Auteur Sujet: Attentat du 11.09  (Lu 4535 fois)

0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

BobNode

  • Invité
Attentat du 11.09
« le: 12 mai 2011 à 16:17:59 »
Samedi 11.09.2010, il est environ 9h00.
Ma fille de 11 mois finit de me tirer de mon sommeil par ses appels de faim, pendant que ma femme termine de se préparer.
Elle a rendez-vous dans un groupe de paroles à l'hôpital pour échanger sur la sclérose en plaques, maladie qu'on lui a diagnostiqué quelques mois auparavant.
La douleur physique mais aussi la souffrance morale sont de plus en plus difficiles à supporter. Elle n'arrive plus à prendre ses enfants dans ses bras, à me caliner, à supporter les frottements de ses vêtements, et depuis quelques jours elle n'arrive plus à se soulager, ce qui m'inquiète particulièrement. La tension est montée d'un cran et nous nous sommes engueuler 3 jours avant.

10h00 :
Elle part en voiture, je la croise à peine, un petit bisous furtif, à peine un mot.
Il fait un soleil magnifique, mon fils de 7 ans a besoin de renouveler sa garde robe sportive pour la rentrée, je décide donc de faire du shopping en attendant le retour de maman. Je prépare donc la troupe tranquillement.

10h15 :
Tiens, mon mobile sonne; un numéro inconnu, je ne réponds pas, ils laisseront un message. Ah bah tiens, un message mais plus assez de batterie pour le consulter. Tant pis je pars avec les enfants.
Arrivé au magasin, j'achète un survêtement, des baskets et 2/3 autres vêtements pour mon fils et petit sweat pour ma fille, leur maman sera contente et trouvera ça mignon. Je paie, on rentre.

12h15 :
Ma femme n'est toujours pas rentrée, je me dis qu'elle a enfin dû trouver de quoi la soutenir.
Je mets en charge mon mobile, ce numéro inconnu m'a appelé avec insistance. J'ai aussi un message sur le téléphone fixe.
J'appuie sur le bouton de lecture, une femme que je ne connais pas me dit qu'il faut me rendre au plus vite à l'hôpital, que ma femme a eu quelque chose de grave mais qu'elle ne veut pas m'en parler au téléphone.
Une sorte de lame de terreur me traverse le corps, mon coeur s'emballe, la réalité se déforme.
Que faire des enfants ? Par où commencer ? Où sont mes chaussures ? Mes clés ? Pourquoi mes beaux-parents ne répondent pas au téléphone ?
Je fonce chez le voisins, je laisse tout en plan, les enfants, les courses, la maison et je fonce dans ma voiture.
Mon coeur bat à 100 à l'heure, je tremble.

12h45 :
Je suis à l'hopital, je croise le regard de cette femme et nous nous soupçonnons mutuellement d'être celui/celle qui se sont parlés au téléphone.
Je file aux urgences.
Ma femme est sur un lit dans une salle des urgences, à moitié dans le vague.
Elle vomit dans un haricot en carton, elle semble à moitié consciente.
On me parle de rupture d'anévrisme, en attente de confirmation par la Pitié-Salpêtrière à Paris.
Les urgentistes sont très prévenants, étrange.
Ma femme n'a le temps de me dire que ces quelques mots : "ne t'inquiète pas". Elle sombre ensuite dans un coma provoqué.

13h45 :
Je lui fais un dernier bisous avant que l'hélicoptère ne l'emmène à Paris. Un hélicoptère ? Pourquoi un hélicoptère me suis-je demandé.
Je rentre et donne les nouvelles à la famille, l'inquiétude n'est pas encore à son comble, on ne réalise pas bien la gravité de la situation, vu qu'elle avait l'air consciente et à peu prêt bien ce matin, hier, avant-hier, ...

