Bonjour Christine,
Depuis ton message sur tes sensations le matin de Noël, à la messe, je me retiens de te questionner, par crainte de te choquer, mais tu vois, je me lance quand même.
J'ai été croyante. Croyante active dans ma jeunesse. Croyante passive dans le tourbillon de ma vie ensuite.
Je crois ... que je ne crois plus depuis la diparition de Pierre.
Non, je ne dis pas que Dieu est responsable, je dis que s'il y avait un Dieu, bon et juste, pourquoi...
??
Je dis que je ne crois plus en Lui, mais je continue à mettre une majuscule à son nom, je continue à imaginer mon Pierre dans un monde meilleur et, dans mes instants de colère, pardonnes moi, mais ma colère se tourne vers Lui et je blasphème, le provoque et lui dit des choses très désagréables, je l'avoue.
Je suis protestante de bâptème et avait un pasteur formidable. En province depuis 10 ans, après la mort de Pierre, j'ai cherché un peu de réconfort au temple, mais le pasteur d'ici n'a pas trouvé les mots. Et peu à peu, ma foi s'est étiolée.
Il y a 2 ans, j'ai retrouvé la trace de mon ancien pasteur, l'ai contacté, et lui ai dit que j'aimerais renouer avec lui. Il m'a promis de m'appeler et de venir me voir. J'attends encore. Non je n'attends plus, pourtant, j'aurais vraiment eu besoin de lui.
Ma grande question, très indiscrète et donc choquante, comment peux tu avoir gardé cette foi chevillée au corps après l'épreuve que tu viens de vivre?
Comme toi, je n'ai pas pu avoir d'enfant. La médecine n'a été d'aucun secours et j'en ai versé des larmes. La foi m'a aidée, pendant cette période si difficile. Et cette épreuve je l'ai passé avec et surtout avec l'aide de mon mari. Maintenant, seule, comment croire à un Amour divin qui nous protège et nous apporte secours ?
Pardonnes moi, et ne réponds pas si je suis maladroite, ne te mets surtout pas en colère, je ne veux blesser personne.
Mais cette foi semble tellement te soutenir, même si elle n'empêche pas le désespoir.
PiMa