FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: Libellule le 03 janvier 2015 à 22:33:25
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Bonsoir,
Je me joins a vous, je ne sais pas trop pourquoi.... Par besoin de parler de mon histoire et de mon mari mais pas avec les gens que je connais probablement....
Voilà, j'ai 33 ans.... Avec mon mari nous étions mariés depuis 11 ans.... La vie n'avait pas voulu nous donner la chance de connaître une grossesse, mais elle nous avait offert encore bien mieux.... Deux merveilleuses adoptions, deux trésors, de véritable cadeaux!! Mon grand a aujourd'hui 8 ans 1/2, ma pitchoune va avoir 6 ans.
Nous vivions le parfait bonheur, nous étions un couple très uni, la vie entre nous était simple, paisible....
Il y a bientôt un an, je découvre que je suis enceinte.... On a du mal a y croire, mais tout se passe bien, le bonheur, un cadeau a nouveau....
Fin mars, mon mari passe un examen pour une douleur persistante a l'épaule.... Quelques heures plus tard notre médecin traitant nous demande de passer le voir. Il nous annonce que la douleur est due a une métastase.... Notre monde s'écroule...
Hospitalisé, il fait une panoplie d'examens et la, on nous annonce qu'il a un cancer au poumon avec très nombreuses métastases osseuses.... Un stade 4....
Personne ne comprend comment il n'a pas d'autres symptômes.
C'est dur et tellement injuste.... Pas 40 ans, jamais fumé, sportif....
Mais on décide de garder la tête haute, de ne pas nous apitoyer, de nous battre avec amour et optimisme pour mettre toutes les chances de notre côté....
Les traitements commencent, les complications se succèdent.... Des semaines d'hospitalisation, les soins intensifs.... Puis du mieux.... Un retour a la maison, un nouveau traitement, un nouvel espoir....
Moi je m'occupe de mes deux grands, je prends soin de mon mari du mieux que je peux, je bosse 50h semaine, mon boulot d'indépendante ne me permet pas de m'arrêter.... La grossesse se poursuit sans embûches, du bonheur malgré les circonstances.
Septembre on stoppe les traitements pour que mon mari puisse être a peu près bien pur l'arrivée de notre petit.... Il est très fatigué mais heureux..... Notre petit bonhomme pointe le bout de son nez le 24 septembre, nous sommes comblés par cette magnifique famille que la vie nous a offert.... On savoure....
Il faut reprendre les traitements, mon mari est mal mais on met ça sur le compte des chimios.... Des examens nous diront que les chimios sont inefficaces, que la maladie progresse.... Son état se dégrade a une vitesse folle.
On profite de chaque instant, on se dit tout ce qu'on a a se dire... Il souffre énormément...
Il nous a quitté le 12 décembre..... C'est un soulagement de le savoir en paix, mais il me manque a un point.... C'est l'amour de ma vie et je me bats chaque jour pour être a la hauteur de tout ce qu'il m'a offert....
Prendre soin de nos merveilleux enfants est ma seule motivation, mais qu'elle belle motivation.
Le chemin sera long, mais je veux, grace a tout l'amour qu'il m'a donné, avancer et vivre.... Vivre pour nous deux, aimer nos trésors pour nous deux...
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Libellule,
Désolée de devoir te compter parmi nous.
J'ai envie de te dire que c'est une bien belle histoire d'amour, que tu nous racontes, avec l'adoption des ces deux enfants , et ce petit inattendu, qui pointe son nez pour un dernier bonheur.....
La chute est malheureusement d' une tristesse absolue, je comprend, ta motivation et le fait de vouloir rester à la hauteur de l'amour que tu as reçu, mais ne te bats pas trop, malgré le soulagement que tu as, de ne plus le voir souffrir de savoir, qu'il est en paix, le deuil et ses effets finiront par te rattraper.
Il te manque horriblement, 3 semaines c'est si court pour réaliser totalement, que la perte est définitive, irrémédiable, le chemin est effectivement long, cette volonté que tu as de vouloir avancer , va sans doute t'aider, mais pas complétement...
Je connais ce parcours douloureux de l'avant, et de l'après , mon mari est décédé le 27 octobre 2012 d'un cancer ( mélanome ) métastasé, diagnostiqué en janvier de la même année au stade 4 , l'espoir de guérison, qui nous tient , nous maintient des mois durant,puis la lente descente, lorsque l'on comprend que plus rien ne les sauvera....
Moi j'ai bien du mal avec cette souffrance, que j'ai vu, vécut, avec ce que je n'ai pu, faire, ni lui dire, spectatrice présente et impuissante....tout mon amour n'y a rien fait....
viens ici user ta douleur , nous parler , dire et redire , tu trouveras des mains tendues.
Je t'embrasse.
zabou
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Tu as raison, 3 semaines c'est court et il s'est passé tellement de choses en une année, tout a été tellement vite que je peine a assimiler.... Parfois mon téléphone sonne et j'ai encore l'impression que c'est lui... Il t a eu tellement d'hospitalisation et tellement longues qu'on a parfois l'impression qu'il va revenir....
J'apprends tous les jours, dans tout ce que je fais que ce ne sera plus jamais pareil.
Comme toi, la souffrance, l'impuissance restent encrées en moi..... Quand je pense a lui je ne pense qu'à la maladie, j'ai parfois du mal a me rappeler comment c'était avant, mais heureusement les enfants sont la pour ça... Eux au contraire ne se rappelle que des bons moments et ils en parlent souvent, ça fait du bien, ça le rend vivant dans nos cœurs.