17h00 :
Je me rends à Paris, à l'hôpital. Il est immense, je mets plus de 30mn à trouver le service de neurologie.
J'arrive dans un étage désert, quasiment personne pour me renseigner. J'attrape toutes les personnes qui portent une blouse pour essayer de trouver ma femme. On me dit qu'elle est là dans ce service, qu'elle devrait bientôt passer devant moi.

18h30 :
Une femme que je reconnais à peine passe sur un brancard avec 5 médecins autour d'elle. Elle a un énorme bandage à la tête, une machine étrange qui fait des bip bip et un petit tuyau qui va à son crâne, rouge de sang.
Je reconnais ma femme, stupeur.
Les médecins me disent qu'ils vont venir me voir.
Je suis tétanisé. L'attente est interminable, j'entends parler, j'entends des bruits.

19h15 :
Le médecin vient me parler : ma femme a fait une rupture d'anévrisme à 3 reprises dans la journée. Il ne me le dit pas tout de suite, mais son cerveau est condamné.
Ma vie s'écroule.

S'en suivent 3 semaines faites de peur, d'angoisse, de faux espoirs, de tempête dans mon esprit, de larmes, de cris jusqu'à l'annonce de la mort cérébrale de ma femme.

Ce samedi 11.09.2010, mon terroriste à moi s'appelait AVC et il a écroulé mon monde, mon amour, ma famille comme autant de tonnes de béton et d'acier.
« Modifié: 12 mai 2011 à 16:56:44 par BobNode »

ergé

  • Invité
Re : Attentat du 11.09
« Réponse #1 le: 12 mai 2011 à 17:57:15 »
Bonjour BobNode,
Ecrire permet de ne rien oublier, de revivre ce passé, intense et si douloureux. C'est important de ne rien oublier de ces moments là, même si ça fait mal.
Impossible par contre de commenter pareil désastre; juste lire, imaginer, et compatir.

Chacun ici a eu son 11 septembre. Le mien se situe... au mois d'octobre 2002:

Dimanche, il y a maintenant trois semaines, nous sommes allés en famille au restaurant ; il faisait beau, nous étions heureux, nous avons levé nos coupes de champagne à sa santé et à celle notre seconde fille ; nous fêtions leurs anniversaires : cette nouvelle année commençait dans le bonheur, un bonheur simple, celui d’être ensemble. Elle fêtait ses cinquante deux ans, notre fille venait d’en avoir vingt-quatre.

Le programme de ce week-end de Toussaint n’est pas gai, beaucoup moins que le précédent, mais la vie n’est pas qu’un long fleuve tranquille : visite à ma tante dans sa maison de retraite et, le lendemain, visite à ceux qui nous ont quittés, qui nous étaient si chers : nous irons nous recueillir sur leurs tombes, au cimetière, et leur porter des fleurs pour leur dire que nous ne les oublions pas, que nous les aimons toujours, qu’ils nous manquent.

Tout à coup, le téléphone sonne ; c’est mon ami radiologue au téléphone :
« allo, Richard, c’est René. je suis très embêté tu sais… la mammographie de Michelle… des images tout à fait anormales, très suspectes… bilatérales… je l’ai rassurée, mais il faut consulter… je connais quelqu’un à Curie… on se rappelle cet après-midi… »

D’un coup, la terre s’ouvre, le gouffre, je suis sonné, la vie bascule.

La mammographie, un dépistage de routine, je n’avais même pas prêté attention à ce rendez-vous ; elle était partie tout à l’heure, au volant de sa petite voiture, comme à son habitude, tranquille, comme pour faire ses courses. Et puis en quelques secondes, quelques mots au téléphone, et rien ne serait plus comme avant : la maladie, le cancer, les phantasmes et les peurs. Les souvenirs douloureux aussi : celui de sa propre mère, partie à la cinquantaine, après dix ans d’une lutte acharnée contre… un méchant cancer du sein, déja.

