis
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Bonsoir Orchis,
J'ai pensé à toi aujourd'hui. C'est bien de voir que pour certains ces démarches se passent bien, de manière harmonieuse. Bien sûr aucun de vous 3 n'auraient souhaité avoir à vivre cela. Tes enfants et toi êtes de belles personnes. Vous allez continuer à vous soutenir dans ce travail de deuil qui vous a déstabilisé. Tu peux être fière de toi, de ton mari car c'est grâce à votre éducation que vos fils sont devenus les hommes qu'ils sont aujourd'hui.
Courage pour demain. C'est la première journée la plus difficile. Mais on sera vendredi !
douce nuit Marie O
Claire
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bonsoir à tous
je manque de temps pour gérer tout , le travail, les obligations, ma mère hospitalisée
mais je ne vous oublie pas
la vie est bizarre, je suis en plein réamménagement de ma chambre , car une infiltration liée à la douche a entrainée des moississures et donc odeurs insupportables et je vais m'installer dans le bureau et changer de lit ( le mien s'est cassé) et je dors donc dans un lit une place , les nuits sont difficiles, cela m'oblige à regarder la réalité en face, je suis seule, mon mari est parti
autre bizarrerie, le prénom avec lequel on m'appelle depuis toute petite est un prénom composé, hors d'après mon extrait d'acte de naissance je m'appellerai Marie, je n'ai jamais aimé mon prénom composé, j'ai tout loisir de prendre le prénom de marie ou de modifier mon extrait d'acte de naissance, je suis en plein bouleversement, ma vie change , je deviens une autre et je peux choisir mon prénom ; cela m'interpelle, mais ce n'est pas ma priorité.
le chagrin émerge de plus en plus à tout moment sans prévenir, je suis perdue , il faut que j'arrive à assimiler que mon mari s'est suicidé parce qu'il était malade il était maniaco dépressif et je n'arrive pas à l'intégrer, j'ai toujours eu le sentiment que c'était moi qui déraisonnait alors que pendant 28 ans j'ai cadré un homme et il n'est rentré dans une phase maniaque du jour où je n'ai plus été présente, il a mené un projet à 2 heures de chez nous il partait de plus en plus longtemps et il s'est laissé submerger il dormait de moins en moins , et la dépression lui est tombée dessus , je ne m'en suis pas aperçue il était loin , quand la dépression a surgie brutalement le 7/1/ il faisait des projets, le 15/1 il voulait tout arrêter, le 1er il s'est donné la mort.
Depuis 2 ans , j'étais extrêmement irritable , je m'étais cela sur le compte de la ménopause, quand il est parti , j'ai réalisé que c'était de l'angoisse et je réalise aujourd'hui que cette angoisse était peut être liée en partie au fait de vivre avec un homme maniacodépressif, qu'inconsciemment je maintenais dans un rythme de vie régulier au fruit de nombreux conflits,je suis déroutée intégrer cela est difficile, mon mari était un homme très anxieux, avec une piètre estime de lui, je le rassurai beaucoup ,il s'appuyait beaucoup sur moi, mais je m'épuisai à cela, mais j'avais encore de l'énergie pour l'aider, car depuis 7 mois et demi ce deuil, ce traumatisme m'en demande tant
j'ai le sentiment de m'enfoncer tout doucement dans la dépression
Orchis
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Chère Orchis,
Tu as eu tant à gérer qu'il est normal d'être fatiguée. Le suicide de ton mari est un grand traumatisme.
Il est difficile en effet d'assimiler que ce suicide est la suite de sa maladie. Ces évènements sont encore si récents.
Pour moi, le décès de Bruno date d'il y a 5 mois et j'ai l'impression de souffrir davantage maintenant qu'il y a quelques temps,..
Tu as l'impression de t'enfoncer dans la dépression. En as tu parlé à ton médecin ? Il est peut être nécessaire de demander une aide médicale si tu penses que cela est trop lourd.
Donnes nous vite de tes nouvelles
Je t'envoie plein de force Marie.
Claire
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Bonjour à tous
Nuit d'insomnie
Je réalise ,que pendant des années j'ai été persuadée et les autres aussi d' être celle qui "déconnait" qui dysfonctionnait dans mon couple, Oui, je "déconnais" car j'étais en colère contre ce que l'on me faisait porter, la responsabilité des mauvaises relations au sein de mon couple. et que je tentais vainement de faire reconnaître mes besoins Et si les choses n'étaient pas si simples , si dans mon couple , j' ai passé mon temps à contenir inconsciemment la maniaco dépression de mon mari au prix de conflits , de colère , j'étais épuisée , j'étais angoissée, je ne comprenais plus, et , ce qui s'est joué au sein de mon couple, c'est ce qui s'est joué pendant mon enfance et c'est qui continue de se jouer,ils disent que je suis celle qui dysfonctionne ...Mais ne porterai-je pas le chapeau pour leur permettre de tenir, car je suis peut-être celle qui est le plus dans la capacité de tenir ce rôle d
Et , si , finalement, c'était moi la moins ouf de tous...
