Auteur Sujet: L'histoire de mon interminable cauchemar  (Lu 5773 fois)

0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

GenevieveT

  • Invité
L'histoire de mon interminable cauchemar
« le: 18 mars 2013 à 14:47:19 »
J'ai ouvert un nouveau sujet pour partager mon histoire d'horreur à moi, comme vous l'avez sans doute tous fait...

D'abord, merci pour vos bons mots sur l'autre fil. Je me sentais incapable de vous raconter, mais votre accueil chaleureux me donne la force de le faire. On ne se connait pas et vous tous comprenez tellement plus.

J'ai 34 ans, mon conjoint Christian en avait 35. Il est décédé le 4 février dernier. Un accident tragique. Il travaillait dans la construction, il était entrepreneur. Cette journée là, il travaillait à la construction d'un toit d'une maison neuve, à 2 rues d'où nous habitons. Vers 17h30, la journée était pratiquement terminée et le toit s'est effondré. Quand s'est arrivé, Christian était dans les fermes de toit, il n'a donc pas pu se sortir de là rapidement. Il est tombé sur le plancher de la maison et la plus grosse partie du toit lui est tombé dessus. Il n'a eu aucune chance. Il est mort sur le coup. Ils étaient 4 gars. Quand Christian a vu que ça allait s'effondrer, il a crier, les 3 autres ont pu sortir de la maison juste à temps. Ils s'en sortent avec quelques égratignures. Il les a sauvé. Il est mort un peu en héros, mais je ne le vois pas de cette façon. Je ne veux pas qu'il soit un héros, je veux qu'il soit à mes cotés!! Cette histoire a passé aux nouvelles à la télévision, mais j'était incapable de la regarder. Je vous raconte ça et je n'arrive pas encore à croire que c'est sur lui que tout ça a tombé! Un "accident bête", une "malchance", me dit-on... j'en veux à cette vie de me l'avoir enlevé! Ce genre d'accident n'arrive pratiquement jamais, et si ça arrive, les conséquences ne sont pas si tragiques!! Si ce toit là avait pu tenir 5 minutes de plus, il serait redescendu et encore en vie...

Présentement, il y a enquête sur les raisons qui ont causé l'effondrement par la CSST (c'est la commission sur la sécurité au travail ici au Québec). Jusqu'à présent, ils n'ont pas d'explication, le toit était fait selon les normes... ils ont des pistes, le gars de la grue qui a accroché le toit à quelques reprises,... mais rien de très précis encore.

Ce soir là, où mon cauchemar a commencé, je n'ai pas pu aller le voir, ils ne m'ont pas laissé y aller. Mon dernier souvenir est le matin du 4 février, où il m'embrasse avant de partir pour sa journée de travail habituelle. Depuis ce jour là, je vis avec un couteau planté dans le coeur et je dois continuer de vivre pour mes enfants, deux garçons de 5 et 7 ans.

Je lis sur ce forum depuis environ 2 semaines après l'accident. La plupart de ce que vous avez écrit, je pourrais le copier/coller ici. J'ai l'impression d'agir en robot, tout ce que je fais n'a pas de sens dans ma tête, mais je dois le faire pour mes garçons, je n'ai pas le choix et ça me tue!

Merci de m'avoir lu,

Geneviève

Laurent48

  • Invité
Re : L'histoire de mon interminable cauchemar
« Réponse #1 le: 18 mars 2013 à 15:27:27 »
Bonjour Geneviève,

Lorsque le 27 février, j'ai perdu mon conjoint de 40 ans (et après quinze ans de vie commune), quelques personnes m'ont dit:" j'arrive à imaginer ce que tu ressens." Mais je savais pertinemment que non, elles n'imaginaient pas! Parce qu'il faut vivre soit même une telle souffrance pour ensuite la comprendre chez autrui. C'est pourquoi je me permets de te dire ici que j'imagine parfaitement ce que tu ressens. Comme moi, comme nous tous ici, tu as à souffrir de la perte de l'être aimé. On ne sait pas pourquoi une telle épreuve, mais c'est ainsi. Notre destin peut-être? quoi qu'il en soit, je t'envoie toutes les ondes de courage et de réconfort qu'il m'est possible de t'envoyer. Dis toi que, grâce à ce forum, nous ne traversons pas cette épreuve seuls. Piètre consolation (si consolation il y a), mais bon...
Amicalement,
Laurent