Il aura fallu finalement sept ans après ce coup de téléphone pour que tout s'écroule, définitivement.

slm

  • Invité
Re : Attentat du 11.09
« Réponse #2 le: 12 mai 2011 à 20:00:45 »
Bonsoir

Nous avons effectivement tous notre propre 11 septembre, moi j'en ai connu deux, deux suicides le 19 mars 89 et le 7 janvier 2011.
Le premier je pourrais encore le raconter en détail puisque je l'ai vécu en direct et le deuxième par un coup de téléphone qui m'a
anéantie. Mon monde à moitié reconstruit s'écroulait à nouveau.
Que dire de plus qui pourrait nous soulager, rien, juste attendre, mais attendre quoi?
Mes pensées vous accompagnent.
Sylvie

Nouveau

  • Invité
Re : Attentat du 11.09
« Réponse #3 le: 13 mai 2011 à 12:55:04 »
Bonjour Bob,

Moi aussi j'ai connu un attentat le 21 avril 2009. Mon premier jour de vacances de Pâques, je dormais il était 2 h 30 du matin quand mon fils est venu me réveiller, c'est curieux à cet instant précis j'ai su que j'étais seule, que tout était fini. Il m'a dit de téléphoner au service des Urgences que son père était hospitalisé. C'est comme si on m'avait balancé un parpaing sur la tête. Je suis descendue comme un zombie au salon où le voyant rouge du téléphone clignotait : je n'avais rien entendu. J'étais en état de sidération complet. J'ai composé le n° de l'hôpital, ils attendaient mon appel apparemment car ils m'ont appellée par mon nom, le médecin m'a dit que mon mari avait fait plusieurs arrêts cardiaques à la suite. Est-ce que je pouvais me rendre à l'hôpital rapidement car il était très pessimiste ? (et pour cause il était déjà décédé). J'ai été sonner chez mes voisins en état de choc, c'est mon voisin qui m'a emmenée à l'hôpital à 1 h de route. J'ai dit à mon fils de se recoucher que je reviendrai bientôt.

Quand nous sommes arrivés aux urgences nous avons attendus un moment puis nous avons été reçus par trois médecins en blouse blanche dans un tout petit local "Madame nous sommes désolés, votre mari a fait cinq arrêts cardiaques, mais nous n'avons pas pu le ranimer". J'ai demandé à le voir, je ne réalisais pas, je l'ai longuement embrassé, c'est la première fois que je touchais quelqu'un de mort, il a fallu que ce soit mon mari. Il était encore chaud, il était beau, c'était fini.

Nous sommes rentrés à 6 h 30 du matin, j'ai dû apprendre la mort de son père à mon fils, qui était sous la douche et se préparait à partir travailler. J'ai appellé son frère en pension à l'autre bout de la ville. Ce fut sans doute la pire chose que j'ai eu à faire dans ma vie : annoncer sa mort à nos enfants.

Ca a été le début d'un long cauchemar qui a duré deux ans...

Votre douleur réveille la mienne, je compatis à tous vos attentats.

alyseju

  • Invité
Re : Attentat du 11.09
« Réponse #4 le: 20 mai 2011 à 10:29:32 »
bob,

ton histoire me touche beaucoup!!!!

tous se que tu décris , j'ai ressentit la même chose, sauf que moi j'ai du mal a mettre des mots sur ma souffrance.....

mon conjoint a eu la même chose que ta femme :(

je te souhaite beaucoup de courage!!!!!!!