J'ai parfois l'impression d'avoir commencé a faire mon deuil avant qu'il ne soit parti.. Pas le deuil de lui, le deuil de cette vie qu'on imaginait a 5.
J'ai parcouru un peu le forum et je vois qu'il y a pas mal de personnes qui ont vécu le même parcours.... Tout comme toi.... Des cancers découverts sur le tard et une dégradation impressionnante.
Ici c'était un sarcome.... C'est ce que j'ai le plus de mal a comprendre, a accepter.... Comment peut on être en pleine forme en mars et tout a coup vivre tout ça.... En mai il a fait un hydropneumothorax , il a failli ne pas se réveiller d'une intervention... Il a passé 1 mois aux soins intensifs puis un autre mois en hospitalisation normale.... J'ai cru le perdre a ce moment la, ça a été très éprouvant.... L'hôpital est a 5 minutes de la maison, on allait le voir tous les jours avec les enfants... C'était éprouvant de courir tous les jours avec mes loulous et mon ventre rond pour aller passer du temps avec lui et tellement difficile de le voir si faible, de le voir souffrir.... Mais je n'aurais pas loupé pour rien au monde un seul de nos rdv.
Ça a été dur pour les enfants aussi de vivre au rythme de la maladie et je veux vraiment leur offrir du beau maintenant parve que c'est ce que leur papa aurait voulu aussi... Il était fou deux et voulait toujours le meilleur pour ses trésors.... Il adorait par dessus tout partir en vacances avec sa petite famille.... Ce sera notre premier objectif, faire des projets de vacances...
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Malheureusement , bienvenue parmi nous Libellule,
3 semaines , c'est si court , on ne comprend pas vraiment encore ce qui nous arrive
cette impression que c'est lui , qu'il va revenir ... je connais hélas , et il faut bien plus de 3 semaines pour comprendre que non , il ne reviendra pas
j'en suis à presque 4 mois et parfois je me demande encore si j'ai vraiment compris
comme le dit Zabou , te battre pour tes enfants , c'est bien mais ne lutte pas trop contre la douleur
elle nous rattrape et elle est nécessaire...
n'hésite pas à venir ici raconter encore et encore si tu en as besoin
tu trouveras toujours une main tendue
je t'embrasse
mamoure
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Bonjour Libellule
Je viens de lire ton histoire et nous avons un parcours de maladie presque similaire,pour moi m fille..
Avec la maladie on connaît le stress des examens, des resultats,la douleur de les voir mal,d être hospitalisé...mais ils reviennent,ils sont toujours là
Et puis malheureusement un jour,ils perdent la bataille,et ils nous quittent malgré eux
Nous avons beaucoup de difficulté à comprendre cela.et puis nous ne l acceptons pas,
,on aimerait qu ils soient encore là même malade!
3 semaines pour toi C est encore très récent,il te faudra du courage,des larmes, de la colere aussi et tu trouveras beaucoup de soutien sur ce forum
Affectueusement
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Bonjour Libellule,
Mes larmes coulent en lisant ton histoire... Eric est décédé le 21 mars après 11 mois de combat contre un cancer du poumon avec métastases osseuses et ensuite hépatiques... 2 jours avant la terrrible annonce du diagnostic nous étions encore à cheval... Une balade de 5 heures... Alors qu'il avait la 7ème vertèbre dorsale complètement démangée par les métastases... ??? Notre parcours à l'hôpital ressemble aussi beaucoup au vôtre...
Tu commences le terrible cheminement du deuil... N'hésite pas à venir ici écrire ta douleur, partager tes souffrances, nous serons là pour toi...
Affectueusement,
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Bonjour Libellule,
A 3 semaines, je pensais encore qu'il allait revenir, j'en suis a 4mois le 26 et je sais maintenant que tout est réellement terminé. Même si parfois je me dit encore que ce n'est pas possible.
J'étais comme toi anesthésiée, je ne pouvais pas y croire.
Ton chemin est long, ton cerveau le sait mais ton cœur s'y refuse.
Tu te bats pour tes enfants c'est super mais fais attention à toi, l'épuisement, la fatigue, le découragement, nous connaissons malheureusement bien toutes ce cheminement.
Prends soin de toi et de tes enfants, se sont eux qui t' aideront à avancer.
Je te souhaite malheureusement la bienvenue sur ce forum,
viens nous écrire tout ce que tu ressens, nous t'aiderons car parfois l'impression de devenir folle est présente aussi.
Affectueusement.
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Chère libellule (beau choix de pseudo)
Tu es battante tu as été à la hauteur du combat
mais tu as une guerre pleine de batailles à affronter avec ce deuil qui commence ..
oui tes enfants sont ton moteur et c'est bien normal
comme moi et bien d'autres ici, la grandeur de votre amour te porte et te portera ...
mais prends soin de toi pour eux tes petits ! ... car le deuil est un processus à faire en acceptant les phases douloureuses même si tu veux donner le meilleur aux enfants et pour bien le donner longtemps ! il te faudra accepter les creux de vagues ... même si à portée de main tu as la planche de tes petits
je te mets ce lien puisses tu le détailler et y trouver de l'aide ..
viens ici user ta peine !
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Merci pour votre accueil....
Yentel..... ici aussi mon mari avait des vertèbres touchées, risquant la paralysie a tout moment.... et ici aussi quelques jours avant son départ nous avions eu une super journée, une grande réunion de famille qu'on avait tous beaucoup apprécié sans savoir que ce serait la dernière avec lui....
Ce soir je n'ai pas le moral.... j'ai très peu dormi la nuit dernière et quand je manque de sommeil j'ai les larmes au bord des yeux sans arrêt.... des amis sont passés nous dire bonjour, ça fait plaisir et en même temps ça me rappelle plein de souvenirs...