Voilà où j'en suis aujourd'hui de mes réflexions
et toute cette culpabilité que je porte ne viendrait-elle pas du fait que je ne suis jamais rentrée dans le moule, que je me rebelais du role que l'on me faisait porter enfant
J'ai besoin d'être acceptée telle que je suis telle que je suis en devenir mais j'ai d'abord besoin de m'accepter telle que je suis, sans avoir besoin de la reconnaissance de ma mère de ma fratrie
j'ai besoin de me débarrasser de tous ses messages insidueux dont ma famille originelle m'a nourrie , messages destructeurs, paroles assassines et de toute cette culpabilité qui m'a fait me remettre dans la même position avec mon mari, afin que mes relations à venir avec les autres soient le moins entachées de mes blessures d'enfance
Je ne sis si je suis claire pour vous
Bonne journée à tous
Orchis
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Bonsoir,
Aujourd'hui 19 /9/2012 , je réalise que c'est notre anniversaire de mariage: 25 ans, j'avais complètement zappée mais comme depuis 24 ans à notre habitude.....
Je me sens vide , en décalage, je ne sais plus qui j'étais, qui je suis, qui il était , notre amour, notre relation...
Les larmes sont toujours au bord sans couler vraiment, parfois surgissent des mouvements de souffrance intense, d'angoisse qui me couchent et me semblent être les prémisses de...
J'ai cet étrange sentiment que tout se mêle, s'entremêle, j'essaie de comprendre, mais avec le sentiment de m'égarer et d'être face à ma solitude ultime
Je ne sais si je pourrai trouver en moi la ressource, j'ai si peur de la souffrance tapie en moi qui ne se montre pas, qui joue à cache cache
Quel chemin? quel but?
Moi qui m'intéressait tant aux autres, je réalise que j'ai du mal à m'intéresser je me sens à coté, même sur ce site, je ne sais si vous avez ressenti cela,....je deviens parfois comme indifférente, trop, c'est trop ...
Seuls les enfants trouvent grâce à mon coeur, surtout ceux de mon travail , ils ont déjà tant souffert pour certains dans leur si courte vie, deuil, maltraitance, abus sexuels, séparations à répétition, ruptures en tout genre ;comment peuvent-ils grandir ?
Que de souffrance, que de chagrin sur ce site , j'ai envie de prendre la fuite mais je fais partie des endeuillés, je n'ai pas d'autre solution que de regarder la réalité, ma réalité en face
Je réalise que tout tourne autour de moi, de mon chagrin, de mon histoire, que j'en deviens égoïste, je ne sais pas être vraiment présente et soutenante pour mes fils
Bonne soirée à vous tous
Orchis
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les dates, comme des milliers de lames de couteaux qui entaillent cette plaie qu on essaye de cicatriser au mieux, des petits riens pour d autres mais qui nous renvoient à notre vie d avant, nous forçant à constater combien notre vie d aujourd hui est différente de celle d hier....
Mais c est aussi le signe que leur existence a laissé sa marque, que nous avons connu avec eux le bonheur,les moments de joies, les galères aussi....
les dates nous font peur et nous font mal jusqu a ce qu elles redeviennent ce qu elles sont...des souvenirs que nous évoquerons avec nostalgie et peut etre une pointe de sourire en evoquant les anecdotes qui leurs sont liées.
Par exemple: que faisiez vous à votre anniversaire de mariage??
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rien ni nous faisions rien , dès la première année nous avons oublié, nous nous en sommes aperçus ensemble une semaine plus tard et nous en avons ri énormément de cet oubli commun, d'autres dâtes étaient plus chères à notre coeur
Orchis
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j espere au moins que cela t a un peu apporté le sourire de t en rappeler ;)
bises
tiobob
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Bonsoir,
Je suis un peu plus sereine depuis jeudi
Je réalise que par rapport aux difficultés relationnelles que je rencontre ,avec notamment ma famille, j'ai besoin d'aller chercher au plus profond de moi la confiance , la réassurance et la reconnaissance, je ne peux l'attendre des autres
Je sais qui je j'étais qui jesuis , ce que j'ai ressenti ce que je ressens, ce que j'ai pensé et ce que je pense, ce que j'ai fait et ce que je fais, et peu importe les autres , je sais ce que je ne veux pas , je sais où je ne veux pas aller,je ne sais pas qui je suis en devenir....
J'ai croisé une copine de collège au cinéma avec laquelle chaque fois que nous nous croisions nous avions plaisir à échanger, nos enfants, nos projets, nous nous fréquentions pas .Elle a perdu son mari , il y a 6 ans. Et , nous avons parlé longuement , elle ne savait pas pour le suicide de mon mari , et , tout ce qu'elle disait de son vécu faisait écho à ce que je vis en ce moment, nous nous sommes promises de nous revoir, elle vit depuis peu avec un nouveau compagnon. C'est une femme posée, sensible, intelligente, pour laquelle j'ai beaucoup d'estime et qu'elle exprime les mêmes ressentis m' a fait du bien
Hier, j'ai parlé avec une femme qui a perdu il y a 15 ans son compagnon par suicide,elle a une histoire terrible perdue ses parents brûlés dans un accident de voiture en sa présence et son compagnon il y 15 ans s'immole dans la voiture après plusieurs tentatives de suicide avec d'autres compagnes, elle est toujours dans la colère et la haine , et elle développe une fibromyalgie,elle m'a dit qu'elle ne parlait jamais de cela, nous avons évoqué des possibilités d'aide pour elle, elle s'excusait du temps qu'elle m'avait pris,je lui ai dit que de l'écouter m'aidait aussi à cheminer, à avancer dans le deuil. Pouvoir encore écouter me fait du bien.
