Merci Quiguan, je me doute que ce que je vis beaucoup d'autres l'ont vécu et c'est rassurant je trouve de trouver de la "normalité" dans ce qui rend notre vie si anormale.

c'est le but de table des matières  ...

Hier soir j'ai craqué. Je m'en veux. Rien de méchant à l'origine, une petite bataille avec mon fils de 15 ans qui rentre en retard et la ramène bien sûr. Et ma réaction a été totalement disproportionnée, j'ai sentie une grosse angoisse parce qu'évidemment avoir encore 2 ado (le dernier a tout juste 11 ans) à amener à l'âge adulte toute seule, alors que nous étions si soudés sur le plan éducatif, ça me semble insurmontable.Prendre les décisions toute seule, devoir faire appliquer les règles toute seule, discuter avec eux toute seule puis me rassurer aussi toute seule... quelle angoisse !
Heureusement mon plus jeune n'était pas là et bien sûr mes grands ont compris. Mon grand de 15 ans particulièrement je pense car il est adorable en plus mais je pense qu'il ne réalisait pas les angoisses et le combat qui était le mien (et j'espère sincèrement qu'il ne le réalise toujours pas vraiment, je ne pense pas et je veux que ça dure).
J'ai quand même réussi à me calmer et paradoxalement j'ai plutôt bien dormi, je pense que finalement ce craquage m'a fait du bien.
La journée avait été difficile parce que tout est plus difficile en ce moment, mais j'avais dû faire un trajet pour un enfant, boire un café avec des cousines, je me suis forcée à aller courir (en bord de mer je suis une veinarde) et l'aprem je me suis forcée à rejoindre une amie pour un tour des plages et une promenade. Je n'en avais pas envie mais j'ai pensé au Dr Fauré "je sais que c'est utile". Et ça m'a en effet fait beaucoup de bien. On a croisé des copains, bu un verre chez mes parents, bravé le couvre-feu. On est rentrées dans les rues désertes c'était très agréable.
A la fois je voudrais épargner mes enfants mais les pauvres ne sont pas épargnés et c'est la vie. Je réussis à maintenir et construire un quotidien gai et agréable pour eux mais voilà, les coulisses ne sont pas brillantes et ce n'est pas grave s'ils s'en rendent un peu compte; Ils sont dans cette galère avec moi les pauvres.
Ah, je n'ai pas pu pousser jusqu'au cimetière le matin, j'étais à deux pas. Mais je n'arrive pas encore à y aller seule, j'y vais tjrs avec un ou des enfants. J'ai l'impression que si j'y vais seule je vais m'effondrer totalement. ça viendra j'imagine.

Allez, je pars boire un café en ville dès ce matin parce que ça m'est utile et que j'y serai bien au final.

Bonne journée à toutes et tous,
Thérèse

Merci Meije,,
J'espère que tu vas vite te remettre de ce virus et oui surtout prendre le temps de reposer ton corps. Le deuil est une expérience physique très éprouvante, je n'aurais jamais imaginé cela (en fait je n'y avais jamais pensé je dois reconnaître).
Voilà, mes deux derniers ont l'âge de tes fils et il est vrai que l'avenir m'effraie, mon mari était un père très présent. Mais je compte sur la présence des 3 aînés et surtout sur leur exemple, sur l'effet de groupe pour tenir le cap, les caps que nous nous sommes toujours fixés en ce qui concerne leur éducation. Et sur notre entourage pour m'épauler si besoin. Mais leur vie sera très différente de celle de leurs aînés, forcément. Et je serai tout de même leur seul parent et cette solitude-là aussi est vertigineuse.
Je vais aller lire ton histoire masi je te remercie de me répondre.
Non les cafés ne sont pas ouverts mais on peut en acheter à emporter et habitant en bord de mer, les beaux endroits où l'on peut s'installer sont nombreux, ça aide.

Bon courage,

Thérèse

Merci Qiguan (pardon je crois que j'écorche ton nom/pseudo )
Je crois que je ne m'impose que des choses qui me font du bien au final, non pas pour "réussir mon deuil" mais pour me permettre d'aller le moins mal possible, pour mes enfants mais surtout pour moi. Et pour me reconstruire petit à petit car j'éprouve vraiment le besoin de beaucoup parler avec mes amis.
Mais bon je suis novice, je tâtonne

Mais vous avez raison j'ai cessé de culpabiliser d'avoir craqué devant les enfants, c'est la vie, la nôtre malheureusement. Merci.

Bonne journée à toutes et tous,
Thérèse

Bonjour Thérèse,

Cet égrènement des mois est un vrai calvaire.
Cela va faire bientôt 4 mois que ma moitié s’en est allée.
Et comme toi, j’appréhende beaucoup l’été qui arrive. Ce « premier » été…
Pour le moment, je n’organise rien, mais cela ne change pas des autres années puisqu’avec la maladie de Rozenn, nous ne pouvions prévoir quoi que ce soit plus d’un mois à l’avance maximum.
Je continue à naviguer à vue avec pour le moment le pont de l’ascension comme objectif. Je ne me projette pas après.
C’est déjà une bonne chose que tu organises les activités/vacances des enfants pour cet été.
Mon rythme de vie est calqué sur celui de mes enfants. Avec eux 24/24 à la maison pendant un mois, j’ai été très occupé et j’ai senti moins de douleur. Ils ont repris le chemin du collège/lycée ce matin et je me retrouve tout seul aujourd’hui. Les larmes ont fait leur réapparition.

Je n’ai pas vu (ou pas su voir) de signes pour le moment. Et pourtant j’ai cherché Rozenn dans la maison les 2 premiers mois, étant persuadé qu’elle allait revenir.

Je t’avais envoyé un message privé il y a quelques jours lorsque tu avais un passage plus difficile.
Mais je comprends que tu préfères le mode forum.

Il reviendra des jours meilleurs, nous le savons. En attendant, la douleur et le manque nous minent.
Prends soin de toi et de tes enfants.
Pascal

Merci à vous qui m'avez envoyé des MP, je serai heureuse d'échanger avec vous.
Vous me confirmerez que vous avez bien reçu mes réponses, car je ne les vois pas apparaître et ça m'étonne.

Thérèse

Bonsoir Thérèse,

j'en ai finit avec mon épisode COVID ça c'est fait  ! Immunisée pour quelques mois... Reprise du travail, du quotidien avec les enfants etc... Je suis un peu devant vous 10 Mois que je gère tout seule dans cette période bien compliquée et l'absence, le manque j'ai l'impression que c'est pire qu'au début.  C'est les montagnes russes, quelques jours d'accalmies, de répit et après pouf je plonge, les larmes reviennent ++ , le moindre état de fatigue , difficultés etc... et c'est la cata... c'est insupportable !

Je suis d'accord avec toi, le forum est parfois bien silencieux moi je vais prendre de la distance même si de temps en temps peut-être que je répondrais ou écrirais encore sur mon fil je ne sais pas... à voir.  Un groupe de parole j'ai pas trop envie en plus avec les mesures sanitaires c'est compliqué. J'ai une super psy qui à l'habitude d'accompagner les personnes en deuil alors mes séances me suffisent quand il y a un trop plein et que j'ai l'impression de sombrer dans le désespoir.  Je fais appel à la famille, aux amis pour prendre le relais avec les enfants et m'accorder des temps de solitude, de répit, pour souffler. Comme toi j'ai calé mes vacances d'été avec mes deux gars même  si je sais qu'à chaque fois c'est douloureux de se dire qu'il ne sera plus jamais avec nous ! Nos routes continuent coûte que coûte...

Bien à toi !