Bonjour à vous,

J’ai écrit aujourd’hui à tous mes amis proches et à ma famille, un long courrier que je leur ai adressé par mail, pour leur expliquer mon ressenti 6 mois après la mort de Fabrice. Je leur ai indiqué le manque, la folie du chagrin, le ressenti de toutes les premières fois, la douleur psychique, physique, la souffrance endurée, mais aussi mes efforts pour m’en sortir, pour m’occuper de mes filles, les projets que j’essaye de mettre en place.

Bref, une longue lettre pour qu’ils essayent de comprendre mon désarroi, mon désespoir. Je leur ai tout expliqué, en laissant de côté ma pudeur et ma fierté, je leur ai demandé leur aide, de continuer à m’adresser des mails, à m’appeler. Je leur ai dit que je n’étais pas si forte qu’ils le pensent.

J’ai déjà eu deux retours : ils ne comprennent pas. Ils me disent : tu nous inquiètes, que se passe t-il, on pensait que tu allais mieux, tu sais on n’ose pas forcément t’appeler, mais toi appelles quand ça ne va pas, etc….

Ai-je eu tort ?  Est-ce que je les dérange dans leur vie qui continue ? Est-ce que je leur fais peur ? Est-ce si difficile d’essayer de faire comprendre à ses proches ce que l’on ressent, voire impossible ?

Voilà mes questions d’aujourd’hui. Je regrette mon geste, j’aurais dû leur laisser croire qu’effectivement j’allais mieux et que j’étais forte, ça doit les rassurer.

Nathalie

Bonjour Nathalie,

Que nenni. Tu as trés bien fait d'adresser ce courrier à toute ta famille et tes amis. Il faut bien qu'ils se rendent compte dans quelle souffrance tu es depuis le décès de Fabrice. Les faires semblants ne peuvent plus rien apporter. To coeur n'en peut plus. Tu es arrivée au bout de ce chemin que l'on parvient à faire seul. Maintenant il te faut de l'aide, que ce soit un peu plus physique que les liens entretenus sur ce forum. Ces fils nous font du bien, ils nous permettent d'évacuer le trop plein, mais le manque d'affection, ne peut passer que par les membres proches, et peut être encore plus par les amis.
Il t'as fallu beaucoup de courage pour te mettre à nue. Je ne te souhaite qu'une seule chose, c'est d'avoir été entendue.
Une seule personne et cela sera bien, deux et cela sera merveilleux. Enfin ne plus faire comme ci tout allait bien, si on était déjà passé à une autre étape. Mais non et cent fois non. Nous sommes en plein dedans et nous avons besoin d'une bouée de sauvetage, d'une couverture de survie, d'un mot d'affection.
Il est un fait que tu les as quelque peu dérangé dans leurs certitudes. Nathalie s'en est finalement bien tirée, et nous n'avons pas fait grand chose pour l'aider. Ouf!!!.Je les entands. Maintenant que tu les appelles au secours, ils se retrouvent pris de court, et leur manque de responsabilité leur saute en pleine figure. C'est à ce moment là, que tu vas retrouvé les purs, et le dur noyau de l'entourage. Tant que tu as fait semblant d'aller bien, tout leur convenait. Eh bien non. Ils vont devoir manisfester leur soutien, d'une manière ou d'une autre, et tu pourras faire le tri de tes relations.
Le livre que j'ai adressé à mes amis Provençaux, à enfin eu un écho hier, sous forme d'un mail, et j'ai retrouvé une amie qui a été trés perturbé par le décès de Claudine. Je m'en suis rendu compte aux fautes d'orthographe qu'elle a fait. Jamais depuis que nous nous connaissons ses messages n'avaient une faute. Je vais l'appeler, car elle n'a pas compris le sens exact de l'envoi du livre. Pour moi, c'était aussi un appel au secours. Il a été entendu, maintenant à moi de le canaliser et le faire fructifier, et je crois que je vais en même temps aider cette amie, car sans être endeuillée, elle souffre énormèment dans sa vie.
Courage Nathalie. Ton geste sera utile, sois en convaincue.
Toutes mes pensées positives.
Marcel.
Aujourd'hui 4 mois que Claudine m'a quitté et 17 semaines que je n'ai plus son corps à toucher à embrasser, qu'on a fermé son cercueil. Je suis triste et elle me manque terriblement. Je viens de lui faire un petit mot pour le lui dire. J'espère qu'elle voit ce que je lui écrit. Je me mets à nu.

