Amis virtuels, mais soutiens bien réels,
Je ne me suis pas connecté depuis hier soir, trop de larmes pour vous lire et vous écrire, mais je savais que vous étiez là, merci pour vos pensées et vos messages.
Le nuit dernière a été quasiment blanche, avec ce Rdv chez le notaire et ces 6 mois qui arrivaient, et ces larmes....
Dès mon réveil comateux, et toute la journée, j'ai revécu quasiment minute par minute ma journée du 18/07/12. Je savais que je me faisais mal pour rien, mais impossible d'y échapper. Je m'étais levé sans bruit, pour ne pas la réveiller, elle était à 80%, c'était un mercredi, et nos filles étaient en vacances, elle s'accordait une grasse mat.
Toute la journée, j'ai pensé à sa dernière journée tranquille, son déjeuner avec ses copines, momentanément libérée de leurs enfants aussi. À son départ à son cours de relax. Vers 18h30, j'ai pensé aux nombreux coups de fils de ce numéro inconnu qui ne laissait pas de message et que je ne voulais pas rappeler. Je me méfiais de ce n° inconnu alors qu'on m'appelait pour me dire que ma femme était en train de mourir!!
J'ai ensuite repensé à mon arrivée affolé à son cours, le camion du SAMU, l'ambulance, les pompiers, l'attroupement, les quelques têtes que je connais qui me regardent en pleurant. Les mots des médecins urgentistes (on fait tout ce qui est possible), le transfert vers les urgences, le médecin qui me dit on tente une dernière intervention mais..., puis qui me rappelle une heure après, alors que j'étais en train de fumer clope sur clope dehors, pour me dire : remontez tout de suite. Arrivée à l'étage 22h45 : asseyez vous la, vous voulez un verre d'eau, nous n'avons rien pu faire, vous voulez passer un peu de temps avec elle? Attendez je ne comprends pas, elle n'a que 38ans, elle a 2 filles, ce n'est pas possible.....
Je n'ai pas voulu vivre ma soirée seul. J'ai de la chance d'être entouré, je vous l'ai déjà écrit. Ce soir, mes amis sont venus à partir de 18h30 pour boire l'apéro à la maison. On a beaucoup parlé de ma femme ensemble, on s'est rappelé des souvenirs heureux, d'autres tristes, en riant et pleurant, ça fait du bien. La neige ne leur a pas permis de rester avec moi jusqu'à l'heure fatidique de 22h45. Pour ne pas être seul à ce moment là, j'ai appelé l'amie dont je vous ai déjà parlé. 3h30 avec elle au téléphone plus tard, me voici avec vous...
Cette journée a été difficile, sans parler du notaire, car chargée de souvenirs douloureux. Je pouvais choisir de la passer seul, seul avec ces souvenirs. J'ai choisi de la partager avec ceux qui me sont chers. Nous avons partagé ces souvenirs, et finalement cette soirée aura été parfois triste, mais souvent chaleureuse...
Douce nuit les amis.
Fathio