Yohann

  • Invité
Re : L'histoire de mon interminable cauchemar
« Réponse #2 le: 18 mars 2013 à 16:19:33 »

Geneviève,


Les circonstances amplifient souvent le ressenti, car viennent s'ajouter au cauchemar d'autres éléments : reprise dans les média, enquête, sans doute autopsie, retard des formalités d'obsèques et interrogations intérieures qui nous rongent.
Pourquoi ? Pourquoi lui ? Pourquoi comme ça ? Et si ...?

Une de tes phrases me frappe pour d'autres raisons et rappelle un autre souvenir :

Il est mort un peu en héros, mais je ne le vois pas de cette façon ...
Je ne veux pas qu'il soit un héros ...


Faut-il mourir en héros ou vivre lâche ?
Dis autrement : la mort ou le déshonneur ?
Ce n'est bien sûr qu'une perception, une image, pas une réalité.

Je crois que Christian n'y a pas pensé, mais qu'en même temps, c'était lui, ce comportement, et de ça, tu peux être fière.

Mais, malgré tout, il n'est plus là pour toi, et ce que j'ai dit ne corrige en rien la douleur.
Mais, plus tard, au fil des mois ...

Oui, un cauchemar, celui de la mort, celui de la perte de l'amour, et ce manque infini qui emplit et qu'il faut, jour après jour, supporter.
Pas seule.
Mais en en parlant sans cesse pour que les souvenirs de lui restent et que les émotions liées se détachent peu à peu !

Il faut continuer à vivre, Geneviève, mais pour mais pas uniquement pour les 2 enfants.
Attention à toi et à ne pas focaliser sur leur protection en t'oubliant.
Pense à toi et ne sois pas forte au point de vouloir avancer seule, uniquement pour eux.
Car leur bonheur futur aux enfants passe aussi par le fait que toi, leur maman, tienne le coup et accepte d'emprunter, de faire ce chemin du deuil.

Si, prise sous la pression actuelle, tu ne voyais que les enfants, alors, ton deuil risquerait de se mettre en mode Pause ..., mais sans se faire, et ressortirait en l'état, avec retard !
Une situation bien pire encore y compris pour les enfants.

Je dis souvent ici qu'on est sur un même bateau, que ça tangue de toutes parts à chaque vague, mais que nous n'y sommes plus seuls et qu'en se parlant, s'écoutant, s'entraidant, se tenant les mains, on arrivera au bout, cette lueur de sérénité qui sera mais qu'on ne voit pas encore, sans que quelqu'un ne passe par-dessus bord !

Geneviève, cette lueur, moi-même, je ne la vois pas encore et pourtant maintenant, je sais qu'un jour, elle sera là !


 :-*

Yohann


Laurent48

  • Invité
Re : L'histoire de mon interminable cauchemar
« Réponse #3 le: 18 mars 2013 à 20:17:01 »
Bonsoir,

geneviève, tes mots m'ont énormement touché. J'ai exactement le même ressenti que toi. Je suis certain que mon compagnon est venu en moi lorsqu'il est sorti de son corps et maintenant, je le sais bien à l'abri dans mon petit coeur. Je me dis que je suis un peu comme une sorte de canal qui lui permets d'avoir encore un pied sur terre. Je ne cède pas à la schyzophrénie, rassures toi, mais il m'arrive même de boire un verre de menthe à l'eau (qu'il adorait contrairement à moi) pour lui, de regarder un beau paysage pour lui, de m'intéresser à la politique parce que je sais combien il s'y interessait, etc. C'est grave docteur:-)? En tous cas, je suis certain qu'il est à mes côtés. Et surement est-il triste de me voir aussi malheureux, alors que lui demande de m'excuser et de me laisser un peu de temps...
Amicalement,
Laurent

lilas52

  • Invité
Re : L'histoire de mon interminable cauchemar
« Réponse #4 le: 18 mars 2013 à 20:37:17 »
Bonsoir,
J'ai ressenti quelque temps après le décès de mon mari, qu'il est venu en moi. Ma psy s'est inquiétée ne se ressenti mais je l'ai rassuré par mon comportement. Rien anormal à cela au contraire cela me rassure.
Nous ressentons souvent la même souffrance et les mots des uns deviennent les nôtres.
Bon courage à vous tous LYDIA

aeris

  • Invité
Re : L'histoire de mon interminable cauchemar
« Réponse #5 le: 19 mars 2013 à 11:18:15 »
Bonjour  Geneviève,