Mon dernier né a rit aux éclats aujourd'hui..... d'abord, émerveillée j'ai sourit, mais son papa n'était pas là pour partager ça avec nous.... alors j'ai pleuré....
Toutes ces premières fois vont être difficiles....
Demain, c'est la reprise, je reprends le chemin du travail.... 4 semaines de "pause" qui sont passées à toute vitesse et en même temps il s'est passé tellement de choses que j'ai l'impression que ça fait des siècles.... j'appréhende, j'appréhende le regard des gens, c'est ce qui me donne le plus envie de me cacher au fond de mon lit.... ceux qui vous regardent avec un air abattu, ceux qui chuchotent quand vous passez à côté d'eux, ceux qui voudraient que vous leur racontiez tous vos états d'âme, ceux que vous ne connaissez même pas et qui viennent vous pauser des questions parce qu'ils ont entendu parler de vous (le bonheur des petits patelins!), ceux qui attendent que vous pleuriez, ceux qui veulent à tout prix vous faire sourire, ceux qui ne savent pas quoi dire, ceux qui essayent d'en faire trop.....
Au moins je serai peut être suffisamment fatiguée après mes journées pour bien dormir!
Encore un peu de paperasse à faire et je vais tenter de m'endormir...
Douce nuit à vous toutes
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Bonsoir Libellule, je suis touchée par ton histoire tu es si jeune et ton mari était si jeune. Surement que tes enfants seront un moteur je dirais comme disait ma belle mère tu n'as pas vraiment le choix.
Elle était restée veuve (décès accidentel en quelques heures) à 39 ans, 6 enfants de 2 à 13 et handicapée moteur partielle. Elle m'a toujours dit que ses enfants l'ont aidée à vivre même si cela donnait plein de difficultés matérielles.
J'espère que tu es entourée par ta famille et la sienne. Le premier jour de travail va te couter c'est sur, et les "Autres" sont presque tous maladroits, dis toi qu'ils ne savent pas.
Je t'envoie plein de bonne ondes petite Libellule
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Courage Libellule pour cette reprise du travail
Le regard des autres, les mots parfois maladroits , ceux qui n'osent pas et nous évitent car ils ne savent pas quoi dire....
C'est pas facile , en plus , là , c'est la période des voeux !!
Mes pensées t'accompagnent
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Ouf j'ai bien cru que je n'y arriverai pas ce matin, j'avais envie de pleurer et de me cacher sous ma couette.... Mais finalement ce n'était pas si dur que ça.... J'espère que ça me fera du bien de reprendre.... Je travaille avec des tout petits donc c'est un saut a pieds joints dans la vie....
Et oui effectivement, quand on a des enfants, on n'a pas le choix! C'est ce que je dis souvent a ces gens qui me trouvent si courageuse.... Qu'est ce que je pourrais bien faire d'autre.... Mes deux grands ont déjà eu un départ difficile dans la vie, je n'ai pas le droit de les abandonner.... Et puis mon tout petit.... Un bébé de trois mois ça réclame toute votre attention et il est tellement adorable.... Comme s'il savait que la vie est compliqué et qu'il doit être sage... Il ne pleure quasi jamais, est très câlin un amour!
J'espère que la fatigue de la journée me fera dormir ce soir car en allaitant je ne peux rien prendre pour dormir....
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et oui pas le choix
mais tu reçois beaucoup avec tes enfants
une astuce : manger vers 17 h une banane permet d'activer la sérotonine par aussi le tryptophane son précurseur
http://www.e-sante.fr/je-mange-quoi-pour-doper-ma-bonne-humeur/actualite/337
http://fr.wikihow.com/augmenter-la-s%C3%A9rotonine
http://www.passeportsante.net/fr/Nutrition/Dietes/Fiche.aspx?doc=insomnie-et-alimentation-questions-diete
:-*
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Coucou Libellule...
Comment s'est passé ton retour au travail ?
Bisous à toi et à tes 3 petits bouts...
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Bien merci..... mieux que ce que je pensais, mais je me sens vidée....
On se sent tellement différente, j'ai l'impression d'être sans arrêt "dans le gaz", la tête dans les nuages, pas "complète", pas les pieds sur terre, parfois comme brisée en mille morceaux à l'intérieur....
Je suis extrêmement bien entourée..... ma famille est extraordinaire, nos amis, nos voisins aussi..... il y a tellement de monde à mes côtés, et pourtant je me sens terriblement seule.
J'essayerai de venir vous lire un peu sur vos posts dans ces prochains jours, mais pas ce soir, je suis trop fatiguée....
Je ne vous connais pas encore, mais je pense à vous..... merci pour vos messages, ça fait du bien de venir raconter ici....
A bientôt!
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A bientôt Libellule... Prends bien soin de toi...
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Comment vas tu Libellule? au niveau de l'intendance tu dois avoir beaucoup à faire? et au travail c'est toujours supportable pour toi?
Courage à toi, amicalement
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une pensée pour toi Libellule :-*
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Bonsoir....
je m'étais promis de venir vous lire, mais bon sang ce que les journées passent vite!
Effectivement ça ne manque pas de travail à la maison....
Demain je vais à la banque.... rdv pour remettre tous les comptes à mon nom, juste au mien.... c'est con hein, mais c'est dur....
je cours après journée pour les paperasses, les certificats à faire pour les assurances.... que tout ça me semble futile....
Son sweat préféré traîne dans l'entrée.... je n'arrive pas à le ranger....
J'essaye de faire des remerciements pour tous ces gens qui nous entourent si bien, mais je fonds en larme dès que je tente de m'y mettre....