BobNode

  • Invité
Re : Attentat du 11.09
« Réponse #5 le: 20 mai 2011 à 11:04:16 »
Merci Alyseju, idem

Gaëlle

  • Invité
Re : Attentat du 11.09
« Réponse #6 le: 20 mai 2011 à 23:25:31 »
Mon attentat à moi ce fut le 27 novembre 2010 lorsque le médecin m'a annoncé que mon compagnon, hospitalisé à ma demande depuis la veille, était atteint d'un cancer du cerveau. Il a passé 2 mois entre l'hôpital et la maison en HAD.
Il a toujours semblé s'ignorer condamné, du moins a-t-il voulu le laisser croire. Des complications suite à un lavement traumatique à domicile, effectué par une infirmière pour le moins indélicate, ont précipité sa mort. Infection généralisée, poumons atteints, septicémie. Le 26 janvier, il a compris qu'il ne se relèverait jamais, il a émis le voeu de partir. Les médecins ont fait le nécessaire pour abréger ses souffrances.
Alain est mort dans mes bras le 30 janvier, la veille de ses 63 ans. Le samedi 29 janvier, alors qu'Alain était dans le coma, ma fille aînée Naira et quatre copines sont venues de Nantes au Centre Becquerel à Rouen lui rendre un dernier hommage et jouer pour lui trois morceaux de musique sublimes. Elles ont joué un an dro, un traditionnel breton revisité à la bolivienne et deux chansons de Lila Downs, Agua de Rosa et la Cumbia del Mole. Elles ont joué tout doucement avec tout l'amour et l'affection qu'elles lui portaient. Je tenais la main de mon amour, je lui parlais, il nous a envoyé des signes, nous a fait comprendre qu'il nous entendait et nous a remercié à sa façon. Je suis persuadée qu'il nous a entendues. A côté de sa chambre, Isabelle, une jeune femme en phase terminale d’un cancer du colon métastasé. Je la voyais tous les jours, à l’entrée des ambulances lorsqu’Alain venait faire sa radiothérapie. Toujours vêtue de vêtements très colorés, un vrai patchwork. Une petite bouille de clown. Elle me faisait penser à ma fille lorsqu’elle avait 13-14 ans. J’ai croisé Isabelle dans les couloirs le lendemain soir alors que je repartais à la maison, mon amour mort à jamais. Elle m’a remercié pour les morceaux de musique de la veille. Elle m’a dit avoir vécu une parenthèse de paix et d’amour. Elle, si fatiguée avait les pieds qui dansaient, son esprit vagabondait au-dessus des Andes, son émotion avait été si forte qu’elle avait encore les larmes aux yeux. Je n’ai pas voulu lui dire sur l’instant qu’Alain était mort. Je lui ai gravé sur cd les morceaux que nous avions enregistrés et je suis allée lui apporter le lendemain. Je lui ai alors annoncé qu’Alain était parti. Elle était bouleversée. Nous avons passé l’après-midi du mercredi suivant ensemble. Elle m’a parlé de sa propre mort, m’a dit qu’elle était prête à partir, qu’elle souhaitait vivre bien sûr, mais qu’elle sentait au fond d’elle que la maladie avait gagné. Alors, en attendant le grand départ elle dégustait chaque petit bonheur que la vie pouvait encore lui apporter. Je lui ai écrit par deux fois, lorsque je suis partie me reposer un peu aux Canaries avec mon petit-fils et lorsque je suis partie en mars me ressourcer auprès de mes filles en Bolivie. Je n’ai cessé de penser à elle. J’avais ressenti un sentiment très fort pour elle. Elle seule avait réussi à trouver les mots pour apaiser un peu ma souffrance. Elle était pleine de douceur, d’appétit de vivre. Le 11 mai, j’ai reçu une lettre bouleversante de Jean-Christophe, son mari, que j’avais juste croisé le soir de la mort de mon amour. Il m’a annoncé le départ d’Isabelle le 26 mars. Il m’a appris quelle place importante j’avais eu dans sa vie et combien notre rencontre l’avais marquée. Elle s’est envolée au pays des anges auprès de nos amours. Je sais qu’Alain veille sur elle. Ils ont fait connaissance dans l’au-delà. J’ai envie de leur dire qu’ils prennent soin l’un de l’autre. Maintenant chaque fois que je me sens baisser les bras, je pense à eux, je parle de mon chat, de ma rencontre avec Isabelle, de leur courage. J’essaie de relever la tête. Un jour, ma belle-mère m’a dit que tant qu’on parlait des gens ils n’étaient jamais morts, alors je préserverai leur mémoire, je continuerai à les faire vivre.
Personne ne remplacera jamais mon amour, mon grand amour. Pendant des semaines j’ai attendu qu’il revienne. Sa maladie l’avait tant marqué que je n’ai encore aujourd’hui pas l’impression que c’est sur lui que le couvercle du cercueil s’est refermé. Ces deux mois passés à l’hôpital, sa mort, la cérémonie d’adieu, tout cela me semble irréel. Mais aujourd’hui je n’attends plus qu’il revienne puisqu’il est toujours là, près de moi, dans moi. Je sais qu’il ne me quittera jamais. Sa présence flotte autour de moi. J’ai l’impression de ressentir sa force, qu’il m’insuffle le courage d’avancer. Je le ressens très fort depuis que j’ai appris le décès d’Isabelle comme si elle aussi veillait sur moi maintenant...
Ça n'empêche pas mes crises d'angoisse, mes larmes encore, le manque de ses bras, de ses baisers doux, de sa grosse voix, de son rire tonitruant mais je sais que c'est un privilège d'avoir été aimée par mon chat et que notre amour ne cessera jamais.
Vous lire aussi m'aide à avancer. J'espère que nous arriverons tous un jour à retrouver un peu de paix et de sérénité en attendant de retrouver nos amours. Le chemin est long et douloureux mais peut-être qu'un jour sera-t-il moins tortueux...
Bonsoir à tous

