Bonjour Sofi,

Merci de votre gentillesse à tous.
Au fond de mon lit, vous m'avez beaucoup manqué et plus tard, lorsque j'ai pris connaissance de vos messages cela m'a énormement peinée. Encore et toujours autant de chagrin, de douleur et de désespoir.

Ah vraiment, comme j'aimerai avoir des pouvoirs surnaturels pour rayer la douleur définitivement du vocabulaire!

C'est vrai, aujourd'hui je vais bien, les larmes sont là encore, mais plus les grosses crises.
Je sais que rien n'est gagné, mais j'ai fait un grand pas en avant.
Et ce grand pas en avant, c'est d'être sûre qu'il est là.
Quelques lectures et ce moment de stress dû à la maladie, où la tête tente de fonctionner malgré le coton qui lui écrase le cerveau et le corps qui ne réagit plus, mais la sensation de ne pas me battre seule.
Ma soeur qui s'est occupée de moi, m'a dit : je n'ai cessé de lui dire : Pierrot, tu veille sur elle, hein? Tu vas la sortir de là.

C'est vraiment étrange mais mon ressenti est différent aujourd'hui.
Longtemps, je l'ai senti à coté de moi, avec la peur atroce qu'il disparaisse un jour, en m'abandonnant une seconde fois. J'ai d'ailleurs ressenti à un moment ce nouveau départ et l'ai supplié à genoux de rester encore.
Et puis ensuite, le sentiment qu'il avait intégré mon propre corps : penser à deux, voir à deux, presque "distcuter" silencieusement dans ma tête pour prendre des décisions.
A présent, la certitude qu'il ne me laissera jamais, que je ne serais jamais seule.

19 mois dans 2 jours, le 22 qu'il a cessé de respirer.

Dans une de mes lectures j'ai trouvé une image assez jolie et pleine d'espoir : La vie sur cette terre pourrait s'assimiler à la construction du futur papillon encore enfermé dans son cocon. Il se forme, grandit, apprend, se developpe et un jour, éclate le cocon pour prendre son envol dans la vraie vie. Notre passage sur terre serait la période "cocon", un carcan, ou une protection que l'on abandonne lorsqu'on est prêt pour prendre son véritable envol.
Y croire ou ne pas y croire? A chacun de voir. Cela implique une vie après la mort. Et pose encore bien des questions...

Mais lorsqu'on a besoin d'espoir, pourquoi pas.

Je vous embrasse tous en ce lundi plutôt gris.
Je vous envoie la douceur que j'ai dans le coeur en ce moment, la force qui m'anime, et l'espoir en l'avenir.

 

Marina