Comme toi, je me sens comme une vieillarde et je trouve que le temps passant il creuse encore plus le fossé entre la vie "normale" et la notre... pas vraiment arrêtée mais comme suspendue ou figée... le temps passe et nous avançons aussi parfois à l'insu de notre plein gré, parfois poussé(e) par les événements ou une force jusque-là méconnue... mais plus comme avant, comme estropié(e)s d'une partie de nous et avec cette immense fatigue physique mais surtout morale qui nous prive d'une partie de nos capacités physiques et intellectuelles (parfois je ne me reconnais plus, en plus du sentiment que ma façon de voir le monde a changé je ne me trouve vraiment pas à la hauteur de mes capacités d'avant, je marche comme une personne âgée, je me noie dans un verre d'eau et n'arrive pas à prendre une décision même sans conséquences, j'oublie des choses...)
Mais pour en avoir discuté avec ma psychologue j'apprends à me dire que c'est normal, que le deuil nous éprouve dans toutes les dimensions de notre être, que le temps (mais beaucoup de temps) lissera les choses et qu'entre temps il faut apprendre à faire à la mesure de nos possibilités : un petit pas après l'autre et tant pis pour ceux qui nous abandonnent en chemin. Moi aussi je me sens seule et je m'isole (sans le vouloir vraiment) mais à tout prendre je préfère être seule que mal accompagnée. Et puis j'essaye de me nourrir de ce que la vie met sur mon chemin, débarrassée du tourbillon d'une vie sociale active, les belles rencontres et les échanges sincères et spontanés prennent une nouvelle dimension même s'ils sont rares et fugaces.
Lire ou écrire ici c'est aussi échanger, partager, construire et se prouver à nous tous que nous ne sommes pas seuls.
Affectueuses pensées.