Mes journées sont actives et pourtant, je suis « scotchée » à la maison.
Mes deux parents, invalides (82 et 84 ans) vivent avec moi. Pas d’Alzheimer mais Parkinson et vieillesse.
Ils ont sans cesse besoin de quelque chose, se disputent comme des enfants, ne comprennent pas ce que dit l’autre… J’ai appris à parler très fort et hors de chez moi, tout le monde me dit : « Mais pourquoi tu cris comme cela ! ».
Ils redeviennent des enfants, et il faut les surveiller. Ils paniquent dès que je m’éloigne. Chutes, urgences de l’hôpital, examens en tous genres, prises de sang, infirmières et les petits funs, coiffeur à domicile, manucure, pédicure… Je ne parle pas des réveils la nuit pour quelques « impondérables » qu’ils ne gèrent plus, ou des cauchemars. J’ai d’ailleurs un « Babyphone » entre leur chambre et la mienne. D’où mon impossibilité de prendre des somnifères.
Tout cela c’est aussi beaucoup beaucoup d’amour, réciproque.
Ils ont été des parents merveilleux et j’ai la chance de les avoir encore. Je suis souvent triste de les voir redevenir des enfants, mes enfants, ils s’en remettre totalement à moi, ne plus pouvoir faire de projet que celui de vivre encore une journée, une semaine, un mois, une année…
Ils n’ont pas la même notion du temps que nous, que moi. Tout est urgent, mais ils prennent leur temps pour tout.
« Pourquoi, tu pleures ? Cà va faire deux ans maintenant ! »
Vous aurez compris. Cette solitude qui vous pèse tant… parfois, j’en rêve.
Pouvoir rester au lit la journée entière un froid dimanche d’hiver. Pouvoir partir me promener sans savoir où et quand je vais rentrer. Pouvoir me coucher sans dîner ou déjeuner d’un yaourt à 16 :00. Me réfugier chez des amis…
Simplement pour vous dire que le mal-être ne vient pas forcément de la solitude, il est intérieur que nous soyons sur une ile déserte ou au milieu de la foule, nous sommes seuls et le silence ou le bruit n’y change rien.
Marina