Elle est partie brutalement, il y a tout juste deux mois. Saloperie de cancer ! Et depuis je suis très très triste, comme abruti de chagrin. Parfois en colère, contre elle, de quel droit elle s'est dérobée comme ça ?Je l'aimais, je l'aime toujours, c'était, c'est l'amour de ma vie (48 ans ensemble tout de même !), mais j'espère ne choquer personne, j'espère surtout pouvoir être lu sans jugement, je ne veux ni l'idéaliser, ni idéaliser notre relation. Elle avait ses limites, moi les miennes. Et si le quotidien était facile, même harmonieux et tendre, la parole ne circulait pas toujours facilement, nous ne nous comprenions pas toujours très bien. Nos horizons, nos aspirations différaient, ce qui n'est pas grave, mais il était devenu de plus en plus difficile de partager l'intime du cœur.... Ce manque de communication sur l'essentiel m'avait à l'occasion poussé vers d'autres relations, et elle en avait terriblement souffert. Nous nous entendions très bien sur le quotidien, les sorties, les voyages, les enfants, etc... même (à peu près... car je pourrais développer, mais pas envie ce soir) au lit, mais sur ce que je nomme l'essentiel c'est à dire les vibrations de l'âme, du cœur, les ressentis, et je lâche le grand mot "la spiritualité", c'était le silence. Douloureux, très douloureux même, et sans doute des deux côtés. Alors je vous révèle tout: depuis six ans j'ai une amie, j'insiste, une amie, pas une amante ! Intime, très intime, puisque nous nous disons en grande con fiance tout, tout ce qui nous anime, nous rend heureux ou chagrins. Mais nous avons pris la décision, ensemble, de ne pas franchir la barrière du lit partagé. C'est d'ailleurs plus facile pour partager le reste.... Elle (mon épouse décédée) le savait, elle en a énormément souffert, mais nous n'arrivions pas là encore à en parler, du moins sereinement. Il m'arrive de penser que c'est peut-être même ce qui en la rongeant a déclenché son cancer
? Voilà, je n'ai pas envie d'en écrire plus ce soir, j'espère des réactions pas trop incompréhensives. Merci d'avance à celles et ceux qui auront la patience de me lire.