Amicalement
Orchis
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La mort est la fin (but) de la vie
avant la vie, il n'y avait rien
après la mort il n'y a rien
c'est ce que je crois
et , peu importe,
l'essentiel à mes yeux
c'est de donner sens à sa vie
dans le respect de la vie des autres
deuil ,
perte d'un être cher à jamais
sans espoir de retour
perte des ses repères
cheminer au milieu de toutes ses émotions exarcerbées
avec raison gardée
pour arriver au port de l'apaisement
et continuer à vivre
en regardant la vie sous un angle nouveau
tourner vers les autres
tourner vers la vie
la vie,
c'est un miracle
miracle de l'amour
miracle de la naissance...
emerveillement devant la nature, le soleil, la pluie...
emerveillement devant l'infiniment petit
emerveillement devant l'infiniment grand
beauté de la musique, de l'art...
rire des enfants,
je réalise
j'ai écrit cela en juin
j'ai relu mes messages
j'ai le sentiment de tourner en rond , de ne pas avancer
d'être dans la répétition d'avoir tout dit
je ne sais plus ,
Orchis
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Paquerette,
je te réponds tardivement
je respecte tes croyances mais je ne peux te suivre sur
"La perte d'un être cher
C'est l'espérance des retrouvailles
C'est la certitude qu'il veille sur nous
C'est l'apaisement de le savoir sans souffrances et sans tourments"
et
"Qu'à l'heure de ma mort, ce sera la plénitude de nos esprits réunis"
je ne m'y retrouve absolument pas
je ressens un tel sentiment de solitude ultime ,face à moi-même dans cette vie , alors après m'indiffère totalement
je ne veux surtout pas te blesser toi et tous ceux qui croient comme toi, mais je suis ainsi , je resssens les choses ainsi
Orchis
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Bonjour Orchis,
Ce qui est bien ici, c'est que chacun peut exprimer librement ce qu'il ressent, dans le respect de l'autre et de ce qu'il est lui même.
Pour tous ceux qui croient en la Vie après celle ci et pour ceux qui n'y croient pas, je souhaiterais que nous ne ressentions pas autant de douleur et de solitude dans cette vie-ci.
Je souhaite à chacun d'entre nous de trouver la paix et la sérénité, une joie de vivre et un nouveau sens à nos vies... Cette lumière dont certains nous parlent ici, cet espoir qui nous fait tenir jour après jour dans cette direction.
Claire
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Aujourd'hui je réalise, que dans mon cheminement ,j'ai beaucoup pensé à moi, à mon chagrin , à mes émotions, à trouver des réponses à mes questions. Je me suis dit que pour aider mes enfants je devais prendre soin de moi. J'ai essayé d'être présente, attentive, mais ils ne me trouvent pas assez à leur écoute il est vrai que leur cheminement , leurs ressentis leurs réflexions sont si différentes des miennes.
j'espère que dans cette période d'accalmie , je vais pouvoir mieux les écouter
Que c'est difficile de gérer toutes ces émotions ! Je ne peux tout leur cacher, mais ils n'ont pas idée des moments de détresse que je traverse
Orchis
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Bonsoir,
Depuis dimanche,de nouveau, tumultes d'émotions, de questions, je suis perdue
Et , là ce sont les bagues que je porte à la main gauche, mon alliance, une bague qu'il m'a offert il y a 10 ans pour un anniversaire, une autre souvenir de vacances formidables que j'avais achetée que je regardai toujours en pensant à ces 15 jours sans nuage et d'harmonie et d'amour. Désarroi : par son geste,il s'est séparé de moi, c'est un divorce ultime dois-je continuer de les porter? dois je les retirer ? je ne sais pas, je suis perdue
J'ai acheté un nouveau lit taille différente avec bois de lit(depuis plus de 20 ans il devait nous en fabriquer un alors bientôt j'aurai un lit rien qu'à moi bien à moi, car dormir dans notre lit était trop compliqué, il était trop grand, j'étais perdue toute seule
Mes blessures sont bien à vifs et se surajoute à cela que ma mère que j'ai visité pendant ces 3 semaines d'hospitalisation 2 jours sur 3 est partie en maison de repos, je lui rends visite samedi ,elle m'annonce qu'elle est sortante dans une semaine, je ne l'avais pas vue depuis une semaine et demie car sa maison de repos etait loin et je sius tombée malade entre temps donc incapable de conduire,trop fatiguée, mes frère et soeurs sont au courant depuis 5 jours tout est organisé pour son retour. et moi je ne suis pas prévenue,je suis mise de coté, et elle téléphone , mais pas à moi. Alors je suis blessée de nouveau, cela me fait écho au geste de mon mari qui ne veut plus me voir qui ne veut plus me parler. suis je si horrible? je lui ai dit que son attitude me rendait triste , qu'une bonne nouvelle me aurait fait du bien, elle dit que je ne suis jamais là , trop occupée , puis elle me dit que je n'ai rien à raconter, c'est clair elle ne veut pas m'écouter, car j'ai tant à raconter et elle ment elle me donne des arguments bidon pour se disculper
voilà je réalise , j'avais toujours un espoir , mais il s'amenuise de plus en plus....