Ton histoire fait écho en moi et, malheureusement j'ai quelques mois d'avance sur toi...
Mon mari avait 34 ans quand il est décédé brutalement ce 19 août 2011. Mes enfants avaient 13 mois et presque 3 ans, à qq jours de sa première rentrée...
Le chemin va être très long, désolée mais il va y avoir des moments encore plus dur que ce que tu vis. Mais tout au bout du chemin, tu verras cette éclaircie puis enfin le soleil réchaufferas ta peau. Sois en sûre.
Oui, tu vis comme un robot, pour tes enfants. au début c'était un calvaire pour moi. Devoir me lever pour les enmener à l'école et à la crèche. Aller les chercher alors que je n'avais pas de force. Donner le bain, faire les coures , le ménage, à manger. Tous ces gestes du quotidien qui nous font soufrir horriblement.
Mais, après 18 mois, je sais que c'est ce quotidien que l'on doit absolument tenir pour nos enfants qui m'a fait tenir et ne pas sombrer.
Alors enrage, fais ce que tu veux pendant que les enfants sont à l'école. Profite de ses moments rien qu'à toi pour te retrouver dans ton deuil avec ton mari.
Tu parles des circonstances de l'accident. Pour faire un parallèle, mon mari est décédé quelques heures après que l'hôpital lui ait dit de rentrer chez lui car ses crise de coliques néphrétiques allaient passées.... C'était bien plus grave mais ils n'ont l'ont pas vu aux urgences...
Malgrè l'autopsie, j'ai tout de suite pensé : qu'importe s'ils auraient pu le sauver, cela ne le ramènera pas !!
Pourquoi t'écrire cela ? Parce que tu es dans une demande salutaire de connaître toutes les circonstances de ce drame.
Mais quoiqu'il soit arrivé, le plus dur va être l'acceptation.

Je connais cette période des "et si?". J'ai cru devenir folle à force de me torturer à me dire qu'on aurait pu le sauver (ou tenter au moins). Ma psy m'a libéré le jour où elle m'a dit que c'était une réaction logique du cerveau et que le fait de revoir encore et encore les derniers moments permettait d'"imprimer" que c'était vraiment arrivé.

Quand au fait que tu ne l'ais pas vu. Je trouve cela bien. Tu gardes en toi cette dernière image d'un homme vivant et amoureux, chaud et plein de vie.. Je ne m'étandrais pas plus sur ce sujet.

Enfin, une partie de moi est morte ce 19 août 2011 avec mon mari. Mais j'ai maitenant cette certitude que ce fut, au fil des mois qui ont suivi, une deuxième naissance. Une naissance à moi-même. Mais cela tu le toucheras du doigt peut-être plus tard...

Mes enfants vont très bien aujourd'hui. Ma vie continue avec beaucoup d'amour et d'envie d'en profiter chaque seconde. Profiter de cette chance que nous avons de continuer alors que d'autres ne l'ont pas eu. Cela me fait encore plus aimer la vie et tout ces beaux moments. Et des mauvais, je m'efforce toujours d'y voir une occasion de rebondir sur autre chose, encore plus haut.

Tu n'es pas seule, nos maris sont pour toujours dans nos coeurs. Et tu vas y arriver à gérer ce quotidien avec les enfants. ET même un jour, tu y retrouveras du plaisir.

Je t'embrasse tendrement.
« Modifié: 19 mars 2013 à 11:20:21 par aeris »

GenevieveT

  • Invité
Re : L'histoire de mon interminable cauchemar
« Réponse #6 le: 19 mars 2013 à 13:47:56 »
Tous vos messages me touche vraiment et j'apprécie avoir lu vos histoires. Elles me font pleurer, je m'y retrouve tellement et en même temps, elle me font du bien sur le moment...