Gaëlle

escouba

  • Invité
Re : Attentat du 11.09
« Réponse #7 le: 21 mai 2011 à 06:36:08 »
Bonjour,

                 Chacun d'entre nous à son attentat mais cet attentat, ce n'est pas seulement le jour du décès de la personne aimée mais tous ces jours qui peuvent précéder dans la souffrance où on sait que cette personne va mourir et où on se sent absolument impuissant. L'attentat "final" nous dit qu'on a perdu la lutte mais pour tous nos compagnons ou compagnes qui sont morts de maladie, souvent cette lutte, même si on n'a pas voulu l'admettre, était déjà perdue depuis longtemps comme pour ton compagnon, Gaëlle, qui voulait partir, comme sa voisine qui avait pris conscience qu'elle avait perdu, comme les autres, qui, sans le dire, le savaient sûrement aussi.

            Mon mari est décédé d'un glioblastome (tumeur au cerveau), il savait sûrement qu'il allait mourir mais il ne l'a jamais dit clairement : peut-être qu'il espérait encore, peut-être qu'il voulait nous préserver, notre fils et moi-même ? je ne saurai jamais mais en plus de son décès, je  me pose de nombreuses questions comme : "Aurais-je dû lui en parler ?". Maintenant, cela restera clairement sans réponse mais cela rajoute à la peine.

              Je pense que tous ceux qui viennent sur ce site, y viennent pour trouver du réconfort et sentir que leurs peines sont partagées. Tous ceux qui viennent sur ce site ont eu le privilège d'être réellement aimés, d'avoir partagé un moment plus ou moins long de bonheur et je me dis  que c'est déjà cela même si cela n'efface pas les angoisses de se sentir seule. Je trouve que devant la mort, nos compagnons ont eu tellement de courage que nous ne pouvons pas passer notre temps à pleurer ... mais les mots sont plus faciles à trouver qu'à appliquer.
Tout le monde dit qu'il faut laisser faire le temps mais j'ai peur que le temps ne fasse qu'appuyer là où ça fait mal car, bien sûr, on peut vivre sans lui ou elle mais c'est juste parce qu'on y est obligé : ici, dans ce site, personne n'a choisi, on a subi cet attentat.
J'espère pour tous un retour d'une certaine forme de paix.

Laurence