Bonjour Quenouille,

Non, tu n’as pu eu tort de leur dire où tu en étais.

Les amis même les plus proches, ne savent pas forcément où nous en
sommes dans notre cheminement, car nous essayons toujours de
montrer que nous tenons le choc, alors que ce n’est pas vrai.

Dans notre fort intérieur nous sommes détruits et nous avons besoin
d’être soutenu en permanence et non de temps en temps.

Il y en a certainement quelques un de tes amis qui se remettront en question
et qui feront un geste vers toi.

Je te dis « chapeau bas » pour le geste que tu as fais car il faut un certain
courage de s’ouvrir aux autres.

Amicalement

Florence

Bonsoir Quenouille,

Je pense comme les autres, tu as bien fait!
Moi aussi je viens de crier au secours, depuis ma maman est venue m'aider, et mes amies sont  plus présentes.
Même si je suis veuve depuis 3 ans, le chaos spirituel ne prévient pas.
Si une amie, ou une personne de ta famille demanderait de l'aide, tu serais là pour elle.
Aujourd'hui c'est toi qui a besoin, demain ce sera quelqu'un d'autre et tu feras pareil, tu l'aideras

Je t'embrasse,
Caroline

Bonsoir Nathalie,

Par pitié ne te culpabilise pas. C'est toi qui souffre. Tu n'as pas a faire semblant d'être forte, d'aller bien.
Comment être fort ou aller bien après ce que nous vivons

Ce n'est pas a toi de comprendre tes proches mais bien le contraire.
C'est à eux d'être proche de nous et d'essayer au moins de nous écouter.
Car nous comprendre vraiment je ne pense que personne ne le peut vraiment sauf ceux qui vivent ou ont vécu la mort d'un proche.

Arrête de t'inquiéter pour eux...c'est à eux de s'inquiéter pour toi.

Désolée si mes paroles peuvent paraître dur...mais non de dieu c'est nous qui souffront atrocement.

J'espère de tout mon cœur qu'ils te comprendront un jour un petit peu...et que tu trouveras un peu d'apaisement.

Et surtout ne te culpabilise pas de leur avoir écrit ...tu as ouvert ton cœur.

Je tembrasse très très tendrement et t'envoie toute ma force.
Alexandra

Je m'aperçois que je n'ai pas eu tort. La plupart de mes amis m'ont téléphoné ou écrit pour me dire leur soutien, leur émotion à la lecture de ma lettre, se sont déplacés hier soir à la maison, me disant qu'ils ne se rendaient absolument pas compte de l'ampleur de ma détresse, et qu'ils allaient être encore plus présents maintenant.

C'est si bon d'avoir des amis, des très proches, même si ça n'enlève pas le douleur. On se sent moins seule.

Bon week-end à vous tous. Ma fille rentre demain, ce sera un week-end joyeux à l'écouter parler des vendanges et du vin.

Nathalie

bonjour nathalie,

ton post m a beaucoup aidée et encouragée.J ai enfin trouvé la force de dire à une amie combien j avais mal.J avais peur qu elle me rejette encore comme elle l a deja fait, mais finalement elle a bien réagit et promis d etre plus présente.Reste à savoir si elle tiendra cette promesse, mais ça fait quand même du bien de se sentir entendue.
Je me suis endormie hier épuisée de larmes, c etait dur de sortir tout ça, mais je me sent un peu soulagée maintenant.

Merci pour ton exemple

biz

tiobob