Pour ma part, je n'ai pas les mots pour tenter de vous apporter un tout petit peu de réconfort comme vous le faites si gentillement. Je me sens incapable, je me sens égoïste et a la fois démunie... J'ai l'impression de ressentir toutes les pires émotions possibles en même temps...l'impuissance, la frustration, l'angoisse, l'injustice... Comment l'être humain peut-il survivre à ça?

À tous les matins quand j'ouvre les yeux, la même douleur insupportable s'empare de moi, je voudrais refermer les yeux et que tout s'arrête. Je voudrais simplement dire "Voilà, c'est terminé pour moi, j'ai vécu 34 ans heureuse et ça s'arrête ici". Mais je ne peux pas et je le sais, je suis menottée à la vie... Condamnée à vivre cette vie dont je ne veux pas!!!

Geneviève



Laurent48

  • Invité
Re : L'histoire de mon interminable cauchemar
« Réponse #7 le: 19 mars 2013 à 14:51:59 »
Geneviève,

C'est curieux comme nous vivons à peu de choses près la même chose. Moi aussi, à peine mon cerveau se réveille t-il aprés la nuit qu'une angoisse violente me saisit les tripes! L'angoisse de reprendre chaque matin conscience de son absence, de ma solitude extrême, de ce tournant qu'à pris notre, enfin surtout ma vie. Je lis ici que beaucoup de conjoint esseulés ont des enfants: quelle chance! Comme j'aimerais avoir un bout de choux à la maison qui me rappelerait Judi. Nous serions une famille diminuée certes mais une famille tout de même. Moi, il ne me reste que notre petite chienne adorée et notre vieux chat de douze ans... Je n'ai aucune famille et quasiment aucun ami ici, dans ce village isolé. Je deviens carrément fou et je passe mon temps à pleurer, à cause de cette fichue maladie pulmonaire qui me l'a enlevé alors qu'il venait de vaincre son cancer, de ma solitude, inimaginable il y a encore un mois, de ma peur de l'avenir, de tous nos beaux projets morts dans l'oeuf (mariage, adoption), de cette souffrance atroce qui m'empêche de me sentir vivant... Excuses moi de te parler autant de moi, mais c'est par le partage que l'on avance, enfin en partie. Enfin,  je crois...
Je pense bien à toi,
Laurent

Caroline3

  • Invité
Re : L'histoire de mon interminable cauchemar
« Réponse #8 le: 19 mars 2013 à 18:33:07 »
Bonjour Geneviève,

Moi aussi, je suis très touchée par ton histoire. Tu es si jeune, tes enfants aussi. Bien sûr, ils ont besoin de toi, de leur entourage... Mais il y a toi aussi.

Mon mari est décédé quand ma fille avait 7 ans. Je lui ai fait voir très rapidement un spécialiste du deuil pour les enfants (à Québec), Josée Masson. À Montréal, il y a la Maison Monbourquette. Mais je sais que tu en es un peu éloignée. Est-ce que tu aurais ce service dans ta ville ou pas trop loin?

J,ai heureusement eu du soutien pour Laure, mais pas pour moi, il a fallu qu'après deux ans de courses folles, jarrête. Je me suis dit que j'avais droit à un an de repos, ce qui m'a aidé.

Mon enfant a pu rencontrer des groupes d'enfants qui vivaient la même chose qu'elle. En voyant qu'elle n,est pas seule au monde elle est devenue plus forte - parce que même à son école, les enfants ne croyaient pas que son papa pouvait être mort! Elle voudrait son papa vivant, mais elle s'est créée un monde fort, qui lui fait voir son papa comme un héros (et c'est une chance pour elle, enfin, si on peut parler de chance, bien sûr).

Pour toi... je sais bien que chacun tente de faire comme il le peut, dans sa démarche. Entouré ou seul. J'ai donc une question: as-tu un réseau "tissé serré" de personnes qui t'entourent, qui ne font que t'écouter sans te donner des "mosus" de conseils qui ne valent rien?