On essaye de se donner du bon temps avec les loulous.... ce soir c'était soirée pyjama, pizza, dvd.... mais chaque fois on pense à "comme ce serait bien s'il était là avec nous"....
Et puis depuis 2 jours je ne regarde plus les infos.... j'ai assez avec ma propre douleur, notre propre injustice.... le monde est fou, la vie est étrange.
J'essaye d'expliquer à mes grands que c'est ce qui la rend si précieuse, la vie, c'est de ne pas savoir quand elle s'arrête.... j'espère que tout ça les rendra plus forts encore qu'ils ne le sont déjà, je déteste tellement voir des larmes dans leurs beaux grands yeux noirs...
Voilà, mes pensées du soir en vrac..... je file me coucher.... petit poussin a eu ses vaccins et ça le rend un peu chouinchouin, j'espère que la nuit n'en sera pas toute chamboulée....
La reprise du travail a au moins ça de bon, je suis tellement fatiguée le soir que je dors!
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oui la paperasse ...
la banque ... j'ai encore en cours le dernier carnet de chèque à nos deux noms ...
profite bien de tes loulous
:-*
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Chère Libellule,
Il y a des années que je ne suis plus venue sur ce site, mais ce soir, une amie en deuil m'a demandé sur quel forum j'allais, àl la mort de mon mari, alors je suis venue vérifier et je tombe sur ton message.
Ce qui me rapproche de toi, c'est que je suis moi aussi, maman de 2 enfants brésiliens que mon mari et moi avions adopté à l'âge de 4 et 6 semaines. Ils avaient 7 et 11 ans à la mort de leur père.
Mon mari est tombé d'un arbre qu'il élaguait, un samedi matin, dans notre jardin. Il est mort sur le coup. Les enfants regardaient un dessin animé à la TV en pyjama. Notre vie si paisible a basculée, tout à coup, et rien n'a plus jamais été comme avant.
Si je viens te parler, ce soir, c'est pour te dire combien je comprends le malheur que tu traverses.
Moi aussi, j'ai cherché du soutien ici, près de personnes qui pouvaient trouver des mots de réconfort, auxquelles je pouvais tout dire, mon chagrin, mon immense solitude et douleur, ma peur du lendemain, mon incompréhension, enfin tout... Je n'étais pas jugée, j'étais incognito, et de m'autorisais des mots que je ne pouvais pas dire aux amis, à la famille, et surtout aux "nonendeuils".
Et plus les mois passaient, moins les autres comprenaient que ma douleur restait intacte, voire même plus grande parce que passée la période de sidération, la réalité s'imposait à moi avec toute sa violence. Quand je revenais de poser les enfants à l'école, je me disais "c'est impossible, il sera là, c'est un cauchemard". Et pendant des mois, pendant au moins 3 ans, j'ai entendu, le soir, la porte du garage qui se fermait derrière lui... mais il ne rentrait plus la voiture....
Je me suis accrochée à mes enfants. Je voulais que pour eux rien ne change. Papa ne rentrait plus, c'était la seule différence. Alors j'ai refusé tout médicament anti dépressif pour rester vigilante et opérationnelle. Je me suis blindée de l'intérieur, j'ai continué à porter des robes roses (ou blanches, ou bleues), et j'ai avancé jour après jour. Mes enfants ont été (et restent) mon "coup de pied au fond de la piscine". Je leur dois ce que je suis aujourd'hui, 8 ans après. Ils ont su surmonter cette terrible épreuve comme le font les enfants, en allant de l'avant égoïstement, mais sainement. Leur père leur a manqué, mais j'étais là pour eux, de façon inconditionnelle et ils étaient mon univers et moi le leur. Nous avons formé une bonne équipe soudée et nous nous aimons fort et profondément.
Je suis passée par des moments terribles de solitude, parce que personne ne peut comprendre s'il n'a vécu lui-même un deuil. J'ai trouvé sur ce site, une amie, veuve avec 3 enfants (dont un nouveau-né comme toi) dont les aînés avaient l'âge des miens. Nous nous voyons très souvent, nous avons avancé différemment (elle s'est remariée 3 ans après, je suis toujours seule), mais nous avons cette solidarité des femmes qui ont connu un drame et peuvent se comprendre si bien. Nous avons ri, lorsqu'il y a quelques jours, j'ai évoqué cette période en disant "je croyais que ma vie était finie". Elle m'a dit "personne mieux que moi peut comprendre quand tu dis ça"... Et c'est vrai, ma vie était finie...
Aujourd'hui, ma fille a 19 ans. Brillante élève, bachelière elle a réussi le concours de l'école parisienne qu'elle convoitait. Elle est amoureuse, heureuse, elle aime sa vie d'étudiante et a un vrai projet professionnel (devenir, pourquoi pas, ambassadeur. On verra). Je suis fière d'elle et de sa force.
Mon fils est plus fragile. Grandir sans image paternelle, c'est très difficile. Je n'ai pas trouvé autour de moi de soutien, pour l'aider à entrer dans sa vie d'ado, et dans sa vie de future adulte. Je fais comme je peux... Il a 15 ans et veut faire un lycée pro pour être chaudronnier. Je le pousse dans ce sens, en espérant qu'il sera heureux dans son choix.
Et moi, je vais aussi bien que possible. Les enfants plus grands, presqu'autonomes, je commence à envisager de reprendre ma vie de femme et laissant un peu plus de côté ma vie de mère. Les choses se sont faites à leur rythme, comme je le sentais. Je ne voulais pas qu'un homme entre dans ma vie et vienne mettre en danger notre équilibre à 3, tant que les enfants seraient fragiles et vulnérables. Je suis presqu'arrivée au but !... ;)
Si tu as des soutiens familiaux, utilise les. Fais toi aider autant que tu le pourras par les gens bienveillants qui te tendront la main.