Bon courage à vous tous
Orchis
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Bonsoir,
heureusement, j'ai la chance de garder de bonnes relations avec mes fils, parfois des tensions mais les conflits sont la vie, n'est ce pas ? , Et ils ont appris , après un conflit quand les tensions sont apaisées, à en reparler calmement avec moi et ,là, nous nous écoutons vraiment, ils me disaient "tu ne laches jamais , Maman, et maintenant ce sont eux qui reproduisent. Quelle joie , quand en rentrant un soir , mon fils de 21 ans m'attend et me dit maman il faut que nous reparlions de notre conflit du midi , et nous parlons et nous nous quittons en paix et , lui, de conclure , maman on se dispute, mais nous arrivons à en reparler et on en ressort plus fort plus proche. J'ai pas la force de leur cacher mon chagrin , mon mal être mais ils savent que je ne leur montre ni dis tout, comme eux me protègent
La 1ère chose que je leur ai dit une fois les gendarmes partis après la mort de leur père, c'est que nous entrons dans une période de notre vie où il nous faudra preuve de respect , de tolérance, et d'indulgence vis à vis des autres, vis à vis de nous-même et vis à vis de soi même
Une chose que je réalise aujourd'hui, c'est que chacun doit aussi se protéger de ce qui lui fait mal, doit prendre soin de soi , et cela consiste en ce qui me concerne à avoir des relations minimum avec ma mère et ne pas chercher à en avoir avec mes soeurs . Mais je ferai tout pour préserver celles avec mes fils , je leur pardonne tout car ils sont aussi dans un travail de deuil dont ils nient souvent l'impact.
Par ailleurs , je réalise que je ne m'enfonce pas de trop car tout ce que j'ai mis en place depuis 8 mois (feldenkrais, accupuncture fasciatherapie, psychothérapie) ,et maintien de mes activités (marche, , concert ou ciné) et aussi et surtout la présence chaleureuse de mes amis m'apportent de l'énergie et de l'apaisement dans les moments de creux de vague qui ne manquent pas de surgir souvent quand je ne m'y attends pas, il est clair que cette semaine si je n'avais pas eu ses soutiens , je n'aurai pu aller au travail
Voilà Gérard ma façon a moi d'avancer sur ce chemin de deuil
Je te souhaite de trouver tes étayages nécessaires pour avancer sur ce douloureux chemin et de trouver aussi les ressources pour garder le lien avec tes enfants, je pense que c'est ce que leur mère et ta femme souhaiterait .
Amicalement
Orchis
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Bonsoir ,
je réalise que les étayages que j'ai mis en place entre février et avril pendant cette période d'anesthesie qui a suivi le suicide de mon mari remplissent leurs rôles,
Sur le plan corporel, je fais un travail sur le plan osseux et articulaire avec le feldenkrais en groupe 1 fois par semaine,sur le plan musculaire et viscéral la fasciathérapie une fois par mois, sur le plan énergétique , l'acupuncture une ou deux fois par mois, sur le plan cutané esthéticienne depuis septembre qui me permet aussi de me réapproprier mon corps , de travailler sur l'intimité, le toucher, puis la marche qui est essentielle, seule ou avec des amis ou du vélo ou de la natation selon la météo
Sur le plan intellectuel et psychologique, psychologue une fois par semaine, écriture +++, et ce forum
Sur le plan affectif, je sais maintenant les personnes qui sont là pour moi, je ne refuse jamais une présence quand elle est sincère,
quand c'est insupportable la solitude dans cette maison, je sors cine concert, théatre..; d'avoir repris toutes mes activités le plus vite possible malgré l'énorme effort et la souffrance que cela m'a demandé me permet d'y trouver maintenant de l'apaisement, mon mari est à coté de moi , je fais avec lui, je sais ses critiques , ses impressions
Je peux de mieux en mieux mettre des mots sur mes besoins, j'essaie d'y répondre, je sais aussi de mieux en mieux me protéger contre les personnes qui me font mal, j'arrive à un peu mieux à lâcher prise (j'ai encore beaucoup de travail dans ce sens), j'ai très peu de colère et de rancoeur contre les autres
j'essaie d'équilibrer semaine par semaine l, cela me demande du temps de l'énergie, mais en même temps cela me permet de garder l'équilibre quand les déferlantes arrivent J'essaie de ne pas en faire de trop , de garder du temps pour ce travail de deuil , laisser place aux émotions
J'ai prévu de partir une semaine aux vacances de la Toussaint, faire le plein de soleil, me revitaliser par la marche peut être nager, mais aussi je sais que j'emmènerai mon mari avec moi,mon chagrin ,mon travail de deuil et que je me retrouverai seule loin de tout et de tous, je pars avec un groupe où je ne connais personne, c'est pour moi comme une forme de retraite
Voilà je voulais vous faire partager mes étayages, peut être avez vous d'autres pistes d'autres approches qui vous aident
Bonne soirée à tous
Orchis
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Bonsoir,
