Claire,
On ne sait pas vraiment ce qui s'est passé, ce qui finalement ne change pas grand chose...
C'était un mercredi. Ma femme était à 80% pour s'occuper de nos filles le mercredi. Comme c'était en juillet, et que les filles étaient en vacances chez mes parents, elle en profitait pour s'occuper d'elle
Ce matin là, je pars au boulot, elle est encore au lit pour une grasse mat. Bisou, à ce soir chérie, passe une bonne journée. Je ne me souviens pas lui avoir dit je t'aime... Putain de routine.
Le midi, déjeuner avec des amies à elle, entre filles comme elles adoraient faire de temps en temps, surtout sans les enfants.... Elles ont passé une bonne partie de l'après midi ensemble, et elles m'ont toutes dit qu'elle allait très bien. J'ai des photos de cet après midi là, des photos où elle est heureuse, elle rigole avec ses copines, ses dernières photos qui me font un mal de chien quand je les regarde, mais aussi du bien de voir que ses derniers instants ont été legers...
En fin d'après midi, elle part comme d'hab à son cours de relaxation, et là, en plein cours, elle est tombée subitement, son coeur s'est arrété... Massage cardiaque du SAMU, réanimation aux urgences, rien n'y a fait. Je suis arrivé pendant la réanimation du SAMU. J'ai été pris dans un tourbillon, j'ai vu les medecins lui faire le massage cardiaque, des gens m'expliquer qu'ils faisaient tout ce qu'ils pouvaient, le transfert aux urgences, le premier bilan pas brillant du médecin urgentiste, puis après quelques heures, la nouvelle, brutale : "c'est terminé, on a rien pu faire, vous voulez passer un peu de temps avec elle monsieur..."
Pendant ces quelques heures, il y a un fond d'espoir, mais au fond de moi, je savais que c'était terminé. La nouvelle, le constat brutal, froid et médical reste tout de même insupportable. Et la question : mais qu'est ce que je vais dire aux filles? 4 et 8 ans, et plus de maman!
Elle n'a pas souffert, nous n'aurons pas eu à vivre de moments douloureux dans la maladie, comme je peux lire pour d'autres ici, mais c'est très brutal, soudain... Je suis resté désemparé, sans larme, incompréhension totale...
Je me raccroche à mes derniers souvenirs d'elle : en pleine forme, et heureuse. Comme toujours, elle souriait toujours. Elle était si belle...
Je me raccroche aussi à l'idée que c'est également ce souvenir d'elle qu'auront mes filles.
Du mal à écrire, la vue brouillée de larmes...
Fathio