Il faut que tu saches qu'il te faudra du temps, ton deuil est tellement frais. Tu vas vivre les étapes une à une, la sidération, la colère, le refus, le désespoir... bref, tu vas beaucoup pleurer mais n'en aies pas honte, même devant tes enfants. Il faut que tu leur dises que ton chagrin ne t'empêchera jamais d'être là pour eux, qu'ils peuvent compter sur toi et que même si tu es désespérée, tu ne les abandonneras pas, que tu ne t'effondreras pas et que vous resterez ensemble.
Moi, dès le début, je leur ai dit que leur histoire si douloureuse (adoption, orphelins) faisait d'eux des enfants "extra-ordinaires" dans le sens où ils n'avaient pas une vie ordinaire. Et qu'ils avaient un train d'avance sur leurs copains qui, eux aussi, un jour perdraient inévitablement quelqu'un et que cela leur donnait une force incroyable parce qu'ils savaient ce qu'était le malheur et qu'ils avaient survécu. Et qu'après ça, ils pourraient survivre à tout.
Je ne sais pas si mon discours a porté ses fruits, mais ma fille, en tous cas, est une sacré bonne femme ! Mon fils est encore un peu jeune pour faire ses preuves, mais il n'est pas dénué de caractère et n'est pas influençable.
De tout ce malheur, il en est sorti quelque chose de bien dont je suis fière.
Voilà. Je voulais témoigner pour t'envoyer des ondes positives, pour te dire que le chemin est long, difficile et douloureux, surtout avec des jeunes enfants, mais que tu vas y arriver. Mon amie et moi y sommes arrivées, nos enfants vont bien et sont plutôt heureux dans leur vie. Ils se sont construits avec cette histoire, ce qui ne signifie pas qu'il sont bancales, bien au contraire.
Je te souhaite beaucoup de force dans les jours, les mois, les semaines et même les années à venir. Tu vas y arriver.
Tu peux me contacter par mail si tu veux, je te répondrai.
Je t'embrasse ainsi que tes petits.
Courage.
B.
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C'est réconfortant de lire un témoignage comme le tien Brio.
Ca me donne un peu d'espoir pour mon papa qui a bien du mal à se projeter....Bon il n'a pas le même âge (50 ans) mais c'est encourageant tout de même.
Bonne continuation à toi et tes enfants.
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Merci Brio de venir nous encourager...
Affectueusement,
Yentel
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oui merci Brio de ton texte !
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Merci Brio d avoir témoigné quelques années après...
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Merci Brio de nous montrer qu'on arrive à avancer.
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oui , merci , les témoignages des plus "anciens" font aussi tellement de bien car , même si tout le monde affirme qu'avec le temps ça ira mieux , on a beaucoup de mal à y croire...
il n'y a qu'ici qu'on s'autorise à le croire car il s'agit de personnes ayant vécu ce que l'on vit , traversé les mêmes étapes...
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C'est vrai ce que tu dis Mamoure, au début on n'y croit vraiment pas et pourtant................
Le temps pour "rebondir" est propre à chaque personne, je suis pourtant quelqu'un qui n'est pas de nature optimiste, qui a toujours eu besoin de soutien (mon mari était là pour cela) et tout s'est écroulé quand il est parti. Maintenant je fais le constat que je suis beaucoup plus forte que je ne le pensais et beaucoup de personnes de sa famille entre autre mais pas que sont surprises. J'ai déjà vécu des traumatismes graves et des reconstructions plus ou moins longues, plutôt plus que moins d'ailleurs et là je crois que j'ai été portée.
La première année et quelques mois de plus ont été hyper douloureux mais j'ai avancé tout de même . Quand je pense qu'en 19 mois depuis son départ, j'ai vendu nos 2 voitures pour m'en racheter une plus adaptée, le camping car que je ne conduisais pas (un arrachement pour moi) et la maison, et tout cela seule par le bon coin. Je m'épate toute seule, j'ai aussi fait faire des travaux importants dans la maison pour la mettre au goût du jour afin de la vendre.
Tout cela c'est beaucoup de temps à passer et beaucoup d'énergie à fournir mais......................pendant ce temps de projets le temps passe et le deuil continue de se faire.
Physiquement j'ai bien des soucis, mais pas plus qu'avant alors que les 16 premiers mois l'épuisement était très présent.
Bref, c'est juste pour témoigner que l'on peur surmonter même si mon Aimé est très présent en moi et je crois qu'il m'aide d'ailleurs. Combien de fois je lui dis; tu dois être fier de moi.
Je dois dire que je vois toujours mon psy qui la dernière fois m'a félicitée pour la maison, et que je prends toujours aussi un anti dépresseur.
Bon courage à toutes et tous.
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Merci.
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Oui, Mimie, le temps du deuil est propre à chacun. Ca dépend aussi de l'âge. Mon amie qui avait 10 ans de moins que moi, ne pouvait pas envisager d'élever ses 3 enfants seule et a rencontré son nouveau mari 6 mois après. Moi, je suis seule depuis 8 ans et j'ai beaucoup misé sur la reconstruction de mes enfants, et sur la mienne grâce à eux. C'était pour moi essentiel que leur vie soit belle en dépit du malheur qui les frappait.
