Bonjours AnA. Tu deuil est encore très réçent, c'est normal que tu èprouve ce que tu èprouve. Les premiers mois sont les plus durs si ma mémoire ne me trahit pas, ce qu'elle ne fait jamais hélas. On apprends, aussi insoutenable que ce soit sur le moment, à vivre sans l'Autre, à exècuter les gestes du quotidien, de la vie, jour après jour, vivre avec cette absence omniprésente si on peux dire
on réalise, aussi difficile que ce soit, qu'il ne sera plus jamais là physiquement, que nous devrons continuer à vivre avec cette absence tout le reste de notre vie.
J'ai moi-même perdu mon compagnon le 2 mai 2015. Je ne connais que trop la terrible phase par laquelle tu passe et crois-moi, je suis du fond du cœur avec toi
des personnes extérieures peuvent rarement comprendre ce que nous traversons, elles ne peuvent que le préssentir, et encore pas toutes. Ici tout le monde sais exactement ce que tu ressens, et personne ne minimisera la profondeur de ta douleur. Tu peux nous parler autant que tu peux en èprouver le besoin.
Tu as vécu une très belle histoire d'amour avec ton homme, comme beaucoup de monde rêverait d'en vivre une sans jamais l'atteindre. Que cette magnifique histoire se soit brisée brutalement est d'autant plus douloureux, ça aussi je le sais. Mais je sais aussi qu'avec le temps-ça ne se fait pas du jour au lendemain, il ne servirait à rien de brûler les étapes-on èprouve, insensiblement puis de plus en plus, davantage de reconnaissance d'avoir pus vivre un amour fusionnel-mon ami et moi l'étions également
-d'avoir eu cette chance, ce privilège, que de souffrance. Petit à petit les pires souvenirs laisse de la place (je ne dis pas "laissent la place" parce-qu'évidemment les mauvais peuvent toujours ressurgir, mais de moins en moins souvent) aux plus beaux, et ces moments heureux partagés illuminent notre quotidien et nous apporte plus de force que de douleur.
Je comprends aussi que tu culpabilise lorsqu'il t'arrive de sourire ou de rire. Ca m'est arrivé au début, mais j'ai vite compris que cette culpabilité, ou plutôt culpabilisation, n'avait pas lieu d'être. Je sais que Pierre, mon compagnon, aurait voulu-veux, je pense, puisque je suis croyante à ma manière, sans me réclamer d'aucune religion-que je continue ma vie, et le mieux possible. Quand je souris, que je ris ou/et que je profite des petits plaisirs de la vie, passe un moment agréable, je suis heureuse de pouvoir y arriver, et que c'est l'une des plus belles manières d'honorer sa mémoire adorée. Oui, un adoucissement est possible.
J'espère que tu pourras voire les choses sous cet angle dans pas trop longtemps