Je réalise son absence, je suis angoissée, mes enfants sont amenés à gérer une situation pour protéger leurs grands parents de voisins indélicats, ils sont si jeunes, ils n'auraient jamais du se retrouver à gérer cette situation n s'il était toujours vivant, cela leur fait mal, inutilement. J'étais un petit plus sereine, et , voilà l'angoisse qui revient, j'ai peur pour eux, je ressens leur détresse et leur abattement, ils n'avaient pas besoin de cela; Depuis bientôt 10 mois, j'ai le sentiment qu'il ne se passe pas une semaine sans un nouveau souci, et le pire pour moi, c'est quand il touche mes enfants
Je pleure, comment faire pour les aider? Cette situation les blesse, leur fait douter d'eux, de leur confiance en eux. j'essaie de trouver des réponses valorisantes, réconfortantes de les conseiller au mieux, ils veulent gérer cette situation sans moi, je l'accepte je sens que c'est nécessaire pour eux que je leur fasse confiance
Bonne soirée à tous
Orchis
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Bonsoir,
le problème avec le voisin semble s'être réglé grâce à mon aîné qui a su gérer , mais le second qui s'y était attelé en premier, s'est trouvé vraiment meurtri , avec un sentiment d'avoir échoué, j'ai réussi à lui dire qu'il avait réussi car il avait évité les pièges de l'agressivité, avait su garder son calme, sans en venir aux mains. Mais ce qui m'a fait mal c'est le manque de confiance de ma belle mère pour son petit fils , heureusement mon aîné lui a pris partie pour son frère et a essayé de faire comprendre à sa grand mère son erreur.
Ce manque de confiance que manifeste ma belle mère à mon cadet , me renvoie au manque de confiance qu'elle avait envers les capacités de mon mari, J'ai le sentiment que mon fils est jugé, qu'il a une étiquette qui va lui coller à ,la peau longtemps et cela me fait mal et lui le ressent l'attitude de sa grand mère car il est d'une nature sensible.
et, puis cet évènement réveille l'absence de leur père, ils n'auraient jamais eu à gérer une telle situation , j'ai de la colère contre lui, mes enfants souffrent par son geste d'abandon, ils ont du mal à reconnaître l'impact de son geste
Bonne soirée à tous
Orchis
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Bonsoir,
merci à toi Gérard pour tes réponses
j'écris très souvent sur: et, maintenant dans suicide d'un proche
je m'apprête à partir une semaine aux Canaries, depuis 6 ans nous partions toujours fin octobre dans le sud de la France , l'année dernière c'était Madère, de merveilleuses vacances, nous étions au diapason, si heureux de vivre d'être ensemble nous étions partis avec le CE de mon travail, mes collègues ont été sidérés, nous respirions le bonheur...
Et, me voilà, à tenter de faire mes valises, et à repartir à la reconquête de souvenirs des bons , je n'ai pas osé Madère, trop peur du boomerang , alors j'ai pris un lieu si rapprochant, je vais sans doute avoir mal , mais je besoin d'évasion , de soleil, de marcher, et surtout de continuer de faire ce que j'aimai partager avec lui ,je le fais sans lui , pour lui, pour moi, pour nos enfants. Bizarrement , depuis son décès j'ai comme une rage de vivre chevillée au corps ... Je ne veux pas me laisser engloutir par son geste, je n'arrive pas encore à trouver les mots justes. parfois je me surprends à aller mieux , à pouvoir apprécier les petites beautés et joies de la vie, je sais que l'équilibre est précaire mais j'apprécie pour reprendre des forces avant que les vent de la tourmente viennent de nouveau me balloter à leur gré.
Ce travail de deuil me surprend, j'ai l'impression d'apprendre beaucoup sur moi, sur la petite fille tapie au fond de moi,d'apprendre le lâcher prise, c'est de l'ordre du ressenti ,
bonne soirée à toutes et tous avec mes plus amicales pensées.
Orchis
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Bonsoir
me revoilà de retour,
cette semaine aux Canaries a été une période d'alcalmie en demi teintes , semaine de rando avec un groupe
Aller à l'aéroport et prendre l'avion seule sans lui m'a provoqué beaucoup d'angoisses et du chagrin
mais le reste de la semaine a été neutre , je me suis sentie comme détachée, avec un sentiment de lâcher prise sur les choses que je ne peux contrôler,la pluie alors... il y a tellement plus grave que des marches annulées faute à la météo, par exemple...Mais un sentiment aussi de ne plus éprouver cette étincelle de joie et d'émerveillement tapie au fond de moi
Ces vacances ont été aussi l'occasion d'une belle rencontre avec une jeune femme de 36 ans, qui a perdu son père ,il y a 12 ans , nous avons échangé, son regard son approche m'a rassuré, je sais que mes enfants sont sur leur chemin de deuil et qu'ils ont les ressources pour le parcourir
Bonne soirée à tous
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Bonsoir Orchis,
"L'étincelle d'émerveillement" dont tu parles, je la connaissais bien, je l'éprouvais souvent car c'était une étincelle partagée à deux, un émerveillement commun. Elle pouvait surgir lors d'un voyage, lors d'un concert, lors de la lecture d'un bouquin...