Ce qui est certain, c'est que nous avons, face à la violence que la vie nous inflige parfois, des ressources insoupçonnées. Moi aussi, j'étais alors la "femme de mon mari", c'était tellement confortable !... Et puis il m'a fallu devenir le soutien de notre famille, gérer tout et mes journées n'avaient que 24 heures. Ca a été extrêmement difficile. J'en ai versé des larmes de fatigue, d'épuisement moral. J'en ai rencontré des gens malveillants qui voyaient en moi la proie facile.... même dans ma propre famille. Je me suis battue contre des montagnes pour que mes enfants sachent que quoi qu'il arrive je serais toujours de leur côté, et avec eux. Ces 8 années ont passé à toute vitesse, même si, il y a 8 ans, je n'étais pas certaine d'arriver au bout de la tâche !... Et puis si, on y arrive, on survit et même on vit. On n'oublie pas, je pense chaque jour à mon mari, je pose très souvent une petite bougie près de sa photo, je veux qu'il sache que je ne l'oublie pas. Je suis parfois encore triste, parfois encore je me demande "pourquoi nous ?". Mais la vie que je mène me convient, telle que le destin l'a voulu. Je n'en veux plus au monde entier, à Dieu... Je me suis résignée et quand je vois les enfants aller bien et aller vers leur propre vie, je préfère penser à la mienne et maintenant, je fais des projets....
Mimie, tu ne peux que te féliciter de tes progrès. Bravo ! Moi, je pars du principe que nul n'a le droit de nous juger, nous les endeuillés, parce que nul ne sait ce par quoi nous sommes passés. Depuis longtemps, l'avis des autres ne m'importe plus, j'ai payé le prix de mon indépendance. Et ce prix-là, personne ne le voudrait !...
Aussi insondable que soit le gouffre dans lequel nous sommes un jour tombés, nous nous relevons. Alors je vous dis courage et vous envoie plein de force, à vous dont le deuil est si récent.
Amitié.
B.
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Bonjour BRIO
Quel message d 'espoir tu donnes ! j ' ai une question comment as tu lutté contre la fatigue pendant toute cette période?
Je te remercie
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Hello Fleurdecoton,
En vérité, je n'ai pas beaucoup de souvenirs des 3 premières années. J'étais engluée dans mon deuil, dans la gestion du quotidien, je faisais face le jour et pleurais la nuit. J'étais épuisée, mais comme il y avait les enfants, je veillais à ce que tout le monde mange normalement et bien, se couche tôt et je suis une grande mangeuse de fruits et de légumes. J'ai dû avaler des kilos d'oranges et des "fleurs de bach" surtout au début. Depuis longtemps je suis adepte de la spiruline en comprimés pour tenir le coup l'hiver. Je ne crois pas avoir fait grand chose d'autre, mais ce qui est certain, c'est que je n'ai pas pris de médicaments. Je crois aussi que je faisais avec ma fatigue, et que je préférais m'endormir épuisée pour ne pas penser... Ensuite, j'avais des insomnies utiles, c'est à dire qu'à 3 heures du matin, si je ne dormais plus, je me levais et repassais, ou je venais sur le site discuter avec les autres endeuillés. Bref, c'était un peu une vie de dingue, quand j'y repense. Et franchement, je n'aimerais pas revivre ce que j'ai vécu ! C'est pour ça que je souhaite beaucoup d'énergie et de courage à vous tous/toutes et surtout à Libellule par laquelle ce post a débuté.
B.
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Brio.... merci.... du fond du coeur pour ce témoignage qui me fait tellement de bien....
Je me reconnais tellement dans tes mots..... y compris ceux concernant la fatigue. Comme toi, je gère "à merveille" la journée.... les enfants ont des repas équilibrés, vont se coucher dans les temps, prennent leurs douches, brossent leurs dents, font leurs devoirs, je leur accorde du temps pour des jeux de société, des histoires et des câlins, ils sont tellement mon tout....
Comme toi, je pleure le soir, je m'endors d'épuisement..... autour de moi on me dit de penser à moi, de confier les enfants pour avoir du temps, mais les gens ne comprennent pas que je ne veux pas de ce temps pour le moment.... du temps pour quoi faire? Pour ruminer, pour pleurer.....
Je me sens déjà tellement incomplète..... heureusement que mon tout petit est non stop avec moi autrement je crois que je dépérirais bien plus que ça.
Savoir que tes enfants s'en sortent aussi bien me réchauffe le coeur, j'ai tellement peur pour eux...... pour mes deux grands qui ont déjà eu un départ dans la vie difficile.... j'espère m'en sortir aussi bien que toi, faire d'eux des adultes épanouis.
Pour le moment je les trouve merveilleux face à tout ça, équilibrés dans leurs réactions, tristes c'est certain, mais paisibles....
Merci, merci, merci!!! Je te souhaite plein de doux moments de bonheur avec ta jolie famille!
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C'est un beau témoignage Libellule, et merci à Brio de nous montrer qu'on peut s'en sortir.
Les enfants sont une force et une faiblesse à la fois.
On se doit de tenir pour eux, malgré la peur de l'avenir, et nos questions pour leur bien être.
Que c'est dur d'accepter le renoncement de la famille qu'on avait rêvé, construit à deux.
Comme vous, j'oublies quelquefois qu'il ne rentreras plus, une absence temporaire.
Les jours n'ont plus d'heures, les mois plus de semaines.
J'attends juste demain.
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Chère Libellule, ne me remercie pas, il n'y a pas de quoi et si je peux être utile, ça me fait plaisir.
