Avec la merditude, j'ai l'impression d'avoir fait le tour de ce que j'avais à voir dans la vie, mais il me reste un entourage et une famille et je ne dois pas l'oublier.
Ce monde me fatigue, il ne convient pas mais on ne peut rien faire pour le changer. Les gens m'intéressent peu (avant j'aimais bien discuter), ils racontent trop souvent leur quotidien pas plus intéressant que le mien (alors pourquoi en parler ?). Moi, maintenant, j'aime bien échanger pour apprendre quelque chose, avoir une information, un pointde vue, mais ne pas parler pour parler.
Moi aussi je me fatigue et je ne me conviens pas. Je ne suis pas au-dessus de la masse.
Je manque d'énergie, je suis trop cassé, j'ai le cerveau en vrac et je n'arrive pas toujours à faire ce que je souhaite. Je suis devenu nul dans beaucoup de domaines.
Parfois, j'ai hâte que tout se termine, non pas par désespoir, mais simplement pour pouvoir me reposer définitivement et pour ne plus à avoir à soutenir la merditude.
La merditude, c'est à dire le quotidien : les applications informatiques, le boulot, les interdits, les bobos bien-pensants, les radars automatiques, la façon dont on nous dirige sans nous demander notre avis même pour la moindre petite chose (des travaux devant chez soi), tout cela me gonfle profondément.
Marre d'être un pion qui flotte sur l'océan de la merditude dont les courants sont dirigés par les puissants. Si encore ils étaient compétents, lucides et proches du peuples, mais c'est loin d'être le cas. Argent, économie, rentabilité... Qu'est ce qu'ils peuvent emmerder le monde, les puissants, avec leur logique matérialiste !
La merditude, je pense qu'elle pousse les gens à être individualistes et à avoir des idées arrêtées sur tout. On devient un bobo dogmatique (ou à l'inverse un facho dogmatique mais c'est pareil), on s'enfonce dans les loisirs, dans la technologie en passant son temps devant l'ordinateur et le smartphone, on se lobotomise, ou encore on s'enfonce dans ses vices (alcool, drogue, jeux, sexe etc) histoire de vivre quelque chose. On se détache alors complètement de ce qui est humain, de ce qui est réel ou spirituel.
Ma femme me faisait penser qu'il y avait tout de même des gens vraiment au-dessus de la merditude, mais elle est morte.
Il ne faut pas vivre complètement dans le passé et autour de moi, il y a encore quelques personnes au-dessus de la merditude, Il ne faut pas idéaliser ce qui n'existe plus et ceux qui n'existent plus (dans le monde réel) et être aveugle sur ce qui vit encore (ceux qui vivent encore).
Mais c'est tout de même difficile de faire abstraction du passé, il faut faire un effort pour regarder ce que l'on a et pas toujours ce qu'on a perdu.
Ce n'est pas anodin ce qu'on a vécu et ce n'est pas rien la manière dont ça s'est passé pour certain(e)s d'entre nous, c'est une blessure évidemment indélébile. On a beau ramer, faire des choses ; ce qui s'est passé, le drame et avant, revient toujours et encore.
Alors continuer, oui continuer, mais c'est si fatiguant lorsqu'on patauge dans la merditude.
Je crois que c'est cela l'avantage des personnes ayant vécu un drame qui ont des ressources matérielles ou spirituelles suffisantes comme je l'expliquais : ils peuvent s'extraire de la merditude et de sa corrosion pour de vrai.
C'est la solution comme tu disais Alexandra, mais encore faut-il pouvoir le faire !
Comme toi Titi62, je poursuis ma route, mais elle est fatigante...
à l'usure !