Encore une chose qui nous a été ravie, et sans laquelle nous allons devoir apprendre à vivre...
La partage, composant essentiel du bonheur amoureux est un de ces manques (entre autres) qui me fait le plus mal.
J'espère malgré tout que cette semaine de dépaysement t'a apporté un peu de répit Orchis.
Je t'embrasse fort
Cathy
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Bonjour Cathy
l'étincelle d'émerveillement du partage à deux est définitivement perdue , je l'ai réalisée encore cette semaine quand je l'imaginai à mes cotés , je me suis pas trop apesantie dessus car j'étais en groupe, je crois que je survole pour ne pas trop souffrir, je sais qu'il va me falloir me confronter à ... J'ai peur....
je parlais de cette étincelle de joie qui m'était propre, chaque matin je me levai avec une espérance d'une nouvelle journée, avec son lot de joies de soucis: espoir de la faire la plus belle possible, espoir de résoudre les problèmes qui se présentent , j'aimai les matins, j'aimais tous les matins, mais depuis ce matin du 1er février, ce n'est plus pareil, j'ai une rage de vivre mais la joie de vivre n'est plus là ,Mon mari lui se levait en se plaignant d'aller au travail, au point que je ne prenais pas le petit déj avec lui pour que sa mauvaise humeur matinale ne pertube pas ma joie , ...
bonne journée
Orchis
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Cette étincelle que nous ressentons au creux de l'estomac, qui nous donne des frissons de plaisir.... Je la ressentais à chaque fois que nous partions en vacances, en voyage, en week-end, ce frisson qui nous fait dire "qu'est-ce qu'on est bien, heureux !!!". Et depuis mars, plus rien. Des vacances en Corse où on a l'impression d'être ailleurs, de ne plus rien partager même si l'on est pas seule...
Un voyage prévu en Asie pour Noël. Est-ce que j'arriverais à retrouver cette étincelle en compagnie de mes enfants ? Pour l'instant, je me suis forcée à nous inscrire à ce voyage, mais je n'ai aucune envie de partir, pas envie de préparer la valise, de prendre l'appareil photo. C'est juste pour ne pas être à la maison pour ces fêtes de fin d'année. Mais il me manque encore trop, je ne supporte toujours pas son absence.
Nathalie
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Bonsoir,
Quenouille , je comprends ce que tu écris , difficulté de faire les valises d'avoir l'envie de partir et en même temps cette impossibilité de rester, nous l'emmenons partout, notre disparu, notre chagrin
et, je comprends ton désir de partir loin ,Ephémère, pour trouver un peu de répit dans la tempête
aujourd'hui journée chagrin
le temps de ce voyage d'une semaine aux Canaries à randonner , j'étais un peu comme à coté
Et , aujourd'hui , le chagrin est là , je ne peux m'empêcher d'imaginer cette semaine avec lui ,c'est d'autant plus facile que l'an dernier même époque nous étions à Madère, si heureux et complices, si débordants d' énergie , de joie d'enthousiasme , de rire, de vie
Cette semaine m'a semblée terne, si plate, sans relief, avec une belle rencontre heureusement, j'ai essayé d'être le plus possible dans le présent
Et,aujourd'hui, le chagrin est là, profond,sans nom et je ne contrôle plus . Et , je réalise le vide immense que son geste a provoqué
dans ma vie dans celles de ses enfants et le gachis car il y avait encore tant à recevoir et à donner et à partager, à vivre tout simplement
amicales pensées à tous et toutes
Orchis
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pour ma part j etais à madere cette année, une tres jolie ile, et il y a 2 ans à tenerife.
ça fait bizzare de te lire.
Je me suis sentie exactement comme tu le decrit; "a coté", et au retour, cette tristesse qui nous envahi....comme si on était coupable de vivre, et de le faire sans lui.Comme si on l abandonnait un peu chaque fois qu on fait un projet où il n est pas...atroce!
bon courage à toi
biz
tiobob
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Bonsoir,
heureusement pour moi je ne me sens pas coupable de vivre et de faire sans lui, la culpabilité , je l'ai éprouvé intensément douloureusement , pour l'instant elle est éloignée de moi.
Ce que je ressens , c'est une peine que je n'arrive pas à définir, ni à mesurer depuis mon retour
, je suis en train de réaliser que le compte à rebours s'est mis en route, car j'ai le sentiment que c'est après notre retour de Madère que mon mari est entré en phase maniaque qui l'a amené à ce geste sans retour le 1er février. je vais devoir me confronter à la réalité et faire un retour en arrière , rechercher dans mes souvenirs pour enfin accepter pleinement cette réalité.