Je crois que de toute façon, tu traverses cette phase où il est impossible de faire des projets d'avenir. Pour plein de raisons, par loyauté envers celui qui est parti parce qu'on a le sentiment que ce serait le trahir, trahir le serment fait à l'église même si le curé a dit "jusqu'à ce que la mort vous sépare". Malgré ça, on reste marié longtemps après... Et toi, tu es seule depuis bien peu de temps, ton chemin est encore long avant que vienne l'apaisement.
N'écoute pas les gens et leurs conseils. Que peuvent-ils savoir de ce que tu traverses ? Fais au mieux pour toi et tes enfants. De toute façon, les gens n'aiment pas qu'on leur parle de la mort, ni du défunt, ça les met mal à l'aise et les dérange. Ils préfèrent que tu répondes "bien" à leur "ça va ?". Mon amie, elle, répondait : "non ça va pas, comment veux-tu que ça aille ?" et ça jetait un froid. Moi, je me taisais, je souriais et ça arrangeait tout le monde. D'ailleurs, je semblais aller si bien que j'ai perdu beaucoup de relations qui se sont éloignées de moi comme si j'avais la peste... C'est la vie qui fait aussi du tri entre le bon grain et l'ivraie. Après ça tu sais au moins qui restent tes amis !...
Sois égoïste, tu as payé le prix pour faire ce que bon te semble sans te préoccuper du jugement d'autrui. Moi, j'ai tout quitté à ma 3ème année de deuil pour partir 1 an à Tahiti, seule avec mes 2 enfants. Un coup de tête, ras-le-bol de sourire, d'écouter les conseils, je n'en pouvais plus. 2 semaines pour faire nos paquets et 3 billets d'avion. Autant te dire qu'autour de moi, ça a fait un choc ! Mais pour nous quelle belle aventure !... Je voulais montrer aux enfants que la vie pouvait encore être belle et qu'elle en valait la peine. Pari réussi. Ca nous a fait un bien immense à tous les 3. Le retour a été un peu difficile.
Il faut te faire confiance. Tu vas trouver en toi des ressources insoupçonnées. Du courage. Tu vas être fière de toi, parce qu'il y a de quoi être fière d'un parcours comme le tien. Déjà l'adoption fait de toi quelqu'un de particulier, mais ce que tu vis et ce que tu vas vivre dans les années qui viennent, vont te prouver que tu es encore mieux que tu ne le pensais. Tu vas t'étonner et un jour, tu reconnaîtras que même si tu aurais aimé la partager avec ton époux, ta vie est belle. Crois-moi, même si ça te semble loin, (et ça l'est), ce jour viendra.
Moi, par rapport aux enfants, un jour j'ai dit clairement à mon mari : "OK, tu m'as laissée gérer tout le quotidien, les galères, notre vie sans toi, et j'accepte. Mais en ce qui concerne les enfants, nous étions deux à signer le contrat d'adoption. Pour moi, ta mort ne change rien à ça. Tu restes responsable, où que tu sois, et je compte sur toi pour prendre ta part et pour veiller sur eux, surtout lorsque moi, je ne pourrai pas le faire (voyage scolaire, voyage tout court, études...) et ça jusqu'à ce qu'ils soient maîtres de leur propre vie..."
Et sans doute m'a-t-il entendu parce que lorsque les enfants s'éloignent de moi, je n'ai pas peur. Il prend le relais. Je le sens et je m'en remets à lui. C'est puéril mais ça me sécurise beaucoup et m'empêche d'être une mère trop possessive et trop présente. Je le suis quand même, mais raisonnablement.
Ma fille, à Paris, me téléphone une fois par semaine environ, et je ne lui envoie que quelques textos de temps en temps.
Mon fils habite encore avec moi et me trouve un peu collante, mais il aime la sécurité du nid et ça le rassure. Néanmoins il part en voyage linguistique ou en chantier jeune l'été, et nous nous en portons bien tous les deux !
Tes enfants s'en sortiront. Je pense qu'il leur faut juste être certains qu'ils peuvent compter sur toi. Tu sais, les enfants sont autocentrés, égoïstes et ton chagrin leur fait probablement un peu peur. Eux, ils ont perdu leur papa, mais la vie continue déjà !... Sois néanmoins vigilante sur leur comportement. Mon fils a fait une crise de nerf à l'école, 1 mois après la mort de son père. Il a été suivi (ainsi que ma fille) pendant quelques mois par un psychologue. Mais je t'assure que mes gamins et ceux de mon amie vont bien, sont plutôt épanouis, volontaires, déterminés. Ils ont une vie sociale (mon fils est plus réservé que sa soeur), et font des projets d'avenir. La mort fait partie de leur vie et de leur histoire et ils ont une relation avec elle bien plus saine et réaliste que beaucoup de leurs camarades. Ils vivent ici et maintenant....
Voilà un petit mot de réconfort. Je suis bavarde, pardon.
Je t'embrasse ainsi que tes petits. Courage.
B.
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Que c'est dur, je suis fatiguée aujourd'hui.....
Comme tous les soirs j'ai endormi mon tout petit à coup de bisous dans le cou, il aime tellement ça..... pendant ce temps, le rire délicieusement rauque de ma fille s'échappait de sa chambre, mon grand vient me chercher "viens voir maman"..... par la porte entrouverte, tous les deux, nous l'avons regardé en pleurant.... nous l'avons regardé répéter son spectacle de danse devant les photos de son papa et rire aux éclats chaque fois qu'elle avait terminé en saluant et en disant "merci papa, merci papa".... elle sait tellement qu'il l'aurait applaudie avec amour et fierté!
Que c'est douloureux de les savoir sans papa....