Un autre vidéo qui aide terriblement, que j'ai visionné 5 fois (avec des amis aussi): http://www.inrees.com/videos/190/

Ça fait du bien de comprendre, même si évidemment,

(je me souviens quand c'est arrivé, j'ai pensé à cette maman, avec de si jeunes enfants, sachant toutes les démarches que tu allais vivre... Courage! Et viens nous écrire, ou écris-moi, même si je suis loin, je pourrais être "avec toi")

Caroline

Yohann

  • Invité
Re : L'histoire de mon interminable cauchemar
« Réponse #9 le: 19 mars 2013 à 18:41:18 »

Caroline,


Je crois que Geneviève n'est pas si loin de toi !

Si j'ai bien compris, elle est aussi du Québec !  :)


 :-*

Yohann


Caroline3

  • Invité
Re : L'histoire de mon interminable cauchemar
« Réponse #10 le: 19 mars 2013 à 19:34:01 »
Oui, Yohann, je ne nomme pas sa ville, mais quand le décès de son mari est arrivé, nous en avons entendu parler partout au Québec. On a été très touchés.

Mais moi je suis dans la ville de Québec. Elle est un peu éloignée.

Bisous Yohann,

Caro xx

Yohann

  • Invité
Re : L'histoire de mon interminable cauchemar
« Réponse #11 le: 19 mars 2013 à 19:58:44 »

Geneviève,

Non, tu n'es pas égoïste à souffrir.
Chaque pas compte et il faut avancer doucement.

En ce moment, que toutes les souffrances affluent en même temps est hélas bien normal.
Et pourtant et aussi absurde que ça puisse paraître, ces souffrances un jour s'apaiseront.

Alors, cette vie à laquelle tu es "condamnée", elle reprendra un jour un sens, celui que tu choisiras.
Un long chemin difficile, et pourtant, il abouti !


 :-*

Yohann


germinou

  • Invité
Re : L'histoire de mon interminable cauchemar
« Réponse #12 le: 19 mars 2013 à 21:25:26 »
Oh Yohann...

Le Québec est un très grand territoire tu sais..!
Juste entre moi et Caro, il y a 21/2 à 3 heures de voitures environ!

Geneviève
Je te découvre à l'instant...
Je suis Sylvie (Germinou) région de St-hyacinthe (anciennement de Lanaudière)
Je t'offre mes sincères sympathies...
Disont que je suis ici pour compatir de tout coeur avec toi (avec tous), puisque mon deuil n'a rien à voir avec le vôtre!!
Moi c'est mes parents que j'ai perdu.. :(... beaucoup plus "normal"... et dans l'ordre des choses!

Quoi qu'il en soit, je veux juste te dire que je suis là moi aussi... pour te lires, acceuillir tes larmes, tes cris.. te comprendres.. ou juste être là, pour toi, pour tous et avec tous les autres... :)

Alors "Malheureusement" bienvenue parmi nous Geneviève!

amitiée Sylvie :-* :-*

Antje

  • Invité
Re : L'histoire de mon interminable cauchemar
« Réponse #13 le: 20 mars 2013 à 11:27:10 »
Bonjour Geneviève, bonjour Laurent, et tous les autres,

Oh oui, comme ils sont éprouvants ces matins, à l'heure du réveil, surtout au début du deuil...
Pour moi aussi, au début, c'était le pire moment de la journée, il a fallu de longues semaines pour que je me sente un peu moins accablée, mais le moment du réveil reste encore un moment critique.

Mon amour a perdu la vie dans un accident de voiture, un matin en allant à son travail... Les derniers moments que j'ai passés avec lui, c'était donc à l'heure du réveil, il s'est levé avant moi, et m'a embrassée en me disant "à ce soir"... Alors chaque matin, je me repasse le film dans ma tête.

Chaque matin, retrouver cette réalité terrible.
Se demander comment on va réussir à aller au bout de cette nouvelle journée qui nous semble insurmontable.
Penser "non, c'est trop dur, cette fois je n'y arriverai pas".

Et puis chaque soir, s'apercevoir que, si, on y est quand même arrivé. Pas sans mal, certes.
Alors l'angoisse du matin s'allège un peu. Oh, elle ne disparaît pas, elle est encore là, et certains matins sont plus durs que d'autres. Mais c'est plus supportable, moins intolérable.

Je pense fort à vous, tenez bon...