Ce sentiment d'être à coté a comme un effet protecteur face à la souffrance , mais pour avancer j'ai besoin de me frotter à cette réalité, mais j'ai tellement peur car j'ai la sensation de retenir mes émotions d'une manière inconsciente et je redoute leurs émergences violentes.
bonne soirée
orchis
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Bonsoir,
le boomerang du retour, revivre les souvenirs des vacances de l'an dernier, que c'est ... !!!
le manque se fait plus ....
la solitude ... je ne sais comment dire.. je n'ai pas les mots , c'est comme ce cri bloqué au fond de ma gorge
je me sens si .., j'ai envie d'être prise dans les bras d'être , consolée, mais où sont les bras?
Bon courage à tous
Orchis
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ne ne peux que compatir.
Je cherche moi aussi ces bras depuis tellement longtemps....
Moi qui ne suis pas très contact, je sais qu une seule personne aurait pu me l apporter...et ma peine n en est que plus lourde
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bonsoir Gerard,
De l espoir oui, mais pas pour retrouver ce chemin qui nous a été definitivement fermé.
En prendre un autre est parfois au dessus de nos forces, et faire une halte sur l autoroute de la vie est impossible.
Nous reste cette cruelle solution ; marche ou creve...
Bonne nouvelle , c est les soldes! on va peut etre pouvoir trouver de bonnes chaussures pour poursuivre ce chemin avant que la mort nous ratrappe!!!
Desolée si je manie si mal l humour noir, ce doit etre la fatigue...trop de larmes contenues, ça me rend sans doute aigrie.
Demain, retour chez nous, sans espoir d y trouver des bras qui me serrent, un sourire qui m acccueille, ni même juste un soupir ou un souffle....le vide et rien d autre!!!
Que la nuit vous soit plus clemente à tous qu a moi.
tiobob
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bonjour Gérard
j'aime beaucoup ta phrase :
Dieu a donné une sœur au souvenir, il l'a appelée Espérance.
merci ! ce sera la phrase de ma journée ...
je vous embrasse tous compagnons de forum
Claire
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Bonsoir
puisque nous sommes dans les petites phrases
"c'est lorsque tu surmontes les difficultés de la vie et que tu chasses tes propres démons (peurs, etc...) que tu pourras te relever, homme libre, et conscient de ta liberté"
cette phrase me parle d'autant plus que par moment j'ai l'impression que mon mari , par son geste , m' a passé la corde au cou, et je lutte pour m'en libérer...
" le destin du fruit , c'est de s'offrir, or le destin de la racine est de prendre"
je suis comme cette racine , je prends tout ce que je peux et j'ai le sentiment que la terre est bien sêche et aride, je suis pour l'instant dans l'incapacité de donner, même ici sur ce site où le chagrin de tous me désempare
Amicalement
Orchis
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Bonjour, Ephémère
Merci pour ton gentil et joli mot.
Je suis dans une phase de chagrin et je réalise le manque, je sais qu'elle est nécessaire à mon travail de deuil . Les défenses que j'ai mises en place cèdent petit à petit
hier à mon travail il a été evoqué le diagramme de Gersen qui consiste à voir le temps que prend dans sa vie travail , couple , enfants famille élargie, amis temps perso, etc mon diagramme a 1 case vide; mon couple , 2 qui rétrécissent enfants (c'est normal qu'il prennent leur envol, je ne conçois pas les choses autrement) famille ( ils ne m'acceptent pas avec ma souffrance, avec mon travail de deuil , ce que je vis leur fait peur, ils sont dans le jugement et l'interprétation donc je m'en protège ) les cases vides sont remplies par mon travail de deuil.
Bon courage à toi
Orchis
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Bonjour à tous et toutes
je lis les messages de tous , mais devant le nombre, je préfère répondre sur mon fil,
Je suis de tout coeur avec chacun d'entre vous, mais je n'ai pas le temps de répondre à tous sinon je ne suis pas couchée.
En lisant certains et certaines et notamment les parents en deuil avec enfants, j'ai envie de partager ma réflexion.
Pour moi au décès de mon mari , il m'est apparu comme une évidence de la nécessité de me faire accompagner dans ce long et difficile travail , ma première motivation a été mes enfants qui sont de jeunes adultes de 21 et 25 ans, si je prenais soin de moi , je leur montrai un chemin possible dans leur propre travail de deuil, je les autorisai implicitement à tracer leur route à prendre leur liberté , je ne veux surtout pas être une entrave à leurs projets de vie. Depuis j'ai réalisé qu'ils avaient perdu leur père , ils leur étaient nécessaire de voir mon chagrin , mais ils ont besoin de sentir que je reste debout dans la tempête, quand mon aîné me dit que j'ai des ressources, je le sens rassuré pour moi,et, je sais qu'il peut s'y reconnaître . Ils ont tellement eu peur d'être comme leur père et , un jour , de faire le même geste.
Je suis en train un livre sur la psycho généalogie, pour mieux me comprendre pour aussi chercher des réponses au geste de mon mari, et , au fur et à mesure de ma lecture,je réalise que la démarche que j'ai entreprise à tout son sens pour mes enfants , mais aussi pour les générations à venir.