Et puis il y a cette fatigue, ce quotidien tellement chargé avec le travail et trois petits.... trois petits et une seule personne pour les câliner, ça en fait des bisous, des histoires et des câlins, c'est tellement doux, mais j'aimerais avoir plus de temps à leur consacrer..... j'aimerais tant tout envoyer promener, ne serait ce que quelques jours, faire l'école buissonnière, aller ou le coeur nous porterait.
Je rêve de déposer mon fardeau l'espace d'un instant, d'une nuit paisible et reposante, je rêve de ses bras, forts, et tellement réconfortants autour de mes épaules, pour porter ma peine, mes angoisses, mes responsabilités.... je lui en veux tellement parfois et je m'en veux de lui en vouloir, c'est si injuste de penser ça, lui qui a tant souffert, mais c'est plus fort que moi, je lui en veux de nous avoir abandonné.
Et ces souvenirs.... pas moyen de garder dans le coeur un souvenir doux, comme si j'avais oublié tout le beau, je ne me rappelle que de la souffrance, du corps abîmé par la maladie, de l'hôpital, de son corps vide de lui, de ce cercueil et de toutes ces fleurs qu'on ne savait plus où mettre.
Je pense à lui à chaque minute de chaque journée, je me demande si un jour j'arriverai à passer ne serait ce qu'une heure ou deux sans y penser, si un jour je retrouverai un tout petit peu de cette insouciance perdue.
J'espère que demain sera un jour meilleur....
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oui fatiguée
et le chemin sera long très long
mais lis Dr Fauré ... ou écoute le
oui de l'apaisement viendra dans longtemps
là tu te fatigues et te ressources en même temps avec vos 3 petits ...
:-* et viens écrire ici ta fatigue, ta peine
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Libellule
Oui que c est dur et que le chemin est long.
Je te souhaite des jours meilleurs avec tes petits trésors.
Douce nuit
Dji
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C'est dur en effet... Si dur...
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pouvoir passer une heure ou deux sans y penser , retrouver un peu de l'insouciance......j'en rêve moi aussi
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sans y penser
impossible
sans être en douleur : oui un peu
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tout m'y ramène ... d'une manière ou d'une autre :'(
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Tu as raison Quigan impossible de ne pas y penser.
Maintient j'arrive a y penser et les larmes viennent mois souvent.
Grace a vous tous ici on avance .
Merci pour vos témoignages .
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6 mois sont passés depuis que ma moitié s'en est allé..... une demi année...... 6 mois à peiner tous les matins pour me lever, à me demander à quoi bon...... à quoi? A voir grandir mes enfants, à me nourrir de leur joie de vivre, de leurs sourires, de leurs câlins....
Mais la douleur qui ne s'estompe pas, et en même temps, toujours la même difficulté à croire que je ne le reverrai plus.... plus jamais..... ce jamais, ce pour toujours que je peine à assimiler.....
La douleur aussi de l'avoir vu souffrir, de savoir ce qu'il a du endurer....... c'est tellement insupportable.....
Les amis et la famille qui sont toujours si présents, qui prennent soin de nous et pourtant la solitude.... dieu que je hais cette solitude.... bien sur il y a les loulous mais j'ai besoin de bras, de ses bras..... quand je vois des couples échanger la moindre petite bêtise du quotidien, le moindre câlin, ça me transperce le coeur.... lui qui a toujours été si doux, attentionné..... un éternel romantique dont on aimait se "moquer" gentiment parfois....
6 mois et l'impression certains jours d'aller presque bien puis le sentiment de replonger au fond du gouffre le lendemain.....
6 mois que je "gère", que je cajole, que je console, que j'écoute, que je diverti..... 6 mois que je compose avec tout ce qu'il y a à faire entre mon boulot prenant et le quotidien avec 3 jeunes enfants, que je me repose pas.... ça me permet de ne pas trop penser, mais j'ai le sentiment que ce n'est qu'une bombe à retardement.....
6 mois...... mon coeur souffre, je sais que je ne serai plus jamais la même..... il faut juste que j'apprenne à vivre avec ce nouveau moi.....
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Bonsoir Libellule
Je viens de lire ton histoire qui m'a beaucoup touchée. J'ai vécu avec mon Amour le même cancer du poumon découvert grace à cette douleur de l'épaule qui semble typique. Les mêmes métastases ont suivis, il avait des fractures du rachis et risquait la paralysie ou la mort en cas de mauvais mouvement. Il avait un corset. Cette saloperie de cancer l'a emmené en deux mois. Il est parti le 17 décembre dernier en me tenant dans ses bras.
Comme toi, presque six mois de douleur et de chagrin, un moral en yoyo... Le vide de son absence.... Il me manque affreusement
Prends soin de toi et de tes trois Trésors
Je t'embrasse
Lana
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Bonsoir les filles,
je viens vous lire,
et j'avais envi de vous répondre,
moi sa va faire trois mois le 16 juillet,
et j'ai de plus en plus l'impression que ça n'est pas ma vie que je vis,
je ne sais pas si c'est normal, je ne pleure pas,
je pense à lui, surtout aux bon moments,
mais j'ai l'impression que çe n'est pas ma vie, que tout sa n'a jamais existé comme si je m'étais détaché de mon corp, je ne comprend pas ce qui m'arrive,...
je m'efforce de voir du monde, ça me fait du bien de voir ses bons copains, les miens aussi mais ceux avec qui il avait une relation profonde,
j'aime étre avec eux, car on a pas besoin de parler, je ne dis pas ce que je ressens ils connaissent tellement notre relation, qu'il save ce que je ressens,
si j'avais su que la vie serait si durre,
et tout come vous dite
je suis animé par le sentiment d'avoir eu beaucoup de chance de vivre cette histoire,
plus jamais je ne revivrais ça,