Voilà où j'en suis de mes réflexions , si cela peut aider certains et certaines d'entre vous et notamment les parents, j'en serai heureuse.
Amicalement
Orchis
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bonjour orchis,
tu as entièrement raison.
J evoquai il y a peu le fait de montrer nos larmes et notre douleur à nos enfants mais dans une juste mesure.
Je rejoint tout à fait ton point de vue: quoiqu il arrive, nous sommes desormais le seul modèle qu il leur reste, et savoir qu on peut exprimer sa peine sans donner l impression qu elle nous démolit les rassure et les structure.
Le message est clair: bien sûr que nous sommes tristes, et même profondément triste, mais la vie est toujours là en nous et nous savons que nous avons des choses à y vivre.
Nous acceptons que nos enfants reçoivent une partie de notre chagrin pour qu en retour ils puissent se sentir autorisés à exprimer le leur, mais nous leur indiquons aussi que nous restons leur parent et que c est à nous de nous occuper de nous même, et d eux bien sur, pas l inverse.
Merci d avoir eclairé encore cette idée par tes mots.
bonne journée à toi
tiobob
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Merci Orchis,
Tout ce que tu viens d'écrire, je le ressentais confusément sans parvenir à le mettre en mots !
J'ai moi aussi un fils de 21 ans et je sais qu'il voit mon chagrin mais qu'il voit aussi que j'essaie d'avancer.
Pas toujours facile d'assumer seule face à nos enfants...
Journée sereine pour toi, je t'embrasse
Cathy
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Bonsoir,
je réalise que j'ai bien du mal à lire tous les nouveaux messages et je suis surprise de certains
je réalise que depuis que je viens ici , j'ai reçu du réconfort, j'espère en avoir donné aux autres
je n'attends pas de réponse, le fait d'écrire m' aide à avancer, à réfléchir, à me poser.
Si le fruit de mes réflexions peuvent aider tant mieux
J'ai relu dernièrement tous mes écrits sur ce site,et je mesure mon chemin parcouru
Je réalise que je dois m'autoriser à répondre à mes besoins et non attendre des autres qu'ils y répondent
c'est très difficile, car le manque se fait cruellement sentir
mais un jour à la fois, s'accorder un temps de pleurs bien sûr, mais aussi un peu de de chaleur en s'autorisant à aller vers les vrais amis (on les repère vite et leur pardonner s'ils sont maladroits car ils ont là ), déverser son angoisse , sa colère dans une activité physique , faire une activité qu'on aime pour un peu de douceur
Ici, gràce aux échanges, j'ai pu abandonner de la colère, de la culpabilité de la haine et cultiver le respect, la tolérance et l'indulgence
Je souhaite continuer dans cette voie
Amicalement et un peu de douceur et d'apaisement à tous
Orchis
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Bonsoir,
depuis lundi j'ai mon fils et son amie à la maison
nous avons beaucoup échangé , ils ont pu me dire qu'ils trouvaient que je réagissais bien, ils me "comparent" à des personnes dans le deuil de leur entourage; si je semble solide à mes enfants et qu'ils voient que je prends soin de moi, ils pourront mieux s'occuper de leur deuil et peut être s'appuyer sur moi.
j'ai pu aussi leur permettre de mieux comprendre la réaction d'une amie, leur donner un éclairage différent tout en leur disant qu'ils devaient se protéger prendre soin d'eux
Hier soir, mon fils est rentré fatigué de son travail , il a pu laissé émerger des émotions il était désolé de "plomber " l'atmosphère
j'ai pu lui manifester mon soutien, ma présence, ma compréhension
et , à une heure du matin je me réveille en colère contre mon mari, il n'avait pas le droit de faire cela à mes enfants
colère , pleurs, écrits, mauvaise nuit
et en même temps un début de lien plus fort avec mon fils, s'autorisera-t-il?
amicalement
Orchis
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Bonjour,
hier soir et ce matin , moments apaisés avec mon fils , échanges courts
je lui ai donné un tire-bouchon en étain que j'ai fait réparer , que j'avais offert à son père, il était content
nous avons reparlé de la veille qu'il était mal
je ne peux faire son chemin à sa place,
je ne peux qu'être à ses cotés
mais il sait que je suis là , que je peux le comprendre, que je tiens dans cette tempête, que je m'occupe de moi, qu'il n'a pas besoin de prendre soin de moi
leur père est parti de la pire des manière pour mes fils, au moment où ils quittent le cocon familial, où ils prennent leur envol, il était leur socle , et il se dérobe, ils sont perdus, ....
ils ont eu peur que je me dérobe en tant que parent, mais maintenant ils savent que j'ai des ressources, que je m'ancre dans la vie, que je serai toujours là pour eux
même si les jours à venir seront difficiles, nous commençons le fameux compte à rebours de la première année
Ils savent aussi que je leur fais confiance et que je leur laisse toute liberté de vivre leur vie pleinement , je ne veux pas être un frein, au contraire....
Amicalement
Orchis